mercredi 31 août 2011

FIN D’ETE :

Mes paupiettes mijotent, j’ai un peu de temps pour écrire une gazette. Des paupiettes maison, surtout pas celles achetées au boucher, des belles escalopes de veau, une fine tranche de jambon blanc, farce maison aussi, j’empaquette, je fais dorer des oignons de Roscoff, les meilleurs, du vin blanc, un peu de fond de veau, du thym et du laurier du jardin,  faire mijoter à feu doux jusqu’à que la paupiette soit fondante, j’ajoute des champignons à la fin, aujourd’hui des tagliatelles accompagneront ce plat. La surprise au moment de déguster, quel sera le goût à mon palais, amer, métallique ? Vivement que cette chimio finisse pour retrouver la saveur des aliments.(Je confirme, c’était amer, dommage.)

Bizarrement, j’ai toujours été comme ça, je cuisine beaucoup lorsque je ne suis pas sûre de pouvoir manger, à chaque régime amaigrissant je pétrissais, je faisais plein de popote, je régalais les autres, j’avais l’impression de manger par procuration. Je résistais deux ou trois mois et je replongeais, l’abstinence est un combat de tous les jours et je suis vite fatiguée de combattre dans ce domaine. Pourtant hier en faisant mes courses, je me suis longuement arrêtée devant le rayon pâtisserie, j’ai pris, j’ai reposé, j’ai repris, j’ai reposé et vaillamment j’ai tourné le dos à la tentation, pas trop longtemps, j’ai acheté un sachet de six crêpes fraîches un peu plus loin. Il en reste. Christian a mangé sa part.

Changeons de sujet, je ne veux pas torturer ceux qui mettent un plat préparé sans saveur acheté à l’hyper dans le micro ondes.

L’été tire à sa fin, enfin l’été que nous avons eu qui ressemblait plutôt à un mauvais automne.
Les derniers jours d’août ne ressemblent pas aux autres, la lumière n’est plus la même, les petits matins et les soirées sont plus frais, les mésanges reviennent se poster sur les branches en face de la fenêtre, changement imperceptible mais réel, le soleil ne brûle plus autant la peau. Les odeurs qui précédent l’automne chatouillent notre nez, ça sent la terre humide, le champignon. Le prunier a déjà perdu presque toutes ses feuilles. Si vous avez des enfants à la maison, il y a aussi l’odeur des fournitures neuves, les cartables ne sont plus en cuir, ils n’ont plus ce parfum de rentrée, on ne cire plus les cartables.
Chaque fin d’été se révèle être toujours la même, immuable dans un monde qui devient fou. J’aime ce changement de saison.
J’aime aussi le mois de septembre à Argelès, deuxième année que nous ne ferons pas le voyage jusqu’au Roussillon pour profiter de cette fin d’été, ça me manque terriblement. L’an prochain le festival d’Argelès fêtera ses vingt ans, promis nous y serons. J’ai un beau programme, le festival d’Evian et ensuite Argelès.

En parlant d’automne, hier Hubert un ami sur facebook m’a fait rire, ce mot AUTOMNE si difficile à construire au scrabble et qu’il a peut être souvent raté, mais il n’a jamais eu l’occasion de louper PRINTEMPS, il n’est jamais sorti.  

Ernest Hemingway répondait à un journaliste qui l’interviewait et lui demandait le secret pour être un bon écrivain « Ce qui peut arriver de mieux à un écrivain, c’est d’avoir eu une enfance malheureuse. » Je ne suis pas tout à fait d’accord, il y a de très bons écrivains qui ont été heureux. Il est vrai qu’une enfance malheureuse doit donner matière à écrire, le bonheur n’a jamais été un bon sujet de livre ou de film. Le bonheur des uns est ennuyeux pour les autres.
Je lis en ce moment « Seul dans le noir » de Paul Auster, un roman désappointant, une histoire dans l’histoire, je me laisse prendre dans les filets tendus par l’écrivain.
Je me laisse emporter, j’aime être surprise.
Un petit extrait :
« S’évader dans un film, ce n’est pas la même chose que s’évader dans un livre. Un livre t’oblige à rendre quelque chose, à faire usage de ton imagination et de ton intelligence, alors que tu peux regarder un film – et même en tirer du plaisir – dans un état de passivité mentale. » Je suis d’accord. 
Paul Auster est un très bon écrivain, en lisant sa biographie je n’ai pas du tout eu l’impression qu’il ait eu une enfance malheureuse.

Mes prochaines lectures « Le club des incorrigibles optimistes » de J.Michel Guenassia « Au-delà des pyramides » un récit de Douglas Kennedy et « Le cœur régulier » d’Olivier Adam. En arrivant au club de Plouharnel cet après midi Monique est aussitôt venue me dire « Il faut absolument que tu lises –Mon premier amour- de Véronique Olmi ». Pour l’instant j’ai ce qu’il faut, ce sera pour un peu plus tard.

Les dessins :

Ils ont tous pour sujet la rigueur.