jeudi 27 décembre 2018

"Noël à la petite boulangerie" Jenny Colgan.



Je viens d'apprendre un mot pour désigner des livres écrits par des femmes pour les femmes "Check Lit", je ne savais pas.

J'avais lu "La petite boulangerie du bout du monde" avec énormément de plaisir, c'était mignon, plein de bons sentiments, j'avais écrit une gazette pour dire ce que j'en pensais ICI. Je devrais me méfier des livres écrits à la suite d'un succès, il y en a eu deux, je n'ai pas lu le deuxième mais j'ai acheté le troisième en poche. La couverture est attirante, période de Noël, j'espérais passer un aussi bon moment qu'avec le premier.
Je l'ai lu jusqu'à la dernière page mais sans réel plaisir, sans suspense, j'ai vite deviné la suite, guimauve à souhait, le style d'écriture est plat, rien de comparable avec le premier. Déçue, pas du tout le livre "bonbon" que j'aime, je venais de terminer celui de F.O.Geisbert, j'avais besoin d'un livre facile à lire, j'ai beaucoup pensé à celui de F.O.G. J'aime tout lire mais pas n'importe quoi !!

L'histoire :

Nous retrouvons Polly, Neil le macareux et Huckle l'apiculteur amoureux de Polly. 
Des pages pour nous décrire les hésitations de Polly lorsque Huckle parle de mariage, ses difficultés à surmonter une enfance sans père, sa mère a été abandonnée enceinte.

Des pages pour nous décrire les états d'âme de Kerensa, amie de Polly, Kerensa est enceinte et redoute que l'enfant soit le fruit d'une aventure d'un soir avec un danseur Brésilien immense, bien brun et poilu alors que Reuben son mari est roux, plein de tâches de rousseur et de taille moyenne. La situation aurait pu être décrite avec un peu d'humour, rien.. Il paraît qu'un bébé sur dix est élevé par un père qui ne se doute pas qu'il n'est pas son père, évidemment sous certaines conditions..

Des pages pour nous décrire les dépenses somptuaires ou somptueuses de Reuben, complètement irréelles à mon avis, les riches ne dépensent plus leur argent au nez des pauvres, ils font ça entre eux.

J'avais beaucoup aimé la description de cette petite île de Cornouailles dans le premier roman, une vraie envie de la visiter, là rien n'est arrivé.
Neil le macareux reste sympathique, bien installé dans son rôle d'animal de compagnie qui normalement est incompatible avec une vie de macareux. Il prend du poids, tout à fait normal puisqu'il ne bouge pas ou si peu.

Disons le tout net, le charme est rompu. L'auteur a prévenu qu'il n'y aurait pas un quatrième tome, bonne résolution.

Bye MClaire. 


mardi 18 décembre 2018

Franz Olivier Giesbert "La dernière fois que j'ai rencontré Dieu."




Nous connaissons tous l'auteur, figure incontournable du journalisme, un journaliste qui aime provoquer, j'aime l'écrivain, il est aussi l'auteur de nombreux essais politiques, j'avais lu "François Mitterrand ou la tentation de l'histoire".
Mon livre préféré écrit par F.O.G "La cuisinière d'Himmler", comment survivre? Ses romans sont toujours très documentés, "La dernière fois que j'ai rencontré Dieu" aussi, j'ai beaucoup appris, ne jamais être découragé(e) par les nombreuses références, au contraire.

Ce livre aurait été écrit au XVIIème siècle, l'auteur aurait certainement subi l'excommunication et aurait été brûlé en place publique, le pape Clément VIII n'aurait pas du tout aimé. Giordano Bruno avait subi ce sort, il avait osé écrire "Il est donc d'innombrables soleils et un nombre infini de terres tournant autour de ces soleils." L'Eglise prétendait que nous étions seuls dans l'univers "La terre est immobile, au centre d'un monde fini, et tout le reste tourne autour d'elle."
Copernic a prouvé que la terre tournait autour du soleil qui est au centre de l'Univers. Cela n'arrangeait pas du tout l'Eglise.

Avertissement de l'auteur:

""Autant vous prévenir tout de suite : ceci n'est pas un ouvrage de théologie. Si c'est ce que vous attendez, débarrassez-vous-en sans tarder. J'ai un grand respect pour elle mais, à haute dose, il me semble qu'elle peut tuer la foi. Or, mon sujet, c'est précisément la foi. La foi du charbonnier, celle qui vous donne un sourire stupide du lever au coucher, celle qui vous porte vers les autres, les fleurs, les enfants, les bêtes, celle qui ne s'apprend pas dans les livres. 
L'existence de Dieu ne se prouve pas, elle ne se prouvera jamais. Elle se sent. Dieu est une chose trop importante pour être confiée aux religions. J'ai écrit ces pages pour vous raconter le roman vrai de mon Dieu tout en partageant avec vous les moments où je l'ai rencontré. J'ai aussi écrit ces pages pour vous convaincre des bienfaits de la réconciliation entre le cosmos et soi, qu'on appelle le panthéisme.
Il est temps d'en mettre dans toutes les religions. Il les apaisera, les embellira".


Dans ce livre les philosophes sont souvent cités mais c'est aussi le récit de son histoire intime. L'amour de la nature, des fleurs, des animaux, de la marche à pied à travers la montagne, des pays visités, des endroits où il sent que Dieu le visite, il vagabonde sur les traces de Giono.
Il y a de tout dans la foi de F.O Giesbert, du bouddhisme, du judaïsme, du soufisme et de l'antispécisme, l'auteur est végétarien, il aime trop les animaux pour les manger.
Ne croit pas du tout à la résurrection telle qu'elle est décrite dans la religion chrétienne. Il a parfois l'impression que sa mère l'accompagne mais sait très bien qu'à sa disparition sa mère disparaîtra aussi. "Ce qui est perdu est perdu. Je ne crois pas à la résurrection. Quand on meurt, c'est pour la vie."
Un vocabulaire recherché, des mots que je ne connaissais pas, lantiponner, soleiller etc..

Après avoir lu une première version de ce livre, Michel Onfray lui a dit :
"Es-tu bien sûr que le nom de Dieu ait une place dans ton éloge du panthéisme? Retire-le, il est de trop. Spinoza accolait ce nom à celui de la nature pour ne pas avoir d'ennuis avec la police de la pensée de son époque. Toi, tu n'as pas besoin. Le mot de nature suffirait." 
F.O Giesbert ne voulait pas, pour lui le mot Dieu ne pouvait pas être isolé du mot nature."Dieu, c'est-à-dire la faune, la flore, l'amour, le cosmos."
Il nous fait prendre aussi conscience de la fragilité de notre planète. Nous en avons conscience, mais que faisons-nous pour qu'elle aille mieux? Rien ou si peu.
J'aime son empathie pour les autres.
Un bel éloge de l'optimisme, l'optimisme aide à vivre, mais en plus il favorise la réussite.
La marche "Il faut marcher, rien ne résiste à la marche furent les conseils de son oncologue "L'effort déstabilise le cancer. Contre lui, il n'y a rien de mieux qu'une longue marche."

Sa devise signée Confucius: "On a deux vies et la deuxième commence quand on se rend compte qu'on n'en a qu'une."
"La vie est un plat qu'il vous faut manger avant qu'il refroidisse ou que l'assiette vous soit retirée, ce qui peut arriver à tout moment."

Que vous soyez croyants ou pas, lisez ce livre, je l'ai trouvé passionnant et touchant.

Bye MClaire



vendredi 14 décembre 2018

"Face à la mer" Françoise Bourdin.




"Face à la mer" le roman "bonbon" une histoire agréable qui se lit vite, une écriture fluide, nous n'avons pas besoin de revenir en arrière pour essayer de comprendre. 
Françoise Bourdin est une auteure qui écrit beaucoup et qui vend, Aurélie Valognes, Agnès Martin-Lugand etc. sont les héritières de ce genre de littérature. 
J'ai toujours en tête le stand d'Aurélie Valognes au salon de livre de Vannes, une queue de lecteurs, et d'autres auteurs qui s'ennuyaient, qui attendaient.

L'histoire de ce livre :

Mathieu est à la tête d'une grande librairie au Havre, il travaille beaucoup, ce qui lui a coûté un divorce. La quarantaine bien avancée, bel homme, il est l'amant de la séduisante Tess, une commerçante. Ils s'aiment et ce qui ne gâche rien Angélique la fille de Mathieu qui vit aussi au Havre apprécie Tess. Tout va bien, jusqu'au matin où il est incapable d'aller travailler, le burn-out, une dépression qu'il sera difficile d'expliquer aux personnes qui travaillent pour lui, à Tess et à Angélique. Il se renferme dans la maison de Saint-adresse, une maison qui appartenait à son grand ami César, achetée en viager. Face à la mer, il essaie de se reconstruire sans y arriver, jusqu'au jour où des neveux de César essaient de récupérer cette maison qu'ils jugent leur appartenir, le viager a été court, ils soupçonnent Mathieu de malhonnêteté. Leur irruption dans sa vie permettra au libraire de reprendre goût à la vie, de retrouver sa combativité et de régler ses problèmes familiaux, sa mère voulait une fille après trois garçons, déçue elle ne s'est jamais vraiment occupée de lui...Il décidera de régler ses problèmes d'enfance, ses blessures, n'hésitant à pas à se confronter à sa mère.... A vous de lire la suite.

Ce que j'ai beaucoup aimé, la description de la ville du Havre, son atmosphère, les gros cargos qui défilent sur cette mer qui fait partie de la ville. Je ne connais pas Le Havre, le livre de F.Bourdin est une invitation à visiter cette ville complètement détruite pendant la guerre et reconstruite selon les plans d'Auguste Perret, des rues larges et rectilignes.
L'atmosphère d'une librairie, ces livres que nous touchons, que nous feuilletons, lire quelques lignes, les petits cartons attachés aux rayons avec des critiques, échanger avec d'autres lecteurs. Reposer le livre, en reprendre un autre, nous pouvons passer un temps infini dans une librairie.

Les rapports familiaux si compliqués. Une mère placée en maison de retraite qui a encore toute sa tête mais incapable de s'assumer chez elle. Les conversations avec elle sont amusantes et agaçantes, elle est sourde :
"Tu peux marcher? Tu veux mon bras? Au moins, es-tu prise en charge par un confrère?
-Arrête de me parler de ton frère.
-Un con-frère, maman. Un kiné, quoi!
Son audition baissait de plus en plus, mais elle refusait toute prothèse. Sylvain estima que leur repas allait être cauchemardesque."

Les rapports amoureux si fragiles.

La dépression, le burn-out, ce moment où se lever, se laver, se nourrir, ce moment impossible, et les autres qui veulent que vous alliez mieux. J'ai vu une voisine sombrer, cela fait peur.

Une bonne lecture mais ce n'est pas un grand roman.

Je suis en train de lire le dernier bouquin de Franz-Olivier Geisbert, différent, très différent. Un essai plus qu'un roman "La dernière fois que j'ai rencontré Dieu" Une culture immense.

Bye MClaire.




vendredi 7 décembre 2018

Anne Quéméré "L'homme qui parle juste."



Vous avez aimé lire Jack London "L'appel de la forêt" "Croc-Blanc." vous devriez aimer "L'homme qui parle juste", j'étais captivée par ce récit.
Anne Quéméré est une navigatrice de l'extrême. Finistérienne, de Quimper.

"La première fois que j'ai posé le pied sur le sol dénudé des Territoires du Nord-Ouest, je ne savais pas ce que j'allais trouver. Alors que je déambulais dans le hameau de Tuktoyaktuk, j'arrivais devant un étonnant bateau en bois, à ses pieds une sépulture où un nom était inscrit, Father Robert Le Meur 1920-1985. Ma curiosité était piquée..Un Breton enterré à Tuktoyaktuk, il fallait que j'en sache plus.."

Aidée par la famille de Robert Le Meur, ses neveux, par Sister Faye qui lui a ouvert la mission de Tuktoyaktuk, par Charles Arnold spécialiste des sociétés inuites, Anne Quéméré a pu écrire ce bouquin, la vie du Père oblat Robert Le Meur parti vivre dans le Grand Nord à l'âge de vingt-cinq ans. Evidemment, elle a dû combler des blancs.

Robert Le Meur quitte sa Bretagne natale à la fin de la guerre, en juillet 1946, il traverse l'Atlantique à bord de l'Oregon, arrive à New-York, descend le fleuve Mackenzie à bord du Sant'Anna, d'autres étapes, il arrivera deux mois plus tard à Tuktoyaktuk sans avoir la moindre idée de ce qui l'attend, mais il reste serein, il va vivre ce qu'il souhaitait, conscient d'avoir laissé une vie derrière lui, sa famille, sa terre bretonne à laquelle il était profondément attaché. Il voulait vivre ailleurs, un ailleurs qui l'attendait.
Il découvrira la langue, la construction des mots interminables, les enfants inuvialuits et en particulier An'ngik, un enfant qui a "le regard empreint de la tristesse qui ne le quitte jamais." Cet enfant le ne quittera pas, nous le retrouverons beaucoup plus tard dans le livre, à Vancouver.

J'espère vous avoir donné l'envie de lire ce livre, vous découvrirez la vie rude de ce peuple, leur hospitalité, la nature impitoyable, les Inuits doivent l'affronter pour vivre. Leur dépendance aux animaux pour survivre. Les femmes et les hommes ont ou avaient des rôles bien définis. Un peuple pacifique et doux.
J'avoue une chose, leur façon de se nourrir n'est pas tout à fait de mon goût, mais lorsque nous avons faim....


"Et parce qu'en Arctique on n'a pas d'autre choix que "d'être ce que l'on est", ceux dont il partageait la vie le nommeront Oqayuyualuk, "l'homme qui parle juste". Un bel hommage à celui qui a défendu un des peuples les plus isolés de notre planète. 

J'ai trouvé ce livre chez Easy-Cash, pour un prix dérisoire, il a été édité chez Arthaud en février 2018, il ne doit pas exister en poche.
J'ai beaucoup aimé ce livre.

Bye MClaire.