mardi 23 juin 2020

Laurence Peyrin "Les jours brûlants."




Ce roman est un vrai coup de coeur, un livre que vous n'avez pas envie de quitter. 
Encore une fois, je ne connaissais pas cette auteure.

Laurence Peyrin raconte l'histoire d'une femme privilégiée, élevée dans une famille de classe moyenne elle se marie avec son amour de jeunesse, Thomas avec qui elle a eu très tôt une petite fille conçue à l'arrière de la banquette en cuir d'une Pontiac, sur le parking du Las Vegas aux néons rose et bleu. 
Joanne est mère au foyer, devient la reine des cocktails lorsqu'elle reçoit leurs amis, Thomas est chirurgien, deux enfants, une vie sans histoire, agréable jusqu'au jour où Joanne est agressée dans une petite rue de Modesto, elle est en vélo, le junkie lui vole son sac à main en la traitant de connasse, salope à plusieurs reprises, elle est blessée, plusieurs points de suture au front, elle est brisée...Le traumatisme est immense. Un mal-être profond qui lui fait accomplir des actes insensés, changer son caddie avec celui d'une autre cliente qui est dans une allée, accumuler les paquets de céréales, se donner comme règle de se servir de tout ce qu'elle trouve dans le caddie, même la vodka !

Thomas lui dira un jour " Tu me fais peur chérie, et tu fais peur aux enfants." Il l'aime d'un amour infini, il ne comprend plus.

Ce sera le déclic. Qu'est-ce qui fait qu'un jour une femme choisit de disparaître ? Joanne part, le fait-elle pour protéger ses enfants ou pour se reconstruire ailleurs ? Elle part et arrive à Las Vegas, dort quelques nuits dans sa voiture, a la chance de rencontrer une femme qui devine son désarroi, elle la recommande au patron du Bunny Bunny, un couple Mormon qui s'occupera d'elle, Joanne a un don pour confectionner des cocktails, elle fera des cocktails pour les clients qui fréquentent cet établissement où des filles aussi perdues que Joanne se déshabillent sans enlever leur string, c'est une règle.

"La plupart du temps, c’était ainsi qu’elle fonctionnait : en mode séquentiel. Dormir, manger, répondre, remplir des verres. Une chose en entraînait une autre, dans une logique rassurante, comme lorsqu’elle alignait ses pots de crème sur sa coiffeuse à Modesto…"

Je ne raconte plus rien....

J'ai tout aimé dans ce bouquin, il n'y a pas une seule longueur, j'ai aussi aimé Silas Jones, le guitariste du Bunny Bunny..
Nous connaissons Las Vegas, tout est bien décrit, l'ambiance des casinos, ces hôtels immenses, les perdants qui hantent les salles de jeu (jeux), ceux qui passent la nuit sur la même machine, vous vous couchez, la nuit passe et le lendemain ils sont encore là. Cette ville ne dort jamais.
Je me suis aussi posée une question :
"Une agression peut-elle avoir les mêmes conséquences sur des êtres différents ou nous réagirions différemment?"
Sommes-nous préparés selon notre mode de vie ?
Pourrions nous abandonner nos enfants ?"

Evidemment, je vous recommande ce roman.

Bye MClaire.