mercredi 14 août 2013

Maine de j.Courtney.Sullivan


 
Ce livre est le roman de l'été.....pour les femmes, je ne pense pas qu'un homme y trouvera de l'intérêt, je peux me tromper.

Cela a été un beau moment de lecture, c'est un pavé, 450 pages, j'ai donc passé quelques heures dehors à le lire, en m'arrachant péniblement de mon transat, j'avais envie de lire la suite des aventures de ces quatre femmes de la famille Kelleher, famille irlandaise installée aux Etats-Unis.
Il y a Alice la grand-mère, Kathleen la fille, Anne-Marie la belle-fille et Maggie la petite fille, les autres ne sont que des personnages secondaires. Le personnage principal est à mon avis la maison de famille construite dans le Maine au bord de la mer et qui abrite ces générations de Kelleher au fil des étés, cette maison sera le sujet de discorde tout au long du livre. Tout se passe là. A la mort du grand-père un planning est mis en place par Pat le fils qui s'attribue le mois de juillet, le plus beau mois de la côte est, laissant juin et août aux autres.

Alice est une grand-mère d'une grande beauté, très égoïste, un peu cruelle dans ses échanges avec ses enfants, son mari Daniel paraît beaucoup plus sympathique, généreux, c'est lui qui a construit cette maison après avoir gagné le terrain au cours d'un pari. Il va mourir d'un cancer assez vite, laissant sa famille se déchirer, c'est lui qui faisait l'unité de la famille. Chez les Kelleher on ne se pardonne rien, il y a des secrets, des faux-semblants, des jalousies, mais si un membre de la famille est attaqué ils se retrouvent vite, enfin de moins en moins, les disputes seront fréquentes et Alice n'est pas la dernière à les provoquer. Elle porte en elle un lourd secret.

Kathleen la fille, ancienne alcoolique, séparée de son mari, père de ses deux enfants, est partie s'installer en Californie très loin de sa famille qu'elle ne supporte pas, surtout loin de sa mère qui ne l'aime pas. Elle vit avec un ancien hippy, ancien alcoolique, adorable, dans une ferme qui fabrique de l'engrais à partir des vers de terre, pas trop portée sur le ménage même pas du tout, mais c'est celle qui me plait le plus, directe, ne cachant pas ses sentiments, vivant sa vie comme elle le souhaite, elle a souffert mais elle sait redresser la barre. J'aime bien ses répliques et elle est vraiment généreuse, elle adorait son père et se remet difficilement de sa perte. Le personnage atypique du bouquin.

Sa fille Maggie est New-Yorkaise, amoureuse d'un homme immature qui la trompe sans arrêt, menteur, elle décide tout de même d'avoir un bébé avec lui, pensant qu'elle le changerait, elle ne change rien, personne n'est jamais comme on le souhaite. Elle est enceinte lorsqu'il la quitte, elle se réfugie dans la maison de famille, près de sa grand-mère qui n'a pourtant aucune affection pour elle, des liens se tisseront doucement, il y aura presque de la tendresse. J'aime bien Maggie, fille qui essaie de devenir indépendante.

Anne-Marie, à mes yeux est la parfaite nunuche qui veut plaire à tout le monde, toujours d'accord, voulant être parfaite avec ses enfants, elle confectionne des scones, mais ne soupçonne pas l'homosexualité de sa fille Fiona, ni les vices de son fils Little Daniel et tout s'effondre lorsque sa fille épouse un juif.
La perfection n'est pas de ce monde, mais elle va mettre un voile sur tout ça pour faire croire aux autres que chez elle ça roule ! Elle se met à boire et à fantasmer sur le meilleur copain de son mari, trop dur d'affronter la réalité lorsqu'elle est sobre. Sa passion, sa maison miniature de poupée. Anne-Marie tenait pour acquis une famille parfaite mais finalement sa famille était comme les autres avec ses failles.
C'est le personnage le plus faible sous des apparences parfaites et fortes.

L'alcool est d'ailleurs très présent dans cette famille.

Mon avis ;

Au fur et à mesure que j'avançais dans la lecture je ne pouvais pas m'empêcher de penser à ces grandes familles américaines, Kennedy, Bush qui a aussi une maison dans le Maine.
Des familles qui au premier abord semblent unies mais qu'en apparence, leur histoire est en filigrane tout au long du livre, on peut faire des comparaisons.

On peut aussi retrouver des points communs avec notre famille, se reconnaître dans certaines situations, les sentiments sont très bien analysés, je me suis reconnue dans certaines répliques, vous vous reconnaîtrez j'en suis certaine. Je ne sais pas si j'aurais eu envie d'aller voir souvent une grand-mère comme Alice, elle n'attire pas du tout la sympathie.

L'évolution de la condition féminine est très bien traitée par cette auteure qui n'a que 30 ans. Un monde entre Alice catholique fervente, qui ne tolère aucun manquement à la religion, même si l'Eglise s'est souvent trompée et ses enfants et petits-enfants qui ne pratiquent pas. Les peurs que nous avions lorsqu'on nous promettait l'enfer et la difficulté de se débarrasser de ces croyances, Alice y croit toujours. J'ai ri au moment du passage de la confession, raconter n'importe quoi pour se faire pardonner, qui n'a pas fait ça, il fallait bien inventer des péchés.

Il y a aussi le poids des origines, certains des personnages sont issus d'un milieu populaire, il leur faut prouver qu'ils sont à la hauteur.

Le dernier été dans la maison sera celui des confessions, des aveux, des retrouvailles.
Alice a légué sa maison à l'Eglise sans mettre ses enfants au courant, ils l'apprendront au cours de cet été.

J'aurais aimé une fin plus chaleureuse, après tout ce n'est qu'un roman, tout peut arriver dans un roman.

J'ai aimé. Il faut aimer les descriptions, les états d'âme, deviner les pensées cachées de cette famille, les relations entre les générations. 

Il y a quelques années maintenant nous étions allés à New-York en partant de Montréal, tout en voiture, je pense que nous avons traversé une partie de l'état du Maine, je n'en suis pas certaine, j'avais beaucoup aimé les paysages, nous nous étions arrêtés au bord d'un grand lac, sur chaque mât de bateau il y avait une chouette, je ne me souviens plus du tout de l'endroit. Il y régnait une grande tranquillité.

Je vous souhaite une bonne lecture. Bye MClaire.