jeudi 26 décembre 2019

"13 à table" un livre = 4 repas -Les restaurants du coeur.



Version 2020. La campagne pour les restos du coeur reprend. Un recueil de 16 nouvelles.
J'aime lire des nouvelles, les écrivains choisis doivent faire preuve d'imagination pour nous séduire en quelques pages.
Cette année le thème est le voyage.

Évidemment, elles ne sont pas toutes écrites par nos écrivains préférés mais j'ai trouvé du plaisir à les lire, pour deux nouvelles plus ou moins.
Philippe Besson : ses derniers livres ne me plaisent pas, je n'arrive plus à lire un bouquin en entier, là j'ai pu lire les quelques pages sans ennui, c'est court...

Quelques couples peuvent se reconnaître dans l'histoire racontée par Françoise Bourdin, la difficulté de constater l'échec de son couple. Une croisière suffira t-elle?

Michel Bussi, cette nouvelle peut me réconcilier avec cet écrivain que je délaisse, nous verrons..J'ai détesté Dorothée, la voix de Dorothée, la fin est amusante. Je détestais aussi la voix de femme de notre GPS, maintenant c'est un homme qui nous parle, plus agréable.

Adeline Dieudonné, j'avais adoré son premier roman "La vraie vie", j'ai aimé la folie de Chelly , je suis d'accord avec elle Robert Redford est parfait, très séduisant dans "L'homme qui murmurait à l'oreille des chevaux." et le "schaff schaff" des chips au paprika qui sont mâchonnées est très énervant mais de là à planter la lame d'un couteau dans l'épaule, il ne faut pas exagérer, bon c'est juste une nouvelle.

François d'Epenoux, une nouvelle en novlangue, je me suis lassée, j'ai fait un burn-out, un grand break et pas de come-back (comeback dans l'ods du scrabble en 2020)

Karin Giebel, très très émouvante, les migrants, leur long et douloureux périple à travers l'Afrique pour atteindre ce qu'ils pensent être un Eldorado.

Philippe Jaenada. La cruauté d'un groupe qui s'attaque à un homme seul ou dans la vraie vie à une femme seule. La lâcheté.

Yasmina Khadra. Un de mes auteurs préférés. L'invention d'une vie amoureuse, la souffrance d'un ado moqué par les autres, un ami, bref une histoire d'ado, une période si difficile à franchir.

Agnès Martin-Lugan. Nicolas Mathieu -Véronique Ovaldé, agréables à lire.

Je ne connaissais pas Camille Pascal, il a excité ma curiosité, qui était vraiment Fausta, seconde femme de Constantin? A-t'elle aimé Crispus,  fils de Constantin? 

Romain Puertolas. Le thème du livre est le voyage, cela aurait dû lui convenir, c'est un peu raté.

Leïla Slimani. Il fallait bien que je verse une larme, la vieillesse, la maison de retraite.
La comparaison entre un enfant qui rentre en maternelle et une maman qui rentre en maison de retraite est émouvante.
La même sensation d'abandon.
"Dans un coin, une femme est assise.....son visage n'est plus qu'une plissure, un entremêlement de sillons et Marie se demande combien de secrets vont disparaître avec elle. Combien de souvenirs, désormais muets, la traversent jour après jour, assise sur cette chaise en plastique rose...
Qu'est-ce que c'est que cette vie là? Que pensent-ils, ces hommes maigres et pâles, assis face à l'écran? A quoi rêvent-ils, les yeux perdus dans leurs soupes, les lèvres pendantes? Comme celui des jeunes enfants, leur monde est un mystère, leur âme est inaccessible. Il faut être vieux pour les comprendre."

Vous pouvez acheter ce livre pour 5 euros, vous aiderez les restos et vous aurez du plaisir à le lire, je me suis souvent régalée.

Bye MClaire.

mercredi 18 décembre 2019

"Une femme aimée" Andreï Makine.




Andreï Makine est né en Sibérie, il a rejoint la France clandestinement en 1987. Il siège à l'Académie Française.
J'avais lu "L'archipel d'une autre vie" et beaucoup aimé.




"Une femme aimée" la vie de Catherine II de Russie, une femme qui a beaucoup aimé, frénétiquement. Une femme amoureuse, qui aimait le sexe, avait de nombreux amants, Pierre III avait un phimosis, ceci explique cela, mais elle fut aussi une grande réformatrice.

L'auteur nous plonge dans ce Siècle des Lumières qui se voulait raffiné, il nous fait rencontrer Voltaire, Diderot, Potemkine qui la trompera et à qui elle offrira la Pologne pour mieux le détruire... Un siècle avec ses zones d'ombre, on tuait beaucoup, on assassinait, la soif du pouvoir et le cynisme dominaient.
Deux siècles plus tard un cinéaste Oleg Erdmann essaie de comprendre le destin de Catherine II, c'est encore l'Union Soviétique des goulags, il ne peut pas filmer la vérité, il y a la censure mais il persiste à vouloir percer le mystère de cette Tsarine.
Oleg vit dans un logement communautaire, nous découvrons mais nous le savions un peu cet immense pays était très pauvre, toutes les vicissitudes de ce peuple qui habite l'Union Soviétique de l'époque sont décrites.

Oleg va t-il arriver à découvrir ce secret à travers les cartes des pays que Catherine aurait traversés clandestinement en compagnie de son amant, Lanskoï qui était beaucoup plus jeune?
A.Makine nous transporte dans la Russie que nous connaissons actuellement, celle des grands oligarques.

C'est un récit entrelacé. J'ai aimé la moitié du livre, j'ai trouvé la suite un peu confuse mais arrivait un passage qui me donnait envie de continuer ma lecture, j'aime l'Histoire. Evidemment, l'écriture est parfaite.

J'ai découvert un Voltaire complexe, désireux d'éradiquer le peuple turc, il prie Catherine de lui confirmer que quinze mille Turcs viennent d'être abattus. "Ainsi, dit-il, mon bonheur sera complet." Finalement rien n'a changé entre les Russes et les Turcs, l'histoire se répète.
L'oligarchie de la fin du XXème siècle, qui existe toujours en 2019.

C'est un livre un peu déroutant mais qui vaut la peine que vous le lisiez si vous aimez découvrir l'histoire d'un pays.
Celle d'Oleg était un peu compliquée, il n'arrivait pas à se définir face à cette société, elle finit d'une façon très apaisante:
-Un homme dans le regard d'une femme aimée.

Bye MClaire.




mercredi 11 décembre 2019

Olivier de Kersauson- De l'urgent, du presque rien et du rien du tout"


Semaine de lecture fantasque, après "La panthère des neiges" quoi lire? J'avais depuis longtemps en attente le livre de Michel Houellebecq "Sérotonine", je ne me décidais pas à l'ouvrir, je n'avais jamais lu cet auteur. 
J'avais certainement raison d'hésiter, il a ses admirateurs qui le trouvent génial, je n'en fais pas partie, je n'ai même pas envie de me justifier, c'est comme ça. J'ai essayé de le lire mais très vite j'ai renoncé, à mon avis il est déprimant, un peu cru, le sexe est le sujet principal des premières pages, rien d'intéressant. Je l'ai refermé, rangé, j'aurais dû persévérer, je n'avais pas du tout envie.


Changement complet d'atmosphère. Lu en quelques heures, ce n'est pas un chef-d'oeuvre mais il se lit facilement, c'est gentillet, un peu irréaliste, tout à fait l'opposé de "Sérotonine".
Louis a 12 ans, élevé par une maman seule qui a voulu cette situation. Louis regrette que sa maman travaille autant, ce matin là il voudrait lui confier ce qu'il ressent pour Isa, son premier amour, elle ne l'écoute pas parce qu'elle est pressée, Louis monte sur son skate, sa mère est avec lui et c'est l'accident, il est renversé par un camion, hôpital, coma, des semaines de coma...La vie de Thelma la maman sera transformée.. Vous lirez la suite.
J'ai bien aimé lire ce bouquin qui dégouline de bons sentiments. J'ai bien aimé lire la liste des envies de Louis, une liste qu'il comptait bien vivre dans la réalité après son adolescence. J'ai appris à parler djeun.
Ce n'est pas d'un grand intérêt littéraire mais il faut bien de temps en temps un livre bonbon, léger malgré la gravité des situations.


Olivier de Kersauson, nous pouvons l'apprécier ou il peut aussi nous laisser complètement indifférents ou nous irriter, lui s'en fiche complètement, il vit sa vie, il est indifférent à presque tout, la mer et son bateau sont ses passions.
Personnellement j'aime le personnage qui ne triche jamais. Il suffit de l'écouter ou de le lire pour ne pas se heurter à son regard perçant qui devine. Il est avant tout un homme libre.

Son livre est construit comme un dictionnaire, il commence par "A côté" et se termine par "Vulgarité". "Il passe au crible notre époque et ses moeurs". 
"Le monde dans lequel je vis est ridicule tout le temps. Les individus se promènent tous à Paris (et dans les grandes villes), j'insiste, avec leur sac à dos. Ils ne le portent pas parce qu'ils arrivent de province avec le casse-croûte, comme on aurait pu le faire dans les années cinquante, non, ils traînent leur sac pour fourrer leur portable, leur ordinateur...Ils transportent tous quelque chose.
Les gens ne vivent plus dépouillés. Or la vie dépouillée est plus belle que la vie "pouillée".
Les gens veulent être reliés, reliés aux autres, reliés à l'actu, reliés à je ne sais quoi. Mais pourquoi diable? Dans quel but?"
J'ai complètement adhéré à certains mots-clés. 
Argent : "Je n'ai pas trouvé ça intéressant dans ma vie. C'est un pouvoir assez vulgaire. Il m'a été donné de rencontrer peu de gens intéressés par l'argent et qui soient eux-mêmes intéressants....
Dans notre société, le fait d'avoir un peu d'argent met à l'abri d'un certain nombre de choses sordides. Mais il demeure que ça ne peut pas être une finalité"
C'est vrai, un peu d'argent mais ne pas tout sacrifier pour en avoir davantage.

Rire : "Le rire est très important. Pourquoi j'aime l'Afrique? Parce que c'est le continent au monde où l'on entend le plus rire. Ceux qui ne rient pas sont incapables de se rendre compte du ridicule comme du dérisoire de leur propre condition. Le rire est un coup de vent qui, parfois, secoue les Terriens."
 Personnellement j'adore rire, je fuis ceux qui ne sont jamais capables d'offrir un sourire

La conclusion que nous pouvons tirer en refermant ce livre est qu'il faut absolument lui foutre la paix, mais alors pourquoi a t-il écrit un livre? Pour nous faire partager sa nostalgie d'un monde disparu? 
J'avais adoré lire "Océan's songs" un vrai talent d'écrivain.

Bye MClaire.



mardi 3 décembre 2019

"La panthère des neiges" Sylvain Tesson.


Vincent Munier


Ce livre existe grâce au talent des deux hommes, l'écrivain et le photographe animalier qui a entraîné Sylvain Tesson au Tibet à la recherche de la panthère des neiges.

Un livre qui est un hommage à la nature.

Ce matin je regardais par la fenêtre, il a gelé cette nuit en Bretagne, je voyais une quantité de pigeons sur la pelouse, ils cherchaient de quoi se nourrir, j'allais quitter la fenêtre et j'ai pensé à la phrase de Sylvain Tesson dans le livre :
"Le jardin de l'homme est peuplé de présences. Elles ne nous veulent pas de mal, mais elles nous tiennent à l'oeil. Rien de ce que nous accomplissons n'échappera à leur vigilance.....Je savais désormais que je n'étais pas seul.
"Les artistes le savent : le sauvage vous regarde sans que vous le perceviez. Il disparaît quand le regard de l'homme l'a saisi"
J'ai de nouveau regardé, je n'avais vu que les pigeons mais il y avait aussi des petites grives et d'autre oiseaux que je n'avais pas vus. Ils se sont tous envolés dés que j'ai porté mon regard sur eux. 

Revenons à nos moutons, non erreur, à nos yacks...

L'auteur, Marie la compagne de V.Munier et Léo se sont envolés pour le Tibet. Sans repères, ils devront être à l'affût pendant des jours dans des conditions spartiates, dans le froid à plus de 4 500 mètres d'altitude, là où vivent des tribus nomades gardiennes des yacks qui ne sont plus sauvages, il y a d'autres yacks qui vivent libres, les drung et qu'ils verront souvent, des chèvres bleues, des renards, des ânes sauvages. Ils finiront par apercevoir la panthère après des jours d'affût.

J'ai tout aimé en lisant ce livre. La culture de l'auteur est immense, il y a de nombreuses réflexions philosophiques, nous apprenons. C'est un homme libre, ses réflexions sur notre vie de nation civilisée sont percutantes, justes et précises, il nous oblige à réfléchir, je ne pense pas qu'il veuille le faire, à mon avis il nous laisse notre libre arbitre lui qui est rebelle à la discipline, il ne se soumet pas, l'humour est souvent là.
J'ai évidemment aimé la description des paysages, des endroits où il ne faut pas tricher. La patience sur les sols glacés.
"Chaque âge a son élégance, chaque époque fait ce qu'elle peut. La nôtre prenait le soleil en slip".
Les enfants, j'ai aimé ce qu'il a écrit :

"A huit ans, ces mômes avaient la notion de la liberté, de l'autonomie et des responsabilités, la morve au nez, le sourire en coin, un poêle comme seconde mère et un troupeau de géants à charge (des yacks). Ils craignaient les panthères, mais portaient un petit poignard à la ceinture et se seraient défendus en cas d'attaque. En outre, ils conjuraient les peurs par leurs chants gueulés dans l'air glacé. Ils n'avaient pas de conseiller d'orientation, ils savaient courir la montagne. Ils circulaient chaque jour devant des promesses de défilés conduisant à des cols ouverts sur l'horizon. Ils échappaient à l'infamie de nos enfances européennes : la pédagogie, qui ôte aux enfants la gaieté. Leur monde avait ses bordures, la nuit ses froidures, l'été ses douceurs, l'hiver ses souffrances. Ils peuplaient un royaume crénelé de tours, percé d'arches, défendu de parois. Ils ne regardaient jamais d'écrans et peut-être leur grâce était-elle proportionnelle à l'absence de haut débit"....

Si vous n'avez jamais lu Sylvain Tesson il faut absolument le faire. Lisez "Berezina " "Sur les chemins noirs" etc. Vous ne serez pas déçus.
"La panthère des neiges" est un livre sublime, il nous rappelle que l'homme n'est qu'un maillon de la chaîne.

Bye MClaire.





mercredi 27 novembre 2019

"Le bal des folles" Victoria Mas.




Une belle surprise, un premier livre très réussi, difficile de le quitter lorsque nous avons commencé à le lire. 
Je n'avais jamais lu l'histoire de l'hôpital de la Salpêtrière, je l'ai fait après avoir terminé le roman. Sous Louis XIII un dépôt de poudre, la poudre devait être fabriquée avec du salpêtre, d'où le nom, puis un asile pour malheureux et un asile d'aliénées à la fin du 18ème siècle. Jeunes, nous avons habité quelques mois boulevard de l'Hôpital, je passais devant la Salpêtrière sans vraiment m'y intéresser. C'est fait.

Chaque année est organisé un bal dans le service des aliénées ou plutôt dans la vaste salle de l'Hospice, le bal de la mi-carême, les femmes attendent ce moment avec impatience, elles se déguisent. C'est une idée du docteur Charcot, une expérimentation, tous les bourgeois de Paris sont invités, ils sont aussi impatients que ces femmes, une curiosité, les voir de si près excite leur imagination. La folie se donnait en spectacle.
Les femmes qui étaient internées n'étaient pas toutes folles, la famille pouvait le faire si la personne ne rentrait pas dans le schéma classique, la moindre déviance pouvait être considérée comme de la folie et Eugénie fille d'un notable en fera les frais, elle voit les morts, les morts lui parlent, chose insensée aux yeux de son père. Elle sera internée.
Elle rencontrera Geneviève, l'intendante qui n'affiche jamais un sentiment d'humanité, il ne faut pas, jusqu'au moment où...
Tous les personnages sont attachants, la petite Louise, Thérèse la tricoteuse qui ne veut surtout pas que la médecine la considère guérie, dehors personne ne l'attend. 
Cette période est le début de la psychiatrie, nous pouvons être révoltés contre ces médecins qui se livraient à des expériences sur des malades qui avaient la parole ligotée.

L'originalité de ce livre est que ce n'est pas véritablement un roman qui raconte une histoire d'amour ou autres. L'auteure a su nous intéresser en écrivant des faits réels comme un roman. Au final le bal n'est qu'un prétexte, quelques pages.
Quel talent..

L'écriture est limpide, très agréable, 

Victoria Mas est la fille de Jeanne Mas la chanteuse mais elle n'a vraiment pas besoin de la notoriété de sa maman pour exister. 

Un très beau moment de lecture, je vous recommande ce livre.

Bye MClaire.



mardi 19 novembre 2019

Nathacha Appanah "Le ciel par-dessus le toit"




Magnifique roman.

Un trio, une mère et deux enfants. Trois personnages cabossés par la vie qui essaient de s'en sortir chacun à leur façon.


Phénix la maman qui ne s'est pas toujours appelée Phénix, dans une autre vie son prénom était Eliette.
Paloma la fille, qui a très vite compris qu'elle devait s'éloigner pour ne pas être dévorée par cette vie qu'elle déteste.
Loup le garçon étrange, mystérieux, écrou 16587, Maison d'arrêt de C...
"Quelle forme prendrais-je sur le mur.
Est-ce que d'autres que moi essaieraient de deviner
Comme dehors on s'allonge sur l'herbe et on démasque les nuages.
Ils diraient je vois je vois
Un chien un insecte un serpent
J'aimerais tant que ce soit autre chose
Un ciel une étoile un rêve...."

Le visage de Loup est beau, le visage d'un "enfant" qui a voulu rejoindre sa soeur au volant d'une voiture qu'il n'avait pas le droit de conduire. Loup est emmuré dans un lieu mais aussi dans sa tête. Cet enfant est terriblement émouvant.

Phénix vit dans une vieille maison au bout d'un chemin, belle mais tatouée des pieds à la tête, une façon de se cacher? Révoltée, son enfance aurait dû être heureuse mais ses parents lui faisaient jouer un rôle qu'elle ne voulait plus tenir, belle petite fille maquillée, habillée comme une adulte, elle devait chanter, jusqu'au jour où elle quitte son enfance en poussant un cri terrible. Un mal-être qui l'empêchera de donner de la tendresse à ses enfants. 

Paloma, la discrète Paloma, celle qui s'asseyait toujours au bord des chaises, en attente. 

Dans cette histoire les pères sont absents. La misère doit-elle se reproduire dans ce milieu dit défavorisé, ce milieu ou le souci quotidien est de survivre? L'auteure laisse une porte ouverte sur un avenir plus prometteur.

Ce livre est doux, quelquefois violent, de la noirceur mais jamais agressif, chaque mot nous parle, chaque mot nous émeut. Je l'ai refermé doucement, sans faire de bruit, je ne voulais pas troubler les retrouvailles d'Eliette, de Paloma et de Loup, ces moments si fragiles où tout peut déraper.
"Tant de choses peuvent changer en dix ans, n'est-ce pas?"

Evidemment le titre est emprunté à un poème de Verlaine, le ciel par-dessus le toit, Verlaine qui avait été emprisonné après avoir tiré sur Rimbaud..

Lisez ce roman, vous ne l'oublierez pas.

Bye MClaire.



mardi 12 novembre 2019

"Agathe" Anne Cathrine Bomann




J'ai préféré écrire une gazette qui parle de ce livre, j'ai eu le temps de lire celui d'E.E.Schmitt après "Agathe", je n'ai pas aimé "Journal d'un amour perdu", pas trop envie d'en parler, en général j'apprécie E.E.Schmitt, il adorait sa mère qui est morte subitement mais de là en en faire un livre de 251 pages, c'est trop, un trop-plein lassant, il y a de beaux passages, pas assez pour passionner la lectrice que je suis.
Revenons à Agathe.

Un livre que je n'aurais pas eu l'idée d'acheter si André un ami Québécois sur Facebook ne l'avait pas recommandé.
Il a eu raison, j'ai beaucoup aimé. Un petit livre, des chapitres assez courts, une écriture pleine de sensibilité. L'auteure est jeune, elle est arrivée à décrire avec des mots justes l'angoisse de ce vieux psy qui vit seul, sa marche vers une retraite qu'il n'a pas préparée, le vide qui l'accompagnera, il compte les visites, le compte à rebours a commencé, que va t-il faire de sa vie ? Une vie passée à écouter celles de ses patients tout en souffrant d'un manque d'amour pour les autres. La solitude, l'angoisse, ces sentiments qu'il a si souvent écoutés vont devenir les siens.
Un psy qui ne doit jamais montrer sa préférence pour une malade, écouter, juste écouter. Agathe Zimmermann est cette malade qui a perdu toute envie de vivre, elle se mutile "J'ai une telle envie de gommer mon visage ; je ne le mérite pas" Cette femme n'est que douleur.
Comment ces deux êtres vont-ils arriver à se comprendre?
Un jour Agathe lui dira :
"Comment pouvez-vous prétendre comprendre les autres si ne savez même pas comment vous allez vous-même ?"

Deux déprimés qui devront apprendre à aimer la vie.

J'ai aussi aimé le personnage de sa secrétaire, Madame Surrugue, effacée, efficace et qui est elle même confrontée à un dur moment dans sa vie sans que le psy s'en aperçoive. 

Un roman émouvant, plein d'humanité. J'ai beaucoup aimé.
Je dois ajouter que l'auteure est thérapeute.

Bye MClaire.



mardi 5 novembre 2019

Philippe Hayat "Où bat le coeur du monde"




Philippe Hayat est entrepreneur, il a créé ou repris des entreprises avec succès, deux livres écrits, deux succès. Il est doué..Vous avez peut être lu il y a quelques années "Momo des Halles", il récidive avec ce roman que j'ai beaucoup aimé.

L'histoire :

En 1935, une famille juive vit heureuse à Tunis dans le quartier de La Hara, Stella la maman, Darius le fils, Sauveur le père. 
Le bonheur s'éteindra le jour où la communauté juive sera persécutée, les Arabes ne tolèrent plus ces juifs qui pour eux ressemblent trop aux Français. Sauveur perdra la vie, Darius perdra sa voix après avoir assisté au lynchage de son père.
Darius muet, Stella le destinera à des études qui devraient lui procurer une grande destinée, elle se sacrifiera pour lui, l'aimera jusqu'à s'oublier, oublier sa vie de femme, travaillera comme femme de ménage pour gagner une misère.
L'enfant apprendra le langage des signes, sa mère aussi, jusqu'au jour où il découvrira le monde de la musique depuis le balcon du théâtre où travaille sa mère. C'est une révélation, il sera musicien, il sera clarinettiste et rien ne le fera changer d'avis, doué il apprendra très vite grâce aux leçons gratuites offertes par un ami de Lou, une jeune femme de la bourgeoisie qui s'est entichée de l'enfant.
La guerre, les soldats américains s'installent à Tunis, Darius rêve de New-York....
Vous lirez la suite...

J'ai tout aimé ou presque, sans doute un peu plus que d'autres lecteurs, j'ai retrouvé l'ambiance de l'Algérie, des communautés qui vivaient ensemble jusqu'au jour où tout a basculé. 
J'ai compris Stella qui étouffait Darius, j'ai compris Darius qui ne voulait qu'une chose, désobéir à cette mère pour accomplir son rêve; Un jour Billie lui dira "D'où tu viens, Darry ? Tu me le diras un jour ?" Billie ne parle pas le langage des signes :
-Il lui aurait parlé de cette petite femme indomptable qui s'était opposée à son art, qui avait tellement réussi à le fortifier qu'il lui avait désobéi. 
Sa vie d'homme avait pu commencer. Un blanc pouvait jouer la musique des noirs.
J'ai aimé Dinah sa compagne, femme fidèle, jamais fatiguée, elle sera celle qui le sauvera.
J'ai beaucoup moins aimé cette ségrégation sociale qui régnait aux Etats-Unis. L'amour perdu de cette maman qui attendra pendant des années le retour de son fils, ils s'écriront.
Il reverra la Tunisie en 1954 "La Méditerranée étincelait sous le soleil de midi. Gammarth, la Marsa..Il mit un nom sur toutes les plages et chercha la pointe de Sidi-bou-Saïd, le mont Boukornine dominait le golfe. Derrière la bande de sable de La Goulette, le lac ressemblait à un coeur."

J'imaginais un avion qui descendrait vers Alger...

Et il y a l'écriture pleine de sensibilité de Philippe Hayat, elle est vibrante d'amour. Le jazz, j'avais envie d'écouter, je suis allée sur Youtube... Ce livre est souvent douloureux mais aussi plein de joie, je l'ai quitté doucement, je n'avais pas envie de le refermer.

Bye MClaire.






mardi 29 octobre 2019

Romain Puértolas " La police des fleurs, des arbres et des forêts"





Je vais écrire une chose que je n'aime pas du tout faire après avoir lu un roman, je n'ai pas aimé, d'autres ont beaucoup aimé ce livre. 
J'ai tout lu de cet auteur, j'ai toujours beaucoup ri. Romain Puértolas était présent au salon du livre-Vannes, auteur très sympathique, l'oeil rieur, il m'avait dit qu'il publierait en septembre ou octobre un nouveau bouquin, je l'ai acheté sans hésitation.

L'histoire : Une usine de confitures dans un petit village P.
Une employée découvre au fond d'une cuve 8 grands sacs des Galeries Lafayette, dans chaque sac des morceaux d'un corps démembré, un meurtre sordide, il s'agit de Joël 16 ans. Une fleur pourrait être la clef du mystère. Un jeune policier débarque à P. pour élucider ce crime. Le garde-champêtre l'accueille à la gare, le chef Jean-Charles Provincio se charge de le guider dans le village, il lui donne aussi les premières informations, Joël a déjà été enterré après avoir été autopsié par le vétérinaire qui fait aussi office de médecin. Alors comment mener une enquête?
Il faut savoir que l'usine de confitures appartient au maire du village.
C'est un roman policier champêtre, je dois m'arrêter là...

Je cherche les raisons de mon désamour pour ce livre. Je pense ne pas avoir retrouvé ce qui me plaisait dans les autres romans, un humour absurde, décalé. Vous n'allez peut-être pas me croire mais j'avais presque deviné la fin du livre, j'étais sur la bonne voie, aucune surprise. L'auteur prévient " Un coup de théâtre final époustouflant qui remet tout le récit en cause..".
Les instants où l'auteur me surprenait étaient davantage ceux qui nous ramenaient aux années 1960, j'oubliais que nous n'étions pas en 2019. La campagne, nous écrivions encore, pas de téléphone portable, il n'y a que trois téléphones à P.
Quelques personnages sont attachants.

J'aime tellement cet auteur, j'attends toujours beaucoup d'un écrivain que j'aime, peut-être trop? 
Je ne peux même pas dire "Bon, je vais le relire, il y a certainement des choses qui m'ont échappées" C'est un livre policier et je connais la fin....

Bye MClaire.




mardi 22 octobre 2019

Eric Fottorino "Dix-sept ans"



J'avais lu il y a quelques années "L'homme qui m'aimait tout bas" formidable déclaration d'amour à son père adoptif qui s'était suicidé en 2008 sur un parking de La Rochelle. Livre bouleversant.
J'ai acheté "Dix-sept ans" il y a quelques semaines, je savais que ce livre serait certainement aussi douloureux, il est en grande partie autobiographique, un rendez-vous manqué avec une maman qui l'a eu à dix-sept ans, fruit d'un amour avec un juif marocain, un homme rejeté par sa grand-mère très catholique, un enfant qui porterait un nom, celui de la grand-mère et surtout pas le nom de Maurice Maman, dans le roman il s'appelle Moshé, Moshé originaire de Fés. Il fallait éloigner Lina et son gros ventre de la ville où elle grandissait, Nice avait été choisie, une famille allait l'héberger jusqu'à la délivrance.
Un repas de famille, Lina et ses enfants, un jour où une confidence va bouleverser la famille, Eric se tient en retrait, il est le plus touché.
-A vingt ans tout a recommencé, Lina enceinte, un amour de passage, un Arabe, un étudiant qui arrivait du Maroc, encore. Sa mère folle de rage lui fait signer un papier, l'abandon de cette petite fille qui allait naître. Une femme avec un faux ventre, un ventre stérile, va repartir avec cette enfant, les bonnes soeurs et les bons pères étaient complices "Après l'expulsion (quel mot atroce) on me l'a enlevée sans la poser sur moi, même une seconde....Il n'y a pas eu un mot, pas un au revoir mon bébé, pas un bonjour. C'était fini." Une enfant volée.
Eric sonné par la révélation partira à Nice sur les traces de sa naissance, sur les traces de cette maman qu'il n'a pas su aimer, il voudra comprendre les raisons de cette angoisse, tous les non-dits, les mensonges. Une vérité qu'il cherchera dans les ruelles étroites de Nice, le long de la promenade, chez une brocanteuse qui a connu sa mère..

Une très belle phrase "Tu ne m'aimais jamais assez puisque je t'aimais toujours trop. Je ne te voyais pas comme tu étais."

J'ai aimé l'écriture, une écriture qui nous étreint, nous enveloppe, douce comme une chanson enfantine et soudain plus incisive.

Eric pourra enfin étreindre sa mère, les beaux instants pourront commencer, sans la douleur.

Je n'ai certainement pas besoin de vous dire que ce roman est magnifique.

Bye MClaire.


mardi 15 octobre 2019

"Fleur de sable" Nathalie de Broc.




Le charme a encore opéré en lisant "Fleur de sable" après "La tresse de Jeanne". Nathalie de Broc est écrivaine mais pour moi c'est aussi une conteuse qui captive les lecteurs, son livre est vivant, ses personnages attachants, quelquefois agaçants et il y a la mer qui donne et qui reprend.

Je connais Douarnenez, Tréboul, il y a un beau cimetière à Tréboul, face à la mer, en 1986 nous nous promenions sur le chemin et Christian avait dit "C'est là que j'aimerais être." Une dame avait entendu son souhait, elle s'était arrêtée pour dire "Mon pauvre monsieur, il faut vous dépêcher de retenir votre place, vous risquez de ne pas en avoir." Il n'était pas pressé !

Dans le roman, j'ai découvert le port de Douarnenez dans les années 1954-1958, une autre époque.
L'histoire commence sur les quais le 5 avril 1980, le langoustier "Fleur de sable" attend, attend quoi? Ses flancs sont envahis par la rouille, les scellés ont été enlevés..Elisa attend aussi, Christian n'est plus là, il y a Germain le frère d'Elisa.

Retour en arrière. 1954,trois copains inséparables, Germain, Christian, Paolig, trois copains qui rêvent d'une autre vie, la mer oui mais surtout pas les chantiers qui bordent le Port-Rhu. Christian est l'intello du groupe, il décide et les autres écoutent, celui qui attire Elisa la soeur de Germain, celle que Paolig désire en secret. 
Ils rêvent de construire de leurs mains un langoustier, partir en Mauritanie et revenir les cales pleines, s'enrichir, payer leurs dettes et repartir. Rien ne sera facile mais ils y arriveront, le "Fleur de sable" prendra la mer, les saisons de pêche se succéderont jusqu'au jour où...

Vous l'achetez ou rendez-vous dans une bibliothèque ou médiathèque pour connaître la suite.

J'ai aimé, j'ai tout aimé, pas une seconde d'ennui en lisant ce livre. J'ai découvert les grèves des "Penn-sardines" le déclin du port, la vie des familles de pêcheurs, la guerre entre deux ports Audierne et Douarnenez, les femmes qui attendent le retour, la violence des relations entre père et fils si ce dernier ne veut pas suivre le chemin du père. Le récit des amitiés qui se délitent
J'ai aimé la force et la fragilité de Christian, son séjour dans le désert, la découverte d'une autre vie qui n'est pas forcément celle de la consommation à outrance, de la richesse. J'ai eu mal, très mal pour Elisa, l'enfant aux yeux bleus né dans le désert comblera t-il ses manques?

Lisez-le. Pour moi, il y aura un autre bouquin de Nathalie de Broc, je vais choisir.

Bye MClaire.

lundi 7 octobre 2019

Les Victorieuses de Laetitia Colombani




Auteure aux multiples talents, comédienne, cinéaste, écrivaine etc. J'avais beaucoup aimé "La tresse"
J'avais écrit une gazette :
https://gazettemarieclaire.blogspot.com/2018/02/premier-roman.html

Ecrire un premier roman qui devient un best-seller est certainement très perturbant pour en écrire un deuxième, sera t-il autant lu et aimé? 

Je l'ai lu. Je l'ai ouvert, j'ai parcouru quelques pages et je l'ai mis de côté pour lire celui de Philippe Besson "Dîner à Montréal", un bouquin vite lu et qui sera vite oublié, je n'ai pas aimé. Je suis revenue aux victorieuses, j'ai un avis nuancé, j'ai aimé, j'ai un peu moins aimé certains chapitres.

Deux histoires, deux femmes.

L'histoire de Blanche Peyron et Albin son mari est captivante, admirable, ils se sont occupés de l'Armée du Salut en 1925, ils se sont unis pour lutter contre la pauvreté, offrir un toit à des femmes qui dormaient dans la rue. Blanche je ne la connaissais pas, j'ai découvert l'histoire de cette association caritative, l'achat du "Palais de la femme" à Paris, les guides touristiques ne doivent pas faire visiter cet endroit, j'ignorais qu'il existait. 743 chambres hébergent des femmes de toutes les nationalités. Malgré toutes les difficultés Blanche n'a jamais renoncé à son idée, acheter ce bâtiment vide, elle y a mis toute son énergie.


L'histoire de Solène, une avocate en plein burn-out est à mon avis moins passionnante et je n'arrive pas à penser qu'il est possible de sortir les autres de la misère si personnellement nous ne sommes pas très solide dans notre tête, fragile, les problèmes des autres peuvent nous affaiblir, comment aider les autres et en même temps redonner un sens à sa vie qui est en miettes?
L'auteure nous fait pénétrer dans ce "Palais de la femme" nous faisons la connaissance de Sumeya, Binta, Cvetana, Salma, des vies brisées. Nous passons souvent à côté de SDF, que faisons nous? Nous baissons souvent les yeux pour ne pas voir. 
Solène sera celle qui écrira aux familles, aux administrations, une sorte d'écrivain public pour ces femmes en grande précarité.
L'histoire de Solène est moins passionnante que celle de Blanche. Une histoire un peu banale de nos jours, inutile de lire un roman pour comprendre ces femmes battues, jetées à la rue, la télé et les journaux en parlent très souvent.

Vous pouvez lire ce livre qui est très bien écrit.

Bye MClaire.


samedi 28 septembre 2019

Jean-Paul Dubois "Tous les hommes n'habitent pas le monde de la même façon"




"Il ne faut jamais se tromper de vie. Il n'existe pas de marche arrière". J.P Dubois "La succession".

L'auteur raconte encore la vie d'un homme, thème qu'il affectionne et qu'il décrit toujours avec un immense talent.
J'ai fait la connaissance de cet écrivain en lisant il y a quelques années "Une vie française" j'ai tout de suite été emballée par son style et les sujets de ses romans.

Paul Hansen est l'unique enfant d'un pasteur d'origine danoise et d'une femme qui possède un cinéma à Toulouse, spécialiste des films d'auteur. Une femme pétillante qui n'a pas la foi, elle ne fréquente jamais son Eglise. Le couple tiendra jusqu'au jour où l'exploitante du cinéma osera passer "Gorge profonde" un porno, ce sera l'acte de trop, le pasteur s'exilera au Canada, il prêchera pour les habitants de cette petite ville où tout le monde travaille dans les mines d'amiante. Un autre combat de l'auteur, lutter contre les injustices et les dangers sanitaires de l'amiante. Paul rejoindra son père à Thetford mines, un père qui a aussi perdu la foi mais qui fera semblant de croire, un père si doux, qui aime les mots, il sera accompagné d'un organiste plein de talent, un musicien exceptionnel.
A Montréal, Paul deviendra le surintendant d'une résidence l'Excelsior, des journées très occupées, des services rendus aux propriétaires vieillissants, sa femme Winona au sang Algonkin pilote d'hydravion et sa chienne Nouk remplissent sa vie, jusqu'au jour où un nouveau gérant pourrira son existence.
Nous ne saurons qu'à la fin du roman pourquoi Paul se retrouvera incarcéré dans la vétuste prison de Bordeaux, le nom de la prison, en compagnie de Patrick Horton, un Hell Angels qui est dans l'attente de son procès pour meurtre.

L'auteur alterne avec habileté les chapitres où Paul est en liberté et ceux qui décrivent l'horrible univers carcéral souvent hanté par trois fantômes, le père, sa femme et sa chienne. La prison qui ensevelit vivants ces hommes.

Je vous laisse découvrir le livre..

J'ai aimé :
Je ne sais pas par où commencer, j'ai tout aimé dès les premières lignes de ce roman, le style, l'histoire, les personnages si attachants. J'ai aimé ces destins qui se croisent. J'ai aimé la description des moments passés dans l'aéroplane, Paul et Winona ensemble, ils s'aiment et les mots de l'auteur sont si beaux pour décrire cet amour, tout en délicatesse. Ce livre est plein d'humanité, de tendresse, de fraternité, j'ai souvent eu les yeux humides en découvrant la bonté de Paul. Un auteur qui décrit si bien les rapports humains. J'ai adoré.

Photos envoyées par André H. scrabbleur québécois,  il lisait le bouquin, il est allé visiter cette petite ville où les mines d'amiante étaient exploitées. Merci.




"Une église ensablée dans les dunes d'une plage, une mine d'amiante à ciel ouvert, les méandres d'un fleuve couleur argent, les ondes sonores d'un orgue composent les paysages variés où se déroule ce roman." 

Bye MClaire.

samedi 21 septembre 2019

Fred Vargas "L'humanité en péril."




Ce livre est un prêt, je ne l'ai pas acheté. Je ne lis pas Fred Vargas, je n'aime pas les polars, je ne savais pas qu'elle était une scientifique, chercheuse au CNRS pendant des années, elle écrivait des livres policiers pour se détendre. 
Elle a voulu nous alerter sur l'état de notre planète en se servant de ses connaissances scientifiques, ce n'est pas le livre d'une dilettante et nous le comprenons très vite, les chiffres sont là, c'est extrêmement documenté, des témoignages personnels et contrairement aux livres policiers qui ménagent le suspense, nous devrions très vite deviner la fin si nous ne faisons pas des efforts individuellement et au niveau des Etats. Un changement radical est nécessaire.

Nous le savons, les médias en parlent, les catastrophes climatiques se suivent, oui nous le savons, nous essayons de faire de notre mieux dans le tri, notre façon de consommer, mais nous baissons souvent les bras en pensant que cela ne sert à rien puisque les autres sont inconscients, des pays en voie de développement polluent de plus en plus, la démographie est souvent galopante.Alors à quoi servent ces chiffres alignés dans ce bouquin? Ils veulent nous alarmer mais à mon avis tout est trop touffu, j'ai souvent refermé le livre, il m'ennuyait, je le reprenais un peu plus tard, un peu coupable de ne pas le lire et je lisais.

L'exemple qui m'a vraiment le plus touchée est celui de l'eau, sans eau pas de vie et la firme Coca-Cola ne se prive pas d'assécher les nappes phréatiques, elle a besoin d'eau, beaucoup d'eau pour que nous buvions ce liquide mondialement connu, le Mexique est un pays colonisé par Coca-Cola, à San Cristobal l'usine extrait 750.000 litres d'eau par jour, alors que 12 millions de Mexicains n'ont pas accès à l'eau potable, alors ils boivent quoi ? Du Coca-Cola et l'obésité s'installe, le diabète aussi. Les Chiapas seront les les prochaines victimes, 500 millions de litres d'eau par an.

Buvez de l'eau du robinet, si vous buvez de l'eau en bouteille plastique de type "PET" et non un autre plastique, examinez le fond de la bouteille, il présente au dessus de l'inscription "PET" un pictogramme triangulaire, contenant un chiffre (de 1 à 7) N'achetez pas le type 7.
Mangez des betteraves, des asperges, du maïs, ce sont les légumes les moins contaminés. L'endive est la plus contaminée par les pesticides.
J'ai tout lu, mais est-ce que je vais suivre les conseils?

Je n'arrive pas à donner mon avis, ce livre servira t-il à sauver l'humanité en péril? 
Vous connaissez l'histoire de ce petit colibri racontée par Pierre Rahbi, il veut éteindre un incendie :
« Petit colibri, mais pourquoi t’affaires tu ? Tu vois bien qu’à toi tout seul, tu n’éteindras pas le feu.. »
Et le petit colibri répond : « je fais ma part ».
Alors pourquoi pas?

Je me pose souvent une question, le jour où nous nous déciderons à beaucoup moins consommer, que ferons-nous de ces millions de travailleurs qui se retrouveront sans travail? Est-ce que les Etats prévoient ? Une question basique mais importante.

Lisez ce livre si les chiffres sont vos amis. Je reconnais avoir découvert certaines choses que les gouvernements nous cachent.

En deux mots je vais vous parler d'un tout petit livre que j'ai trouvé passionnant, l'auteur Akli Tadjer "Qui n'est pas raciste ici ?" Les jeunes de la France silencieuse qui se montrent haineux, hostiles, racistes. "Ce livre est ma réponse, car mon combat contre ce mal ne connait pas de répit. Nous avons tous en nous la capacité de haïr les autres mais nous avons aussi celle d'aller vers eux."

Bye MClaire.