samedi 23 février 2013

Quelques flocons de neige ce matin sur Baden, j'ai cru un moment que nous serions obligés de sortir nos luges pour nous rendre à la phase 3 qui se joue à Plouharnel. Pas la peine, le soleil a l'air de vouloir refaire son apparition, le froid ne veut pas reculer.

Aviez-vous vu Emmanuelle Riva dans "Hiroshima mon amour" un film d'Alain Resnais qui était sorti en 1959? Un chef-d'oeuvre du cinéma pour certains, pour moi ce film est celui qui m'a fait découvrir Emmanuelle Riva, une actrice discrète au visage inoubliable. Hier soir, elle a obtenu un César, celui de la meilleure actrice pour le film "Amour", toujours aussi belle, fine, discrète, délicate, elle doit avoir 87 ans. Je n'ai pas vu ce film, j'avais très envie de le voir lorsqu'il passait à Vannes, mais quelque chose me retenait, j'avais peur d'être trop bouleversée par l'image de la vieillesse, la dégradation de l'être humain. Il y a un âge où nous ne pouvons pas nous empêcher de penser que cela pourrait nous arriver, cette maladie rôde dans notre entourage, trop de souffrances pour les enfants, ma fille rend visite régulièrement à sa belle-mère qui est atteinte, elle sort toujours bouleversée de ces visites. Alors pourquoi se faire du mal en allant au cinéma, lorsqu'on connaît toutes les conséquences de l'Alzheimer ou celles d'un accident vasculaire. Peut-être une réflexion sur ce que nous ferions si la vie nous réservait un si mauvais tour? Lorsque je vais voir un film j'attends surtout qu'il me fasse rêver un moment, rire ou avoir peur lorsque c'est un thriller, les belles histoires d'amour, les choses tristes de la vie pas trop. En lisant ce n'est pas pareil, on peut refermer le livre un moment, le reprendre, digérer les émotions, un film nous sommes obligés de rester assis pendant sa durée, suivre l'histoire, attendre la fin même si nous nous ennuyons, je ne suis jamais sortie d'un cinéma avant la fin, j'attends...J'attends le moment où il se passera enfin quelque chose.

J'ai regardé les César jusqu'à la fin, malgré quelques longueurs, des remerciements trop appuyés qui n'en finissaient pas, il y avait le talentueux Antoine de Caunes qui savait faire comprendre que ça suffisait et cerise sur le gâteau la présence du beau Kevin Costner à qui l'académie a remis un César d'honneur, il était si beau dans "Bodyguard" il faut dire que la chanson y contribuait, la chanson et Kevin, le bonheur au cinéma.

Puisque je cocoone en ce moment, je n'ai pas mis le nez dehors depuis mercredi et je m'en porte très bien, je lis.

En fouillant dans mes bouquins je suis tombée sur un petit livre d'Erik Orsenna (je vais faire du people, l'amoureux de Sophie Davant, oui celle de la télé, à moins que cela soit déjà fini.)
Je ne me rappelais pas de ce livre "La grammaire est une chanson douce", un livre plutôt destiné aux ados mais qui peut être mis entre toutes les mains. Je l'ai donc parcouru de nouveau. Un joli conte sur les MOTS, traversé par des personnages atypiques. Après un naufrage, deux enfants échouent sur une île, qu'on pourrait appeler "L'île aux mots".
Ce livre est une pépite, je l'ai relu avec beaucoup de plaisir et si les instits apprenaient la grammaire aux enfant au travers d'un conte?

Cette semaine j'ai fini "Le dernier qui part ferme la maison.". Un livre de Michèle Fitoussi paru en 2004, mais il doit être en poche.
Facile à lire, le genre de roman que Françoise Dorin aurait pu aussi écrire, je le jugeais gentillet mais au fur et à mesure que j'avançais dans ma lecture je le trouvais plus profond, des phrases, des situations qui me touchaient. Deux maisons voisines "Le Clos joli" et "La Pommeraye". Dans l'une vit une vieille dame atteinte de l'Alzheimer (oui encore), deux soeurs si différentes, la star de la famille qui passe à la télé veut mettre sa mère dans une maison de retraite chic, elle peut payer, l'autre qui est prof de français veut que sa mère reste chez elle, une maison que les parents avaient achetée en Normandie et qui abritait la mère depuis son veuvage, Elizabeth la prof aime beaucoup cette maison, elle s'y rend souvent avec ses enfants pour s'occuper de sa mère qui dans la semaine a de l'aide, mais il y a les fugues, la situation devient critique, il faut prendre une décision. Il y a aussi les couples décomposés, recomposés, des amants, des maîtresses, des conflits familiaux, les rancoeurs, les jalousies, les non-dits, un secret de famille. Ce livre est un peu construit comme une pièce de théâtre, un chassé-croisé de couples illégitimes et de personnages typiques de la vie parisienne. Je l'ai lu avec beaucoup de plaisir, nous avons quelquefois besoin qu'un écrivain mette des mots sur les sentiments que nous ressentons.

J'ai lu d'un trait "Je vais mieux" de David Foenkinos, depuis sa sortie j'avais envie de le lire, je le prenais, je le reposais, je pensais qu'un jour il sortirait en poche, que je pouvais attendre et Michelle m'a dit "Je vais l'acheter, je suis en train d'en lire un, je te le prête en attendant que je finisse l'autre."  J'ai prêté le Joël Dicker qu'elle a lu très vite, elle a bien aimé, il est parti chez Yveline, je ne sais pas ce qu'elle en pensera, les livres voyageurs.
Je vous ai déjà dit que j'étais une fan inconditionnelle de Foenkinos, j'aime ses personnages, chez lui les hommes sont toujours faibles, fragiles, mal dans leur peau.  Le personnage principal découvre un matin qu'il a très mal au dos, une douleur lancinante qui l'effraie, il passe des examens médicaux et rien d'anormal jusqu'au moment où une magnétiseuse lui dit que sa douleur est issue d'un mal d'un vivre, il est mal dans sa peau, sa vie ne doit pas lui convenir. Il a la quarantaine, vit une existence paisible, trop paisible, un travail qui ne lui procure plus de joie, un collègue malfaisant, ambitieux qui lui fera un croche-patte, une femme qui s'occupe beaucoup de ses rosiers et moins de lui, une femme qu'il a épousée beaucoup trop jeune, des enfants qui sont partis de la maison, l'un a mis l'océan entre ses parents et lui et sa fille s'est installée avec son amoureux. Il se rend compte que : "Ma vie entière était fondée sur des mensonges qui me poussaient à ne rien changer. On pouvait me piétiner, me ridiculiser, je trouvais toujours des raisons pour continuer à vivre mon destin étroit. »
La crise de la quarantaine.
Mais la vie va s'occuper de lui, il perd son travail, perd sa femme, s'installe dans un hôtel miteux choisi au hasard et retrouve une jeune femme rencontrée dans la salle d'attente de la magnétiseuse, il règle aussi ses comptes avec ses parents, surtout avec son père qui ne l'a jamais complimenté, l'a toujours rabaissé, montrant du doigt ses échecs. "C'est l'amour de ses parents qui rend un enfant merveilleux."

J'ai ri en lisant certains passages, le moment où il énumère tous les sujets de contrariété, même la non-invitation aux huit ans de Sophie Castelot, il remonte loin. J'ai souvent ri. La scène avec la prostituée qu'il va retrouver, pensant qu'un acte sexuel dénouera son dos est hilarante.
Le mal au dos est le mal du siècle, il est souvent symptomatique d'une contrariété. Je le crois volontiers. Notre corps réagit, des maladies imaginaires ou des vraies maladies peuvent s'installer.

J'ai aimé ce livre écrit avec légèreté mais qui aborde des thèmes graves, ceux de la vie actuelle, l'amour, le chômage, l'argent qui risque de manquer, les relations avec les enfants. A quand le prochain roman de Foenkinos?

Les dessins de la semaine :


Ils sont un peu cruels, mais bon, on peut rire de tout mais pas avec n'importe qui disait Desproges, j'espère que je peux rire avec vous.


Il a été relâché sous caution. Il est certainement coupable, notre justice n'est pas la même, nous l'aurions mis sous les verrous, mais dans le doute..







DSK, il fait toujours l'actualité malgré lui. Je pense que les médias exagérent, il a été assez puni, la question que je me pose : Trouve t-il toujours des femmes pour partager ses moments fous? Je pense que oui.






Le salon de l'agriculture. J.Chirac m'émeut lorsque nous le voyons à la télé. La vie est cruelle, s'il a des moments de lucidité il doit être vraiment malheureux. Une vie aussi pleine ne devrait pas se terminer de cette façon, on nous dit sans arrêt qu'il faut toujours faire travailler ses neurones pour éviter l'Alzheimer, la preuve que non.




Danone, encore des emplois supprimés, la spirale infernale.









Rien à dire.

Bye MClaire.


vendredi 15 février 2013

Deux semaines depuis ma dernière gazette. C'est normal j'étais plongée dans mon pavé "La vérité sur l'affaire Harry Quebert."
Je dis plongée, vraiment, en immersion totale, rivée à un livre que je ne pouvais pas lâcher.
Depuis mon enfance j'ai pour habitude de ne pas lire le matin, ou très peu, une ou deux pages, pas plus. Mon éducation m'interdisait de lire le matin, à la maison il était interdit de lire le matin, nous devions être actives mais pas nous divertir, ma mère n'aurait pas supporté de nous voir lire, elle même lisait énormément mais l'après midi ou le soir, ou si elle le faisait le matin c'était en cachette de nous. Pas de grasse matinée, pas de lecture, c'était comme ça. Les devoirs pour l'école, un peu de ménage ou repasser nos tenues pour sortir, les livres attendaient le moment de la sieste ou plus tard dans la soirée, pas au lit, nous devions éteindre la lumière, je ne respectais pas toujours.
Si internet avait existé à cette époque, je n'ose pas imaginer quelles ruses nous aurions dû inventer pour y accéder. L'époque n'est vraiment plus la même. Les enfants font un peu ce qu'ils veulent.
Cinquante ans après je suis toujours conditionnée, j'ai l'impression d'être en faute lorsque je lis le matin. J'ai transgressé mes principes avec ce bouquin. Je me suis surprise en robe de chambre, bien installée pour lire, découvrir la suite et je n'avais pas honte, honte est un grand mot, mais c'est presque ça. D'un seul coup je posais la question "On mange quoi à midi?"
Les pages défilaient et en même temps il ne me tardait pas de le finir, la magie opérait. Je n'ai pas feuilleté la fin du livre comme à mon habitude. Ce livre est comme une addiction, des moments de grand bonheur et des moments de lucidité qui nous font penser "Mais pourquoi suis-je si accrochée à ce livre." Parce qu'après tout il y a des bouquins que j'ai adorés, beaucoup plus que celui-ci mais auxquels je n'étais pas en complète addiction.

Le livre commence directement par le chapitre 31 et finit par le chapitre 1, en fait ce sont les 31 conseils d'Harry à Marcus pour être un bon écrivain.
"Le premier chapitre, Marcus, est essentiel. Si les lecteurs ne l'aiment pas, ils ne liront pas le reste de votre livre. Par quoi comptez-vous commencer le vôtre?"
J'ai beaucoup aimé le début du livre, les souffrances de l'écrivain qui ne retrouve pas le peps d'écrire, toutes les tentatives d'écrire sont un échec, ce n'est pas bon, plat, son premier roman qui a été un succès le parasite. Son éditeur lui a fait signer un contrat pour cinq livres et le presse d'écrire le deuxième. Il finit par se réfugier chez son prof d'université, Harry Québert, qui lui est un écrivain reconnu grâce à un bouquin " Les origines du mal.". Ce prof habite une très jolie maison au bord de la mer dans le New-Hampshire. Il pense que l'endroit sera propice à l'écriture, que Marcus retrouvera dans cet environnement le talent de l'écriture.

 Plus tard Harry est accusé du crime d'une adolescente de quinze ans Nola. Là commence le thriller, enfin pas tout à fait à mon avis, c'est aussi une analyse de l'Amérique. J'ai relevé un passage :
"Et si Québert était un juif? Quelle horreur! Peut-être même un juif socialiste! Elle regretta que les juifs puissent être blancs de peau parce que cela les rendait invisibles. Au moins, les Noirs avaient l'honnêteté d'être noirs, pour qu'on puisse les identifier clairement."
C'est aussi ça l'Amérique, le racisme de certains américains. Il a vraiment fallu qu'Obama soit très fort pour arriver au pouvoir, on en prend conscience dans ce bouquin.

Le bémol de ce livre, toujours à mon avis, les répétitions, je n'ai pas cru un seul instant à l'amour entre Nola et Harry, Nola qui a 15 ans et Harry plus de 30 ans, ce n'est pas la différence d'âge qui est choquante, cela arrive dans la vraie vie, ce sont les "Nola chérie" "Harry chéri" répétés à longueur de pages, c'est un peu ridicule. C'est aussi par moments un peu invraisemblable, mais nous tournons les pages fiévreusement. Nola est un personnage complexe, j'ai bien aimé son rôle. J'ai aussi ri lorsqu'apparaît le personnage de la maman juive de Marcus. Que dire de la fin?
Un peu décevante, j'aurais voulu une autre fin. J'ai pourtant tremblé lorsqu'Harry a été accusé du meurtre, mais j'aurais aimé qu'il apparaisse différemment à la fin du livre . Les assassins ne sont pas des assassins" romanesques", juste des petites crapules.

Je ne peux que vous conseiller de lire ce livre, puisqu'il est passionnant presque jusqu'à la fin, il y a des rebondissements (même un peu trop), de la drôlerie dans le personnage de Marcus, une vision de l'Amerique profonde, le monde de l'édition est décrit avec talent. Ce n'est pas un chef-d'oeuvre mais un très bon moment de lecture, de détente, l'écrivain est jeune il a 27 ans, d'autres romans viendront, sauf si le succès de celui-ci fait que Joël Dicker se retrouve à sec pour l'écriture d'un autre livre, je n'y crois pas parce que j'ai bien senti que Dicker est un grand amoureux de la littérature. C'est bien le sujet du roman que je viens de lire, non?  C'est un roman sur le roman. Je suis certaine que vous irez jusqu'à la page 664 sans sauter un seul passage. 

"Un bon livre, Marcus, ne se mesure pas à ses derniers mots uniquement, mais à l'effet collectif de tous les mots qui les ont précédés. Environ une demi-seconde après avoir terminé votre livre, après en avoir lu le dernier mot, le lecteur doit se sentir envahi d'un sentiment puissant ; pendant un instant, il ne doit plus penser qu'à tout ce qu'il vient de lire, regarder la couverture et sourire avec une pointe de tristesse parce que tous les personnages vont lui manquer. Un bon livre, Marcus, est un livre que l'on regrette d'avoir terminé."

Je me suis retrouvée dans la conclusion, lorsque j'ai aimé un livre, je le referme doucement, je caresse la couverture, je souris et je dis :"C'était formidable, dommage qu'il soit si court, ou dommage qu'il soit fini." Un peu de tristesse en le rangeant, comme un compagnon que nous n'avons pas envie d'oublier et pourtant nous l'oublions pour un autre.

Je ne sais pas si l'écriture de cette gazette est bonne, mais je suis satisfaite de l'avoir écrite pour vous faire partager ma passion de la lecture. C'est bien le principal. J'aime les écrivains.


Quelques dessins :


La démission du Pape, les humoristes ont eu de la matière. Personnellement, je trouve très bien qu'il se soit aperçu qu'il ne pouvait plus assurer sa fonction. Il y a d'autres dirigeants qui devraient faire la même chose, dans l'industrie, dans la politique etc.... Et Christine Boutin elle en pense quoi??







L'origine du monde, le tableau de Courbet, longtemps caché au public, je n'ai jamais trouvé ce tableau indécent, c'est là que tout se passe.






Johnny, l'increvable, lorsque je pense qu'il a mon âge, ça me fait du bien, un exemple de longévité !







Le scandale de la viande de cheval dans les lasagnes. Là aussi les dessinateurs se sont régalés, pas de lasagnes, mais de la fraude, parce qu'après tout la viande de cheval est très comestible. Ce monde de la viande est un monde très spécial. Je ne comprends pas qu'il n'y ait pas eu de contrôles vétérinaires dans l'entreprise, tous les abattoirs ont des vétérinaires sur place pour contrôler la viande, cela doit être la même chose dans les industries alimentaires, avant de transformer ils doivent bien contrôler si le produit n'est pas avarié et sa provenance. Il y a des zones d'ombre. Je suis triste pour tous ces gens qui perdent leur travail, c'est le plus important maintenant.   Bye MClaire.

dimanche 3 février 2013

J'ai besoin de m'occuper, ne pas me laisser envahir par l'angoisse de mon prochain contrôle, le complet, vendredi prochain, c'est à chaque fois la même histoire, il me tarde que ces contrôles s'espacent, ça ne saurait tarder, après trois ans ce sera tous les 6 mois et ça va faire trois ans à la fin du mois pour le premier crabe. Le temps passe et j'aimerais qu'il passe sans cesse dans la sérénité, c'est le cas le plus souvent sauf les huit jours qui précédent la visite à l'hosto. Il faut y aller à jeun l'après-midi, mais ils n'ont pas besoin de me le confirmer, j'ai l'estomac si serré qu'il me serait bien impossible d'avaler quelque chose avant. Mon plaisir en sortant lorsqu'ils me disent que tout va bien, me précipiter à la cafétéria, prendre un grand café et déguster deux viennoiseries, mon estomac n'est plus fermé ! Christian m'accompagne toujours, nous nous regardons heureux, soulagés mais l'angoisse n'a pas encore tout à fait quitté nos visages, je vois des traces sur le visage de l'autre et il doit voir la même chose sur le mien, puis tout s'estompe, il est temps de passer à autre chose, d'oublier.

Pour m'occuper cet après midi pluvieux, froid, un bouquin et la télé, Drucker consacrait une émission à Sacha Distel. La seule fois où nous sommes allés à l'Olympia, c'était pour Sacha que nous aimions beaucoup, en 63 , je me souviens de ma fébrilité en allant acheter les billets à l'heure du déjeuner, j'allais pénétrer dans le temple de la chanson, un endroit mythique pour moi. Il était beau, pétillant, il chantait bien. Sa femme montrait un album confectionné par ses fans, tous les moments de sa vie en photo. Ce n'était pas nostalgique, larmoyant, juste agréable à regarder. Cela m'a donné une idée, fabriquer un album dans un ordre chronologique.

J'ai lu, dévoré "Les vieilles" de Pascale Gautier en trois heures à peine. J'étais certaine que j'allais m'amuser en lisant ce livre, j'ai souvent éclaté de rire. Ces vieilles sont tout sauf gentilles. L'auteure trouve les mots exacts pour les décrire, j'ai cru revivre des situations. C'est caustique, une vraie liberté de ton, mais elle énonce souvent des vérités.
L'histoire se passe dans un endroit où le ciel est toujours bleu, nommé Trou, première vérité ces endroits sont souvent fréquentés par les vieux. Dans ces résidences il y a celle qui prie, celle qui parle à son chat et qui abuse du porto, il y a le tombeur de 90 ans qui court tous les matins en vue du prochain marathon, très vert, celui qui pense que rien ne lui résiste et en effet la dernière arrivée, une jeunette de 60 ans ne lui résistera pas pour X raisons, enfin une fois... Il y celle qui a trompé son mari toute sa vie, Régine, encore appétissante malgré ses bras fripés, ses fesses molles, d'ailleurs Kevin le jeune employé du crématorium l'honorera pendant un temps, il adore les vieilles.
Ces vieilles passent leur temps chez le coiffeur, les cheveux roses, violets, permanentés.
Madame Rousse est sourde comme un pot, elle regarde sans cesse la télé et reçoit ses copines pour boire un thé infect et jouer au scrabble, "Régine, axoo n'existe pas" . Elles se téléphonent en se servant d'énormes téléphones avec des touches où il y a une photo du correspondant pour ne pas se tromper "si elle appuie sur le visage de son fils, ça fait directement le numéro" et qui sonnent très fort pour entendre, elles se téléphonent pour annoncer toutes les mauvaises nouvelles du monde et pour balancer sur leurs enfants qui ne s'occupent plus d'elles, elles disent souvent pour clore la conversation "Nous en s'en fout, après nous le déluge, qu'ils se démerdent".
Celle qui se lève à l'aube, qui prend sa voiture toute cabossée pour faire quelques courses malgré les interdictions. Il est 9 heures. Elle n'a plus rien à faire. (L'heure où je me réveille !)
Le paragraphe où le fils va chercher sa mère pour le repas du dimanche est vraiment hilarant. Quelle emmerdeuse.
La méchanceté lorsqu'elles parlent du fils du boucher sur sa grosse moto qui fait beaucoup de bruit et que l'une d'elle finit par dire " Non, je suis lucide Maguy, une moto pareille, il y a encore un arbre qui va morfler."
Dans la dernière partie du livre il y a une météorite qui doit s'écraser sur la terre,  tout le monde attend la fin, chacun à sa façon, j'ai trouvé un peu bizarre cette histoire de météorite qui arrive comme un cheveu sur la soupe mais c'est sans doute une manière voilée d'annoncer la mort qui rôde sans cesse à Trou. Tous les fourneaux du crématorium fonctionnent sans cesse, ce n'est pas Florange (pardon, je n'ai pas pu résister.)

Je me suis bien amusée en lisant ce bouquin surtout dans la première partie, malgré les mots qui décrivent toute la solitude de la vieillesse. . Je n'ai juste pas envie de leur ressembler plus tard, pas de danger, je n'irai jamais habiter à Trou, là où le ciel est toujours bleu, seulement obscurci par les fumées du crématorium. Là où souvent les enfants ne sont pas admis pour ne pas déranger les vieux.
C'est un petit roman savoureux, grinçant, qui nous donne juste envie de vivre notre vie au présent en prenant conscience qu'un jour tout s'arrêtera, alors vivons en toute harmonie mais passionnément notre vie.

Ma deuxième lecture de la semaine "Souvenirs" de David Foenkinos.

J'ai beaucoup aimé, j'apprécie les romans de Foenkinos. C'est un écrivain qui a l'art d'écrire des situations banales, de décrire des personnages banals, avec un talent fou. Il y a tout dans ses livres, des petits bonheurs, des chagrins, des rêves accomplis ou pas.
Il sait nous captiver avec des situations vécues par nous tous, c'est vous et c'est moi. Dans ce bouquin, il livre une partie de sa vie, la mort de sa grand-mère que ses parents avaient mis dans une maison de retraite alors qu'elle ne voulait pas vivre au milieu des grabataires, des pensionnaires qui passent leur temps dans les couloirs, assis, ils attendent, quoi?
Son adolescence un peu monotone vécue avec des parents qui s'aimaient certainement mais qui ne partageaient pas grand-chose, son père avait pourtant aborder sa mère en disant "Vous êtes si belle que je préfère ne jamais vous revoir." jolie entrée en matière.
L'annonce de la séparation de ses parents qui vivaient une retraite difficile alors qu'il venait leur annoncer qu'il allait se marier et beaucoup plus tard l'annonce du retour de sa mère à la maison alors qu'il venait annoncer sa séparation avec Louise.
Sa rencontre avec Louise qui deviendra sa femme et qui un jour partira avec leur fils parce qu'elle s'était aperçue qu'il ne l'aimait plus avant que lui s'en rende compte.
J'ai aimé les passages où il prend conseil auprès du caissier d'une station-service qui lui vend des twix, il ne le connaît pas mais il pense que c'est le seul qui peut lui dire la vérité, justement à cause de ce manque de lien. Ceux que nous connaissons ne sont pas toujours les meilleurs conseilleurs
David Foenkinos nous fait la morale au détour d'une phrase, sans que nous nous en rendions compte. Pourquoi laissons nous partir les autres sans leur dire que nous les aimons? Est-ce que lorsque la vieillesse arrive le désir disparaît? Comment passer le mieux possible ce temps qui s'écoule si vite?
Quelle est la raison qui fait que nous pleurons lorsqu'un enfant nous dit "je vous aime"? C'est donc qu'il est souvent resté muet sur sa tendresse et que ce mot jamais prononcé nous touche profondément. Cela semble tellement évident que nous nous aimons, nous ne le disons jamais. Je suis certaine que j'ai beaucoup plus dit "je t'aime" à mes petits-enfants qu'à mes enfants, je ne pouvais qu'aimer mes enfants, je n'avais pas besoin de le dire sans cesse, c'était une évidence.
Autant de questions que nous nous posons après avoir fermé ce bouquin.
"Je voulais dire à mon grand-père que je l'aimais, mais je n'y suis pas parvenu. J'ai si souvent été en retard sur les mots que j'aurais voulu dire. Je ne pourrai jamais faire marche arrière vers cette tendresse. Sauf peut-être avec l'écrit, maintenant. Je peux le lui dire, là.."

Si vous avez aimé "La délicatesse" "Le potentiel érotique de ma femme" etc.. vous aimerez ce livre.

LES DESSINS :

Pour la pilule, les infos ont beaucoup commenté la prescription de cette pilule.







Pour le Mali, il y a beaucoup de dessins. Si ce peuple retrouve sa liberté grâce à nous, nous ne pouvons que saluer le courage de la France qui est allée là-bas, je n'arriverais pas à comprendre ceux qui disent le contraire. Maintenant, il faudra être vigilant, c'est tout le problème.


Les fonctionnaires qui défilent.










Toutes les manifestations, il faudra gérer tous les problèmes en même temps, c'est vrai.






Une dernière qui m'a fait beaucoup rire, c'est une idée !


Bye MClaire.