mardi 20 mars 2018

Amélie Nothomb "Riquet à la houppe"













Cela m'arrive rarement, je n'avais plus rien à lire, ma pile de livres était épuisée, enfin presque, il me reste à lire un bouquin de poche écrit très petit, j'attends ma visite chez l'ophtalmo début avril, enfin, cela fait six mois que j'attends, bon je m'égare, je cherchais un bouquin à relire, j'ai trouvé celui d'Amélie Nothomb, il est à Michelle, je vais lui rendre, je n'aime pas lire cette auteure, j'ai souvent essayé mais non, je n'accrochais pas, je l'avais posé sur une étagère et je l'avais oublié, lorsque nous sommes affamés nous arrivons à manger ce que nous n'aimons pas, je l'ai lu et je me suis délectée.
Amélie Nothomb. J'ai eu la curiosité de regarder son âge, 52 ans, on ne voit que son chapeau qui fait oublier son âge et il faut bien avouer, elle est marrante à écouter, originale Madame la Baronne..
Belle surprise, j'ai dévoré le bouquin, plein de drôlerie, j'ai souvent ri. 

Riquet à la Houppe a inspiré l'auteure, ce conte écrit par Charles Perrault que nous connaissons tous. La trame est respectée, j'ai relu le conte. 
Deodat, fils d'Enide et d'Honorat, né sur le tard, est très laid mais supérieurement intelligent, il se passionne pour l'ornithologie. Il n'a pas besoin de draguer, les plus belles filles lui tombent dans les bras, mais cela ne dure jamais trop longtemps, les filles lui disent "Tu t'en fiches de ce que j'éprouve" les filles sont compliquées, finalement il aime mieux les oiseaux.
"Voici comment il théorisa son constat : si la caractéristique masculine était la vulgarité, la caractéristique féminine était l'insatisfaction "
Les oiseaux. "Le plaisir qu'il éprouvait à observer le tichodrome échelette ou le bec-croisé des sapins lui donnait le plaisir de les approcher en vrai. "Hélas, si je le faisais en vrai, que me resterait-il? Quel désir peut succéder à un désir ?"
Sur l'autre bout de la Seine vit un couple, le père s'appelle Lierre, la mère Rose, elle met au monde une petite fille d'une grande beauté, Trémière, belle mais sotte, l'enfançonne est élevée par sa grand-mère Passerose qui l'aime sans conditions, Passerose est particulière, j'imagine que l'auteure a dû beaucoup s'amuser en écrivant sur elle. Trémière ira au lycée mais n'aura pas d'amies, trop belle mais sotte, au point de rester assise par terre dans la cour, un cercle de craie tracé autour d'elle avec l'interdiction de franchir le trait, les filles se moquent d'elle "Maité a dit que si j'en sortais, ma mère mourrait"
Les enfants sont cruels.

Les pages qui décrivent les rencontres entre la kiné et Déodat sont savoureuses. Déodat souffrait de gibbosité, il a fallu le redresser, il appelle la kiné "la pinsonne" La pinsonne est infidèle.

Evidemment, il y aura la rencontre entre Déodat et Trémière. Je vous laisse lire la suite...Le livre est de 2016, il est sans doute en poche.

Voilà, j'ai tout aimé, rien à jeter. C'est vrai, nous avons tous remarqué l'attirance des uns pour une personne sans doute moins belle qu'une autre mais tellement plus intéressante.
"C'est comme si Balzac disait que, dans cette cette guerre sanglante et périlleuse qu'est l'amour, on pouvait aussi, parfois, connaître le triomphe"

J'ai beaucoup aimé Déorat. Déorat qui serait très malheureux s'il pouvait entendre que les oiseaux disparaissent, moins d'insectes, moins d'oiseaux.

"La liberté des oiseaux ne repose sur aucune insouciance. Ce que l'oiseau nous apprend, c'est qu'on peut être libre pour de bon, mais que c'est difficile et anxiogène. Ce n'est pas pour rien que cette espèce est toujours sur le qui-vive : la liberté c'est angoissant"

Bye MClaire.