lundi 13 décembre 2010

Avant les fêtes :

Avant une nouvelle offensive de l’hiver cette semaine, un peu de répit, aujourd’hui temps propice à la promenade, c’est ce que nous avons fait, un petit tour à pied de chez moi jusqu’au golfe, la marée descendait, le golfe s’envase de plus en plus et la mer en se retirant laisse une multitude de petites rivières, terrain de jeu des oiseaux ou leur garde-manger, on ne s’ennuie jamais en regardant la mer. En hiver, lorsque nous allons sur Larmor-Baden, nous avons un banc un peu caché au soleil face à la mer, en général il n’y a personne, mais lorsqu’il est pris j’ai un regard noir en direction des occupants, il est à nous pas aux autres !! Rassurez-vous je ne les pousse pas dans l’eau, mais j’ai très envie de leur demander de se déplacer pour nous faire une petite place, ça leur donnerait peut-être l’idée de se lever et de partir.
A un moment nous avons même pensé mettre une pancarte « Attention peinture fraîche » à chaque fois que nous quittions notre banc.
J’imagine l’ambiance dans le parc d’une maison de retraite entre personnes âgées qui pensent avoir un titre de propriété sur un banc, les cannes doivent voltiger.

Hier soir, nous regardions « Enquête exclusive » sur la 6. Cela se passait au Kenya, terre des safaris et des Massaï ou Masai, peuple de bergers, à priori pacifique. Il y une vingtaine d’années, j’avais très envie que nous fassions ce voyage, il n’a jamais eu lieu, nous ne connaissons aucun pays d’Afrique noire ; en regardant ce reportage plein de violence si j’avais encore eu l’envie d’y aller, je pense que je me serais abstenue. Quant au safari, on se serait cru dans un embouteillage à Vannes, je ne dis pas à Paris, il ne faut pas exagérer, 25 vans à la queue leu leu avec des touristes armés d’appareils photos pour capturer en image un léopard apeuré perché dans un arbre, on le voyait à peine. Nous sommes aussi bien sur la piste de safari du parc animalier de Port-St-Père, à une bonne heure de chez nous. En revanche, il y avait un très bel hôtel en pleine réserve, c’était une réserve d’animaux mais aussi de riches américains. Je voyais dans ce décor, Ernest Hemingway un verre de whisky à la main assis dans un confortable fauteuil au milieu de meubles fabriqués en bois précieux.

« Il faut d’abord savoir ce que l’on veut, il faut ensuite avoir le courage de le dire, il faut ensuite avoir l’énergie de le faire » Clémenceau.

Une citation qui dans sa bouche ne pouvait être que politique, mais qui pourrait aussi sortir de la mienne en cette période de fêtes. Je n’arrête pas d’écrire que je déteste cette période, ça je le sais, mais je n’ai pas le courage de le dire à mes enfants qui sont sans doute heureux d’être avec nous, et je n’ai pas l’énergie pour le faire. Je suis très heureuse d’être avec eux, allez disons les autres 363 jours de l’année, mais il y a ces deux jours que j’abhorre, je ne suis pas la seule dans ce cas, tous mes amis de mon âge disent la même chose, mais pourquoi ne faisons nous pas une manifestation avec des banderoles, je cherche des slogans, ça y est j'ai trouvé :


"A bas Noël! Je veux être aussi comptabilisé par la police".

Pour ne rien arranger, j’ai relu ma gazette de l’année dernière à la même période, j’avais fait une lettre au Père Noël avec 10 souhaits, nada, enfin presque, si je voulais encore écrire une lettre, ce serait presque la même, il a juste réalisé deux vœux, cette année je n’ai pas mis deux chaussures différentes à mes pieds et Christian n’a pas récupéré un autre ordinateur pour le réparer, quant au reste c’est pareil ou presque.
Cette année j’ai juste une chose à lui demander, que mon opération programmée au mois de juin se passe bien et que je n’entende presque plus parler de ce vilain petit crabe qui s’est installé chez moi sans que je l’invite. Mais j’y crois, je suis certaine que je vais gagner, malgré tout ce qu’on nous annonce, la vie est trop belle pour y renoncer. Si je gagne, je promets que je croirai au Père Noël jusqu’à la fin de mes jours, je ne vais pas être trop gourmande disons dans 20 ans, ce serait très raisonnable, quoi ? Je vous entends, vous dites que je serai très vieille, cela ferait 88 ans, bon alors 17 ans ou 15 ans. Finalement nous verrons bien, il ne faut pas se prendre la tête avec ça, pensons à autre chose, j’ai quelqu’un de merveilleux qui vit avec moi, qui sera et qui a été toujours là dans les moments difficiles et c’est le plus important. Merci Papa Noël de l’avoir mis dans ta hotte en 1958, l’année où nous nous sommes connus, il m’a toujours beaucoup fait rire et continue à le faire.

Le bonheur au XXIe siècle:
«Le Moyen Âge nous racontait que le malheur sur terre, dans une vallée de larmes, nous permettait d'espérer le bonheur, ailleurs. Le XIXe nous expliquait que le bonheur, ça se mérite et que les malheureux sont à leur place, puisqu'ils ont échoué dans la conquête de cette faveur. Aujourd'hui, le discours qui légitime nos prouesses techniques nous demande de croire que le malheur est une maladie due à une chute de sérotonine.»

C’est une citation de Boris Cyrulnik, vous connaissez certainement ce neuropsychiatre, chouchou des médias, il a une voix grave, assez lente, et physiquement il me rappelle l’évêque Jacques Gaillot. C’est lui qui a installé l’idée de la résilience, on peut renaître de ses souffrances, rien n’est inéluctable. Il vient d’écrire un petit livre de 84 pages « Je me souviens », il a une écriture accessible à tous. Il se raconte, enfant juif, né à Bordeaux, sa mère le place chez une femme avant d’être déportée, il est caché à cinq ans, puis un an plus tard dénoncé, arrêté par la police française, il arrive à s’évader, il a six ans et demi, il dit se rappeler de tous les détails de cette enfance sans émotion.
Sans émotion, cela ne m’étonne pas, je pense que lorsqu’on est tout occupé à survivre ou lorsque la souffrance est brutale, on ne ressent aucune émotion sur le moment ou on pense ne ressentir aucune émotion. Lui était un enfant, il devait tout construire à partir de cette enfance fracassée, et mettre entre parenthèses ses souffrances. Un livre à lire.

Les dessins :



DSK, je suis certaine qu’il n’ira pas aux primaires.




Le combat des femmes, mais il y en a une qui est beaucoup plus motivée que l’autre.





Oui, quelques flocons et nous sommes ensevelis sous les problèmes, mais arrêtons de toujours râler après l’état qu’il soit de droite ou de gauche, la météo avait dit 10 cm, et c’était 11 cm, ce n’est pas non plus la faute de la météo, c’est la faute de personne, nous ne sommes pas au Canada, on ne va tout de même pas s’équiper comme eux, lorsque vous allez aux sports d’hiver 8 jours vous n’achetez pas vos skis, vous allez les louer, ce serait de la folie de s’équiper de pied en cap pour huit jours. Pour aller en vacances, vous ne négligez rien, les chaînes, les pneus neige etc… Vous ne râlez pas s’il y a de la neige sur la route. Nous retraités, si il y a de la neige, nous restons au lit un peu plus longtemps en nous disant « On arrivera bien à tout faire, pas la peine de s’énerver ». Je sens que je suis entrain de me faire des amis !!!




La Chine, un fauteuil vide. C’est triste.  Bye MClaire.