mardi 22 février 2011


« Le  temps qu’il fait le jour de la Sainte-Isabelle, dure jusqu’aux Rameaux ».

Nous verrons si ce dicton est juste, aujourd’hui il fait doux, humide, gris, les oiseaux chantent, ils sont sans doute heureux que nous soyons rentrés, ils reviennent picorer sur le rebord de la fenêtre, je veux croire qu’ils sont heureux, les animaux n’ont aucune notion du temps Christian a fait « coui-coui » et l’oiseau était là. Les forsythias, les mimosas sont en fleurs et les narcisses nous laissent espérer le printemps, les tulipes prendront le relais, je respire ces promesses de beau temps, de jours qui s’allongent, le jardin va être notre préoccupation en attendant les apéritifs ou les repas sur la terrasse, tout recommence, l’enthousiasme va me prendre par la taille, je vais avoir envie de danser, j’aime ce réveil de la nature autant que les parfums de l’automne. Une saison après l’autre, savourer.

Si vous avez lu mon bloc notes sur le site tout au long du festival de Biarritz, vous avez sans doute compris que nous étions revenus satisfaits, heureux de notre séjour.
J’ai des racines pyrénéennes par mon père, je crois en quelque chose qui nous fait ressentir que nous sommes d’une terre, d’un pays, je me sens bien là bas,  comme chez moi et pourtant je ne suis pas certaine que je pourrais y vivre,  de la même façon je ne pourrais plus vivre en Algérie, plus rien ne serait pareil. Je n’ai jamais planté mes racines nulle part depuis mes 20 ans, je suis à l’aise partout, en Bretagne et ailleurs, mais lorsque nous nous promenons à St-Jean-de-Luz et que je regarde les Pyrénées se jeter dans la mer, je suis émue, je ressens la même chose à Argelès-sur-Mer, l’autre bout de ces belles montagnes, quoiqu’à Argelès je pourrais y vivre, mais c’est tellement loin de la Bretagne.

A Biarritz le mari d’une joueuse, randonneur chevronné m’a raconté sa journée dans la Rune, sept heures de marche avec des gros dénivelés, cela m’a fait penser à une balade au dessus de Mauléon, la capitale des espadrilles, j’avais failli perdre ma chaussure de marche dans une flaque de boue, elle avait été aspirée, et ensuite j’avais eu une grosse crise de mauvaise humeur dans la belle forêt d’Iraty, j’étais fatiguée et lorsque je suis fatiguée, gare, il faisait très chaud et je ne pouvais plus avancer, dans ces cas là, il faut me laisser avancer à mon rythme jusqu’à ce que je reprenne mon souffle, surtout ne pas s’occuper de moi. J’ai tout de même admiré les paysages, en juin les bords des routes sont fleuries, des potentilles, des droseras, des orchis, la descente en voiture sur St-Jean-Pied-de-Port est splendide, les pottocks se promènent.

En poussant la porte de chez moi, j’étais aussi contente de retrouver mes affaires, mon intérieur me ressemble, mixé à ma sauce,  je me sens bien lorsque je regarde autour de moi. Christian a quelquefois envie de tout vendre et de se meubler différemment, pas moi, je tiens à mes meubles, j’ai juste envie de les bouger, de les changer de place quelquefois, l’impression de changer d’horizon. Les intérieurs ressemblent souvent à ceux qui occupent l’espace, en entrant dans une maison ou dans un appartement on peut savoir beaucoup sur ceux qui ont aménagé leur territoire.

Passons à autre chose puisque nous sommes revenus. En ce moment nous entendons et nous voyons Leny Escudéro, 80 ans, bon pied, bon œil. J’avais un œil attendri en l’écoutant chez Drucker un dimanche, mon premier spectacle à Paris en 1962 à l’Olympia, ce lieu mythique, nous arrivions à Paris, je me souviens avoir pris le métro entre midi et quatorze heures, pendant la pause, afin d’acheter deux billets pour voir Sacha Distel, je ne sais pas si vous pouvez imaginer ce que cela représentait pour moi à l’époque, aller à l’Olympia, là ou Dalida avait chanté Bambino ou Gloria Lasso avait peut être chanté « Buenas noches mi amor », chansons que j’écoutais au lycée en Algérie ou en mettant des pièces dans le juke-box, bref j’étais intimidée et sacrément heureuse de serrer dans ma main deux billets pour l’Olympia.
Nous étions bien placés au deuxième rang, et en première partie il y avait Leny Escudéro, je pense que ce jour là nous avons beaucoup plus applaudi Leny que Sacha Distel, une voix reconnaissable et pleine d’émotion, « Pour une amourette qui passait par là… » on sentait déjà qu’il ne ferait jamais parti du grand cirque de la chanson, il était libre et il est resté libre, j’aime l’entendre parler de son père en disant « Mon petit père » à 80 ans, des mots plein d’amour, un fils qui n’a jamais oublié ce que ses parents lui ont donné, de l’amour et tout ce qu’il fallait pour être heureux dans sa vie, les bases de sa vie d’homme. Des réfugiés espagnols qui ont beaucoup souffert de la pauvreté mais qui ont toujours été reconnaissants de ce que la France leur a offert en les accueillant.

Je vais reprendre mes livres, je n’ai pas eu le temps ces derniers jours, je songe à acheter « La femme promise » de Jean Rouaud, une femme, un homme, une rencontre improbable.

Les dessins :




DSK – ça m’agace tout ce tapage autour de cet homme qui se fait désirer, je ne le trouve pas particulièrement sympathique, mais faut-il être sympathique pour faire un bon chef d’état ?





Les paquets de cigarettes, rien ne fait peur aux consommateurs, c’est bien dommage, ne jamais mettre la première cigarette à la bouche, lorsque je vois mes petits enfant fumer cela me désespère. Je n’ai jamais eu aucune attirance pour le tabac, j’ai bien essayé de faire comme les autres à 15 ans, crapoter en cachette, mais je n’aimais pas, ma seule addiction est le sucre !!





Le Mexique, je connais ce pays, il ne fallait surtout pas les blesser dans leur orgueil.
Agir dans la discrétion aurait peut être été plus intelligent.






Kadhafi, inquiétant personnage que nous avons reçu pour lui vendre des Rafales. Il a du beaucoup rire sous sa tente dans nos jardins, une chance que ces Rafales n’aient pas été vendus. L’argent est souvent synonyme d’indignité.  Bye MClaire.