mardi 29 octobre 2019

Romain Puértolas " La police des fleurs, des arbres et des forêts"





Je vais écrire une chose que je n'aime pas du tout faire après avoir lu un roman, je n'ai pas aimé, d'autres ont beaucoup aimé ce livre. 
J'ai tout lu de cet auteur, j'ai toujours beaucoup ri. Romain Puértolas était présent au salon du livre-Vannes, auteur très sympathique, l'oeil rieur, il m'avait dit qu'il publierait en septembre ou octobre un nouveau bouquin, je l'ai acheté sans hésitation.

L'histoire : Une usine de confitures dans un petit village P.
Une employée découvre au fond d'une cuve 8 grands sacs des Galeries Lafayette, dans chaque sac des morceaux d'un corps démembré, un meurtre sordide, il s'agit de Joël 16 ans. Une fleur pourrait être la clef du mystère. Un jeune policier débarque à P. pour élucider ce crime. Le garde-champêtre l'accueille à la gare, le chef Jean-Charles Provincio se charge de le guider dans le village, il lui donne aussi les premières informations, Joël a déjà été enterré après avoir été autopsié par le vétérinaire qui fait aussi office de médecin. Alors comment mener une enquête?
Il faut savoir que l'usine de confitures appartient au maire du village.
C'est un roman policier champêtre, je dois m'arrêter là...

Je cherche les raisons de mon désamour pour ce livre. Je pense ne pas avoir retrouvé ce qui me plaisait dans les autres romans, un humour absurde, décalé. Vous n'allez peut-être pas me croire mais j'avais presque deviné la fin du livre, j'étais sur la bonne voie, aucune surprise. L'auteur prévient " Un coup de théâtre final époustouflant qui remet tout le récit en cause..".
Les instants où l'auteur me surprenait étaient davantage ceux qui nous ramenaient aux années 1960, j'oubliais que nous n'étions pas en 2019. La campagne, nous écrivions encore, pas de téléphone portable, il n'y a que trois téléphones à P.
Quelques personnages sont attachants.

J'aime tellement cet auteur, j'attends toujours beaucoup d'un écrivain que j'aime, peut-être trop? 
Je ne peux même pas dire "Bon, je vais le relire, il y a certainement des choses qui m'ont échappées" C'est un livre policier et je connais la fin....

Bye MClaire.




mardi 22 octobre 2019

Eric Fottorino "Dix-sept ans"



J'avais lu il y a quelques années "L'homme qui m'aimait tout bas" formidable déclaration d'amour à son père adoptif qui s'était suicidé en 2008 sur un parking de La Rochelle. Livre bouleversant.
J'ai acheté "Dix-sept ans" il y a quelques semaines, je savais que ce livre serait certainement aussi douloureux, il est en grande partie autobiographique, un rendez-vous manqué avec une maman qui l'a eu à dix-sept ans, fruit d'un amour avec un juif marocain, un homme rejeté par sa grand-mère très catholique, un enfant qui porterait un nom, celui de la grand-mère et surtout pas le nom de Maurice Maman, dans le roman il s'appelle Moshé, Moshé originaire de Fés. Il fallait éloigner Lina et son gros ventre de la ville où elle grandissait, Nice avait été choisie, une famille allait l'héberger jusqu'à la délivrance.
Un repas de famille, Lina et ses enfants, un jour où une confidence va bouleverser la famille, Eric se tient en retrait, il est le plus touché.
-A vingt ans tout a recommencé, Lina enceinte, un amour de passage, un Arabe, un étudiant qui arrivait du Maroc, encore. Sa mère folle de rage lui fait signer un papier, l'abandon de cette petite fille qui allait naître. Une femme avec un faux ventre, un ventre stérile, va repartir avec cette enfant, les bonnes soeurs et les bons pères étaient complices "Après l'expulsion (quel mot atroce) on me l'a enlevée sans la poser sur moi, même une seconde....Il n'y a pas eu un mot, pas un au revoir mon bébé, pas un bonjour. C'était fini." Une enfant volée.
Eric sonné par la révélation partira à Nice sur les traces de sa naissance, sur les traces de cette maman qu'il n'a pas su aimer, il voudra comprendre les raisons de cette angoisse, tous les non-dits, les mensonges. Une vérité qu'il cherchera dans les ruelles étroites de Nice, le long de la promenade, chez une brocanteuse qui a connu sa mère..

Une très belle phrase "Tu ne m'aimais jamais assez puisque je t'aimais toujours trop. Je ne te voyais pas comme tu étais."

J'ai aimé l'écriture, une écriture qui nous étreint, nous enveloppe, douce comme une chanson enfantine et soudain plus incisive.

Eric pourra enfin étreindre sa mère, les beaux instants pourront commencer, sans la douleur.

Je n'ai certainement pas besoin de vous dire que ce roman est magnifique.

Bye MClaire.


mardi 15 octobre 2019

"Fleur de sable" Nathalie de Broc.




Le charme a encore opéré en lisant "Fleur de sable" après "La tresse de Jeanne". Nathalie de Broc est écrivaine mais pour moi c'est aussi une conteuse qui captive les lecteurs, son livre est vivant, ses personnages attachants, quelquefois agaçants et il y a la mer qui donne et qui reprend.

Je connais Douarnenez, Tréboul, il y a un beau cimetière à Tréboul, face à la mer, en 1986 nous nous promenions sur le chemin et Christian avait dit "C'est là que j'aimerais être." Une dame avait entendu son souhait, elle s'était arrêtée pour dire "Mon pauvre monsieur, il faut vous dépêcher de retenir votre place, vous risquez de ne pas en avoir." Il n'était pas pressé !

Dans le roman, j'ai découvert le port de Douarnenez dans les années 1954-1958, une autre époque.
L'histoire commence sur les quais le 5 avril 1980, le langoustier "Fleur de sable" attend, attend quoi? Ses flancs sont envahis par la rouille, les scellés ont été enlevés..Elisa attend aussi, Christian n'est plus là, il y a Germain le frère d'Elisa.

Retour en arrière. 1954,trois copains inséparables, Germain, Christian, Paolig, trois copains qui rêvent d'une autre vie, la mer oui mais surtout pas les chantiers qui bordent le Port-Rhu. Christian est l'intello du groupe, il décide et les autres écoutent, celui qui attire Elisa la soeur de Germain, celle que Paolig désire en secret. 
Ils rêvent de construire de leurs mains un langoustier, partir en Mauritanie et revenir les cales pleines, s'enrichir, payer leurs dettes et repartir. Rien ne sera facile mais ils y arriveront, le "Fleur de sable" prendra la mer, les saisons de pêche se succéderont jusqu'au jour où...

Vous l'achetez ou rendez-vous dans une bibliothèque ou médiathèque pour connaître la suite.

J'ai aimé, j'ai tout aimé, pas une seconde d'ennui en lisant ce livre. J'ai découvert les grèves des "Penn-sardines" le déclin du port, la vie des familles de pêcheurs, la guerre entre deux ports Audierne et Douarnenez, les femmes qui attendent le retour, la violence des relations entre père et fils si ce dernier ne veut pas suivre le chemin du père. Le récit des amitiés qui se délitent
J'ai aimé la force et la fragilité de Christian, son séjour dans le désert, la découverte d'une autre vie qui n'est pas forcément celle de la consommation à outrance, de la richesse. J'ai eu mal, très mal pour Elisa, l'enfant aux yeux bleus né dans le désert comblera t-il ses manques?

Lisez-le. Pour moi, il y aura un autre bouquin de Nathalie de Broc, je vais choisir.

Bye MClaire.

lundi 7 octobre 2019

Les Victorieuses de Laetitia Colombani




Auteure aux multiples talents, comédienne, cinéaste, écrivaine etc. J'avais beaucoup aimé "La tresse"
J'avais écrit une gazette :
https://gazettemarieclaire.blogspot.com/2018/02/premier-roman.html

Ecrire un premier roman qui devient un best-seller est certainement très perturbant pour en écrire un deuxième, sera t-il autant lu et aimé? 

Je l'ai lu. Je l'ai ouvert, j'ai parcouru quelques pages et je l'ai mis de côté pour lire celui de Philippe Besson "Dîner à Montréal", un bouquin vite lu et qui sera vite oublié, je n'ai pas aimé. Je suis revenue aux victorieuses, j'ai un avis nuancé, j'ai aimé, j'ai un peu moins aimé certains chapitres.

Deux histoires, deux femmes.

L'histoire de Blanche Peyron et Albin son mari est captivante, admirable, ils se sont occupés de l'Armée du Salut en 1925, ils se sont unis pour lutter contre la pauvreté, offrir un toit à des femmes qui dormaient dans la rue. Blanche je ne la connaissais pas, j'ai découvert l'histoire de cette association caritative, l'achat du "Palais de la femme" à Paris, les guides touristiques ne doivent pas faire visiter cet endroit, j'ignorais qu'il existait. 743 chambres hébergent des femmes de toutes les nationalités. Malgré toutes les difficultés Blanche n'a jamais renoncé à son idée, acheter ce bâtiment vide, elle y a mis toute son énergie.


L'histoire de Solène, une avocate en plein burn-out est à mon avis moins passionnante et je n'arrive pas à penser qu'il est possible de sortir les autres de la misère si personnellement nous ne sommes pas très solide dans notre tête, fragile, les problèmes des autres peuvent nous affaiblir, comment aider les autres et en même temps redonner un sens à sa vie qui est en miettes?
L'auteure nous fait pénétrer dans ce "Palais de la femme" nous faisons la connaissance de Sumeya, Binta, Cvetana, Salma, des vies brisées. Nous passons souvent à côté de SDF, que faisons nous? Nous baissons souvent les yeux pour ne pas voir. 
Solène sera celle qui écrira aux familles, aux administrations, une sorte d'écrivain public pour ces femmes en grande précarité.
L'histoire de Solène est moins passionnante que celle de Blanche. Une histoire un peu banale de nos jours, inutile de lire un roman pour comprendre ces femmes battues, jetées à la rue, la télé et les journaux en parlent très souvent.

Vous pouvez lire ce livre qui est très bien écrit.

Bye MClaire.