jeudi 10 mars 2011

C’est presque le printemps :

«  Cependant, avant de céder à l'invitation au voyage, avant de partir sur la route du Soi, je ne veux pas oublier cette recommandation de Thoreau, un homme des bois, comme on se suspend à la liane d'un Upanishad : "Mesurez votre santé à la sympathie que vous éprouvez pour le matin et le printemps. Si le réveil de la Nature ne trouve pas d'écho en vous, si la perspective d'une promenade matinale ne bannit pas le sommeil, si le gazouillement du premier oiseau bleu ne vous transporte pas, sachez que le matin et le printemps de votre vie sont passés. Puissiez-vous ainsi tâter votre pouls »
Extrait d’un livre « Orient intime » d’Yves Leclair.

J’ai pu vérifier ce matin, il est totalement vrai cet extrait. J’ai regardé par la fenêtre le soleil se lever, les premiers rayons balayaient la pelouse légèrement givrée, les merles qui doivent être dans une période amoureuse poursuivaient la merlette effarouchée, ils étaient trois pour une, les narcisses et le camelia mettent des touches de couleur dans un jardin qui ne demande qu’à revivre. J’étais heureuse, le matin et le printemps de ma vie ne sont donc pas passés. J’ai aussi regardé ce que voulait dire Upanishad, c’est du sanskrit, littéralement « S’asseoir au pied du maître, pour écouter son enseignement », on retrouve ce mot dans la littérature védique.

J’ai aussi un livre à lire « La couleur des sentiments » de Kathryn Stockett, je tourne autour de ce livre depuis qu’il est sorti, je ne l’ai pas acheté, et en rangeant mon sac de scrabble j’ai retrouvé un petit papier, une feuille de calepin, avec ce titre écrit dessus, je ne reconnais pas l’écriture, qui a écrit ? C’était sans doute à Biarritz, elle me recommande aussi « Un soir au club » de Christian Gailly. Je promets que je vais les lire. J’ai un petit stock en ce moment, il faut que je l’épuise.

J’espère qu’ils ne sont pas écrits dans un style amphigourique, j’ai vérifié aussi le sens de ce mot, mais finalement je connaissais, évidemment nous n’employons jamais ce mot, et pourtant il y a beaucoup d’écrits et de discours qui sont des amphigouris.

J’ai aussi pensé que si nous vivions à l’ancienne, nous pourrions faire plein d’économies pour pouvoir payer l’essence que nous sommes obligés de mettre dans notre réservoir.
On ne peut plus supprimer la voiture, mais on peut limiter les déplacements si nous ne travaillons plus, exit le téléphone portable, après tout nous n’en avions pas avant, exit le fer à repasser électrique, ça j’en connais qui l’ont déjà fait, il y a plein de jeunes qui ne repassent plus, on tapote le linge et on le plie, c’est une façon de voir les choses, mais on ne peut plus retourner aux fers en fonte que maman mettait à chauffer sur la cuisinière à charbon, nous n’avons plus de cuisinière à charbon. Exit l’ordinateur, grand consommateur d’énergie, snif ! J’ai brusquement un grand serrement au cœur, je soupire, exit l’ordinateur ? Addiction quand tu nous tiens.
La télé, on peut s’en passer, au contraire quelle délivrance et je suis certaine que le moral des français remonterait, plus de mauvaises nouvelles à des heures fixes, en réfléchissant bien quelle est l’émission qui vous manquerait le plus ? Moi aucune, même pas Top Chef sur la 6, que tout le monde regarde, pourquoi se faire du mal, lorsqu’il faut faire attention à son régime.
J’écoute beaucoup la radio, surtout le matin, je lis, ça me suffirait. Est-ce que nous avons besoin de savoir qu’un sanglier a saccagé une grande surface ? Avant, à l’ancienne, nous n’étions pas au courant et cela ne nous empêchait pas de vivre, le moindre petit événement qui se passe au bout de la planète fait la une des journaux télévisés, c’est angoissant tout ça, pour nous et surtout pour les enfants qui entendent, ces mêmes enfants ont déjà assez d’angoisse à gérer dans un monde sans pitié.
Les ampoules économiques, il paraît qu’elles sont néfastes pour la santé, retournons aux lampes à pétrole, ce serait joli le soir, j’en ai deux, tiens je vais les remettre en service….Un jour, plutôt un soir. Je m’imagine, lisant sous une lampe, comme ce tableau de Picasso.
Toutes les petites piles que nous mettons partout, surtout dans les jouets, elles ne sont pas données, si vous saviez comme je m’amusais avec un cerceau ou une planche en bois et quatre boîtes à chiquer qui tenaient lieu de roues, sans frein, on pouvait dévaler toute une rue, c’est vrai, restons lucides, on ne peut plus faire ça, il y a trop de voitures.
Et l’eau que nous gaspillons, les petites coquines m’ont dit un matin « Non, pas la douche, il ne faut pas se laver tous les jours, c’est mauvais pour la peau. »  Chez moi c’est la douche qui marche, jamais de bain. Elles ont quand même pris leur douche, même si c’est mauvais pour la peau !!
C’est utopique, mais pas tant que ça, il y a certainement des efforts à faire. En attendant le prix du carburant grimpe, grimpe, la spéculation refait des siennes et personne n’y peut rien. Dramatique.
En conclusion, nous serons toujours pauvres puisque nos besoins insatiables seront toujours plus importants que nos ressources, les besoins s’accroissent, les ressources diminuent, et il faut dorénavant compter sur les gens qui veulent sans cesse gagner plus, s’enrichir, en tondant le dos de ceux qui ne gagnent pas plus depuis des années. Certaines personnes n’économisent pas pour « en cas de besoin », elles veulent tout simplement être plus riches, sinon à un moment donné, elles cesseraient de spéculer et profiteraient de ce que la vie leur offre, comme disait ma grand-mère qui est morte pauvre, mais riche d’amour « On n’a jamais vu un coffre fort suivre un enterrement. »

J’écoutais Henri Guaino l’autre soir, celui qui écrit les discours de notre président, il était question de l’honnêteté au sein de la classe politique, il y a beaucoup à dire, et ce haut fonctionnaire racontait son enfance très pauvre et l’interdiction de voler au sein de sa famille, même une toute petite chose. Les temps ont bien changés. Je me souviens d’une seule chose dans mon enfance, je devais avoir 9 ans, j’avais brusquement eu envie d’un carnet chez le libraire, il devait être beau, il me tentait, j’ai demandé au libraire de me le vendre, je n’avais pas d’argent, et j’ai simplement dit « Mon père passera payer », et évidemment je n’ai jamais dit à mes parents que j’avais ce carnet, peur des conséquences, à la première occasion le libraire a réclamé son dû, la punition a été terrible.
Mes parents étaient consternés d’avoir une fille qui achetait à crédit sans leur accord, en ce temps là le nerf de bœuf existait, plus terrible que le martinet, il ne servait pas souvent chez nous, mais ce jour là il a servi, trois ou quatre coups bien appliqués, interdiction de sortir. Ils avaient honte. Qui aurait aussi honte aujourd’hui ?

Je raconte cela à Christian, en même temps que j’écris, et il me dit que chez lui c’était le ceinturon, il y avait quatre garçons, son père détachait son ceinturon, ils se réfugiaient dans le lit sous l’édredon, et ils ne sentaient pas les coups, de toutes les manières son père attendait qu’ils soient sous l’édredon pour ne pas leur faire mal.
On ne bat presque plus les enfants, tant mieux, il y a encore assez d’enfants martyrisés, mais de temps en temps une tape sur les fesses remet les choses en place.

Les dessins :




Impôts : Rien n’a changé, on enterre et on redonne.





Humour : J’aime bien Nicolas Bedos, il est encore plus mordant que son papa, mais la censure aura sa peau.






Renault : Beaucoup de bruit- J’ai lu quelque part «  Qui serait  assez bête pour copier le savoir-faire de Renault en matière de panne»-



Les élections : Nous verrons, c’est un peu agaçant ces sondages, si longtemps à l’avance, heureusement que la durée du mandat présidentiel n’est pas de quatre ans, il serait à peine en place qu’il penserait déjà au suivant.

Bye MClaire.