dimanche 17 février 2019

"Naissance d'un Goncourt" Yann Queffélec.



Nous le voyons régulièrement au salon du livre de Vannes, j'entends la voix et je le reconnais. J'ai lu un certain nombre de livres écrits par Yann Queffèlec, j'avais écrit une gazette pour donner mon avis après avoir lu "Désirable" le dernier lu.
http://gazettemarieclaire.blogspot.com/2014/07/la.html


Je n'ai pas vraiment aimé "Naissance d'un Goncourt" pour des raisons bien précises. Y. Queffèlec ne finira jamais de régler ses comptes avec son père, cet écrivain maritime qui avait un immense talent et qui ne croyait pas en son fils, il fallait toujours prouver...Il a quand même 69 ans, à cet âge l'ombre des parents ne doit plus peser ou a t-il besoin de ce père pour trouver son inspiration? 
Dans ce livre il nous raconte sa rencontre avec Françoise Verny, grande figure de l'édition, forte personnalité, personnage rabelaisien. La rencontre se fait le soir d'une tempête, sur le quai du port de Belle-île-en-Mer, le voilier de l'auteur a des avaries, parti pour des terres lointaines, le voyage sera écourté. Françoise Verny est en vacances, se balade le soir sous la pluie, en le voyant prendre pied sur le quai, elle lui dira :
-Toi chéri, tu as une gueule d'écrivain.

De cette rencontre naîtra l'écrivain qui obtiendra le Goncourt 1985 en écrivant "Les noces barbares" (très beau livre).
L'auteur nous raconte tous les tourments d'un écrivain.

Yann Quéffelec nous raconte les années de son amitié avec F.Verny. Comment a t-il pu supporter une femme qui le traite de connard, lui balance de la nourriture à travers la table etc.?
Pour être édité? Elle adorait le whisky, en abusait, mais ce n'était pas une raison pour tout lui pardonner. Elle humiliait les gens consciente de son pouvoir, de son talent pour dénicher les bons écrivains. Elle lui disait :
"Ecoute, chéri, je lirai ton livre quand tu auras plaqué ta connasse, elle a un nez stupide, alors tu changes de femme ou elle change de nez."
A cette époque l'auteur était marié avec la pianiste Brigitte Engerer.

J'ai posé le bouquin avec l'intention de l'abandonner et un peu plus tard je l'ai rouvert pour lire quelques pages, celles où il raconte son voyage en Concorde, un voyage qui avait failli très mal finir.
Yann Queffélec a du vocabulaire, toutes ses émotions sont très bien décrites, très bien écrites. Il faut aussi lui reconnaître le sens de l'autodérision, mais cela n'a pas suffi à me faire aimer le livre. 
Je n'ai sans doute pas compris ses relations avec Françoise Verny, c'est possible. Il avait besoin de son avis, de ses critiques pour avancer? 

Bye MClaire.