samedi 28 septembre 2019

Jean-Paul Dubois "Tous les hommes n'habitent pas le monde de la même façon"




"Il ne faut jamais se tromper de vie. Il n'existe pas de marche arrière". J.P Dubois "La succession".

L'auteur raconte encore la vie d'un homme, thème qu'il affectionne et qu'il décrit toujours avec un immense talent.
J'ai fait la connaissance de cet écrivain en lisant il y a quelques années "Une vie française" j'ai tout de suite été emballée par son style et les sujets de ses romans.

Paul Hansen est l'unique enfant d'un pasteur d'origine danoise et d'une femme qui possède un cinéma à Toulouse, spécialiste des films d'auteur. Une femme pétillante qui n'a pas la foi, elle ne fréquente jamais son Eglise. Le couple tiendra jusqu'au jour où l'exploitante du cinéma osera passer "Gorge profonde" un porno, ce sera l'acte de trop, le pasteur s'exilera au Canada, il prêchera pour les habitants de cette petite ville où tout le monde travaille dans les mines d'amiante. Un autre combat de l'auteur, lutter contre les injustices et les dangers sanitaires de l'amiante. Paul rejoindra son père à Thetford mines, un père qui a aussi perdu la foi mais qui fera semblant de croire, un père si doux, qui aime les mots, il sera accompagné d'un organiste plein de talent, un musicien exceptionnel.
A Montréal, Paul deviendra le surintendant d'une résidence l'Excelsior, des journées très occupées, des services rendus aux propriétaires vieillissants, sa femme Winona au sang Algonkin pilote d'hydravion et sa chienne Nouk remplissent sa vie, jusqu'au jour où un nouveau gérant pourrira son existence.
Nous ne saurons qu'à la fin du roman pourquoi Paul se retrouvera incarcéré dans la vétuste prison de Bordeaux, le nom de la prison, en compagnie de Patrick Horton, un Hell Angels qui est dans l'attente de son procès pour meurtre.

L'auteur alterne avec habileté les chapitres où Paul est en liberté et ceux qui décrivent l'horrible univers carcéral souvent hanté par trois fantômes, le père, sa femme et sa chienne. La prison qui ensevelit vivants ces hommes.

Je vous laisse découvrir le livre..

J'ai aimé :
Je ne sais pas par où commencer, j'ai tout aimé dès les premières lignes de ce roman, le style, l'histoire, les personnages si attachants. J'ai aimé ces destins qui se croisent. J'ai aimé la description des moments passés dans l'aéroplane, Paul et Winona ensemble, ils s'aiment et les mots de l'auteur sont si beaux pour décrire cet amour, tout en délicatesse. Ce livre est plein d'humanité, de tendresse, de fraternité, j'ai souvent eu les yeux humides en découvrant la bonté de Paul. Un auteur qui décrit si bien les rapports humains. J'ai adoré.

Photos envoyées par André H. scrabbleur québécois,  il lisait le bouquin, il est allé visiter cette petite ville où les mines d'amiante étaient exploitées. Merci.




"Une église ensablée dans les dunes d'une plage, une mine d'amiante à ciel ouvert, les méandres d'un fleuve couleur argent, les ondes sonores d'un orgue composent les paysages variés où se déroule ce roman." 

Bye MClaire.

samedi 21 septembre 2019

Fred Vargas "L'humanité en péril."




Ce livre est un prêt, je ne l'ai pas acheté. Je ne lis pas Fred Vargas, je n'aime pas les polars, je ne savais pas qu'elle était une scientifique, chercheuse au CNRS pendant des années, elle écrivait des livres policiers pour se détendre. 
Elle a voulu nous alerter sur l'état de notre planète en se servant de ses connaissances scientifiques, ce n'est pas le livre d'une dilettante et nous le comprenons très vite, les chiffres sont là, c'est extrêmement documenté, des témoignages personnels et contrairement aux livres policiers qui ménagent le suspense, nous devrions très vite deviner la fin si nous ne faisons pas des efforts individuellement et au niveau des Etats. Un changement radical est nécessaire.

Nous le savons, les médias en parlent, les catastrophes climatiques se suivent, oui nous le savons, nous essayons de faire de notre mieux dans le tri, notre façon de consommer, mais nous baissons souvent les bras en pensant que cela ne sert à rien puisque les autres sont inconscients, des pays en voie de développement polluent de plus en plus, la démographie est souvent galopante.Alors à quoi servent ces chiffres alignés dans ce bouquin? Ils veulent nous alarmer mais à mon avis tout est trop touffu, j'ai souvent refermé le livre, il m'ennuyait, je le reprenais un peu plus tard, un peu coupable de ne pas le lire et je lisais.

L'exemple qui m'a vraiment le plus touchée est celui de l'eau, sans eau pas de vie et la firme Coca-Cola ne se prive pas d'assécher les nappes phréatiques, elle a besoin d'eau, beaucoup d'eau pour que nous buvions ce liquide mondialement connu, le Mexique est un pays colonisé par Coca-Cola, à San Cristobal l'usine extrait 750.000 litres d'eau par jour, alors que 12 millions de Mexicains n'ont pas accès à l'eau potable, alors ils boivent quoi ? Du Coca-Cola et l'obésité s'installe, le diabète aussi. Les Chiapas seront les les prochaines victimes, 500 millions de litres d'eau par an.

Buvez de l'eau du robinet, si vous buvez de l'eau en bouteille plastique de type "PET" et non un autre plastique, examinez le fond de la bouteille, il présente au dessus de l'inscription "PET" un pictogramme triangulaire, contenant un chiffre (de 1 à 7) N'achetez pas le type 7.
Mangez des betteraves, des asperges, du maïs, ce sont les légumes les moins contaminés. L'endive est la plus contaminée par les pesticides.
J'ai tout lu, mais est-ce que je vais suivre les conseils?

Je n'arrive pas à donner mon avis, ce livre servira t-il à sauver l'humanité en péril? 
Vous connaissez l'histoire de ce petit colibri racontée par Pierre Rahbi, il veut éteindre un incendie :
« Petit colibri, mais pourquoi t’affaires tu ? Tu vois bien qu’à toi tout seul, tu n’éteindras pas le feu.. »
Et le petit colibri répond : « je fais ma part ».
Alors pourquoi pas?

Je me pose souvent une question, le jour où nous nous déciderons à beaucoup moins consommer, que ferons-nous de ces millions de travailleurs qui se retrouveront sans travail? Est-ce que les Etats prévoient ? Une question basique mais importante.

Lisez ce livre si les chiffres sont vos amis. Je reconnais avoir découvert certaines choses que les gouvernements nous cachent.

En deux mots je vais vous parler d'un tout petit livre que j'ai trouvé passionnant, l'auteur Akli Tadjer "Qui n'est pas raciste ici ?" Les jeunes de la France silencieuse qui se montrent haineux, hostiles, racistes. "Ce livre est ma réponse, car mon combat contre ce mal ne connait pas de répit. Nous avons tous en nous la capacité de haïr les autres mais nous avons aussi celle d'aller vers eux."

Bye MClaire.








samedi 7 septembre 2019

"Aya" de Marie-Virginie Dru



J'aime bien cette idée, servez-vous, les boîtes à livres existent dans les villes et les villages, j'ai l'impression que les gens se débarrassent de leurs vieux bouquins, ils ne sont pas toujours intéressants.




Marie-Virginie Dru aime l'Afrique, nous le percevons dès les premières pages, les mots sont justes. Premier roman, vraiment réussi.
Aya est une petite fille de 12 ans, belle, une gazelle qui aime rejoindre Ousmane, elle rêve de l'épouser, Ousmane est une promesse.
Ils vivent au Sénégal, en Casamance sur l'île de Karabane, un paradis pour ces enfants qui se promènent sur les bancs de sable.
Cela pourrait être un paradis pour Aya, un secret l'étouffe, elle ne peut le confier à personne, sa mère délire depuis que son mari est mort, son fils s'est embarqué sur une bateau plein de migrants qui devait l'amener en France, s'est-il noyé? Personne ne sait. Il y a l'oncle Boubacare.

Aya quittera son île après sa rencontre avec Camille, une française qui photographie son île et qui l'aidera après avoir deviné son secret.  Elle se rendra à Dakar, dans une maison rose qui reçoit les petites filles qui ont besoin d'aide, abusées, abandonnées par leur famille.

Djibril le frère d'Aya ne s'est pas noyé, il se retrouve comme de nombreux migrants dans les pires conditions, Porte de La Chapelle, il n'a plus de nouvelles de sa famille, il vit, non il survit jusqu'à...Des pages qui nous rappellent que cette misère existe tout près de chez nous sans que nous puissions agir.

Aya transformera sa vie, une résurrection pour cette petite fille qui deviendra une femme libre, une femme heureuse dans le milieu du cirque et éprouvera le besoin de retrouver son île, ses coutumes, sa famille, j'ai beaucoup aimé la fin du roman.

Aya en wolof veut dire jeudi, le jour où elle est née. La famille espérait un garçon, elle n'avait pas préparé le prénom de la petite fille. 

La Maison Rose est bien réelle, elle existe dans la banlieue de Dakar. Un lieu ouvert par une française qui a tout quitté pour s'occuper des autres.

J'ai aussi beaucoup aimé ce livre qui est vraiment lumineux, bien écrit, d'une manière sensible. L'Afrique est fascinante, mystérieuse pour nous Européens, l'auteure nous la dévoile, un peu...

Ce roman est de la fiction mais l'histoire pourrait être réelle. J'ai aimé.

Bye MClaire.