Pas reprise couture, j’ai ça en horreur et puis qui reprise encore ? J’ai un œuf en bois dans ma boîte à couture, un œuf que nous mettions dans les chaussettes, je l’ai certainement utilisé lorsque les enfants étaient petits et je faisais des « coulcousits » comme disait Maman lorsqu’elle voyait mes reprises, ce n’était pas du grand art, ça servait juste à boucher le trou. D’où me vient cette répugnance à manier l’aiguille ? Ma marraine et tante est une vraie couturière, elle a travaillé comme petite main chez un grand couturier et nous confectionnait nos vêtements lorsque nous étions petites je n’ai pas hérité de ses dons. Depuis que Christian a découvert des rouleaux de tissu collant pour confectionner les ourlets des pantalons je suis aux anges, il s’en charge et il aime, il adore manipuler la machine à coudre qui dort cependant tranquillement depuis des années, il suffirait que je lui trouve de l’ouvrage pour qu’elle reprenne du service.
Malheureusement, il ne manipule pas les casseroles aussi bien, il vaut mieux éviter de lui laisser les choses en main, son chef-d’œuvre un gratin de macaronis confectionné en attendant que je rentre d’un tournoi. Cela sentait bon, mais ça s’arrêtait là, il avait fait cuire les macaronis normalement, puis fait bouillir un gros pot de crème fraîche qu’il avait versé sur les pâtes, du gruyère et au four ; lorsque j’avais planté la cuillère dans le plat, un truc liquide bizarre s’était échappé, la crème bouillie c’est pas terrible, c’était gras, pas mangeable. Pas grave l’intention y était, il y avait du saucisson et des œufs pour apaiser notre faim.
Vous avez compris, nous sommes complémentaires, il sait coudre, je sais cuisiner.
Reprise. Ma gazette n’était pas en dépôt de bilan ces derniers jours, la presse papier se porte mal, la presse sur internet beaucoup mieux, ma gazette est de plus en plus lue. Je n’avais pas envie d’écrire et surtout les phrases avaient du mal à s’aligner, la chimio attaque aussi les cellules du cerveau, elle nous fait perdre la mémoire provisoirement, nous avons un mal fou à nous concentrer, tout rentre dans l’ordre doucement, mais il faut des mois pour que nos fonctions redeviennent normales. Le scrabble et la lecture sont conseillés, ça tombe bien je pratique les deux et je reste persuadée qu’avoir beaucoup pratiqué aide énormément. Si je commence à yoyoter, vous avez le devoir de me dire « Tu l’as déjà raconté. » !!!!
Passons à autre chose.
Jusqu’où irions- nous pour préserver nos enfants ?
J’ai lu « Le Diner » d’Herman Koch.
Un livre qui nous dérange, l’absence totale de moralité dans la deuxième partie du livre, mais un bouquin que j’ai dévoré. Deux parties, la première très légère, la deuxième beaucoup plus noire. Deux couples en apparence heureux se retrouvent au restaurant pour un dîner, au fur et à mesure des plats qui leur sont servis la conversation s’oriente vers leurs enfants, leurs petits anges ont commis un acte d’une violence inouïe, que vont faire les parents ?
Ce livre nous fait réfléchir sur la toute puissance des enfants dans notre société et sur le laxisme de certains parents.
Des parents qui attendent souvent que l’école fasse le travail d’éducation à leur place. « Dans le temps » l’école instruisait et nos parents nous éduquaient, les rôles ne sont plus respectés. Des enfants qui ne veulent plus apprendre, savoir dans l’immédiat leur suffit, ils passent vite à autre chose, apprendre une leçon leur semble d’un ennui mortel, le savoir n’est pas pour eux une source de plaisir, ça sert à quoi ? Ma voisine a une fille qui est prof d’histoire, elle racontait l’autre jour qu’il faut déjà plus d’un quart d’heure pour faire régner la discipline dans la classe avant de commencer le cours. Les jeux vidéos sont leur apprentissage de la vie, ils deviennent violents, sans doute pas tous heureusement.
Je lisais je ne sais où qu’avant les enfants arrivaient dans une famille par accident ou pas, c’était comme ça, maintenant ce sont la plupart du temps des enfants désirés, ils sont le centre des attentions, ils deviennent des enfants rois à qui tout est permis, jusqu’à accomplir un acte d’une violence inouïe.
En écrivant sur les enfants me vient le souvenir des trois miens petits, le temps où ils s’accrochaient à notre cou, où ils mettaient leur main dans la mienne, le temps béni de leur enfance où la famille représentait le cocon avant qu’ils s’envolent. Je dis toujours aux jeunes parents « Profitez bien d’eux, ça ne dure pas toujours. » L’époque de l’enfant roi n’était pas encore arrivée, nous les aimions et c’est parce que nous les aimions que nous faisions tout pour que leur avenir soit le plus radieux possible, même s’ils nous trouvaient quelquefois trop sévères.
Je suis entrain de lire un Olivier Adam « Le cœur régulier », j’aime beaucoup cet auteur pas vraiment gai et optimiste, il écrit bien et ses histoires sont toujours agréables à lire.
J’ai des copines formidables, elles me prêtent leurs livres, ils deviennent des livres voyageurs, j’ai aussi un livre qui fait le tour du club de Plouharnel en ce moment. De plus ça me fait faire des économies, MThé m’a transmis :
Millénium Stieg et moi – Naissance d’un pont – Les hommes couleurs – K.622-
Le fils – La vérité sur Marie-
Je pense que je vais commencer par « Le fils » Goncourt du premier roman 2011.
Les dessins :
Les bourses aux vêtements fleurissent elle aussi, une manière élégante de rendre service sans pour autant donner l’impression de faire la charité.