jeudi 6 juin 2013


Le beau temps ne favorise pas la lecture, sauf sur une plage. J'avais un bouquin en cours "Le confident" je lisais quelques pages et le jardin m'appelait. Je m'asseyais pour admirer et une mauvaise herbe m'attirait, il fallait que je l'enlève, ce n'est pas ce qui manque, le jardin

 
ne sera jamais un jardin à la française, j'aime mieux les jardins anglais, un peu fouillis. Le gazon fleuri n'a pas encore de fleurs, ça vient, la chaleur va favoriser la floraison. C'est l'arrière de la maison, l'endroit où nous sommes bien les jours de vent.

 
Pour une fois, je vous mets une photo de Christian sur un transat, c'est tellement rare !!

Aujourd'hui il a fait chaud, je n'avais pas envie de bosser, je me suis donc installée sous le parasol pour finir mon livre, ce que j'ai fait, j'avais l'intention de monter, m'installer devant l'ordi pour écrire ma gazette et je me suis laissée entraîner dans une autre lecture "Comment j'ai vidé la maison de mes parents". Petit livre que j'ai lu d'un trait, sans relever le nez.

Ce bouquin n'est pas récent, il date de 2004, il est édité en poche depuis peu.
J'ai beaucoup aimé. Lydia Flem est psy. Fille unique, elle perd sa mère deux ans après son père et elle doit vider la maison de ses parents.
"La mort d'une mère doit être quelque chose de singulier qui ne peut se comparer à rien d'autre et doit éveiller certainement en nous des émotions difficiles à concevoir." Sigmund Freud. Le livre commence par cette citation.
Toute l'histoire nous touche au cœur. A tout âge nous nous sentons orphelins lorsque nos parents disparaissent :
"Il se peut que les liens d'alliance et ceux de l'amitié ne soient pas moins puissants que les liens de filiation, et peut-être sont-ils bien plus heureux, mais il n'empêche qu'après la mort de nos grands-parents puis celle de nos parents, il n'y a plus personne derrière nous....En disparaissant, nos parents emportent avec eux une part de nous-mêmes."
Vient le moment où il faut s'attaquer au déménagement de tout ce qui constituait l'univers des parents, surtout lorsque la maison est habitée depuis longtemps, fouiller dans leurs papiers, découvrir des petits secrets, se séparer des choses qui encombrent. L'héritage n'est pas une donation, les gens héritent de leurs parents tout naturellement, la donation c'est différent, ce sont les parents qui décident de donner de leur vivant tel objet de valeur, des bijoux :
"Tout ce qui dans mon enfance ou mon adolescence m'avait fait rêver, que j'avais souhaité recevoir, que j'avais espéré, convoité et demandé sans succès, ou qu'il m'avait interdit de toucher, tout ce qu'on m'avait empêchée d'utiliser ou de porter m'était soudain échu."

Nos parents sont en même temps très proches mais quelquefois inaccessibles, nous ne connaissons pas leurs pensées secrètes, il y a des moments de leur vie que nous ne soupçonnons pas. En vidant leur maison nous pouvons découvrir des aspects d'eux que nous ignorons et qui nous surprendront.

Je dis nous, mais pour moi ce ne sera pas le cas, les miens ont souvent déménagé leurs affaires, mon père jetait beaucoup, pas d'accumulation, à sa mort nous avons juste découvert une lettre qu'il conservait précieusement, il voulait récupérer ses meubles restés en Algérie et la réponse se trouvait dans cette lettre, aucun espoir. Cette lettre avait 48 ans. Nous ne connaîtrons jamais les actes qui constituent le fait de vider une maison, puisque lui se chargeait de faire disparaître tout ce qui l'encombrait et ma mère finit sa vie dans un petit appartement qui ne recèle aucun endroit secret, rien n'échappe à l'oeil.

En lisant nous découvrons les différentes phases du deuil, elles peuvent être différentes d'une personne à l'autre. Nous faisons avec l'auteure un bout de route douloureux mais en même temps traité avec des petits moments d'humour. 
Je vous le conseille.

"Le confident" d'Hélène Gremillon.

Livre dérangeant, très bien écrit, original, surprenant par les rebondissements. C'est le premier roman de cette auteure, pour l'anecdote elle est mariée à Julien Clerc.
L'histoire se déroule pendant la seconde guerre mondiale et un peu plus tard.
Une jeune femme Camille perd sa mère brutalement alors qu'elle attend son premier enfant, elle est éditrice, a un amant Nicolas qui lui ne veut pas d'enfant, elle décide de garder ce bébé malgré l'abandon du papa. Un mardi, un courrier arrive sur son bureau écrit par un dénommé Louis, la lettre est écrite comme un roman, il faut attendre l'autre mardi pour connaître la suite, plusieurs mardis. Camille pense que c'est une personne qui a trouvé cette manière originale pour se faire publier, mais au fur et à mesure s'insinue dans l'esprit de Camille l'idée que ces lettres sont pour elle, que quelqu'un veut lui faire connaitre une vérité, elle n'est pas l'enfant de celle qui l'a élevée, Elizabeth.
Elizabeth qui menait une existence bourgeoise avec Paul journaliste, découvre qu'elle ne peut pas avoir d'enfant, elle est stérile. Avoir un enfant tourne à l'obsession, elle essaie par tous les moyens de tomber enceinte, fait les choses les  plus folles écrites dans des livres pour devenir féconde. Tout le malheur des femmes stériles est décrit dans ce bouquin. Jusqu'au moment où lui vient une idée, qu'Annie la jeune fille qui vient peindre chez elle, qui lui tient compagnie, devienne la mère porteuse de cet enfant.
Elle demande à son mari d'avoir une seule relation avec Annie, une seule c'est promis, lui surpris refuse puis se laisse convaincre. Il est si convaincu qu'il s'éprend de la jeune fille, bien sûr la première fois n'a pas été concluante, ils recommencent, jusqu'à ce qu'Elizabeth découvre cet amour. Annie tombera enceinte. Je ne vous raconte pas la suite. C'est un roman bien maîtrisé qui nous entraîne dans une histoire à tiroirs sur fond de guerre mondiale. Joli style, j'ai bien aimé l'alternance, les lettres de Louis et les chapitres Camille. A quand le deuxième roman ?

A l'heure où les mères porteuses sont le sujet d'émissions à la télé ou sujet des infos, ce bouquin nous fait découvrir toutes les souffrances de certaines femmes qui ont promis de donner leur enfant mais qui n'arrivent pas à se détacher de lui. Je ne pense pas que cela soit simple de faire ce cadeau, son bébé et dans le roman c'est encore plus compliqué puisque la mère porteuse et le géniteur tombent amoureux, ce qui n'est pas impossible dans la vie.

Je vous le conseille vivement, vous serez pris dans l'intrigue, pas une seconde d'ennui.

Je vais commencer celui de F.O Geisbert "La cuisinière d'Himmler". Je vous donnerai mon avis dans une prochaine gazette, il vient juste de paraître.

Bye MClaire.