Lecture des tabloïds. Nous attendons tous (enfin pas moi, ni vous sans doute) avec impatience la naissance de l’enfant qui doit transformer définitivement le couple Sarkozy en clone du couple Kennedy, mais nous n’aurons peut être pas le temps de voir le bambin sous le bureau de président. Quel tapage autour de cette naissance, les journaux ne veulent pas être en retard, ils annoncent la venue au monde du bébé, se rétractent, les médias en deviennent ridicules. Il faut reconnaître que la maman fait preuve de discrétion, trop sans doute, cela attise la curiosité. Il me semble que ce moment doit être le plus beau pour des parents, triste d’être la traque des paparazzis. J’ai eu mes trois enfants dans le plus parfait anonymat, seul le photographe de l’hosto a pris un de mes bébés en photo dès ses premières heures, j’ai bien regretté à la vue du résultat, et seule la concierge de notre immeuble a jeté un œil sur le couffin lorsque je suis rentrée chez moi, sans lunettes noires et sans avoir besoin de fendre la foule. C’était tout de même des vrais moments de bonheur.
En refermant le livre d’Olivier Adam « Le cœur régulier », j’ai eu très envie de vous faire partager mes impressions. Ce livre ne laisse pas indifférent. Il y a des lectures agréables, le livre refermé vous oubliez l’histoire, rien ne reste gravé dans votre mémoire et d’autres qui vous laissent pensifs, que nous n’arrivons pas à effacer de notre esprit. Tout au long du livre des passages nous amènent à une réflexion. C’est très souvent en refermant un livre, la dernière page lue, que je ressens des émotions. La lecture sert à ça.
Olivier Adam n’est pas un auteur qui vous fera sourire, ses livres sont plutôt assez noirs, son univers est sombre, l’écriture est puissante, chaque phrase est ciselée, les mots sont toujours bien choisis..
Le roman se passe en grande partie au Japon, pays qui se révèle plein de mystère qui invite à la méditation, il m’a semblé que le peuple japonais n’était pas vraiment un peuple heureux, l’autre partie se situe en France dans le monde du travail et dans une classe moyenne. Sarah issue d’une famille modeste accède à une classe supérieure à la sienne, elle a réussi ses études, épousé Alain qui lui est né dans un milieu favorisé, un « gentil mari », deux beaux enfants, et un mal être qui l’envahit au fur et à mesure que les années passent et que ses enfants deviennent des adolescents qui s’éloignent d’elle. Elle a un frère Nathan, écrivain raté, gros buveur de whisky, son presque jumeau, un être torturé qui finira par mourir dans un accident de voiture, peut être un suicide. A partir de là la vie de Sarah devient impossible, elle plaque tout et s’enfuit au Japon…
Il y a les révoltes de Sarah, les remises en question, la possibilité de décider de sa vie, toutes les émotions.
J’ai aussi retenu le passage où elle se retrouve chez ses parents, comme une étrangère. C’est vrai, à partir de quel moment devenons-nous des étrangers chez nos parents, où nous ne nous sentons plus chez nous, où nous n’osons plus ouvrir le frigo pour nous servir ? Dans les dernières années de sa vie, mon père ne supportait pas que nous ouvrions un buffet pour prendre un verre par exemple, il fallait que cela soit lui qui le fasse, je savais que j’allais entendre « Attends, attends » à la moindre tentative de me servir. Il nous était interdit de toucher à la télécommande de la télé. Nous faisons cela avec nos petits enfants qui cassent tout.
Que fait-on de la douleur de ceux qui nous sont proches ?
Comment ne pas en vouloir à l’autre à l’occasion de la mort d’un être que l’on adorait ? Penser que son chagrin à soi est plus immense que celui ressenti par l’autre ? Combien de couples explosent à ce moment là, l’incompréhension s’installe.
A quel moment nos enfants que nous protégeons, que nous comprenons se transforment en personnes qui ont leurs secrets, deviennent presque des étrangers qui vivent avec nous mais qui ont leur vie hors de la maison, il n’y a pas si longtemps ils se blottissaient contre nous. J’ai bien aimé dans le livre « Le fils » l’expression « faire la tranche de jambon », l’enfant vient se lover dans le lit entre ses parents et ils forment tous les trois une sorte de sandwich ; Clarys ma petite fille adore faire « La tranche de jambon » dans le lit de ses grands parents.
Sarah est l’héroïne de ce livre, mais Natsumé l’ancien policier japonais qui sauve les personnes qui veulent se suicider en se jetant des falaises est lui aussi un personnage central du roman.
J’ai longtemps rêvé de connaître le Japon, en fait depuis les années 60, il y avait un feuilleton qui passait à la télé, un beau japonais et une hôtesse de l’air française, ce pays me semblait très romantique. Qu’en est-il vraiment ?
Lisez ce livre. Ce roman est tout empreint de beauté, il ne vous décevra pas
Il est édité en poche.
J’ai attendu une journée avant de commencer un autre bouquin, je ne pouvais pas me replonger dans la lecture de suite, il fallait que je digère « Le cœur régulier. »
J’avais décidé de lire « Le fils » de Michel Rostain, j’ai donc lu ce livre dans un seul élan, pas gai non plus, mais pas vraiment triste, la mort de son fils lui a inspiré un beau roman. Le chagrin d’un père. On parle souvent du chagrin des mamans, pas souvent de celui du père. Michel Rostain a perdu son fils unique d’une méningite foudroyante, il était à ce moment là directeur du théâtre de Cornouaille à Quimper. Son livre est à mon avis un hymne à la vie, presque jamais larmoyant. Belle idée de faire parler le fils après sa mort, un fils souvent ironique. J’ai même souri à la lecture de certains passages.
Lorsqu’il évoque le cimetière de Tréboul à Douarnenez, j’ai repensé à une promenade, il y a plus de vingt ans, le long du sentier côtier qui passe devant ce cimetière qui regarde la mer. Nous nous étions arrêtés et Christian avait dit tout haut
« C’est là que j’aimerai reposer plus tard », une vieille dame qui passait là s’était arrêtée en l’entendant et lui avait dit très sérieusement « Vous savez il est complet ce cimetière, si vous voulez une place, allez de suite à la mairie vous inscrire sur la liste d’attente. » Comme il n’est pas pressé, il n’y a pas son nom sur la liste d’attente.
Mon prochain bouquin changera de registre, c’est un hasard d’avoir lu ces deux livres un peu tristes à la suite. Ce sera. « La vérité sur Marie » de J.Philippe Toussaint, entre autre chose l’embarquement difficile d’un pur-sang à l’aéroport de Tokyo, il s’enfuit, on le recherche….
Les dessins :
L’armée, dans le temps pour les jeunes appelés qui avaient tout de même au moins 20 ans, l’armée était l’initiatrice de la première cigarette ; Les temps changent.
La cantine. Je ne sais pas si les menus sont bien équilibrés. A Baden, c’est encore un cuisinier qui prépare les repas des enfants et les portages de repas, il paraît que c’est très bon.
Borloo. Il est entrain de passer aux oubliettes, la politique est cruelle. On a le droit de penser ce que l’on veut de Ségolène, mais ses larmes étaient émouvantes, consacrer toute une vie à la politique, faire le sacrifice de sa vie privée et tomber de si haut, il y a de quoi pleurer. C’est la première fois que je vois un personnage politique manifester son chagrin. Bye MClaire.