Hier pour la première fois depuis des mois j’ai ressorti un sac à main, je me passe très bien de cette chose inutile que je risque d’oublier partout, Christian a des poches il faut qu’il s’en serve. J’ai donc pris mon sac à main très souple et j’ai entassé un livre, le téléphone portable, des crayons, des feuilles de papier, des kleenex, j’ai eu une hésitation mettre mon jeu de scrabble ou non ? Finalement non, j’avais envie de lire et direction hôpital pour ma première séance de chimio. Je vous raconte cette maladie en toute simplicité, je ne veux pas attrister ou minimiser, juste pour sortir du tabou qui l’entoure souvent. Je découvrais puisque c’était la première séance, c’est un peu long, 4 heures, pas douloureux du tout, le plus atroce est le casque réfrigéré que j’ai bien voulu accepter, il évite la chute des cheveux, très pénible pendant les dix premières minutes, un casque qui était passé au congélateur avant de terminer sur ma tête, j’ai failli craquer et l’enlever, je me suis pincée pour ne pas crier, j’ai résisté et cela dure une heure et demi, c’est vrai ce sont les dix premières minutes qui sont les plus terribles, il paraît que cela vaut le coup de le faire, nous verrons bien. Je n’ai pas pris de photo et j’avais renvoyé Christian à la maison, pas la peine qu’il assiste au spectacle, j’aurais perdu mon amoureux !!!
Je racontais à l’infirmière que cette maladie transforme notre vision de la vie, que rien ne me paraît grave, ce qui me hérissait avant me paraît dérisoire, je n’arrête pas de dire « Ce n’est pas grave », je suis d’une « zénitude » incroyable, si bien qu’en enlevant ma perfusion l’aiguille m’a un peu piquée, elle s’est excusée et à rajouté « C’est pas grave. » Nous avons éclaté de rire. Il y a bien sûr les effets secondaires de la chimio, les nausées, la fatigue les premiers jours, mais tout rentre vite dans l’ordre au bout de quelques jours. J’ai des copines qui sont passées par là avant moi et qui me donnent des conseils pour assurer mon confort, les médecins ne pensent pas à tous les petits détails.
Si je suis là à écrire ma gazette, c’est que tout ne va pas si mal, on surmonte, il fait beau, le soleil inonde la maison, j’entends le bruit de la tondeuse à gazon, les bruits rassurants, la vie continue.
Nous pensons souvent que la vie est une ligne droite, le début, la fin, personnellement, je la voie plutôt comme un cercle, les deux bouts se rejoignent, de temps en temps le cercle se déforme, les aléas de la vie, des creux, des bosses, des chagrins, des chagrins irréparables, des joies, le cercle n’est jamais parfait pour personne, à nous de gérer le mieux possible.
J’ai donc pu lire tranquillement à l’hosto, j’avais emporté avec moi « Malataverne » de Bernard Clavel, un livre pas épais que j’ai dévoré entièrement. Trois copains élevés dans un petit bourg de l’arrière pays lyonnais dans les années 60, des milieux complètement différents, l’un fils de commerçant, l’autre milieu très aisé et Robert fils d’ouvrier qui n’a plus sa maman, élevé par un père qui boit, complètement indifférent à son fils, son seul réconfort sa petite amie Gilberte, trois copains qui chapardent dans les fermes et qui décident de tenter un gros coup qui finira mal. Ce livre je l’avais lu il y a longtemps, je l’ai relu avec autant de plaisir, Clavel a un vocabulaire infini, il a le don de décrire la campagne comme personne, il sait trouver les mots pour raconter des existences rudes, son enfance y est pour beaucoup. Il a été l’écrivain de ma génération. « Malataverne » est un roman qui pourrait se passer aujourd’hui, terriblement d’actualité transposé dans un milieu urbain, des gosses paumés qui ne peuvent pas s’insérer dans la société. Il faut absolument redécouvrir cet auteur.
Je lis toujours « Shantaram » le pavé. Lorsque j’aurai fini, je me mettrai à la recherche d’un bouquin qui me tente beaucoup « Betty et ses filles » de Cathleen Schine, une femme de 75 ans abandonnée après 50 ans de mariage, son mari veut divorcer pour incompatibilité, il était temps qu’il s’en aperçoive ! En fait, il est très amoureux d’une jeunette, Betty se réfugie avec ses deux filles dans un cottage au bord de la mer, des filles un peu cabossées par la vie. La suite je la découvrirai.
Les algues vertes en Bretagne, cela ne date pas d’aujourd’hui, il n’y a jamais rien eu de fait au niveau de l’état, triste pour un département aussi beau que les Côtes-d’Armor. Dans le Morbihan nous avons la chance de ne pas en avoir, jusqu’à quand ?
En découvrant le visage et la corpulence de la femme de chambre du Sofitel, j’ai eu un doute, comment cette femme jeune, costaude a fait pour ne pas bousculer DSK qui est bien plus petit et qui n’a pas le même âge. Elle pouvait s’en débarrasser facilement. Moi à la place d’Anne Sinclair j’aurais été vexée qu’il ait eu envie d’elle, elle n’est vraiment pas terrible, quitte à être trompée autant que cela se passe avec une pin-up, en même temps c’est plus dangereux.
Le chômage encore et encore. Les primes encore et encore, même les éleveurs d’escargots se plaignent du climat, je n’’avais encore jamais entendu ça.
Bye MClaire.