samedi 25 janvier 2020
"Après la fin " Sarah Moss
Auteure anglaise "Après la fin" est son premier roman traduit en français. Je l'ai acheté chez "Easy-cash" 1euro 90, il attendait ce moment qui nous fait dire "Tiens, et si je le lisais, il est peut-être intéressant." Il est intéressant. Je reproche à la couverture de nous faire penser que ce livre est un roman à l'eau de rose alors qu'il est un roman fort.
"Adam Goldschmidt, un universitaire, a toujours fait passer sa famille avant sa carrière. Depuis quinze ans, c'est lui qui s'occupe de ses deux filles, veille à leur moindre besoin. Et c'est peu dire qu'il s'acquitte parfaitement de son rôle. Un jour, à l'heure du déjeuner, Adam reçoit un coup de fil du lycée de sa fille aînée, Miriam, l'informant qu'il y a eu "un incident". Pendant quelques minutes, l'adolescente a cessé de respirer et son coeur s'est arrêté. Rapidement prise en charge, elle a pu être ranimée : tout va bien. Mais pour combien de temps ?"
La maman est médecin, elle travaille sans relâche, Adam a choisi de s'occuper de ses filles, l'Université lui fournit deux ou trois heures par semaine et il a le projet d'écrire autour de la cathédrale de Coventry.
Leur vie va être bouleversée, Miriam est à l'hôpital, des examens sont en cours pour savoir ce qui a provoqué ce choc anaphylactique, à quoi est-elle allergique, une allergie peut provoquer la mort si la personne n'a pas sur elle un stylo d'adrénaline pour se piquer ce qui l'empêchera de s'arrêter de respirer.
Rien, les médecins ne trouvent rien, la famille devra vivre avec cette angoisse perpétuelle, Adam est le plus protecteur, il surveille, se lève la nuit pour écouter l'ado respirer. Emma la maman est épuisée, Rose la petite soeur écoute, observe.
Alors comment vivre naturellement, comme avant sans que la famille se délite ?
Dans cette famille parents et enfants sont intelligents, ils ont tous le sens de la répartie ce qui donne des dialogues savoureux. Miriam est une ado révolutionnaire, j'ai beaucoup aimé ses prises de position. J'ai souri..
L'explication du Mayflower à Rose, Miriam parle :
"Bon sang, Rose, tu n'es pas capable de reconnaître une parodie? Je plaisantais. C'était plutôt une bande d'extrémistes religieux assez tarés dont les idées menaçaient les extrémistes tout aussi tarés qui gouvernaient l'Angleterre et la majeure partie de l'Europe à l'époque, et ils ont tellement gonflé les gens que..."
Rose est une enfant de huit ans qui promet, qui ne lâche jamais prise "Toutes mes copines ont un chat, on pourrait avoir un chat."
Adam a l'art d'éviter l'affrontement et Emma se réfugie dans son travail pour oublier. Ces deux là réussiront-ils à sauver leur amour?
N'oublions pas le grand-père, un ancien hippie qui a longtemps vécu en communauté aux Etats-Unis, conteur de sa vie devant des petites-filles attentives. Une vie passionnante, il a décidé de passer ces dernières années dans les Cornouailles, seul dans un cottage perdu en bord de mer, loin d'une communauté.
"On parlait beaucoup de liberté et d'égalité mais l'idée de faire la vaisselle ne nous effleurait jamais, et on parlait d'élever les enfants en commun, mais je n'ai jamais changé une couche avant la naissance de ton père. A chaque fois que tu entendras un homme parler de politique, Miriam, écoute ce qu'il dit sur sa femme."
Vous lirez ce roman, je ne veux pas en dire plus...
Un petit reproche, Sarah Moss aurait pu éviter quelques longueurs qui risquent de lasser, je continuais à lire et de nouveau j'étais accrochée à cette histoire. C'est sensible, il y a beaucoup de tendresse et le ton est juste pas du tout larmoyant.
Nous constatons que les hôpitaux de Grande-Bretagne ne sont pas mieux lotis que les nôtres, les mêmes difficultés, un personnel épuisé.
Bye MClaire.