Je ne peux pas l’abandonner trop longtemps ma petite gazette, depuis que nous sommes partis je n’ai pas eu le temps d’y penser et aujourd’hui la chaleur n’incitant pas à la promenade, il fait 30°, bien au frais dans la caravane toutes fenêtres ouvertes, j’ai envie d’écrire, après avoir beaucoup lu.
« On voyage pour changer, non de lieu, mais d’idées » Hippolyte Taine.
J’ai bien aimé cette citation que j’ai relevée dans le livre de Zoé Shepard, je l’ai trouvée tout à fait juste, enfin dans mon cas, elle me convenait bien.
Nous sommes retournés dans des lieux que nous connaissons bien, sans avoir vraiment l’impression de changer d’horizon, mais d’idées oui, je ne pense à rien, je vois des visages différents, je me sens bien, je n’ai pas envie d’envisager le retour, et pourtant il faudra bien, dès que le festival sera fini, il faudra tout ranger et retrouver le quotidien. Un jour, nous partirons plusieurs mois sur les routes, j’ai très envie de passer tout un printemps en Andalousie ou en Croatie, un jour…..J’ai toujours des idées de départ dans la tête, ça met quelquefois du temps à se réaliser mais en général j’y arrive, il y a une chose qui m’inquiète maintenant, ce sont les années qui passent, le temps est compté, l’avenir se rétrécit.
A Angoulins, je disais à Christian « Ce coin me plaît tant, tu n’aimerais pas y habiter ? » « Bien sûr, mais il faudrait que nous y vivions 20 ans, 19 ans d’Algérie, 19 ans de Berry, 26 ans de Bretagne, et 20 ans ici » Il manque 4 ans de Paris, j’ai fait un rapide calcul, pourquoi pas, 88 ans pour moi, 92 ans pour Christian, il y a une très jolie maison de retraite à Angoulins !!!! Je plaisante, nous aurions du mal à quitter la Bretagne, nous devenons raisonnables, mais sait-on jamais ?
Nous avons regardé en boucle les infos ces derniers jours, DSK et toujours DSK, on se plaignait de n’entendre que ça et en même temps nous voulions savoir. Le choc d’une telle information, j’en suis toujours à me demander comment une femme humiliée, bafouée, pouvait soutenir un homme aussi volage et ayant un tel mépris pour les femmes. Il est présumé innocent et pourtant les faits sont là, apparemment il y a des preuves, et l’épouse reste à ses côtés, j’ai l’impression d’assister à une tragédie moderne. Elle n’a pas besoin d’argent, de confort, c’est souvent ça qui retient les femmes auprès des maris qui bafouent les épouses, je n’arrive pas à imaginer qu’on puisse dire « Oui, mais je l’aime. » après un tel battage médiatique, de telles images, et un acte pareil.
Perso, avec cet argent, je serais déjà sur une île presque déserte en attendant que cela se tasse et lui croupirait en prison, avec sa garde robe rayée.
Enfin, tout cela va passer, nous allons nous lasser, la politique va reprendre ses droits et DSK ira vivre tranquillement dans son ryad marocain, entouré de serviteurs hommes, pour éviter la tentation, si il est toujours en aussi bonne santé. Il peut aussi s’offrir un harem, cela lui évitera de faire des bêtises. Il ne ressemblera pas pour autant à Soliman le Magnifique, il aurait pu, mais sa testostérone a été la plus forte, quelle santé à 62 ans, sans compter qu’il risque bien de connaître la Santé, je crois qu’il y a des cellules réservées aux personnalités ! C’est quand même payer cher un petit coup loupé de bistouriquette, à inscrire dans le livre des records.
Passons à autre chose. Ma lecture du moment que je suis entrain de finir.
« Mauvaise pente » de Keith Ridgway. Livre émouvant, bien écrit, le premier livre de l’auteur qui a paru en 2001 et qui avait obtenu le prix Fémina. Il est édité en livre de poche. L’histoire pas ordinaire d’une femme ordinaire en Irlande.
Grace est une femme sans expérience qui fait un mariage que sa famille réprouve. Elle va exploiter avec son mari plutôt rustre, une petite ferme dans une Irlande où les tabous persistent, avortement, homosexualité, femmes battues, on ne parle pas et on n’admet pas de mettre au grand jour ces choses là. Un de leurs enfants meurt à trois ans à la suite d’un moment d’inattention de Grace, il se noie dans un fossé, et son mari lui fera payer très cher la mort de cet enfant, il devient alcoolique, la bat, et un soir en rentrant d’une beuverie il écrase une jeune fille sur le chemin, il boira deux fois plus ensuite. L’autre fils Martin, vit à Dublin, il est homo et à la suite de la révélation à ses parents il a été obligé de quitter la maison, sa mère le comprend, elle n’est qu’amour pour cet enfant comme toutes les mamans, mais son père hurle et le bat.
La vie devenant impossible dans cette maison, Grace décide un jour d’attendre son mari sur le chemin et de l’écraser, elle le fait à l’endroit où lui-même a commis le même acte un soir. La suite est bouleversante, la complexité des sentiments entre la mère et le fils m’a émue aux larmes, et il y a la culpabilité, l’aveu de l’acte. Je ne sais pas si le film qui a été tiré de ce roman est aussi beau, mais je pense que n’irai pas le voir, il me semble difficile d’atteindre un tel degré d’émotion. L’histoire d’une existence dévastée. Le passage qui m’a le plus touchée c’est le moment où le fils est d’une méchanceté rare avec Grace sa mère, mais pour qu’il n’ait pas de remords elle l’embrasse et lui dit deux fois « Tu ne m’as pas fait de mal ».
On ouvre ce livre et on ne le lâche plus.
Je vais commencer « Amour, Prozac et autres curiosités » de Lucia Etxebarria, d’après les critiques un livre jubilatoire.
Les dessins :
Oui, quelle belle semaine pour notre président, il en espérait certainement pas autant.
Oui, quelle belle semaine pour François Hollande, il en espérait certainement pas autant.
Oh ! Quelle triste semaine pour DSK. Bye M.Claire