je ne sais pas si le mariage se déroule encore comme le veut la coutume, c'était un vrai cérémonial, je trouvais étrange le déroulement du mariage, les femmes d'un côté, les hommes de l'autre et très souvent les futurs époux ne se connaissaient pas. Nous étions quelquefois invités avec mes parents à un mariage, enfant j'admirais les mains passées au henné, les visages très maquillés, les youyous stridents, la mariée qui avait les yeux baissés, ne souriait pas, c'était interdit.
C'était l'Afrique du Nord que je pensais bien connaître.
Évidemment, j'ai posé la question à Khatima "C'est comment l'Algérie en ce moment?"
elle a répondu d'une manière enthousiaste "C'est très bien, avant il fallait 7 heures pour aller d'Alger à Oran, maintenant il y a l'autoroute, trois ou quatre heures suffisent, mais il y a toujours deux classes, les très riches et les très pauvres, pas de classe intermédiaire, mais tu sais MClaire, tu peux y aller, il n'y avait que des français dans l'avion, un jour tu devrais le faire, si tu veux tu iras dans ma maison avec ton mari et ton fils qui est né là-bas, tu ne risques rien." Toujours cette hospitalité, rien n'a donc changé. Pour l'instant, je ne pense pas avoir une envie folle d'y retourner, mes souvenirs risqueraient de se ternir, mon fils aura peut être un jour l'envie de fouler la terre où il est né, il avait deux mois lorsque nous sommes partis en 62, je ne sais pas ce qu'il décidera.
A l'heure où les controverses resurgissent entre la France et l'Algérie, il serait bon de se rappeler que les relations entre les deux peuples n'ont pas toujours été entachées de haine.
L'Afrique noire, la corne de l'Afrique, l'Ethiopie, la Somalie, le Soudan, le Darfour.
Ce sont les endroits où se déroule le roman de Yasmina Khadra "L'équation africaine."
Je suis une inconditionnelle de cet auteur, Khadra a un style, une imagination débordante, un vocabulaire riche, lorsqu'on aime les mots on doit lire un roman de Khadra.
Ce livre est partagé en deux parties, enfin à mon avis, la première partie est moins passionnante que la seconde, j'ai lu la première par intervalles, la deuxième d'un trait, c'est un signe non?
Kurt Krausmann est un médecin allemand qui habite Francfort, bien installé, une jolie femme qui a une très belle situation dans une entreprise florissante mais qui depuis quelques mois manifeste une certaine tristesse, elle semble moins amoureuse, plus lointaine, un jour Kurt la découvre morte dans la salle de bains, elle s'est suicidée. Fou de chagrin, ne comprenant pas ce geste, il déprime jusqu'au jour où un copain décide de l'amener avec lui sur son voilier pour un voyage humanitaire aux Comores, il navigue au large de la Somalie se croyant à l'abri des pirates, une nuit l'inimaginable arrive, ils se font séquestrer par un groupe d'hommes qui jette le cuisinier philippin à l'eau. La vie chavire pour ces deux hommes Ils sont transportés dans une région que les deux hommes ne connaissent pas, aucun repère, attachés ils sont précipités dans une grotte immonde, une grotte où se trouve déjà Bruno un otage qui se dit ethnologue, il aime l'Afrique d'un amour irraisonné, une Afrique effrayante mais digne. Il y aura les geôliers, surprenants mais cruels, la vie d'un homme ne pèse pas grand chose dans cette région, la description des tortures morales et physiques, l'instinct de survie des africains qui même dans les pires conditions veulent vivre.
« J’ai vu des gens qui n’avaient que la peau sur les os, et d’autres qui avaient perdu le goût de la nourriture, et d’autres jetés en pâture aux chiens et aux vauriens, pas un n’était prêt à céder. Ils meurent la nuit, et au matin ils ressuscitent, nullement dissuadés par la galère qui les guette. »
Il y a loin de notre civilisation aseptisée à la civilisation africaine qui se débat sous le joug de tortionnaires assoiffés de sang et d'argent. Le passage où un fils transporte sa mère mourante sur son dos jusqu'au camp des OMG est bouleversant, l'amour filial est important chez les africains.
La fin du livre n'est qu'espoir pour Kurt Krausmann qui retrouvera l'amour auprès d'une femme médecin qui travaille pour la croix-rouge suisse. La vie de Kurt était toute tracée, elle aura été bouleversée en constatant une misère qu'il ne soupçonnait pas.
Un très beau livre qui ne peut que nous interroger sur la position des occidentaux qui ont une attitude hautaine face à un continent qu'ils ont pillé,humilié, et à ces peuples qui n'en finissent pas de croupir dans la misère
Quelle attitude avons nous face aux rapts de journalistes ou de touristes dans un pays sensible?
Je me suis interrogée sur l'attitude des hommes qui sont otages en ce moment dans le monde et sur ceux qui l'ont été. Comment peut-on résister? Est-ce qu'une amitié indestructible se développe entre otages?
Comment des hommes civilisés deviennent-ils à leur tour des êtres sans sentiments, presque des animaux, pendant une séquestration très longue. Dans le livre ils lapent dans leur gamelle, ils sont sales mais pour eux c'est tout à fait secondaire, ce qu'ils veulent c'est être libres et lorsqu'ils retrouvent la liberté ils en font quoi? Plus rien ne peut être comme avant.
Pourquoi s'établit ce rapport de force, de quel droit une poignée d'hommes armés, ce qui fait leur force, réduit les autres à l'état d'animaux? Nul n'a le droit d'humilier à ce point l'autre. Comme nul n'a le droit dans un pays en guerre de pourrir la vie des enfants, de sacrifier des parents devant les yeux horrifiés de leurs enfants. Les tyrans sévissent encore sur notre planète face aux pays dits civilisés mais qui ne peuvent rien faire au nom d'intérêts qui nous dépassent.
Lisez ce livre, je pense que vous l'aimerez, il est d'un grand réalisme. Il est en poche.
Les dessins :
Je n'aime pas G.Depardieu, je n'aime pas l'acteur et l'homme. Obélix, personnage bien gaulois donne l'exemple.
Sarko, il reviendra, il ne pourra pas s'en empêcher, mais est-ce que ses "amis" seront d'accord? Cela contrarierait leur propre ambition.
Copé et Fillon, nous saurons bientôt, mais je m'en fiche, je ne fais preuve d'aucune impatience.
J.Marc Ayrault : Il a terriblement vieilli en six mois. Encore une fois je me pose la question :
Qu'est ce qui pousse un homme vers le pouvoir dans une telle situation?
Le Vendée Globe : Belle course- mais quelle déception pour ces skippers qui ont déployé tant d'énergie pendant des années et pour qui la course est très vite finie. Bye MClaire.