vendredi 22 juillet 2011

LES HERBES FOLLES :

Les herbes folles envahissent le jardin, la pluie est tombée presque sans arrêt, arracher les herbes est mon travail, en ce moment je ne peux pas alors je les regarde pousser en attendant des jours meilleurs. Christian n’aime pas du tout ce genre de corvée, il n’aime pas non plus lorsque je le fais, je mets en tas dans tous les coins et j’oublie de réunir les tas, il a des surprises en tondant la pelouse, lorsque je l’entends râler je me mets à rire niaisement en disant « Heureusement que je veux bien le faire », toujours retourner la situation à son profit, l’homme est désarçonné, il hausse les épaules et continue à jouer avec sa tondeuse, c’est bien un jeu de tondre, beaucoup plus facile que d’arracher les herbes. Il y a des jours où je rêve d’un appartement avec une grande terrasse et d’autres où je suis tellement bien dans le jardin, quel choix ? Je pense qu’un choix s’impose à un moment de notre vie, nous verrons bien, pour le moment je regarde les couleurs flamboyantes de mes dahlias, ils sont magnifiques, l’an prochain je vais ensemencer un morceau de terrain qui était destiné au jardin potager avec des petites fleurs de toutes sortes qui pousseront toutes seules, les limaces n’auront qu’à se trouver un autre garde-manger.

« En général, si vous voulez créer quelque habitude, pratiquez ; si vous voulez ne plus l’avoir, cessez de pratiquer et habituez-vous plutôt à une autre pratique qui remplace la première..Il est impossible que les actes correspondants ne fassent pas naître des habitudes et des dispositions, si elles n’existaient pas auparavant ou, sinon, ne les augmentent et ne les renforcent. » Epictète – Entretiens.

Ce philosophe grec ne pouvait pas connaître le scrabble évidemment, le scrabble est une addiction, comment se désintoxiquer ? Je n’arrive pas à croire qu’on puisse d’un jour à l’autre ne plus avoir envie de remuer ses caramels, il doit toujours rester un zest de regret ou une certaine tristesse, oui de la tristesse, c’est ce qui m’arriverait si je décidais d’arrêter, un genre de déprime, comment combler tout ce temps consacré au scrabble, comme dit Epictète, il faut trouver une autre pratique qui remplacera la première, mais laquelle ?  Je jacte pour rien là, je n’ai pas du tout l’intention de m’arrêter.  L’oncologue voulait fixer un rendez-vous pour ma première chimio mardi prochain, j’ai dit « S’il vous plait, un autre jour, le mardi j’ai scrabble. » Ce sera donc le jeudi, il  a très bien compris que le scrabble était important pour moi et pour mon moral.

Premier été sans mes petits enfants, ou plutôt sans ma petite fille depuis quelques années, les autres ne viennent plus depuis longtemps, ce sont des adolescents qui ne savent pas où ils sont bien, alors autant qu’ils restent chez eux, ça me convient, vaut mieux que ce soit les parents qui s’en occupent et qui s’énervent, il faut trop d’énergie pour les supporter. Ma dernière petite fille a très bien compris que je ne puisse pas la garder, mais c’est très dur pour moi, je me surprends à regarder des enfants de son âge avec un œil attendri, elle va aussi atteindre l’âge critique et se transformera à son tour en une chose qui laissera échapper des « Ouais, c’est bon, c’est naze, marre (pour pas dire autre chose), j’sais pas quoi faire », j’ai quelquefois l’impression que le cerveau d’un ado est inapte à l’humour, ils prennent tout au sérieux, ils vous regardent avec un œil méprisant si vous tentez un brin d’humour en leur répondant. Je ne reconnais plus les enfants que je gardais petits, j’ai bien fait d’en profiter au maximum, pour l’instant ils se sont éloignés, ils reviendront peut être un jour, c’est la vie. Je n’ai jamais voulu organiser ma vie en fonction des enfants lorsqu’ils ont été adultes et des petits enfants, je ne pense pas qu’ils organisent la leur en fonction des parents, ils ont raison. Cela n’empêche pas l’amour entre nous et la solidarité lorsque c’est nécessaire.

En fait c’est vrai, au lieu de se doucher avec du gel douche lorsque vous avez quelques kilos en trop, pourquoi pas avec du liquide vaisselle, c’est marqué dessus :
« Dégraisse tout, même les gras les plus résistants. »

Il suffisait de l’écrire, j’ai été exaucée, Michèle Le Ny a vidé sa bibliothèque de tous les livres de Bernard Clavel pour me les prêter, j’ai de la lecture pour quelques mois, j’ai évidemment lu la plupart de ses livres dans les années 70-80, mais je les avais oubliés. Un régal cet écrivain du terroir.
Je suis entrain de lire « Shantaram » qui veut dire en indien « Homme de paix ». L’inde, surtout Bombay est la ville qui accueille ce fugitif, l’Inde qui fascine et qui nous effraie, tellement différente du monde occidental, Ce livre est un pavé, et il est écrit très petit, peut-être de quoi décourager certains lecteurs, personnellement j’ai tout de suite accroché à l’histoire.

Les dessins :





J’ai regardé la cérémonie des soldats morts en Afghanistan, j’étais bouleversée et révoltée, bien que tout le monde ne soit pas de mon avis, pour moi ils sont morts pour rien.



J’ai longtemps hésité avant de la mettre sur la gazette, mais elle est trop marrante.






Elle a raison Angela, la guerre nous coûte beaucoup d’argent, nous vivons au dessus de nos moyens.