samedi 23 février 2013

Quelques flocons de neige ce matin sur Baden, j'ai cru un moment que nous serions obligés de sortir nos luges pour nous rendre à la phase 3 qui se joue à Plouharnel. Pas la peine, le soleil a l'air de vouloir refaire son apparition, le froid ne veut pas reculer.

Aviez-vous vu Emmanuelle Riva dans "Hiroshima mon amour" un film d'Alain Resnais qui était sorti en 1959? Un chef-d'oeuvre du cinéma pour certains, pour moi ce film est celui qui m'a fait découvrir Emmanuelle Riva, une actrice discrète au visage inoubliable. Hier soir, elle a obtenu un César, celui de la meilleure actrice pour le film "Amour", toujours aussi belle, fine, discrète, délicate, elle doit avoir 87 ans. Je n'ai pas vu ce film, j'avais très envie de le voir lorsqu'il passait à Vannes, mais quelque chose me retenait, j'avais peur d'être trop bouleversée par l'image de la vieillesse, la dégradation de l'être humain. Il y a un âge où nous ne pouvons pas nous empêcher de penser que cela pourrait nous arriver, cette maladie rôde dans notre entourage, trop de souffrances pour les enfants, ma fille rend visite régulièrement à sa belle-mère qui est atteinte, elle sort toujours bouleversée de ces visites. Alors pourquoi se faire du mal en allant au cinéma, lorsqu'on connaît toutes les conséquences de l'Alzheimer ou celles d'un accident vasculaire. Peut-être une réflexion sur ce que nous ferions si la vie nous réservait un si mauvais tour? Lorsque je vais voir un film j'attends surtout qu'il me fasse rêver un moment, rire ou avoir peur lorsque c'est un thriller, les belles histoires d'amour, les choses tristes de la vie pas trop. En lisant ce n'est pas pareil, on peut refermer le livre un moment, le reprendre, digérer les émotions, un film nous sommes obligés de rester assis pendant sa durée, suivre l'histoire, attendre la fin même si nous nous ennuyons, je ne suis jamais sortie d'un cinéma avant la fin, j'attends...J'attends le moment où il se passera enfin quelque chose.

J'ai regardé les César jusqu'à la fin, malgré quelques longueurs, des remerciements trop appuyés qui n'en finissaient pas, il y avait le talentueux Antoine de Caunes qui savait faire comprendre que ça suffisait et cerise sur le gâteau la présence du beau Kevin Costner à qui l'académie a remis un César d'honneur, il était si beau dans "Bodyguard" il faut dire que la chanson y contribuait, la chanson et Kevin, le bonheur au cinéma.

Puisque je cocoone en ce moment, je n'ai pas mis le nez dehors depuis mercredi et je m'en porte très bien, je lis.

En fouillant dans mes bouquins je suis tombée sur un petit livre d'Erik Orsenna (je vais faire du people, l'amoureux de Sophie Davant, oui celle de la télé, à moins que cela soit déjà fini.)
Je ne me rappelais pas de ce livre "La grammaire est une chanson douce", un livre plutôt destiné aux ados mais qui peut être mis entre toutes les mains. Je l'ai donc parcouru de nouveau. Un joli conte sur les MOTS, traversé par des personnages atypiques. Après un naufrage, deux enfants échouent sur une île, qu'on pourrait appeler "L'île aux mots".
Ce livre est une pépite, je l'ai relu avec beaucoup de plaisir et si les instits apprenaient la grammaire aux enfant au travers d'un conte?

Cette semaine j'ai fini "Le dernier qui part ferme la maison.". Un livre de Michèle Fitoussi paru en 2004, mais il doit être en poche.
Facile à lire, le genre de roman que Françoise Dorin aurait pu aussi écrire, je le jugeais gentillet mais au fur et à mesure que j'avançais dans ma lecture je le trouvais plus profond, des phrases, des situations qui me touchaient. Deux maisons voisines "Le Clos joli" et "La Pommeraye". Dans l'une vit une vieille dame atteinte de l'Alzheimer (oui encore), deux soeurs si différentes, la star de la famille qui passe à la télé veut mettre sa mère dans une maison de retraite chic, elle peut payer, l'autre qui est prof de français veut que sa mère reste chez elle, une maison que les parents avaient achetée en Normandie et qui abritait la mère depuis son veuvage, Elizabeth la prof aime beaucoup cette maison, elle s'y rend souvent avec ses enfants pour s'occuper de sa mère qui dans la semaine a de l'aide, mais il y a les fugues, la situation devient critique, il faut prendre une décision. Il y a aussi les couples décomposés, recomposés, des amants, des maîtresses, des conflits familiaux, les rancoeurs, les jalousies, les non-dits, un secret de famille. Ce livre est un peu construit comme une pièce de théâtre, un chassé-croisé de couples illégitimes et de personnages typiques de la vie parisienne. Je l'ai lu avec beaucoup de plaisir, nous avons quelquefois besoin qu'un écrivain mette des mots sur les sentiments que nous ressentons.

J'ai lu d'un trait "Je vais mieux" de David Foenkinos, depuis sa sortie j'avais envie de le lire, je le prenais, je le reposais, je pensais qu'un jour il sortirait en poche, que je pouvais attendre et Michelle m'a dit "Je vais l'acheter, je suis en train d'en lire un, je te le prête en attendant que je finisse l'autre."  J'ai prêté le Joël Dicker qu'elle a lu très vite, elle a bien aimé, il est parti chez Yveline, je ne sais pas ce qu'elle en pensera, les livres voyageurs.
Je vous ai déjà dit que j'étais une fan inconditionnelle de Foenkinos, j'aime ses personnages, chez lui les hommes sont toujours faibles, fragiles, mal dans leur peau.  Le personnage principal découvre un matin qu'il a très mal au dos, une douleur lancinante qui l'effraie, il passe des examens médicaux et rien d'anormal jusqu'au moment où une magnétiseuse lui dit que sa douleur est issue d'un mal d'un vivre, il est mal dans sa peau, sa vie ne doit pas lui convenir. Il a la quarantaine, vit une existence paisible, trop paisible, un travail qui ne lui procure plus de joie, un collègue malfaisant, ambitieux qui lui fera un croche-patte, une femme qui s'occupe beaucoup de ses rosiers et moins de lui, une femme qu'il a épousée beaucoup trop jeune, des enfants qui sont partis de la maison, l'un a mis l'océan entre ses parents et lui et sa fille s'est installée avec son amoureux. Il se rend compte que : "Ma vie entière était fondée sur des mensonges qui me poussaient à ne rien changer. On pouvait me piétiner, me ridiculiser, je trouvais toujours des raisons pour continuer à vivre mon destin étroit. »
La crise de la quarantaine.
Mais la vie va s'occuper de lui, il perd son travail, perd sa femme, s'installe dans un hôtel miteux choisi au hasard et retrouve une jeune femme rencontrée dans la salle d'attente de la magnétiseuse, il règle aussi ses comptes avec ses parents, surtout avec son père qui ne l'a jamais complimenté, l'a toujours rabaissé, montrant du doigt ses échecs. "C'est l'amour de ses parents qui rend un enfant merveilleux."

J'ai ri en lisant certains passages, le moment où il énumère tous les sujets de contrariété, même la non-invitation aux huit ans de Sophie Castelot, il remonte loin. J'ai souvent ri. La scène avec la prostituée qu'il va retrouver, pensant qu'un acte sexuel dénouera son dos est hilarante.
Le mal au dos est le mal du siècle, il est souvent symptomatique d'une contrariété. Je le crois volontiers. Notre corps réagit, des maladies imaginaires ou des vraies maladies peuvent s'installer.

J'ai aimé ce livre écrit avec légèreté mais qui aborde des thèmes graves, ceux de la vie actuelle, l'amour, le chômage, l'argent qui risque de manquer, les relations avec les enfants. A quand le prochain roman de Foenkinos?

Les dessins de la semaine :


Ils sont un peu cruels, mais bon, on peut rire de tout mais pas avec n'importe qui disait Desproges, j'espère que je peux rire avec vous.


Il a été relâché sous caution. Il est certainement coupable, notre justice n'est pas la même, nous l'aurions mis sous les verrous, mais dans le doute..







DSK, il fait toujours l'actualité malgré lui. Je pense que les médias exagérent, il a été assez puni, la question que je me pose : Trouve t-il toujours des femmes pour partager ses moments fous? Je pense que oui.






Le salon de l'agriculture. J.Chirac m'émeut lorsque nous le voyons à la télé. La vie est cruelle, s'il a des moments de lucidité il doit être vraiment malheureux. Une vie aussi pleine ne devrait pas se terminer de cette façon, on nous dit sans arrêt qu'il faut toujours faire travailler ses neurones pour éviter l'Alzheimer, la preuve que non.




Danone, encore des emplois supprimés, la spirale infernale.









Rien à dire.

Bye MClaire.