mardi 11 août 2020

Mélissa Da Costa "Tout le bleu du ciel."



 


838 pages en livre de poche. Attirée par la couverture, un camping-car, j'avais adoré le film avec Sean Penn "Into The wild", un camping-car, dans le film Sean Penn était seul, dans le livre Emile n'est pas seul.

Emile est atteint pas une maladie rare, un Alzheimer précoce, il a 26 ans, plus que deux ans à vivre au maximum. Il décide de vivre ses deux années loin de ses parents pour ne pas avoir à subir la compassion qui ne manquera pas d'arriver, ses parents voudront qu'il suive un protocole à l'hôpital, il ne veut pas, il veut profiter au maximum de ce temps qui lui reste. Il achète un camping-car, passe une petite annonce "Recherche compagnon(ne) d'aventure pour partager avec moi ce dernier périple."

Il n'attend pas de réponse et pourtant trois jours plus tard il retrouve Joanne sur une aire d'autoroute, elle porte un grand chapeau noir, un seul bagage, un sac à dos. Elle parle peu, semble d'accord sur tout, le road-movie commence et nous transporte à travers les magnifiques paysages des Pyrénées.

N'oublions pas qu'Emile est malade, ses trous de mémoire sont bien présents, ses fugues aussi, mais il y a des moments magnifiques, l'amitié, l'amour, les rencontres, la solidarité. Joanne finit par se confier, son secret est bouleversant.

Je n'en dis pas plus.

J'ai aimé ce livre pour plusieurs raisons, il est poignant, plein d'humanité, malgré la gravité de la situation il y a des moments de rires, de joie, de complicité entre ces deux personnages atypiques. Emile parle avec les mots de son époque et il a une maladie qui touche les personnes âgées, un décalage.

J'ai traversé les Pyrénées avec les personnages, les racines de mon père sont là-bas, nous sommes souvent allés dans cette région, une attirance. L'auteur décrit ces montagnes avec des mots remplis de poésie, l'envie d'aller à Gruissan, au bord des étangs voir les flamants roses, l'envie de monter dans les alpages des Hautes-Pyrénées, de parcourir les Pyrénées-Atlantiques. 

Un reproche, le roman aurait pu être raccourci, il y a quelques longueurs, le lecteur peut avoir envie de sauter quelques pages sans que cela nuise à la compréhension de l'histoire.

Lisez-le, je suis certaine que vous verserez quelques larmes. Etienne aurait mérité de vivre longtemps, un beau personnage, mais...mais, enfin vous lirez la fin du livre qui est pleine d'espoir.

J'ai oublié de parler du petit chat Pok qui les suivra dans leur périple et qui est quelquefois celui qui console Joanne.

Je retourne dans mon transat, il fait très chaud, j'ai commencé le dernier bouquin de J.Christophe Rufin.


Bye MClaire.