mardi 11 janvier 2011


INTERNET :

Dimanche à Baud je disais à Malou que nous ferions bien une petite marche le long du golfe si le temps se prêtait à la promenade, elle était d’accord, mais nos projets sont tombés à l’eau, c’est le cas de le dire, il pleut, les chemins vont encore être détrempés. Impossible de faire des projets de marche en ce moment, hier c’était possible il faisait beau, mais nous jouions au scrabble, si on me donnait le choix je choisirais quoi ? Scabble ou marche, j’aurais du mal à me décider, les deux me font du bien, la marche me fatigue le corps mais ne m’empêche pas de penser, le scrabble au contraire me vide la tête de tous mes soucis, chercher le top pendant presque deux heures me fait un bien fou, j’arrive à occulter mes ennuis pour ne penser qu’à l’annonce du coup par l’arbitre, oui j’ai trouvé, mince je perds encore cinq points, il n’y a que cela qui compte, le scrabble est une vraie thérapie, en plus d’être un jeu génial comme me disait Alain Garraud dimanche, il a 30 ans de scrabble.

Nous allons faire le festival de Biarritz, je vais être comblée, que du scrabble, que du plaisir, des rencontres avec les joueurs que j’apprécie, je me suis aménagée deux journées de repos, je n’ai pas de programme, je ferai comme d’habitude, l’instinct.
Je bullerai peut-être avec un livre, j’irai pour la dixième fois, autant de festivals, regarder la mer qui est si différente là-bas, ici c’est le golfe tranquille, à Biarritz l’hiver c’est un spectacle grandiose, il y a aussi les Pyrénées qui viennent flirter avec l’eau,  la Rhune si belle, cette herbe tellement verte piquée de toits rouges ;  le Pays basque nous adopte pendant ces quelques jours. Si vous ne connaissez pas cette région, allez-y, de préférence pendant le festival de scrabble, si vous aimez ce jeu et la découverte d’une région.

Pourquoi le titre « internet » ? J’ai entendu aux journaux télévisés que les informations en provenance de la Tunisie étaient contrôlées, même internet ne pouvait pas jouer son rôle, communiquer entre internautes n’était pas facile, les états ont donc des moyens pour juguler le peuple qui se révolte, les armes, priver le peuple de la liberté de penser, de s’exprimer et maintenant la perte d’internet. Je pensais que rien ne pouvait arrêter les messages sur la toile. Finalement le pigeon voyageur est le recours ultime et le plus fiable, à part tomber malencontreusement sur un tireur de ball-trap, il livrera toujours son message. A quoi sert le progrès ?

Nous pouvons réfléchir sur le progrès à travers des événements qui secouent des pays. Tout est fragile, à quoi tient notre confort ? Une gigantesque panne électrique, un chef d’état qui décide de faire couper l’ADSL, les communications téléphoniques sont aussi dépendantes d’un satellite qui tomberait en panne. Mon frère me racontait que dans sa boîte le logiciel qui gérait tout a été remplacé par un logiciel européen, des bugs sans arrêt, une pagaille pas possible, plus rien n’était gérable, l’informatique cafouille et c’est un binz incroyable.

Je suis de la génération 1940-1950 et j’ai tout connu.

Il n’y a pas si longtemps que nous écoutions la radio, pas de télé, que nous lavions notre linge à la main, que le micro ondes n’était pas encore entré dans notre vie, je ne parle pas du lave vaisselle, je la fais toujours à la main, la voiture de mon père ne parlait pas, elle toussait plutôt et il fallait la pousser, le téléphone portable n’est pas si vieux, l’ordinateur pour tous une quinzaine d’années, je me souviens de mes premières connections sur internet, un modem avec un nombre d’heures réduits au minimum, il ne fallait pas s’attarder sur la toile,  je suis fidèle, j’ai toujours la même adresse mail et j’utilise toujours AOL, aujourd’hui mon ordi est allumé en permanence lorsque je suis à la maison, ce n’est pas très citoyen mais j’ai toujours quelque chose à voir sur internet. Ne suis-je pas un peu addict ??

Tous les robots ménagers qui nous simplifient la vie ont remplacé nos mains qui pétrissaient, battaient les œufs en neige, moulinaient les soupes de légumes à l’aide d’un ustensile qui nous paraît d’un autre siècle, j’ai gardé le mien, on ne sait jamais, si vous êtres pressés il y a d’excellentes briquettes de potage. Je me souviens du moulin à café que nous calions entre nos genoux pour moudre les grains, chacun son tour pour cette corvée. Il y avait aussi la cuisinière à charbon qui chauffait la cuisine, servait à préparer les repas, un réservoir d’eau chaude sur le côté, un four pour les gâteaux mais aussi pour réchauffer les briques que nous mettions dans notre lit avant d’aller dormir, les chambres étaient glaciales l’hiver, le chauffage central n’existait pas.
Les enfants n’avaient pas chacun leur domaine, il fallait partager, nous dormions à deux dans le même lit, les matelas étaient en laine, nous creusions chacune notre trou, maman faisait refaire les matelas de temps en temps, au printemps le matelassier sortait la laine, Il cardait, l’aérait ou la remplaçait, ensuite il fallait refaire la couture des bourrelets dans la grosse toile rayée. Je ne me souviens pas avoir été allergique aux acariens à cette époque, et pourtant ils devaient pulluler.
Les salles de bains étaient rares, un grand baquet en alu servait de baignoire, on faisait chauffer l’eau une fois par semaine, c’était la grande toilette des enfants l’hiver, l’été il y avait la buanderie et le lavoir dans une pièce chez mes parents, notre salle de bains.
Ma première salle de bains a failli me coûter la vie à 19 ans, le chauffe-eau au gaz marchait mal, asphyxiée, c’est Christian qui m’a trouvée allongée par terre et tirée à l’extérieur. Je me souviens encore des migraines atroces du lendemain.

Tout cela il y a  juste cinquante ans pour certains objets et à peine 15 ans pour d’autres.
Nous avons vécu avec autant de bonheur les années où nous n’avions rien que les autres.
Saurions-nous revenir en arrière, je pense que non, ou peut être à la fin de notre vie, à l’âge où on se détache de tout ce qui est matériel.

Paulo Coehlo, l’écrivain qui a écrit un best-seller « L’alchimiste » ce livre initiatique que vous avez certainement lu, si vous aimez lire.
Je lis « La solitude du vainqueur » qui est aussi de lui, complètement différent, plutôt un thriller et la description d’un monde totalement superficiel pendant le festival de Cannes. Le pouvoir, l’argent, la célébrité, les personnages de ce livre sont prêts à tout pour avoir leur moment de gloire. Tout en haut de la pyramide des hommes manipulent tout le monde, ce qu’il appelle « La super classe ». Un sujet d’actualité.
Une phrase a retenu mon attention « La conscience de la mort est obligatoire pour bien comprendre la vie. » A méditer.

Coehlo a une écriture fluide, accessible à tous, mais ce n’est ni Levy, ni Musso, Il y a une vraie réflexion dans ses livres. Il décrit le milieu de la jet-set avec un regard désabusé sur ce monde de paillettes et cela lui donne l’occasion de faire des réflexions sur nos valeurs dans la vie. J’aime. 

Dessins :





La Guadeloupe- La vie chère-




                                      La France- La vie chère-  Bye MClaire.