lundi 4 mai 2020

Henning Mankell "Le dynamiteur."




Vous aimez lire des policiers, vous avez sans doute lu un roman de cet auteur, l'inspecteur Wallander. Je n'aime pas les policiers mais j'ai lu "Les chaussures italiennes" un des plus beaux romans lus ou "Profondeurs", Henning Mankell est ou était un grand écrivain, il est mort en 2015.

"Le dynamiteur" avait été publié en 1973, il avait 25 ans, son premier roman. Le livre a été réédité en 1997. 
L'auteur n'a rien corrigé, le personnage Oskar est le même, il n'a pas changé, son histoire est de toutes les époques.
Ce livre est d'une grande mélancolie, triste mais combien sincère. 
Oskar est dynamiteur, il travaille sur des voies qui deviendront des voies de chemin de fer, un jour la dynamite n'explose pas, il va voir de plus près et là tout saute, on le croit mort, il sortira de l'hôpital avec un oeil en moins, un moignon à un bras, deux doigts restent accrochés à sa main, ils suffiront pour qu'il continue à travailler.
Oskar est un taiseux, quelques mots lui suffisent pour s'exprimer, toujours pudique il se livre peu. Il se mariera avec Elvira, aura trois enfants. 
Il participera à des manifestations de son parti politique, le socialisme et plus tard le communisme, pour une société plus juste, Elvira le soutiendra.
Le couple s'aime tranquillement dans un petit appartement sans un grand confort, la télé fera son apparition. Au dessus du canapé, une affiche est punaisée, une pyramide représente l'image du système capitaliste. Eux sont en bas.
Le temps passe mais rien ne change, au contraire, moins d'entr'aide, les gens ont peur.

Ils feront un seul voyage en car jusqu'à Vienne.

Elvira partira avant Oskar, il restera seul.... Le narrateur rend visite à Oskar lorsqu'il rejoint sa petite île, sa minuscule maison, un vieux sauna recyclé, ils parlent, Oskar raconte, ils pêchent, la vie s'écoule, la vieillesse arrive.. 

J'ai beaucoup aimé ce livre, l'écriture est surprenante mais elle nous atteint en plein coeur, j'étais triste en refermant ce livre, nous connaissons des centaines d'Oskar, ces travailleurs qui restent toujours tout en bas de la pyramide qui pourrait s'effondrer sans eux.
Oskar Johansson, un homme qui n'était pas sans importance. 
"Les gens ont été réduits à murmurer pendant des siècles.."

J'ai aussi retrouvé la Suède, visitée en vacances, l'auteur décrit très bien ce pays silencieux. Les petites îles, leurs maisons peintes en rouge ou en blanc.

Lisez ce livre, ce n'est pas un roman.

Bye MClaire.