Je vous raconte cela pourquoi ? Parce que ce matin en me réveillant et en paressant un peu au lit, je pensais au gagnant du loto 162 millions d’euros, est-il insomniaque ?
J’essayais de me mettre à sa place, je suis sûre que ce n’est pas un grand bonheur de gagner autant d’argent d’un seul coup, un ou deux millions me suffiraient pour rendre ceux qui m’entourent heureux et nous faire plaisir. Tout cet argent doit perturber assez gravement, il a quel âge le gagnant ?
Toute la jalousie, l’envie de ceux qui le connaissent, il y a forcément des gens qui vont le jalouser, cela doit être difficile à gérer, ou il faut déménager très loin, quitter un endroit que l’on aime sans doute. Apprendre à être riche, ce n’est pas inné, oser entrer dans des boutiques chics sans la moindre trace d’ancien pauvre, on peut payer mais on ne sait pas choisir, les vendeuses flairent çà mieux que personne. On achète trop, on veut prouver qu’on peut sous l’œil goguenard du vendeur, il vous a dit un moment avant « Cet article vaut … » sous-entendu il est trop cher pour vous, et vous furax qu’il vous prenne pour un plouc, vous achetez dix montres d’un coup, les plus belles, les plus chères, et vous sortez de la boutique malheureux, insatisfait. Vous aviez été tellement heureux lorsque vous aviez pu vous payer une Seiko à 200 euros.
Si je partageais, et je partagerai sans aucun doute, avec mes enfants, je serais morte d’inquiétude, est-ce que cela fera leur bonheur ? 50 millions d’euros à chacun, ce serait encore trop. Et notre chère retraite acquise au bout d’une vie de travail, elle deviendrait quoi, de l’argent de poche. Il y a aussi les intérêts que cela rapporte, 700.000 euros par mois il paraît..Il faut bien choisir sa banque, que de tracas, je renonce, je n’ai jamais aimé les chiffres et là pour de bon, je deviendrai peut être insomniaque..
Décidément non, je ne veux pas gagner la super cagnotte de l’Euromillions, par contre encaisser le loto du samedi oui, mais il ne faut pas rêver. Nous changerions notre caravane et notre voiture, nous serions les plus heureux du monde sur la route. Il y a un âge où les rêves ne sont plus les mêmes qu’à vingt ans.
Je crois que c’est Marcel Dassault qui disait que malgré tout son argent il ne pouvait pas manger dix poulets par jour et conduire deux voitures à la fois, alors il se faisait plaisir en produisant des films, souvent des navets qui ne lui rapportaient rien.
Bon, je me raconte des histoires, je ne saurai jamais si le gagnant est insomniaque, s’il est heureux ou malheureux, s’il était déjà riche ou s’il était pauvre. Oublions.
J’ai fini « Le club des incorrigibles optimistes » et justement il y a un passage qui m’a beaucoup plu, le renoncement à ce trop d’argent, un extrait livré d’un roman de Jack Kerouac « Sur la route » :
« Mais alors ils s’en allaient, dansant dans les rues comme des clochedingues, et je traînais derrière eux comme je l’ai fait toute ma vie derrière les gens qui m’intéressent, parce que les seules gens qui existent pour moi sont les déments, ceux qui ont la démence de vivre, la démence de discourir, la démence d’être sauvés, qui veulent jouir de tout dans un seul instant, ceux qui ne savent pas bailler ni sortir un lieu commun mais qui brûlent, qui brûlent, pareils aux fabuleux feux jaunes des chandelles romaines explosant comme des poêles à frire à travers les étoiles et, au milieu, on voit éclater le bleu du pétard central et chacun fait : « Aaaah ! ».
Une façon différente de vivre, loin du matérialisme et de la course à l’argent, des besoins que nous nous créons.
Je n’aime pas les radins, ils sont aussi souvent radins dans leurs sentiments.
Attention, il y a les radins, les avares, et les malins qui font tout pour payer moins cher, pour qui la recherche est un jeu, ce n’est pas pareil.
J’ai commence « Le premier amour » de Véronique Olmi, les avis sont partagés en ce qui concerne ce roman, Anne-Marie et Arlette n’avaient pas l’air conquises.
Une femme qui à l’aube de ses 50 ans plaque tout le soir d’un anniversaire de mariage pour rejoindre son premier amour. C’est bien écrit.
Je n’irai pas voir les deux films « La guerre des boutons », j’ai un trop joli souvenir de l’original, c’était en 1962, nous avions adoré, ce petit Gibus est inégalable. J’hésite toujours à aller voir « La guerre est déclarée » j’ai très peur de pleurer, d’être bouleversée, là j’ai plutôt envie d’une comédie, il passe encore à Vannes.
Les dessins :
Sur le 11 septembre.
Les banques que nous allons finir par haïr. Nous n’avions pas besoin d’elles il y a 50 ans, elles sont devenues indispensables et sans pitié. Au début que je travaillais, nous avions une enveloppe avec nos billets à la fin du mois et je me souviens des petits tas que nous faisions pour les dépenses du mois, la banque nous ne la connaissions pas. Nous avons mis le doigt dans l’engrenage lorsque les employeurs nous ont fait des chèques. Bye MClaire