lundi 13 septembre 2010

UNE BELLE JOURNEE –

La journée s’annonçait magnifique, rien ne laissait prévoir ce que nous allions faire, et d’un seul coup vers 10h30 je m’écrie « Allez mon Cricri, prépare toi, nous partons » « Et nous allons où ? » avec un ton légèrement inquiet, « Passer la journée à Quiberon » « Alors attends, je vais chercher le pain » Il ne me contrarie jamais, parce qu’il sait que je peux très vite changer d’avis, pas la peine d’entamer une discussion, le temps d’aller chercher le pain et je pouvais proposer l’opposé de Quiberon ! Ce n’était pas un grand voyage, mais en ce moment il faut que je bouge, que je m’occupe l’esprit, et je suis tellement triste de ne pas aller à Argelès, je vois la fin de l’été qui arrive avec appréhension. Il faut que je bouge, je trie du linge, je jette, je lave les housses des coussins du canapé, les boutis, je fais du rangement, je déborde d’énergie, ce n’est donc pas complètement négatif. Le tri était nécessaire, on garde longtemps des choses qui ne servent jamais, il faudrait mettre en pratique l’idée que si l’objet n’a pas servi depuis deux ans, c’est qu’on n’en avait pas besoin. Heureusement que nous déménageons souvent, cela nous permet de faire du vide, Christian n’aime pas jeter, ça peut toujours servir, mais comme il ne se souvient pas de l’endroit où il a mis la chose deux ans auparavant, on rachète et on entasse.

Nous sommes donc allés à Quiberon, un petit resto et une balade le long de la magnifique côte sauvage, une lumière de fin d’été, du monde mais juste ce qu’il faut, les terrasses des restaurants étaient pleines, les maisons portent toujours les noms de « Mon repos », « Ma sérénité », « Ker machin » j’avais un voisin à Lamballe qui venait de divorcer et qui avait fait construire une nouvelle maison, il l’avait appelée « Ma renaissance ».


Sur la place de Quiberon, il y avait même une concentration de mobylettes ou de vélos solex, j’ai en vain cherché celle de François Marie Banier, il aurait pu être là pour photographier, cela aurait fait moins provocateur qu’à la manif pour les retraites, il n’y était pas, pourtant il a toutes ses chances à Quiberon, il y a une thalasso très bien fréquentée, des retraités aisées,

Moi, je ne risque rien avec ma retraite qui met juste de la margarine dans les épinards, aucune chance qu’il jette un œil sur moi, le mot chance n’est pas le mot exact ou alors j’ai plutôt de la chance qu’il ne jette pas un œil sur moi, ce monsieur ne me plait pas du tout, traiter de grosse la dame qui lui a tant donné, sauf le phallus en or, ce n’est vraiment pas d’une grande courtoisie, ce monde me surprendra toujours.




Nous n’avions pas d’argent, mais nous étions très bien élevées. On ne disait pas de vilains mots, on ne mettait pas les coudes sur la table en mangeant, le merci et le s’il te plait étaient obligatoires, et nous ne connaissions pas des messieurs qui détroussaient les vieilles dames riches, ce n’était pas notre monde. Robin des bois était un héros, il donnait aux pauvres, à notre époque plus le holdup est important, moins vous serez poursuivi. Il y a 35 millions de contribuables en France, et chacun va donner un peu plus d’un euro à Monsieur Tapie pour le dédommager des tracasseries qu’il a dû subir pendant des années, 45 millions d’euros pris dans la poche du contribuable. J’espère qu’il sera généreux avec les restos du cœur.

François Marie Banier aime l’art, les beaux tableaux, Laurent Fabius aussi, mais dans un genre complètement différent, il était l’invité de Ruquier samedi soir, il essayait de nous communiquer son amour de l’art, son bouquin doit être intéressant, il parlait aussi de l’art moderne, je mets un tableau de Miro en image, vous voyez quoi ? Moi rien, je préfère un Monet ou un Cézanne.
Il parait que Soulages est le plus grand peintre d’art moderne, il peint toute la toile en noir, il faut savoir regarder, je suis vraiment ignare, je ne vois rien, pour moi c’est comme une route qui vient d’être bitumée, du noir que ça. Bref, Laurent Fabius devrait arrêter de faire de la politique pour se consacrer à sa passion, la peinture, il en parle très bien, mais il ne m’a pas convaincue en ce qui concerne l’art moderne, comme en politique.

Chabrol est mort, j’aimais son cinéma. Mercredi sort aussi un film de Lelouch, j’essaierai d’aller le voir, je n’ai qu’à écouter la musique d’un film de Lelouch et je sais qui a tourné ce film, il vous emporte dans une histoire comme lui seul sait le faire, ce n’est pas toujours réussi mais en général c’est du vrai cinéma.

En ce moment je lis « Un roman russe » d’Emmanuel Carrère, c’est une autobiographie, il révèle dans ce livre un lourd secret de famille, sa mère est Hélène Carrère d’Encausse, l’académicienne. Ce livre me plait, encore une fois l’enfance qui programme une vie, il ne se sentira purifié que lorsqu’il se sera débarrassé de ce qui a encombré son enfance, le secret. Un monde où la vie privée est largement préservée, un monde fermé au grand déballage, loin de facebook et d’internet. Il y a aussi le voyage en Russie, une histoire d’amour, un livre dense. Carrère est un écrivain tourmenté, mais un grand écrivain. Bye MClaire.