vendredi 10 avril 2015

En poche "L'extraordinaire voyage du Fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikéa"



Mon histoire avec ce bouquin n'est pas aussi rocambolesque que ce roman, mais c'est un petit voyage entre le désir de le lire et le non-désir. 
Lorsqu'il est sorti j'étais souvent attirée par cette couverture jaune, je le prenais, j'allais l'acheter et je le reposais, décidément non, je préférais l'autre, celui qui était posé à côté du fakir, je résiste toujours aux illusionnistes. Il a peu à peu disparu des rayons et puis je ne sais pas pourquoi j'ai eu envie de lire le dernier roman de Roman Puétorlas, je n'ai pas eu une seconde d'hésitation "La petite fille qui avait avalé un nuage grand comme la Tour Eiffel" j'ai adoré ce livre (voir ma gazette), deuxième livre de l'auteur très réussi.
Alors pourquoi pas le fakir qui a des yeux couleur coca-cola et à qui il arrive des tas d'aventures pétillantes autant que la boisson, mais j'ai beaucoup plus aimé le livre que le coca-cola, j'aime pas le coca-cola, sauf pour soigner une gastro, ce fakir un peu filou mais qui un jour décide de devenir meilleur. 
Le roman vient de sortir en poche après une carrière incroyable dans la première version, le jackpot pour l'auteur.
C'est mérité.
Si vous êtes un peu morose, triste en ce moment allez-y, des grands moments de bonne humeur, des éclats de rire, des passages qui nous obligent à réfléchir sur le destin des clandestins "les derniers aventuriers du XXIe siècle".

L'histoire:

Un fakir décide d'acheter un lit à clous chez Ikéa, son village s'est cotisé pour lui offrir le voyage jusqu'à Paris, une seule journée devrait suffire. Le fakir s'appelle Ajatashatru Lavash
à prononcer "j'attache ta charrue, la vache" ou "achète un chat roux" ou "j'ai un tas de shorts à trous".

Le ton du livre est donné. J'adore cet humour, ça me fait toujours beaucoup rire.

Il n'a pas un sou en poche mais sait faire des tours de passe-passe, un seul billet de 100 euros imprimé que sur une seule face.
Il fera la connaissance de Marie chez Ikéa, Marie qui tombera amoureuse de lui au premier regard et qui lui filera son numéro de téléphone.
Le fakir enturbanné et avec une grande moustache s'enfermera dans une armoire chez Ikéa pour échapper aux vigiles et à partir de là de folles aventures l'attendront, il ira en Angleterre, à Barcelone, à Rome, en Libye sans jamais connaître les villes où ses avions se sont posés.
Il rencontrera pendant son voyage vers l'Angleterre un groupe de clandestins, il y a de très belles pages sur ces hommes prêts à tout pour atteindre ce qu'ils pensent être l'Eldorado.
Je ne vais pas résister à retaper ce passage, celui qui m'a beaucoup émue :
"Eux, ils avaient tout abandonné pour se rendre dans un pays où ils pensaient qu'on les laisserait travailler et gagner de l'argent, même s'il fallait pour cela ramasser la merde dans les mains. C'était tout ce qu'ils demandaient, ramasser la merde avec les mains, du moment qu'on les acceptait. Trouver un travail honnête afin de pouvoir envoyer de l'argent à leur famille, à leur peuple, pour que les enfants n'aient plus ces ventres gros et lourds comme des ballons de basket, et à la fois si vides, pour qu'ils survivent tous sous le soleil, sans ces mouches qui se collent sur vos lèvres après s'être collées sur le cul des vaches. Non, n'en déplaise à Aznavour, la misère n'était pas moins pénible au soleil.
Pourquoi certains naissaient-ils ici et d'autres là? Pourquoi certains avaient-ils tout et d'autres rien? Pourquoi certains vivaient-ils, et d'autres toujours les mêmes, n'avaient-ils que le droit de se taire et de mourir ?"

Tous les maux de notre société, de notre monde sont dans ces mots. 

Mais très vite nous pouffons de rire parce que l'auteur écrit toujours la phrase percutante qui divertit. Le passage avec la grande Sophie Morceaux est aussi hilarant. Le taxi-gitans une belle tranche de rire, la famille Gustave Palourde, le gendre Tom-Cruise Jesus, mais où est-il aller chercher tout ça?

L'histoire finira bien évidemment, c'est comme un conte, il retrouvera Marie sa poupée de porcelaine.

Vous avez peut-être déjà lu ce bouquin, moins frileux que moi à sa sortie, mais si la réponse est non, foncez l'acheter en poche, 7 euros 30 pour vous donner du bonheur, ce n'est pas cher, moins cher qu'une place de cinéma et ça dure plus longtemps.

Je vais lire "La meilleure d'entre nous" de Sarah Vaughan, je ne connais pas l'auteure et je n'ai pas entendu parler du livre qui vient de sortir, mais je pense que je vais aimer.

Bye MClaire.