dimanche 25 août 2013

Le flûtiste invisible.


Je venais de terminer le livre de Philippe Labro "Le flûtiste invisible", j'allais monter écrire mes impressions et "Nus et culottés" passait sur la 5, j'ai déjà dit que j'aimais beaucoup cette émission, ça ne se dément pas. Une façon de tester l'hospitalité des gens, la bienveillance, la méfiance, selon les régions l'accueil est plus ou moins chaleureux, mais je pense que les deux jeunes commencent à être connus, l'émission pourra t-elle conserver sa spontanéité ? Si on frappait à votre porte pour demander l'hospitalité comment réagiriez-vous? Nous devenons méfiants, tout nous semble danger. Personnellement je pense que je ne saurais pas résister aux deux "vagabonds", je pourrais les nourrir et leur faire raconter leurs aventures. Ils partent nus sans un sou en poche, évidemment puisqu'ils n'ont pas de poche et tout au long du chemin doivent trouver nourriture et couchage, ils ont un but, hier c'était de voir un ours dans les Pyrénées, aujourd'hui c'était trouver un druide en Bretagne, ils ont trouvé la "druidesse" au bout du Finistère. Si vous croisez deux jeunes avec des baluchons à petits carreaux rouges et blancs sur le dos, ce sont eux, mais méfiez vous il y aura bien des imitations.

 
 
Ces bras poilus ne sont pas les miens !!
 
Revenons à mes lectures :

"Profondeurs" d'Henning Mankell. Enorme déception, je n'ai pas du tout aimé, je me suis ennuyée. J'ai lu des livres de cet auteur dont "Les chaussures italiennes" magnifique roman, je n'ai rien retrouvé de ce qui m'avait fait aimer son écriture. J'ai commencé à m'intéresser un peu à l'histoire à la page 72, le personnage principal est profondément antipathique, menteur, lâche. Il est officier dans la marine suédoise et doit chercher une nouvelle route maritime pour les bateaux qui devront naviguer sans danger à l'aube de la guerre de 1914, il doit sonder les profondeurs. Sur un îlot qui semble désert il découvrira une cabane habitée par une femme qui a perdu son mari au cours d'une sortie en mer pour pêcher, il en tombera follement amoureux et je ne suis pas certaine que c'était de l'amour, du désir plutôt. Sa femme vit à Stockolm, mais son mariage est loin d'être heureux. Le mensonge fera partie intégrale de sa vie, il sonde les profondeurs mais est incapable de sonder son moi profond. Je n'aime pas du tout ce genre de personnage, fuyant sans panache, je n'ai donc pas aimé le livre. J'ai lu jusqu'à la fin selon mon habitude, toujours dans l'attente du moment qui me fera changer d'avis, là non, j'ai même dit "ouf" lorsque j'ai tourné la dernière page.

 
J'ai aussitôt ouvert celui de Philippe Labro "Le flûtiste invisible", livre vite lu mais qu'est ce que j'ai aimé, je n'ai pas dit "ouf" en le terminant, mais "dommage" j'aurais bien voulu une autre nouvelle.
Ce sont trois nouvelles, trois personnages rencontrés par l'auteur, Labro se met en scène dans les trois parties de ce bouquin en compagnie de trois personnages rencontrés par hasard, le hasard, celui qui dirige nos vies.
Citation d'Einstein au début du livre :

« Tout est déterminé par des forces que nous ne contrôlons pas. Tout est déterminé, pour l’insecte comme pour l’étoile. Êtres humains, légumes ou poussière d’étoile, nous dansons tous au rythme d’un air mystérieux joué au loin par un joueur de flûte invisible. »

Trois destins. Le premier personnage rencontré dans les rues de Paris alors que l'auteur sifflotait "Bye, Bye, Blackbird". Il s'approche de l'auteur et tient à lui raconter une histoire qui date de sa vie d'étudiant, la traversée de l'Atlantique sur le "Queen Mary" pour rejoindre New-York. Une aventure très sensuelle qui lui laissera un goût amer, la rencontre avec une jeune femme aux cheveux jaunes, libre, fantasque, qu'il ne reverra plus par la suite. Cette rencontre changera sa vie de jeune homme.
Dans l'écriture de Philippe Labro, il y a toujours cette fascination pour l'Amérique, l'arrivée du paquebot au petit matin dans le port de New-York nous sentons que c'est du vécu. C'est vrai, c'est une ville fascinante qui ne ressemble à aucune autre.

La deuxième nouvelle, celle qui m'a évidemment la plus touchée, le regard d'un homme sur lui alors qu'il mangeait à la terrasse d'un restaurant avec des amis. Il ne le connaît pas, mais l'autre le regarde intensément, l'homme finit par se lever et s'invite à sa table pour lui dire "Je vous ai eu dans ma ligne de mire" C'était à la fin de la guerre d'Algérie, lorsque l'OAS descendait ceux qui n'étaient pas de leur bord, Labro était journaliste, pour l'indépendance de l'Algérie, il était donc dans la ligne de mire de l'OAS. Un jeune garçon avait embrassé leur idéal, il tuait pour leur compte jusqu'au jour où il a renoncé à appuyer sur la gâchette, c'était le tour de Labro, le hasard a voulu qu'il ne tire pas en proie à je ne sais quel sentiment. Il a été arrêté, fait de la prison à Fresnes, et en sortant le hasard encore, a fait qu'il s'est trouvé en face de celui qu'il avait épargné.
La description des plages désertes des environs d'Alger est bouleversante pour moi, j'ai connu ces endroits. J'ai aussi connu des moments où les gens basculaient dans un camp ou dans l'autre.
C'est aussi grâce à Rick ce pied-noir rencontré à la terrasse d'un bar que Philippe Labro fera la connaissance de sa femme, le hasard !
J'ai apprécié que Labro dise "Les pieds-noirs et leur charme..." Nous avons souffert de ce terme en arrivant, mais maintenant j'en suis très fière, l'âge sans doute et la sagesse.

La troisième histoire est celle d'un jeune garçon juif épargné des camps de la mort, une première fois par un orage qui s'abat sur l'endroit où il est terré comme un animal avec sa famille, sa mère change d'endroit,  le lendemain les nazis se rendent à l'endroit qu'ils viennent de quitter. La deuxième fois un train qui amène des centaines de juifs à Auschwitz recule au lieu d'avancer après les ordres d'un fonctionnaire, il faut de la main d'œuvre pour déblayer les rues de Vienne. Ils sont sauvés de la mort.
Toma le personnage aux yeux mélancoliques, des yeux où le noisette se mélange au bleu dit "Je n'exclus jamais que cela pourrait recommencer."

L'auteur cite les 8 piliers de la sagesse à la fin du livre, j'ai beaucoup aimé, avez-vous un ou plusieurs de ces piliers :

-Contrôler ses émotions.
-L'habilité de juger de la valeur des choses.
-Le raisonnement moral.
-La compassion.
-L'humilité.
-L'altruisme.
-La patience.
-La capacité de traiter avec l'incertitude des choses.

J'en ai quelques uns, acquis après des événements de ma vie qui m'ont fait beaucoup réfléchir sur la vacuité des choses qui ne valent pas le coup que nous nous attardions. Un certain détachement, l'habilité de juger de la valeur des choses et la capacité de traiter avec l'incertitude des choses. Nous pensons être heureux pour toujours et brusquement tout s'effondre.

Le destin est le fil conducteur de ce livre. Pourquoi est-ce qu'une force nous propulse là plutôt qu'ailleurs ? Une rencontre, un événement et notre vie est bouleversée.
Pourquoi, oui pourquoi, sommes-nous passés par là alors que nous devions être à un autre endroit ? Essayez de vous souvenir d'un épisode de votre vie qui a fait que rien n'a plus été comme avant. Le hasard est un mystère fascinant.
Je dis souvent à Christian "S'il n'y avait pas eu la guerre d'Algérie, nous ne nous serions jamais connus, je serais devenue quoi ? Quelle vie avec un autre, et toi quelle vie avec une autre? Je ne peux même pas l'imaginer."
Avec Internet qui prend de plus en plus possession de nos vies est-ce que le hasard sera encore de la partie ? Pas de rencontre improbable devant un clavier, sauf si vous vous inscrivez sur un site de rencontres, mais là le hasard n'y sera pour rien, ce sera un choix.

Parce que quoi ? Parce que. C'est tout ce que nous savons répondre quelquefois. parce qu'il y a toujours la petite musique du flûtiste invisible.

Lisez ce livre, je vous le recommande. J'ai beaucoup, beaucoup aimé.

Bye MClaire.





mercredi 14 août 2013

Maine de j.Courtney.Sullivan


 
Ce livre est le roman de l'été.....pour les femmes, je ne pense pas qu'un homme y trouvera de l'intérêt, je peux me tromper.

Cela a été un beau moment de lecture, c'est un pavé, 450 pages, j'ai donc passé quelques heures dehors à le lire, en m'arrachant péniblement de mon transat, j'avais envie de lire la suite des aventures de ces quatre femmes de la famille Kelleher, famille irlandaise installée aux Etats-Unis.
Il y a Alice la grand-mère, Kathleen la fille, Anne-Marie la belle-fille et Maggie la petite fille, les autres ne sont que des personnages secondaires. Le personnage principal est à mon avis la maison de famille construite dans le Maine au bord de la mer et qui abrite ces générations de Kelleher au fil des étés, cette maison sera le sujet de discorde tout au long du livre. Tout se passe là. A la mort du grand-père un planning est mis en place par Pat le fils qui s'attribue le mois de juillet, le plus beau mois de la côte est, laissant juin et août aux autres.

Alice est une grand-mère d'une grande beauté, très égoïste, un peu cruelle dans ses échanges avec ses enfants, son mari Daniel paraît beaucoup plus sympathique, généreux, c'est lui qui a construit cette maison après avoir gagné le terrain au cours d'un pari. Il va mourir d'un cancer assez vite, laissant sa famille se déchirer, c'est lui qui faisait l'unité de la famille. Chez les Kelleher on ne se pardonne rien, il y a des secrets, des faux-semblants, des jalousies, mais si un membre de la famille est attaqué ils se retrouvent vite, enfin de moins en moins, les disputes seront fréquentes et Alice n'est pas la dernière à les provoquer. Elle porte en elle un lourd secret.

Kathleen la fille, ancienne alcoolique, séparée de son mari, père de ses deux enfants, est partie s'installer en Californie très loin de sa famille qu'elle ne supporte pas, surtout loin de sa mère qui ne l'aime pas. Elle vit avec un ancien hippy, ancien alcoolique, adorable, dans une ferme qui fabrique de l'engrais à partir des vers de terre, pas trop portée sur le ménage même pas du tout, mais c'est celle qui me plait le plus, directe, ne cachant pas ses sentiments, vivant sa vie comme elle le souhaite, elle a souffert mais elle sait redresser la barre. J'aime bien ses répliques et elle est vraiment généreuse, elle adorait son père et se remet difficilement de sa perte. Le personnage atypique du bouquin.

Sa fille Maggie est New-Yorkaise, amoureuse d'un homme immature qui la trompe sans arrêt, menteur, elle décide tout de même d'avoir un bébé avec lui, pensant qu'elle le changerait, elle ne change rien, personne n'est jamais comme on le souhaite. Elle est enceinte lorsqu'il la quitte, elle se réfugie dans la maison de famille, près de sa grand-mère qui n'a pourtant aucune affection pour elle, des liens se tisseront doucement, il y aura presque de la tendresse. J'aime bien Maggie, fille qui essaie de devenir indépendante.

Anne-Marie, à mes yeux est la parfaite nunuche qui veut plaire à tout le monde, toujours d'accord, voulant être parfaite avec ses enfants, elle confectionne des scones, mais ne soupçonne pas l'homosexualité de sa fille Fiona, ni les vices de son fils Little Daniel et tout s'effondre lorsque sa fille épouse un juif.
La perfection n'est pas de ce monde, mais elle va mettre un voile sur tout ça pour faire croire aux autres que chez elle ça roule ! Elle se met à boire et à fantasmer sur le meilleur copain de son mari, trop dur d'affronter la réalité lorsqu'elle est sobre. Sa passion, sa maison miniature de poupée. Anne-Marie tenait pour acquis une famille parfaite mais finalement sa famille était comme les autres avec ses failles.
C'est le personnage le plus faible sous des apparences parfaites et fortes.

L'alcool est d'ailleurs très présent dans cette famille.

Mon avis ;

Au fur et à mesure que j'avançais dans la lecture je ne pouvais pas m'empêcher de penser à ces grandes familles américaines, Kennedy, Bush qui a aussi une maison dans le Maine.
Des familles qui au premier abord semblent unies mais qu'en apparence, leur histoire est en filigrane tout au long du livre, on peut faire des comparaisons.

On peut aussi retrouver des points communs avec notre famille, se reconnaître dans certaines situations, les sentiments sont très bien analysés, je me suis reconnue dans certaines répliques, vous vous reconnaîtrez j'en suis certaine. Je ne sais pas si j'aurais eu envie d'aller voir souvent une grand-mère comme Alice, elle n'attire pas du tout la sympathie.

L'évolution de la condition féminine est très bien traitée par cette auteure qui n'a que 30 ans. Un monde entre Alice catholique fervente, qui ne tolère aucun manquement à la religion, même si l'Eglise s'est souvent trompée et ses enfants et petits-enfants qui ne pratiquent pas. Les peurs que nous avions lorsqu'on nous promettait l'enfer et la difficulté de se débarrasser de ces croyances, Alice y croit toujours. J'ai ri au moment du passage de la confession, raconter n'importe quoi pour se faire pardonner, qui n'a pas fait ça, il fallait bien inventer des péchés.

Il y a aussi le poids des origines, certains des personnages sont issus d'un milieu populaire, il leur faut prouver qu'ils sont à la hauteur.

Le dernier été dans la maison sera celui des confessions, des aveux, des retrouvailles.
Alice a légué sa maison à l'Eglise sans mettre ses enfants au courant, ils l'apprendront au cours de cet été.

J'aurais aimé une fin plus chaleureuse, après tout ce n'est qu'un roman, tout peut arriver dans un roman.

J'ai aimé. Il faut aimer les descriptions, les états d'âme, deviner les pensées cachées de cette famille, les relations entre les générations. 

Il y a quelques années maintenant nous étions allés à New-York en partant de Montréal, tout en voiture, je pense que nous avons traversé une partie de l'état du Maine, je n'en suis pas certaine, j'avais beaucoup aimé les paysages, nous nous étions arrêtés au bord d'un grand lac, sur chaque mât de bateau il y avait une chouette, je ne me souviens plus du tout de l'endroit. Il y régnait une grande tranquillité.

Je vous souhaite une bonne lecture. Bye MClaire.





mercredi 7 août 2013

La première chose qu'on regarde.



J'ai toujours pensé que les critiques de cinéma ou de littérature étaient jaloux lorsqu'ils écrivaient un article féroce sur un film ou un livre. Ce sont souvent des cinéastes ou des écrivains ratés, ils auraient bien voulu écrire le livre, ou tourner le film qu'ils démolissent.
Un film n'est jamais vraiment mauvais à 100 %, un livre non plus. Tout dépend de ce que l'on aime, tous les goûts sont dans la nature. Enfin, c'est ce que je pense lorsque les critiques ne sont pas de mon avis.....
J'ai lu de très mauvaises critiques du dernier livre de Grégoire Delacourt "La première chose qu'on regarde", de très bonnes aussi.
Personnellement, j'ai beaucoup aimé. C'est un livre que vous pouvez dévorer en quelques heures s'il vous intéresse évidemment.
J'avais lu "La liste de mes envies" avec plaisir, l'histoire de cette petite mercière qui gagne au loto était attendrissante. J'ai trouvé "La première chose qu'on regarde" beaucoup plus abouti, un autre style, l'auteur fait des progrès.
Une imagination débordante qui peut déranger, je le concède, de la férocité, des sentiments, de nombreuses références à la musique et au cinéma.

L'histoire :

 
Ce soir là Arthur Dreyfuss vêtu d'un marcel et d'un caleçon (oui, il est tout seul chez lui, il a le droit non ?) regarde un épisode des Soprano, pour mémoire, une des plus grandes séries américaines, des histoires de mafieux, le personnage principal est mort en Italie au mois de juin pour de vrai, Arthur plongé dans sa série entend sonner à sa porte, il ouvre, écarquille
 
les yeux, Scarlett Johansson en personne, pas de doute les nibards sont bien à elle, elle est belle et triste. Arthur n'en croit pas ses yeux, lui qui est fan des grosses poitrines adore Scarlett. Elle demande à entrer dans la minuscule maison, s'installe, parle avec un délicieux accent américain, demande l'asile pour quelques jours, elle en a assez d'être poursuivie par les journalistes, veut la paix. Arthur ne comprend plus rien mais accepte, qui mettrait à la porte Scarlett, surtout pas lui le petit garagiste de vingt ans, pas gâté par la vie, malheureux enfant, il lui arrive un truc incroyable, il ne veut pas gâcher ces instants.
Hélas ! Ce n'est pas Scarlett, juste Jeanine Foucamprez son sosie, une écorchée par la vie, trop belle et qui est tombée amoureuse d'Arthur en le voyant un jour porter secours à un enfant sur son vélo, Jeanine faisait une tournée publicitaire et passait dans ce village du nord de la France.
Commence une histoire d'amour, touchante, bouleversante, mais on sait très vite qu'elle tournera mal.

Lisez la suite, je vous recommande ce bouquin, à condition d'entrer vraiment dans l'univers d'Arthur, de ne pas trouver mièvres les allusions à Céline Dion comme le font ces snobinards de critiques. Céline Dion est aimé par des millions de fans, ils ne sont pas tous idiots tout de même. Il y aussi "Can you see the real me" C.Jérôme, là je connais un peu plus, vous pouvez écouter en cliquant sur le lien, C.Trénet.
Jeanine aime bien la pâte d'amande et les petits nains en plastique avec leurs scies sur les bûches de Noël, et alors, des milliers de gens aiment bien la pâte d'amande, l'auteur décrit juste la réalité, méchant critique qui n'a jamais goûté à la pâte d'amande de la bûche de chez Audiard ou Fauchon, puisqu'il n'y en n'avait pas, servie par ses parents dans les beaux quartiers, pas de petits nains en plastique, pas de petits bouts de meringues qui se transforment en champignons sur la bûche de monsieur Tout le Monde, c'est bien dommage pour lui. J'avais les yeux qui pétillaient lorsque la bûche arrivait sur la table, qui aurait en premier le morceau de pâte d'amande ou le bout de meringue ?

Les petits bols "Elle" et "Lui" il y en a dans plein de cuisines, pas chez moi, j'ai celui à pois et Christian celui avec des rayures, ils sont très beaux nos bols. Faut pas se moquer, vilain critique.

J'aime le cinéma, j'ai aimé les références à des films et à des acteurs, même si certaines de ces références me sont vraiment étrangères, je ne connais pas par cœur le cinéma américain. Que le patron d'Arthur ressemble à Gene Hackman me plaisait bien, il a une belle gueule Gene Hackman, ou il avait une belle gueule, il doit avoir 82 ans maintenant, quel acteur !

 
Ce que j'ai aimé par dessus tout est l'idée de l'apparence , le poids des apparences, on peut être très malheureuse  même en étant très belle, la beauté peut être source de souffrances, Jeanine est souvent confondue avec Scarlett, aimée parce qu'elle ressemble à l'actrice et elle veut absolument être aimée pour elle même. J'ai eu une vraie tendresse pour Jeanine/Scarlett qui ne veut pas perdre son identité.
De nombreux enfants sont malheureux dans leur propre famille, Arthur a vécu une enfance terrible, un père qui disparaît après le drame de la mort de sa petite sœur, sa mère sombre dans la folie, ça arrive aussi dans la vraie vie, des enfants qui meurent tragiquement et des parents qui ne surmontent pas laissant à la dérive celui qui reste et qui devra se reconstruire seul. Les blessures de l'enfance peuvent marquer à jamais, c'est très bien décrit par l'auteur.
Avec la maturité mais beaucoup trop tard, la jeunesse n'est pas toujours synonyme de compassion, j'ai compris les silences de mes beaux-parents qui ont vécu un drame terrible avec leur premier enfant qui est parti à l'âge de 4 ans, ils avaient choisi le silence mais ont été exemplaires dans leur façon de continuer à vivre avec ceux qui sont arrivés après, Christian n'a jamais su lorsqu'il était enfant, il n'a donc pas été perturbé, ses souvenirs d'enfance sont toujours agréables. Vous voyez ça arrive aussi dans la vraie vie monsieur le critique.

Vous avez compris, j'ai beaucoup, beaucoup aimé ce bouquin écrit par Grégoire Delacourt qui est aussi publicitaire, c'est bien ce que les critiques lui reprochent de vendre ses livres comme un produit, moi je ne trouve pas, c'est vrai, je n'ai pas encore lu M.Proust (je radote)

Bye MClaire.








jeudi 1 août 2013

Les morues - Un livre pour l'été.


Ce n'est pas un chef d'œuvre, un livre inoubliable, mais il se lit avec plaisir, c'est bien tout ce que je demande à un livre pour l'été. Avant d'écrire son premier roman, l'auteure écrivait un blog qui avait beaucoup de succès.

J'ai commencé doucement, l'histoire de ces amies qui forment le club "des morues" ne me passionnait pas vraiment, je lisais parce que j'ai horreur d'abandonner la lecture d'un livre dès le départ et j'ai eu raison de persister.
L'histoire semble légère mais elle est bien écrite, très bien écrite et finalement pas si légère que ça. Le mal être d'une génération de femmes qui ont la trentaine ; vient se greffer dans ce club Fred, le bon copain, elles se retrouvent donc à quatre à leur réunion dans le bar d'Alice.
Il y a aussi Gabrielle descendante de Gabrielle d'Estrées, la favorite d'Henri IV, Ema personnage principal du livre, journaliste un peu rebelle et Fred, un jeune homme surdoué qui ne veut surtout pas d'une vie extraordinaire, il veut juste être normal, se fondre dans la masse au point qu'après avoir fait les grandes écoles il décide de prendre un poste de secrétaire dans une grosse entreprise, là où personne ne lui demandera de prendre des responsabilités. Il manque complètement de confiance en lui, c'est certainement pour cette raison qu'il est accepté par les trois copines.
Fred est obsédé par le sexe, l'amour mais il n'arrive pas à garder une nana. Il écrit un blog sous le pseudo de "Persona" titre d'un film d'Ingmar Bergman.
Ces filles, héritière du féminisme voudraient tout, l'amour mais être libres, du travail pour leur indépendance, un homme pour les consoler, elles recherchent l'équilibre parfait au cours de leurs discussions dans le bar d'Alice en sirotant pas mal de vodka.

L'histoire débute par un enterrement, l'enterrement de Charlotte amie d'enfance d'Ema, elle s'est suicidée avec une arme à feu, peu après la soirée consacrée à Kurt Cobain, le chanteur qui s'est aussi suicidé avec une arme à feu. Personne ne comprend le geste de Charlotte, un bon boulot, elle venait de se marier avec "Tout-mou". Peu à peu mûrit dans l'esprit d'Ema l'idée d'un meurtre, Charlotte s'occupait d'un dossier sensible. L'histoire bascule dans le polar, il y a les magouilles politiques, les privatisations qui se préparent.

La mort de son amie va bouleverser la vie d'Ema, elle se déconstruit, pense devenir folle, ne croit plus à son histoire d'amour avec Blister qui est elle aussi en train de basculer dans les habitudes. Elle se fait jarter de son boulot, se retrouve au chômage. Tout est remis en question et encore une fois la vodka est de la partie pour l'aider à surmonter toutes ses interrogations, elle peut aussi manger des tartines de Nutella. L'alcool est hélas trop souvent présent dans la vie des jeunes, ça ne résout rien, bien au contraire.

J'ai bien aimé la fin du livre que je vais vous laisser découvrir. La fin correspond à mes idées.

Ce livre a été adapté au cinéma par Sylvie Testud, j'en n' ai aucun souvenir, le film n'a pas dû être à la hauteur du succès du livre.

Mon avis ;

Je suis vraiment contente de ne pas avoir vécu ma trentaine à notre époque, la mienne a été plus douce. Internet est venu bousculer tous les paramètres de la vie des jeunes. Tous les personnages qui peuplent ce bouquin ne sont certainement pas caricaturaux de notre époque, je suis certaine qu'ils existent en nombre.
En lisant j'ai quelquefois eu l'impression que les femmes de ma génération étaient des extraterrestres, je n'ai jamais eu l'impression d'être une femme soumise, malheureuse, contrairement à ce que pense l'auteure lorsqu'elle décrit ces femmes qui ont mon âge, je suis une femme, lui est un homme, nous ne nous sommes pas semblables mais nous nous accordons.
L'alcool et le sexe sont omniprésents dans ce bouquin, la recherche de l'être parfait en se livrant aux hommes ou aux femmes, les déceptions après les expériences ratées.
C'est un livre de notre époque, écrit avec les mots d'aujourd'hui. Avec internet les rapports des jeunes et des moins jeunes peuvent manquer d'authenticité, tout peut être factice.
Finalement ils recherchent quoi ces jeunes ? Le repos, la sérénité, mais ils s'y prennent mal, ils y arrivent quelquefois après bien des déboires et le pire est que certains n'envisagent pas une vie entière avec la même personne. A mon avis lorsqu'on décide d'entamer une histoire avec quelqu'un, il faut se préparer à des très beaux moments, des engueulades, des moments où l'on pense que tout à échoué, des renaissances. La vie à deux n'est pas toujours un long fleuve tranquille, mais ça vaut le coup d'essayer de vivre toute son existence avec le même être qui nous connaît "presque" par cœur, je ne crois vraiment pas aux couples qui disent "Jamais un mot plus haut que l'autre". Pour moi la chose la plus importante est le respect de l'autre, je n'aurais jamais pu supporter de vivre avec quelqu'un qui ne m'aurait pas respectée ou que je n'aurais pas respecté, c'est l'élément le plus important après l'amour évidemment. 
Il y a un très beau passage de Musset :
"Il y a au monde une chose sainte et sublime, c'est l'union de deux de ces êtres si imparfaits et si affreux. On est souvent trompé en amour, souvent blessé et souvent malheureux ; mais on aime, et quand on est sur le bord de sa tombe, on se retourne pour regarder en arrière, et on dit : J'ai souffert souvent, je me suis trompé quelquefois, mais j'ai aimé.
C'est moi qui ai vécu, et non pas un être factice créé par mon orgueil et mon ennui." (On ne badine pas avec l'amour.)

Bye MClaire.