Maryvonne m'avait prêté un livre de Marc Levy "Si c'était à refaire", je l'avais posé dans un coin, j'attendais le moment propice pour l'ouvrir. Marc Levy n'est pas mon auteur préféré, loin de là, il vend beaucoup, nous nous défendons tous de l'aimer, mais il vend à qui, puisque les gens prétendent qu'ils ne le lisent pas ? Il aime qu'on dise de lui que c'est un auteur populaire, c'est un auteur populaire sans aucun doute et s'il donne le goût de la lecture à des millions de lecteurs, tant mieux.
Ses histoires se ressemblent toutes à mon avis, j'ai dû lire trois livres de lui, c'est toujours un peu tiré par les cheveux, des résurrections, des retours en arrière, j'ai toujours l'impression que Marc Levy hésite entre un roman d'amour et un roman policier, mais finalement ça se lit, ça se lit très vite et ça ne laisse pas de traces.
Ce que j'ai le plus aimé dans son récit ce sont les passages historiques, la dictature de Videla en Argentine, il y a un vrai travail de recherche, j'ai appris un peu plus que ce que je savais déjà, ces mères de la place de Mai qui attendent toujours qu'on leur rende au moins le corps de leur enfant ou ce qu'il en reste pour qu'il soit inhumé dignement. Les atrocités commises par les tortionnaires de la dictature, le journaliste du roman Andrew Stilman travaille sur des dossiers vraiment sensibles, il nous entraîne dans son travail d'investigation, pour moi c'est le meilleur moment du livre. Le reste c'est de l'écriture un peu facile, mais je le reconnais, on se laisse entraîner dans cette histoire, j'ai tourné les pages parce que j'avais envie de savoir qui avait voulu tuer Andrew Stilman.
Pour finir, un moment agréable, il arrive qu'il y ait de l'humour, mais je n'ai pas eu envie de caresser le livre en le refermant parce que j'étais triste qu'il soit fini. Je l'ai refermé et abandonné jusqu'à ce que je le rende.
Celui-ci m'a plu, une fois de plus, la preuve, je l'ai commencé et fini sans me relever de mon transat, il n'y a que 185 pages, mais l'histoire est dense et lorsqu'on a entamé la lecture nous avons envie de connaître la fin.
Ce sont quatre copains, une fille et trois garçons qui ont pour ami Marc, un grand photographe, riche, célèbre, ils dépendent tous les quatre de lui, financièrement, amicalement, ils l'admirent et ne font rien sans son accord, sauf qu'un jour Marc annonce qu'il est tombé fou amoureux d'une chinoise, il montre une photo qui laisse les autres pantois, elle est loin de ressembler aux mannequins qu'il a l'habitude de mettre dans son lit et de jeter aussitôt. Il va se marier.
Le destin va décider autrement, Marc se tue dans un accident de voiture, dans le tunnel de St-Cloud, sa voiture de collection prend feu, il ne reste pratiquement rien de lui. La fiancée chinoise arrive à Roissy le lendemain pour son mariage, il va falloir échafauder une histoire pour qu'elle n'ait pas un gros choc, le choc sera pour les copains de Marc qui devront composer tour à tour avec Yun-Xiang, est-elle une manipulatrice ? Une jeune fille vraiment innocente ? Son apparence physique n'est plus du tout celle de la photo, la chirurgie esthétique est passée par là avant son arrivée à Roissy.
En Chine, elle gagnait sa vie comme faussaire, elle peignait des Joconde à la chaîne, est-elle aussi une faussaire dans la vie ?
La mort de Marc va obliger les quatre amis à se révéler à eux-mêmes, il va falloir qu'ils se prennent en main, ce ne sera pas facile, surtout pour Banyuls l'ami de toujours (il s'appelle Banyuls parce qu'il a été abandonné bébé dans ce vignoble). Il y aura des révélations, des questions sur la façon dont les choses se passent, qui manipule ? sans doute pas celle qu'on pense, Marc avait sans doute pensé à tout avant de mourir...
J'ai trouvé que ce livre était une belle réflexion sur l'amitié, un des liens qui peut être le plus fort au monde. J'ai beaucoup aimé cette histoire sortie de l'imagination d'un très bon écrivain. Allez vite l'acheter en poche et bonne lecture sur un transat si vous avez un jardin, je vous promets que vous ne vous endormirez pas.
Bye MClaire.