mardi 28 septembre 2010

FIN DE L’ETE :

Je n’aime pas la fin de l’été, j’attends toujours un sursaut de l’été, j’espère encore quelques belles journées, on ne range pas tout de suite les parasols, les coussins des sièges du jardin, on ne sait jamais le soleil saura peut être encore se montrer généreux, le barbecue pourrait encore servir. La fin de l’été signifie que je ne vais plus pouvoir marcher pieds-nus et j’adore marcher pieds-nus, mes pieds supportent les petits graviers, les herbes drues, le sable chaud. Il va falloir ressortir les polaires, les manteaux bien rangés au fond du placard, nous allons rentrer dans l’hiver en passant par ce mois de novembre que je déteste.
Pour me consoler de cette fin d’été, je me souviens du premier mois d’octobre passé en Bretagne il y a déjà 26 ans, un dimanche tellement chaud qu’il y avait une foule de baigneurs à Beg-Meil près de Quimper, j’étais étonnée et je disais d’un ton ravi à mes enfants qui avaient quitté tous leurs copains et qui étaient inconsolables «  Vous voyez, c’est tellement beau, il ne pleut pas toujours en Bretagne, ce n’est pas vrai, vous allez aimer » Ils ont aimé, aimé le pays, aimé des bretons, et ont fabriqué six petits qui sont devenus grands et qui ne quitteraient pour rien au monde leur coin de Bretagne. Il y aura peut-être aussi cette année un dimanche tellement chaud au mois d’octobre qu’il nous faudra remettre un tee-shirt, un dimanche qui me permettra de marcher une dernière fois pieds-nus sur le sable, une belle journée avant de rentrer dans le tunnel de l’hiver.


Nous sommes partis pour quelques jours dans la région de La Rochelle, tout près de la ville, à Angoulins, un camping qui dominait la mer, un endroit encore sauvage et qui le restera puisque depuis la tempête Cynthia plus aucun permis de construire ne sera délivré dans une large zone inondable, j’ai adoré ce coin, un coup de cœur, les sentiers qui longent les falaises calcaires rongées par la mer, les cabanes d’ostréiculteurs plantées dans les marais, les pêcheurs à pied qui cherchent les coquillages inlassablement, les carrelets tendus au bout du pont en bois, et une lumière unique rencontrée nulle part ailleurs.
Nous sommes allés très souvent à La Rochelle, à Chatelaillon, mais jamais à Angoulins pour quelle raison ? Pour nous Angoulins n’était qu’une zone commerciale,  nous avions tort. Je suis certaine que nous y retournerons souvent, c’est tellement près de la Bretagne. Je devine que certaines de mes connaissances qui vont lire cette gazette diront « Aïe ! MClaire est prête à déménager ». Non, c’est trop tard, trop de choses me retiennent en Bretagne.

Nous nous sommes retrouvés dans la manif pour les retraites dans une rue de La Rochelle, Christian n’a pas pu s’empêcher de défiler pendant quelques secondes le temps de prendre la photo!

Je suis entrain de lire un livre délicieux « Le goût des pépins de pomme », un livre sur les secrets familiaux, une maison de famille avec des marches d’escalier qui grincent, des parfums, une maison redécouverte par Iris la petite fille qui hérite de ce bien. Un jardin qu’elle redécouvre. On ressent la présence des absents, Bertha la grand-mère qui avait perdu la mémoire photographiée par sa fille jusqu’au dernier moment, une fille née un jour d’orage et qui est traversée par des ondes électriques dès qu’elle touche quelqu’un. Un livre à savourer, il m’arrive de relire une page pour être certaine de ne pas avoir sauté un mot, un mot savoureux. Ce livre vient de sortir, il n’existe pas en livre de poche.
En lisant ce livre, je pense aux maisons de famille, une maison où tout le monde se retrouve, une maison qui serait là depuis au moins un siècle, des malles pleines de souvenirs. Pour nous qui sommes des déracinés, impossible. Mon frère me disait qu’en vendant son appartement qui ne représentait rien pour lui et en achetant sa maison avec un bout de jardin, il avait l’impression de commencer quelque chose, un morceau de terre qui lui appartenait. Tout le contraire de moi qui ne veut pas appartenir à un morceau de terre, je suis la seule de la famille à avoir cet état d’esprit, être libre de partir lorsque j’en ai envie, c’est peut être pour cela que j’aime tant ma caravane, je disais que trop de choses me retiennent en Bretagne, les enfants, la région, mais pas une maison, des maisons on peut en trouver partout sans qu’elles vous appartiennent. Ce sont elles qui vous possèdent et pas le contraire. Il n’y aura pas de maison de famille, de toutes les manières les malles seraient vides, tous les souvenirs de notre enfance sont restés en Algérie, même les photos. Les souvenirs sont dans notre mémoire, j’espère que nous ne la perdrons jamais. Perdre la mémoire finalement ce n’est pas si terrible que çà, cela veut dire que pour celui qui oublie c’est toujours la première fois, les émois de la première fois !! Non, c’est une mauvaise plaisanterie.


Les petits dessins qui m’ont faire rire :


Une drôle d’évasion.
Les jeunes mariés et la feuille d’impôt, le dessin est marrant mais la réalité l’est moins

Ouverture de la chasse. Nous avions un chien qui adorait partir à la chasse avec notre voisin, mais le gibier arrivait à la maison, brave chien, le voisin n’était pas d’accord !!

Bye MClaire.