dimanche 15 janvier 2017



Si vous êtes hésitante ou hésitant devant les livres étalés chez votre libraire, prenez celui-ci et je vous promets que vous ne serez pas déçus.
Un premier roman très réussi, une écriture simple qui nous touche au premier regard, dès la première ligne.

L'histoire :

Une lignée de femmes fortes, quatre femmes tchèques, Marie qui tient les rênes de cette famille, mère de Magdalena, première bâtarde, Marie a eu cette enfant avec le médecin juif chez lequel elle travaillait, c'était à Vienne,  elle l'aidait lorsqu'une femme accouchait, un peu infirmière, un jour lâchement le médecin est parti avec femme et enfants sans la prévenir en lui laissant une enveloppe qui contenait un peu d'argent, il craignait la montée du nazisme
Elle se réfugiera dans un village perdu avec sa petite fille.
Magdalena sera la deuxième à avoir un enfant de père inconnu, inconnu pour le registre de la mairie mais pas pour elle, Libuse est la fille du fils du patron chez qui elle travaillait, Josef. Josef, son premier amour qui lui aussi fuira la région, l'annexion de la Tchécoslovaquie par les nazis, et surtout fuir les réformes agraires qui se dessinent.

Magdalena se mariera contre son gré avec un boiteux alcoolique et violent, il fallait un père.

Libuse à son tour sera enceinte de, enfin on ne sait pas trop, un allemand, le boiteux violent et violeur ou d'Antonin son ami depuis toujours chez qui elle va chercher de l'affection le soir de son viol.
Libuse subira le joug du communisme.
Eva naîtra, elle aura 20 ans en 1989, l'année de la chute du mur de Berlin. Une autre époque.

Elles n'ont pas honte d'être des bâtardes, elles développent une combativité qui les fait marcher tête haute. 
Marie à inculqué à cette lignée de femmes, une ligne de conduite, ne jamais baisser la tête, ne pas tenir compte des moqueries à l'école, dans le village les gens parlent, il y a du mépris, ce n'est pas important, il faut surtout qu'elles gardent toujours le goût de la liberté.
Marie n'est pas une femme tendre, les câlins sont rarement au rendez-vous, mais c'est une femme forte, le personnage central du roman.

"Je hais ma mère profondément à ce moment-là, d'autant plus qu'elle m'est indispensable (...) Je hais ma mère autant que je l'aime."

Magdalena accouche de son enfant dans les bras de Marie.
La détresse de Magdalena :
"Je suis sûre qu'elle entend encore mon premier cri. Quand elle pense à moi, elle l'a dans les oreilles, il ne peut pas en être autrement. Et moi, je ne sais toujours pas il elle m'aime ou si elle me hait."

J'ai aimé ce roman parce qu'il nous fait aussi traverser toute une période de la Tchécoslovaquie, des années 30 aux années 90, la grande Histoire et les petites histoires.
Un pays sans mer, un pays que j'ai envie de visiter.
L'absurdité des réformes agraires, la réquisition de cette pauvre vache.

J'ai aimé la description de la nature, du monde paysan. J'ai perçu un petit air de Maupassant lorsqu'il écrivait ses nouvelles.

Les scènes de broderie dans cette petite maison, des moments privilégiés.

Je vous conseille de découvrir ces beaux portraits de femmes et certains des personnages secondaires qui sont vraiment très attachants.

Une recommandation de Marie qui peut aussi nous concerner tous :
"Ne laissez jamais les gens avoir pitié de vous. La pitié est ce qui se change en haine le plus rapidement...."

Lisez-le, c'est presque un ordre... Merci à Michelle qui m'a fait découvrir ce livre, je ne sais pas si je vais la remercier pour le prêt du dernier bouquin d'Amélie Nothomb, je ne l'ai pas encore lu !!

Bye MClaire.