dimanche 3 février 2013

J'ai besoin de m'occuper, ne pas me laisser envahir par l'angoisse de mon prochain contrôle, le complet, vendredi prochain, c'est à chaque fois la même histoire, il me tarde que ces contrôles s'espacent, ça ne saurait tarder, après trois ans ce sera tous les 6 mois et ça va faire trois ans à la fin du mois pour le premier crabe. Le temps passe et j'aimerais qu'il passe sans cesse dans la sérénité, c'est le cas le plus souvent sauf les huit jours qui précédent la visite à l'hosto. Il faut y aller à jeun l'après-midi, mais ils n'ont pas besoin de me le confirmer, j'ai l'estomac si serré qu'il me serait bien impossible d'avaler quelque chose avant. Mon plaisir en sortant lorsqu'ils me disent que tout va bien, me précipiter à la cafétéria, prendre un grand café et déguster deux viennoiseries, mon estomac n'est plus fermé ! Christian m'accompagne toujours, nous nous regardons heureux, soulagés mais l'angoisse n'a pas encore tout à fait quitté nos visages, je vois des traces sur le visage de l'autre et il doit voir la même chose sur le mien, puis tout s'estompe, il est temps de passer à autre chose, d'oublier.

Pour m'occuper cet après midi pluvieux, froid, un bouquin et la télé, Drucker consacrait une émission à Sacha Distel. La seule fois où nous sommes allés à l'Olympia, c'était pour Sacha que nous aimions beaucoup, en 63 , je me souviens de ma fébrilité en allant acheter les billets à l'heure du déjeuner, j'allais pénétrer dans le temple de la chanson, un endroit mythique pour moi. Il était beau, pétillant, il chantait bien. Sa femme montrait un album confectionné par ses fans, tous les moments de sa vie en photo. Ce n'était pas nostalgique, larmoyant, juste agréable à regarder. Cela m'a donné une idée, fabriquer un album dans un ordre chronologique.

J'ai lu, dévoré "Les vieilles" de Pascale Gautier en trois heures à peine. J'étais certaine que j'allais m'amuser en lisant ce livre, j'ai souvent éclaté de rire. Ces vieilles sont tout sauf gentilles. L'auteure trouve les mots exacts pour les décrire, j'ai cru revivre des situations. C'est caustique, une vraie liberté de ton, mais elle énonce souvent des vérités.
L'histoire se passe dans un endroit où le ciel est toujours bleu, nommé Trou, première vérité ces endroits sont souvent fréquentés par les vieux. Dans ces résidences il y a celle qui prie, celle qui parle à son chat et qui abuse du porto, il y a le tombeur de 90 ans qui court tous les matins en vue du prochain marathon, très vert, celui qui pense que rien ne lui résiste et en effet la dernière arrivée, une jeunette de 60 ans ne lui résistera pas pour X raisons, enfin une fois... Il y celle qui a trompé son mari toute sa vie, Régine, encore appétissante malgré ses bras fripés, ses fesses molles, d'ailleurs Kevin le jeune employé du crématorium l'honorera pendant un temps, il adore les vieilles.
Ces vieilles passent leur temps chez le coiffeur, les cheveux roses, violets, permanentés.
Madame Rousse est sourde comme un pot, elle regarde sans cesse la télé et reçoit ses copines pour boire un thé infect et jouer au scrabble, "Régine, axoo n'existe pas" . Elles se téléphonent en se servant d'énormes téléphones avec des touches où il y a une photo du correspondant pour ne pas se tromper "si elle appuie sur le visage de son fils, ça fait directement le numéro" et qui sonnent très fort pour entendre, elles se téléphonent pour annoncer toutes les mauvaises nouvelles du monde et pour balancer sur leurs enfants qui ne s'occupent plus d'elles, elles disent souvent pour clore la conversation "Nous en s'en fout, après nous le déluge, qu'ils se démerdent".
Celle qui se lève à l'aube, qui prend sa voiture toute cabossée pour faire quelques courses malgré les interdictions. Il est 9 heures. Elle n'a plus rien à faire. (L'heure où je me réveille !)
Le paragraphe où le fils va chercher sa mère pour le repas du dimanche est vraiment hilarant. Quelle emmerdeuse.
La méchanceté lorsqu'elles parlent du fils du boucher sur sa grosse moto qui fait beaucoup de bruit et que l'une d'elle finit par dire " Non, je suis lucide Maguy, une moto pareille, il y a encore un arbre qui va morfler."
Dans la dernière partie du livre il y a une météorite qui doit s'écraser sur la terre,  tout le monde attend la fin, chacun à sa façon, j'ai trouvé un peu bizarre cette histoire de météorite qui arrive comme un cheveu sur la soupe mais c'est sans doute une manière voilée d'annoncer la mort qui rôde sans cesse à Trou. Tous les fourneaux du crématorium fonctionnent sans cesse, ce n'est pas Florange (pardon, je n'ai pas pu résister.)

Je me suis bien amusée en lisant ce bouquin surtout dans la première partie, malgré les mots qui décrivent toute la solitude de la vieillesse. . Je n'ai juste pas envie de leur ressembler plus tard, pas de danger, je n'irai jamais habiter à Trou, là où le ciel est toujours bleu, seulement obscurci par les fumées du crématorium. Là où souvent les enfants ne sont pas admis pour ne pas déranger les vieux.
C'est un petit roman savoureux, grinçant, qui nous donne juste envie de vivre notre vie au présent en prenant conscience qu'un jour tout s'arrêtera, alors vivons en toute harmonie mais passionnément notre vie.

Ma deuxième lecture de la semaine "Souvenirs" de David Foenkinos.

J'ai beaucoup aimé, j'apprécie les romans de Foenkinos. C'est un écrivain qui a l'art d'écrire des situations banales, de décrire des personnages banals, avec un talent fou. Il y a tout dans ses livres, des petits bonheurs, des chagrins, des rêves accomplis ou pas.
Il sait nous captiver avec des situations vécues par nous tous, c'est vous et c'est moi. Dans ce bouquin, il livre une partie de sa vie, la mort de sa grand-mère que ses parents avaient mis dans une maison de retraite alors qu'elle ne voulait pas vivre au milieu des grabataires, des pensionnaires qui passent leur temps dans les couloirs, assis, ils attendent, quoi?
Son adolescence un peu monotone vécue avec des parents qui s'aimaient certainement mais qui ne partageaient pas grand-chose, son père avait pourtant aborder sa mère en disant "Vous êtes si belle que je préfère ne jamais vous revoir." jolie entrée en matière.
L'annonce de la séparation de ses parents qui vivaient une retraite difficile alors qu'il venait leur annoncer qu'il allait se marier et beaucoup plus tard l'annonce du retour de sa mère à la maison alors qu'il venait annoncer sa séparation avec Louise.
Sa rencontre avec Louise qui deviendra sa femme et qui un jour partira avec leur fils parce qu'elle s'était aperçue qu'il ne l'aimait plus avant que lui s'en rende compte.
J'ai aimé les passages où il prend conseil auprès du caissier d'une station-service qui lui vend des twix, il ne le connaît pas mais il pense que c'est le seul qui peut lui dire la vérité, justement à cause de ce manque de lien. Ceux que nous connaissons ne sont pas toujours les meilleurs conseilleurs
David Foenkinos nous fait la morale au détour d'une phrase, sans que nous nous en rendions compte. Pourquoi laissons nous partir les autres sans leur dire que nous les aimons? Est-ce que lorsque la vieillesse arrive le désir disparaît? Comment passer le mieux possible ce temps qui s'écoule si vite?
Quelle est la raison qui fait que nous pleurons lorsqu'un enfant nous dit "je vous aime"? C'est donc qu'il est souvent resté muet sur sa tendresse et que ce mot jamais prononcé nous touche profondément. Cela semble tellement évident que nous nous aimons, nous ne le disons jamais. Je suis certaine que j'ai beaucoup plus dit "je t'aime" à mes petits-enfants qu'à mes enfants, je ne pouvais qu'aimer mes enfants, je n'avais pas besoin de le dire sans cesse, c'était une évidence.
Autant de questions que nous nous posons après avoir fermé ce bouquin.
"Je voulais dire à mon grand-père que je l'aimais, mais je n'y suis pas parvenu. J'ai si souvent été en retard sur les mots que j'aurais voulu dire. Je ne pourrai jamais faire marche arrière vers cette tendresse. Sauf peut-être avec l'écrit, maintenant. Je peux le lui dire, là.."

Si vous avez aimé "La délicatesse" "Le potentiel érotique de ma femme" etc.. vous aimerez ce livre.

LES DESSINS :

Pour la pilule, les infos ont beaucoup commenté la prescription de cette pilule.







Pour le Mali, il y a beaucoup de dessins. Si ce peuple retrouve sa liberté grâce à nous, nous ne pouvons que saluer le courage de la France qui est allée là-bas, je n'arriverais pas à comprendre ceux qui disent le contraire. Maintenant, il faudra être vigilant, c'est tout le problème.


Les fonctionnaires qui défilent.










Toutes les manifestations, il faudra gérer tous les problèmes en même temps, c'est vrai.






Une dernière qui m'a fait beaucoup rire, c'est une idée !


Bye MClaire.