lundi 5 décembre 2011

Je suis heureuse, demain matin ce sera la dernière séance, pas celle d'Eddy Mitchell que j'aimais d'ailleurs beaucoup et Christian encore plus, il y avait très souvent des westerns, non ce sera la dernière séance de radiothérapie. En entrant dans le bureau du médecin j'ai dit "Ouf! C'est presque fini." elle a réfréné ma joie en me tendant le carnet de bord des contrôles, j'ai vite jeté un oeil sur les dates et j'ai constaté qu'il n'y aurait aucun problème pour les festivals de Biarritz et de Vichy, ça passe. C'est certain, la vie ne sera plus tout à fait comme avant, mais restons positive, il y a la vie tout court et c'est déjà tellement beau d'être là.
Nous allons passer les fêtes avec nos enfants, certainement dans la maison du bout du monde où il n'y a ni télé, ni ordi mais de si bons poissons et fruits de mer et surtout tant d'amour autour de nous, c'est lorsque tout risque de nous échapper que nous prenons conscience que la famille et les vrais amis sont importants, c'est un lieu commun d'écrire ça, mais nous avons tendance à considérer que tout est établi une fois pour toute, ben non! Il peut y avoir des douloureuses déceptions ou des divines surprises dans ces occasions où la vie nous joue un mauvais tour.

Hier, j'ai beaucoup ri en découvrant dans le télégramme l'annonce de M6 pour un dîner presque parfait, ils recherchent des candidats du côté de Quimper, j'ai aussitôt téléphoné à ma fille pour qui la cuisine est vraiment mais vraiment secondaire, avec un ton très sérieux je lui ai dit  "Chrystel, ça ne t'intéresse pas, de participer à l'émission?" elle m'a répondu "Ils disent PRESQUE Maman, alors ça me convient." J'ai une fille formidable, elle ne se vexe jamais, a le sens de l'humour, un caractère toujours égal, nous rions beaucoup ensemble. Mon fils est plus pince sans rire, il a l'art de dire les choses rigolotes avec un air très sérieux, et de toutes les façons il ne sait pas éclater de rire, il a comme on dit "Un rire intérieur", j'aime son humour, on m'a souvent reproché de ne pas avoir été assez sévère avec lui lorsqu'il était gamin, mais il arrivait toujours à tout désamorçer avec le rire et comme je suis bon public, il avait partie gagnée. Il a presque 46 ans et il continue à adopter la même façon de faire avec nous, si je montre que je ne suis pas contente ou pas d'accord, il laisse fuser la petite phrase qui va désamorçer le conflit, je ne suis pas dupe, mais ça marche, et c'est tellement mieux comme ça. D'accord, il lui faut de l'imagination pour me faire rire, c'est souvent que je dis ce que je pense, un peu moins depuis quelque temps, je deviens très zen, le "pas grave" est presque devenu une devise.
Si, il y a une chose qui m'énerve énormément, c'est de jouer les mêmes numéros au loto depuis au moins 30 ans et de ne jamais gagner, même pas avec quatre numèros, je suis quelquefois remboursée, mais ça s'arrête là. Samedi je n'avais encore rien, je finis par regarder le tirage d'un oeil distrait, résignée à être l'éternelle perdante. Je dis à chaque boule qui tombe "Un de moins" presque en souriant.

Lecture évidemment : J'ai lu un livre prêté par MThé "Millénium Stieg et moi.", écrit par la compagne de l'auteur de Millénium, un amour immense les avait réunis, la mort de Stieg Larrson a été une déchirure et une grande souffrance, ils n'étaient pas mariés, ils vivaient ensemble depuis 32 ans, elle s'est retrouvée privée de l'héritage, la loi suédoise est ainsi faite, tous les droits de ses romans et des produits dérivés ont été versés à la famille de Stieg. Aujourd'hui elle se bat pour pour avoir la propriété intellectuelle de l'oeuvre de son compagnon. J'ai vu les films, je n'ai jamais lu les livres.
Nous connaissons la Suède moderne, j'avais aimé sans plus, un paysage un peu monotone, des gens taiseux. J'ai découvert dans ce livre une Suéde que je ne soupçonnais pas, des idées politiques adoptées par les jeunes suédois dans les années 60, très extrémistes, un pays rude où régnait aussi une grande pauvreté, contrairement à ce que je pensais, Stieg Larrson a été "abandonné" enfin le mot est un peu fort, par ses parents trop jeunes pour l'élever, ce sont ses grands-parents qui l'ont élevé lorsqu'il était petit, dans une cabane sans confort, il est revenu vivre avec ses parents à l'âge de neuf ans. C'était un révolté, les films étaient assez violents. Une phrase résume sa pensée :
"Ignore-le (ton ennemi) quand il s'excite, n'oublie jamais rien et rends-lui la monnaie de sa pièce quand tu en auras l'occasion...Ne laisse jamais s'en tirer quelqu'un qui t'a démoli. Sois patient et riposte quand tu seras en position de force."  ou "Se venger ou venger ses amis, disait-il, n'est pas seulement un droit, mais un devoir absolu."   C'est dur non?

En faisant mes courses ce matin j'ai acheté "Le cherche bonheur" de Michael Zadoorian, je ne connais rien, ni l'auteur, ni ce que vaut le livre, je l'ai acheté en lisant la quatrième de couverture, intéressante, un couple après soixante ans de mariage brave l'interdit familial et médical. Ils quittent leur ville à bord d'un camping-car. L'un à la mémoire qui flanche, l'autre un corps malade, mais ils partent à la conquête de leur bonheur.
Cela va me plaire j'en suis certaine, avoir le courage de tout quitter pour accomplir un rêve, c'est un beau projet, mais combien de gens osent? J'en ai parlé à Christian en rentrant, il m'a dit "Bon, demain nous louons un camping-car, et nous irons dormir à La Trinité, ça te va?" Moi fausse naive " Chouette, La Trinité en Martinique, quelle chance, on ne connait pas."
En attendant il faut que j'arrête de dire que la vie est chère en sortant de chez Carrefour, je fais toujours grimper l'addition avec un livre de poche, mais si peu. La vie est  vraiment chère.





Si quelqu'un a le dernier livre de Carole Martinez "Du domaine des Murmures" je suis preneuse pour un prêt.
Il paraît qu'il est aussi passionnant que "Le coeur cousu". 

Dessin :











Montebourg, il m'agace un peu celui là, je le trouvais plus sympa avant les primaires. Faire de la germanophobie ce n'est pas bien. Bye M.Claire