mercredi 29 février 2012

La vie reprend son cours normal après ces dix jours entre parenthèses dans le Pays Basque, je pensais être saturée de scrabble, mais non, nous sommes allés jouer à Plouharnel aujourd'hui, il faisait très doux, nous aurions pu aller marcher, je n'avais pas envie, ce sera pour plus tard, la mer sera toujours là, la partie de scrabble qui a été jouée aujourd'hui ne sera plus jamais la même plus tard. J'ai certainement joué des milliers de parties dans ma vie, et jamais une partie ne ressemble à une autre, c'est ce qui fait la beauté de ce jeu et qui le rend si attractif. Pendant dix jours, je me suis enfermée dans une bulle, imperméable au monde extérieur, aux soucis, aux mauvaises nouvelles, cela m'a fait un bien fou; je suis presque surprise de retrouver des émissions politiques, j'avais presque oublié qu'une élection était prévue, mais la réalité nous rattrape toujours.

J'ai beaucoup baillé aujourd'hui, je me suis endormie très tard, la cause, un documentaire qui traitait de la vie des agriculteurs de nos jours, une vie dure, incertaine, des dettes, très peu de revenus et quelquefois le suicide lorsque tout fiche le camp. Sebastien, le jeune fermier expliquait très bien son geste, envie de se reposer, de ne plus être confronté aux soucis journaliers, oublier que ses parents seraient sans doute obliger de vivre en HLM si la ferme était mise aux enchères. J'avais les larmes aux yeux devant son désarroi. Il y a des dizaines d'années les paysans vivaient presque en autarcie, ce n'est plus le cas, l'Europe leur impose des contraintes. Moi, qui regarde toujours "L'amour est dans le pré" régulièrement, je ne vais plus jamais pouvoir regarder cette émission sans penser à Sébastien et trouver ce rendez-vous beaucoup moins amusant. "Infrarouge" est toujours diffusé très tard, dommage. la télé nous fait découvrir quelquefois la vie d'une frange de la population que nous ignorons, des gens que nous croisons tous les jours et dont nous ne savons rien.

A Biarritz, une joueuse me disait qu'elle lisait régulièrement ma gazette et qu'elle se retrouvait dans ce que j'écrivais. Alors est ce que comme moi elle a remarqué que nous connaissons tout des goûts de l'homme qui partage notre vie et que le contraire n'est pas vrai.
Je sais depuis toujours ce que Christian aime et n'aime pas (sauf pour la quiche lorraine, là je n'avais jamais soupçonné son aversion)  je ne suis pas certaine qu'il en soit de même pour lui. Les femmes sont beaucoup plus attentives aux autres, un exemple : je sais qu'il n'aime pas les épinards en branches, il aime que les épinards hachés, moi c'est le contraire, et pourtant à chaque fois que nous faisons les courses il demande des épinards hachés, j'ai résisté, j'ai pris ceux en branches à son grand étonnement, depuis 50 ans je mange des épinards hachés que je n'aime pas, je le dis très fort à chaque fois sans succès, il ne s'en souvient jamais, je suis aussi certaine que Christian ne se rappelle pas que je n'aime pas les yaourts dans un emballage rond, pour moi ils n'ont pas le même goût que dans un emballage carré. Faites un essai, demandez à votre compagnon ce qu'il connaît de vos goûts, je suis certaine qu'il  aura des hésitations. Enfin, l'histoire des épinards n'est qu'un détail, du moment que pour les choses essentielles nous sommes d'accord, la vie ensemble ne peut être que belle.

Coin lecture. Je suis en train de lire "A quoi rêvent les loups." de Yasmina Khadra. Alger à la fin des années 1980, époque de violence, une guerre qui oppose les militaires et les bandes armées islamistes.Nafa est un beau jeune homme qui aurait pu faire du cinéma, mais un jour il se laisse embrigader dans les milieux intégristes. Il assassinera gratuitement, dressera des guets-apens sur les routes. Forcément, en lisant ce livre je repense à la guerre d'Algérie, à ceux qui sont morts pour rien, aux assassinats commis dans les fermes, à ceux qui ont été abattus dans la rue d'un coup de revolver dans la nuque (mon cousin a été abattu de cette façon, alors qu'il se promenait tranquillement dans la rue). Khadra est un grand écrivain qui sait décrire la descente aux enfers de ce jeune qui se voyait une star de cinéma et qui vivra un cauchemar dans une Algérie à la dérive. Si vous n'avez jamais rien lu de cet écrivain, il faut absolument que vous le découvriez.

Les dessins :

Le salon de l'agriculture : Ils y vont tous flatter la croupe des vaches.








Carla veut paraît il partir avec Frédéric Lopez en terre inconnue - C'est vrai, il ne lui reste sans doute pas grand chose à découvrir.








Le Sénégal. J'espère que tout se terminera bien pour eux, mais pourquoi est ce que les hommes s'accrochent tant au pouvoir lorsqu'ils le possèdent? Pour moi cela reste une énigme.  Bye MClaire.