mercredi 8 juin 2011

IL EST TEMPS D’ECRIRE UNE GAZETTE :

J’écrivais un bloc notes pratiquement tous les soirs pendant notre absence, mais pas de gazette, elle commençait à trépigner,  j’avais l’esprit vagabond, beaucoup à faire dans la journée, des balades, du scrabble, de la lecture, l’envie de flemmarder, c’est fou ce que le temps passe vite lorsque nous décidons de faire  ce qui nous fait envie seulement, pas d’obligation de ménage, de cuisine compliquée ou pas, les salades Roger Martinet sont très bonnes, le barbecue a fonctionné, le repassage inexistant, la vie rêvée, pour moi en tous les cas et surtout aucun horaire à respecter, sauf pendant la semaine de scrabble, et ça m’a vraiment coûté de me lever le matin pour être à l’heure.
J’aime les matins tranquilles où nous pouvons prendre notre petit déjeuner sans nous presser, écouter la radio, commenter, raconter un truc que nous avions oublié de dire la veille, je regarde la télé très tard, la deuxième partie du programme est celle qui me plaît le plus, je raconte à Christian l’émission qu’il ne voit jamais, c’est un couche tôt et un lève tard, il adore dormir, très vieux il n’ embêtera personne, il dormira !!
Je vais vous raconter notre retour de Vichy, Christian  s’est arrêté pour boire un Perrier sur la route, il va donc dans la caravane, je reste dans la voiture et j’attends en écoutant la radio, au bout d’un moment je trouvais qu’il était un peu long pour revenir, d’autant plus qu’une femme seule dans une voiture avec une caravane, c’est un peu louche, il y en a pas mal sur les parkings fréquentés par les routiers, bon en s’approchant ils auraient fait demi tour, mais tout de même. Je vais donc dans la caravane,  je le trouve allongé sur la banquette, il dormait profondément, je n’ai pas eu le courage de le réveiller, c’est une mouche qui s’est permis ça, elle le taquinait.

J’ai laissé la télé allumée après les infos, j’écoute d’une oreille l’émission de Sophie Davant, les enfants de huit ans qui veulent jouer aux ados. C’est dommage de ne pas profiter de ce monde merveilleux, le monde de l’enfance. C’est vrai que les filles veulent se maquiller de plus en plus jeunes, s’habiller comme des lolitas, elles sont souvent provocantes dans leur attitude dès l’âge de 12 ou 13 ans, un monde nous sépare, notre enfance et la leur.
Je ne me souviens pas des vêtements que je portais jusqu’à 13 ans, ou très mal, des pulls fait à la maison, deux jupes sans doute ou une robe chasuble, des chaussures plates et des socquettes blanches, il arrivait que nous portions les vêtements des cousines plus grandes que nous. Elles veulent porter un soutien-gorge très tôt, même s’il n’y a rien à mettre dedans, je n’avais pas du tout envie d’en porter ou le plus tard possible, de toutes les manières je ne pouvais pas les remplir, je me souviens des mouchoirs que j’empilais à certaines occasions pour donner l’impression qu’il y avait ce qu’il fallait, lorsqu’on me taquinait à ce sujet, je répondais effrontément « Il y en aura toujours assez pour la main d’un homme honnête. » Je m’en fichais royalement de ce que l’on pouvait penser, les filles de maintenant non, sont elles heureuses ? Certainement pas, puisque les crises des ados sont de plus en plus fréquentes.
Etre très vite plongé dans le monde des adultes, ce n’est pas ce qu’il y a de mieux pour les enfants. Quels souvenirs auront –ils plus tard ? Des angoisses qui les étreignaient lorsqu’ils pensaient ne pas être comme les autres, cette fameuse identification à l’autre. Nous avions l’esprit plus libre, même si le corps ne l’était pas, nous rêvions beaucoup, je n’ai pas le souvenir d’avoir été un seul instant malheureuse parce que je ne ressemblais pas à celle qui était la reine de la cour de récréation, je n’ai jamais été en admiration devant celle qui semblait tout connaître.   J’étais moi tout simplement, petite fille maigrichonne (ça a bien changé), bourrée de vitamines, d’huile de foie de morue, un peu noiraude, dissipée, qui adorait rire, j’avais aussi mon monde, les livres étaient mon évasion.
Que dire lorsque nous voyons nos petites filles se déguiser en lolitas? Lorsqu’elles ont une couche de fond de teint épaisse sur le visage pour cacher l’acné. ? Rien, les parents sont là pour rectifier le tir, nous n’avons pas à nous prononcer, même si ça me coûte vraiment de me taire, je me tais, et ceux qui me connaissent savent combien c’est dur pour moi, je me dis que tout ça passera. Je ne vais tout de même pas gâcher les moments que je passe avec eux.

Clarys vient de m’appeler, elle part en Angleterre à Plymouth avec son école, quelle aventure à 8 ans ! J’ai fait toutes les recommandations d’usage, mais elle est craintive, il y a un peu moins de risques.

Passons à la lecture, je n’ai pas eu le temps de lire pendant le festival de Vichy, j’ai lu avant. Je vous avais écrit que j’avais fini « Amour, prozac et autres curiosités », j’ai relevé un passage que j’ai beaucoup aimé :
« Le monde est plein de vampires. Celui qui mord a été mordu un jour. Celui qui abuse a souffert d’abus. Celui qui frappe a été frappé. Celui qui abuse a été abusé. Le bien et le mal ne surgissent pas du néant, quelqu’un les a fait entrer dans notre tête à coups de marteau. En naissant, nous étions des pierres attendant que la vie nous taille. En grandissant, nous nous sommes transformés en statues. Nous pouvons nous fêler ou nous briser, mais nous ne changeons plus fondamentalement. »  Passage à faire lire à nos ados, rien d’original à dire que notre enfance conditionne notre vie, mais c’est tellement vrai.
Ce livre, je ne sais pas si je dois le recommander, j’ai beaucoup aimé, mais il se peut qu’il ne plaise pas à tout le monde, il est cru, sincère, féministe, son auteure avait été démolie sur le plateau de Ruquier par Zemmour et Naulleau, je n’étais pas d’accord, mais qu’importe mon avis.

En ce moment, je n’ai envie de lire que des livres légers, qui ne demandent pas trop de réflexion, j’ai donc à finir «  Le diable vit à Hotting Hill » c’est marrant, un livre de filles, Hotting Hill, un ghetto de riches, ce fameux quartier de Londres où vivent les milliardaires, quartier très branché. Deux copines complètement différentes qui papotent, jouent aux commères, jusqu’au jour où….C’est du second degré, j’aime bien. Un livre pour les vacances.

J’ai acheté « Soirée Sushi » d’Agnès Abécassis, un livre de filles aussi.

Je ne sais pas combien de temps je vais rester à l’hosto, la machine est lancée, les rendez-vous sont fixés, l’échéance est là, je ne peux plus continuer à penser que c’est pour plus tard, mais tout va bien, je reste zen, il faut faire confiance aux médecins, je vais connaître demain la date exacte de mon opération. Il y aura peut être une autre gazette avant l’hosto, ensuite ce sera selon ma forme, mais je ne doute pas que tout ira bien, il faut que cela aille bien. Un très mauvais moment à passer, mais la vie m’en réserve des meilleurs j’en suis certaine.
J’ai juste une chose à rajouter, lorsque vous êtes malade et que vous semblez avoir toujours un moral d’acier, il faut absolument avoir quelqu’un face à vous avec qui vous pouvez baisser la garde, pour évacuer, c’est nécessaire pour ne pas sombrer.
J’ai eu la chance d’avoir ce soutien, ce n’est pas le cas de tous les malades.

Je n’ai pas de dessins  à mettre, des dessins sur DSK ne sont pas intéressants et surtout pas surprenants. Ceux sur la bactérie tueuse un peu limites. Nous verrons la prochaine fois ce que l’actualité va inspirer aux humoristes.  Bye MClaire.