samedi 30 mai 2020

"Nos espérances " Anna Hope.




La chaleur, le très beau temps, le jardin et la lecture, je lis tous les jours mais un peu moins qu'en hiver, ce relax est un tentateur, je lis, je pose le livre ouvert sur moi et puisque c'est l'heure de la sieste, pourquoi pas? 
  


"Nos espérances" est le troisième roman écrit par Anna Hope, actrice et écrivaine.
Vous avez peut-être lu "La salle de bal" et sans doute beaucoup aimé, je mets le lien de ma Gazette
https://gazettemarieclaire.blogspot.com/2018/08/inoubliable.html

Hannah, Cate, Lissa, trois amies inséparables. Elles vivent en colocation dans les années 1990, une petite maison pleine de charme au coeur d'une ville qui est en pleine mutation, Londres.
Les années passent, elles vieillissent, chacune essaie de vivre ses rêves avec plus ou moins de bonheur.
Hannah se marie avec Nathan, elle obtient un job qui lui plaît. Hannah a un désir d'enfant qui finira par être obsessionnel. Elle enchaînera les FIV, fragilisera ce qui semblait un amour exemplaire.
Cate se marie avec Sam, est très vite enceinte, mais est-elle heureuse ?
Lissa continue a courir les castings pour obtenir un rôle au théâtre ou au cinéma, son rêve de devenir une grande actrice s'éloigne davantage chaque année. Elle a des amours éphémères, sa maman Sarah militante convaincue, féministe vit toujours, elle reste celle qui peut écouter Lissa.

Les trois amies se rencontrent quelquefois mais ce qui était une amitié sans jalousie, sans frustration se ternit. Il y aura la trahison. Le temps des illusions perdues.

Le roman est construit avec des retours en arrière qui permettent de mieux comprendre le présent. J'ai aimé.

J'ai aimé le second rôle du livre, joué par Sarah, un personnage plein d'empathie, une femme qui dira "« On est allées changer le monde pour vous. Pour nos filles. Et qu'est-ce que vous en avez fait? "

J'ai aimé ce livre jusqu'à la page 350, pratiquement la fin du roman. La fin est un peu convenue, c'est vraiment dommage, ces petites filles qui jouent, qui tournent, tournent, ce passage n'était pas nécessaire.
Je l'ai trouvé un peu moins passionnant que "La salle de bal" mais agréable à lire.
Anna Hope sait décrire Londres, l'envie de parcourir cette ville.

J'oubliais, j'ai dit "Les Anglais aiment le vin rouge, j'ai l'impression qu'ils sont toujours en train de boire." 

Vous pouvez le lire, il vous plaira, je pense.

Bye MClaire.









mercredi 20 mai 2020

Anne Percin "Comment (bien) gérer sa love story" et "Bonheur fantôme."





Deux livres d'Anne Percin, j'ai adoré les lire.
Le temps passait et je ne me décidais pas à écrire une gazette, il fait très beau, le relax ouvre ses "bras", la nature est magnifique, un vrai bonheur de vivre à la campagne et près de la mer, pourtant le confinement est là pour tous, tragique pour beaucoup d'entre nous. 
Je regarde le jardin,
je lis, j'éclate de rire en lisant certaines pages, un vrai talent pour décrire certaines scènes. Ces livres ne sont  pas récents, 2009 et 2011, je vais me mettre à la recherche des derniers écrits.

-"Comment (bien(gérer sa love story."

Ce livre était certainement destiné à des ados en passe de devenir adultes, vous pouvez le lire, je suis grand-mère, vous serez heureux et vous rirez, des éclats de rire.
Max est amoureux, il avait raté ses vacances dans un précédent bouquin, il ne voulait pas rater ce moment. (https://gazettemarieclaire.blogspot.com/2019/04/david-foenkinos-deux-soeurs-anne-percin.html)

"- Tu veux dire que tu ne vas pas me jeter tout de suite ? ai-je fait d'une voix de hamster timide.
- Non. Tu peux encore servir.
- C'est vrai, ce ne serait pas très responsable, écologiquement parlant.
- Je suis pour le développement durable des sentiments, a-t-elle proclamé.

Max voudrait devenir une rock-star. Des situations vraiment hilarantes. J'ai appris ou l'auteure m'a remis en mémoire "You should be dancing" des Bee Gees en 1976, "Ring my bell" Anita Ward en 1979 etc. J'ai des enfants qui écoutaient.

"-La jeunesse moderne, elle est obligée d'être inventive, parce qu'elle a rien. On lui laisse plus rien. Tout a déjà été inventé, alors elle recycle.
-Qu'est-ce que tu veux, on est des écocitoyens." 

Lorsque nous avons des petits-enfants, c'est encore plus drôle.

- "Bonheur fantôme." Anne Percin.

Il y a aussi dans ce bouquin beaucoup d'humour, de la pudeur.
Pierre a quitté du jour au lendemain tout ce qui le retenait à Paris, son boulot de mannequin, son ami, sa thèse avortée.
Pour quelle raison ?
Il s'installe à la campagne, près de La Flèche, monte une brocante, se lie d'amitié avec sa vieille voisine Paulette qui s'est retrouvée seule, André son mari est mort, André a eu une crise cardiaque dans le potager, il s'est retrouvé le nez dans les patates, tout était robuste chez lui, sauf le coeur. elle a une petite pension de réversion, ses poules et ses lapins. Une vie de labeur, Paulette est une sage, parce que comme elle dit, "la vie continue, qu'est-ce que vous voulez."

"Comme tous ceux qui ont perdu un proche, je sais qu'on est toujours infidèle à la mémoire des morts. On lutte, mais le temps grignote des bouts de souvenirs. On voudrait conserver l'idée de l'autre, se souvenir de ce qu'il était, garder intacts au moins son esprit, son caractère, sa voix; on ne garde que le sentiment. 
Notre propre sentiment... "

Pierre adore chanter, du Mouloudji, Edith Piaf.

Pierre a plein d'amour en lui, il aime ses parents, il a vécu l'accident avec eux lorsqu'il avait 11 ans, son jumeau est parti, une famille amputée ; les rides de sa mère, son père qui se voûte, ils vieillissent. Ses sentiments sont tellement intenses, ils l'étouffent, il y a les non-dits et il y a R.

"On doit juger ceux qu'on aime sur leurs convictions, leurs ambitions, leurs désirs, leurs aspirations, les qualités qu'ils se prêtent, les défauts qu'ils se reconnaissent, les sentiments qu'ils n'avouent pas et dont il ne faudra jamais attendre de preuve. Et comme tout cela est inconnaissable, il est préférable de ne pas les juger du tout. Prendre les autres tels qu'ils se donnent. Les aimer pour ce qu'ils ne sont peut-être pas, mais qu'ils voudraient être. Les aimer sans preuve, parce qu'on a trop besoin d'eux. Les aimer dans l'absolu. "


Pierre a décidé d'écrire la biographie de Rosa Bonheur, la peintre animalière. J'ai encore appris.

Je n'en dis pas plus, je recommande ce livre qui est plein d'humanité, superbement écrit. 

Bye MClaire.






 

lundi 4 mai 2020

Henning Mankell "Le dynamiteur."




Vous aimez lire des policiers, vous avez sans doute lu un roman de cet auteur, l'inspecteur Wallander. Je n'aime pas les policiers mais j'ai lu "Les chaussures italiennes" un des plus beaux romans lus ou "Profondeurs", Henning Mankell est ou était un grand écrivain, il est mort en 2015.

"Le dynamiteur" avait été publié en 1973, il avait 25 ans, son premier roman. Le livre a été réédité en 1997. 
L'auteur n'a rien corrigé, le personnage Oskar est le même, il n'a pas changé, son histoire est de toutes les époques.
Ce livre est d'une grande mélancolie, triste mais combien sincère. 
Oskar est dynamiteur, il travaille sur des voies qui deviendront des voies de chemin de fer, un jour la dynamite n'explose pas, il va voir de plus près et là tout saute, on le croit mort, il sortira de l'hôpital avec un oeil en moins, un moignon à un bras, deux doigts restent accrochés à sa main, ils suffiront pour qu'il continue à travailler.
Oskar est un taiseux, quelques mots lui suffisent pour s'exprimer, toujours pudique il se livre peu. Il se mariera avec Elvira, aura trois enfants. 
Il participera à des manifestations de son parti politique, le socialisme et plus tard le communisme, pour une société plus juste, Elvira le soutiendra.
Le couple s'aime tranquillement dans un petit appartement sans un grand confort, la télé fera son apparition. Au dessus du canapé, une affiche est punaisée, une pyramide représente l'image du système capitaliste. Eux sont en bas.
Le temps passe mais rien ne change, au contraire, moins d'entr'aide, les gens ont peur.

Ils feront un seul voyage en car jusqu'à Vienne.

Elvira partira avant Oskar, il restera seul.... Le narrateur rend visite à Oskar lorsqu'il rejoint sa petite île, sa minuscule maison, un vieux sauna recyclé, ils parlent, Oskar raconte, ils pêchent, la vie s'écoule, la vieillesse arrive.. 

J'ai beaucoup aimé ce livre, l'écriture est surprenante mais elle nous atteint en plein coeur, j'étais triste en refermant ce livre, nous connaissons des centaines d'Oskar, ces travailleurs qui restent toujours tout en bas de la pyramide qui pourrait s'effondrer sans eux.
Oskar Johansson, un homme qui n'était pas sans importance. 
"Les gens ont été réduits à murmurer pendant des siècles.."

J'ai aussi retrouvé la Suède, visitée en vacances, l'auteur décrit très bien ce pays silencieux. Les petites îles, leurs maisons peintes en rouge ou en blanc.

Lisez ce livre, ce n'est pas un roman.

Bye MClaire.