L'e-book inaugure une autre histoire : le livre numérique n'est plus un objet mais un fichier informatique stocké dans un "nuage" informatique. "Cette révolution bouleverse l'immédiate perception classificatoire de la culture écrite, estime M. Chartier. Aujourd'hui, il suffit de regarder un ouvrage pour comprendre le genre de son texte et les usages auxquels il est destiné. La couverture, le format, la police de caractères offrent des données immédiates de repérage : même dans une langue étrangère, on distingue facilement un livre universitaire savant d'un roman à l'eau de rose. Ce n'est pas le cas avec le numérique, car les textes y ont la même apparence. On ne peut plus repérer en un coup d'oeil ce que l'on peut attendre de tel ou tel livre et, en particulier, la confiance que l'on peut avoir dans son exactitude scientifique" Tout est dit. En même temps, si l'e-book encourage les jeunes à lire, pourquoi pas, mais j'en doute.
En attendant que quelqu'un me fasse un cadeau, et je peux attendre longtemps, ils savent tous que j'ai horreur des cadeaux personnels, pour la maison je veux bien, c'est nous qui sommes mis à contribution, j'ai reçu un mail de Clarys avec la liste des jeux pour sa console, dont Carlos Crado, je ne sais pas du tout ce que c'est, et elle veut aussi une poupée Monster Hing, je vais trouver ça où? Il va être temps que je m'en occupe. Avec les grands c'est beaucoup plus facile, une enveloppe et ils se débrouillent, ça n'a pourtant pas le charme du cadeau offert avec un joli emballage qu'on découvre avec une mine réjouie ou un air un brin déçu, et puis ils n'attendent plus le passage du Père Noël et la découverte des cadeaux au pied du sapin, tout se perd ma bonne dame !
J'ai envie d'écrire cette gazette aujourd'hui pour vous parler d'un livre "Le Cherche-Bonheur".
Un livre sublime, je l'ai lu le sourire aux lèvres et la larme à l'oeil. Personne ne me l'avait recommandé, je l'ai acheté pour son titre. Je suis contente de ne m'être pas trompée.
C'est l'histoire d'un couple en fin de parcours, soixante ans de mariage, Ella a un cancer généralisé, John l'Alzeihmer qui s'installe, ils ont eu une vie banale, ils habitent Détroit, cette ville naufragée après la crise de l'automobile, John était ingénieur, Ella mère au foyer. Ils possèdent toujours "Le Cherche-Bonheur" un camping car qui a beaucoup servi, mais qui est bien entretenu. Un jour, Ella décide de partir avec John pour des dernières vacances, leur but atteindre Disneyland en Californie, un long parcours effectué en grande partie sur la mythique route 66; par deux éclopés, elle veut retrouver des moments de bonheur, ne plus avoir affaire à la médecine, essayer de vivre encore des instants de lucidité avec John.
Le soir pendant les étapes, ils regardent des diapos prises tout au long de leur vie. Le reste j'ai envie que vous le découvriez vous même, parce que c'est certain, ce livre vous l'aimerez. La fin m'a un peu surprise, mais pas tant que ça. Ce qui domine dans ce bouquin c'est l'amour qui lie ces deux êtres.
Ce qui m'a plu dans ce livre, ce sont les souvenirs que nous avons en commun avec ce couple.
Je suis toujours aussi émerveillée en découvrant l'imagination d'un écrivain homme qui se met dans la peau d'une femme.
Les souvenirs en commun : Les séances de diapos, chez nous nous regardions les films super 8, ça n'intéressait pas du tout les enfants lorsqu'ils étaient petits, ni les amis qui fuyaient ces séances. Plus tard, au contraire, les enfants devenus grands aimaient se revoir, je vous ai dit sur un bloc notes que notre projecteur était cassé, plus de séances, mais Malou nous avait prêté le sien pendant un moment, nous avions projeté quelques films à mon frère et à sa famille, mon frère était souvent présent ado sur ces films, nous avons beaucoup ri en entendant ses enfants s'écriaient "Oh! La honte, c'était toi ça?" mais ils avaient sans aucun doute beaucoup aimé découvrir un père qu'il ne connaissait pas sous cet angle.
Il y a aussi les retours de vacances avec les enfants, j'ai tout reconnu. Les départs dans la joie, l'arrêt dans les bons restaurants à l'aller, les retours plus rapides, nous étions contents de retrouver notre chez nous, mais surtout il ne fallait pas s'attarder, la bourse était vide et nous savions très bien ce qui nous attendait au retour, les impôts, les factures, tout ce courrier que je retardais le plus longtemps de lire pour ne pas gâcher les beaux souvenirs de vacances encore frais dans nos têtes.
Nous roulions souvent la nuit pour rentrer, j'aimais la nuit sur la route, les enfants dormaient à l'arrière, l'autoroute et la route n'ont pas le même visage que le jour, les kilomètres défilaient en silence, seules les stations-service éclairées troublaient l'obscurité. Il s'installait une espèce de quiétude dans la voiture, qui n'était pas perturbée par les chamailleries des enfants et la phrase culte qui nous fait tous encore rire, lorsqu'ils voyaient une belle maison dans la campagne, c'était à celui qui allait dire le plus vite "Oui, elle est belle, mais elle est isolée" ils étaient trois, il y avait donc toujours un clan de deux contre un, les alliances changeaient selon le sujet. Combien de fois Christian menaçait de s'arrêter sur le bord de la route pour les corriger, sans jamais le faire.
Un passage : "C'est chouette de voyager, c'est magnifique. On the road again! Mais ce que nous souhaitions plus que tout, c'était dormir dans notre lit, diner dans notre cuisine, nous recueillir dans nos toilettes. Nous voulions retrouver notre univers. Alors nous roulions."
Un autre souvenir, Ella se souvient de leur arrêt dans un camping, ils avaient dormi dans un Tipi, pour faire plaisir aux enfants, nous en revenant de Gréce, nous avions dormi à l'intérieur d' un petit tonneau dans un camping de Yougoslavie, c'était sur le retour et nous n'avions plus envie de monter la tente et tout déballer pour une nuit, c'était assez rigolo.
Une phrase prononcée par Ella que je pourrais aussi dire : "C'est ça que j'apprécie dans les vacances, le ralentissement des choses. Toutes ces découvertes dans une si courte durée. La marche du temps se relâche comme dans un rêve."
Voilà, j'ai adoré ce livre, avec ces passages gais et d'autres beaucoup plus durs et vraiment émouvants. Il y a plein de très bons livres en ce moment, il faut faire des choix et c'est difficile.
Quelques dessins :
Les intouchables, je n'ai jamais saisi la moindre trace de racisme dans ce film. On polémique sur tout dans cette société.
Le triple A : On nous fait très peur, puis on nous rassure, c'est purement politique. Les élections approchent, mais nous ne sommes pas dupes.
Le nucléaire. Cela donne à réfléchir, on peut y rentrer comme dans un moulin. Bye MClaire.
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