lundi 17 janvier 2011

Un peu de tout :

Ce qui se passe en Tunisie ne peut pas nous laisser indifférents, ce pays est tout près de chez nous, et nombre d’entre nous ont sans doute passé des vacances sur ses plages.
Nous y sommes allés il y a quelques années déjà, tout à fait dans le sud, en plein hiver, j’avais apprécié le soleil et j’avais connu Tataouine, depuis le temps que j’entendais mon père dire « Si tu n’es pas sage, nous allons t’envoyer à Tataouine », il l’avait dit à nous ses enfants et aussi à ses petits-enfants, le bagne militaire était construit à Tataouine, il recevait ceux qui avaient été condamnés pour indiscipline, les conditions de détention étaient rudes.

Nous avions apprécié la gentillesse des tunisiens, les plaies de l’occupation française semblaient refermées, et rien ne laissait transparaître la souffrance d’un pays placé sous un régime dictatorial et corrompu, alors que ce peuple demandait de la liberté et du pain, l’économie étant confisquée par une bande d’usurpateurs. Le jeune Mohamed qui s’est immolé et sacrifié pour protester contre cette situation aurait dit à sa mère en mourant « Pardonne- moi, si je t’ai désobéi, adresse tes reproches à notre époque, pas à moi.. ».
J’espère simplement qu’en voulant s’émanciper de ce régime, ils n’auront pas ouvert la « boîte de Pandore », et que l’espérance ne restera pas au fond de la boîte.
Il faut que ce pays retrouve la paix, ils vivent essentiellement du tourisme et de l’industrie du textile, ils n’ont pas de pétrole comme l’Algérie leur voisine, ce pays qui possède tant de richesses, où les jeunes n’ont aucun avenir, ou la population vit dans la pauvreté, ce pays qui risque aussi de basculer dans une révolution après la Tunisie, il arrive toujours un moment où ces populations ne peuvent plus digérer les humiliations, la corruption, le bâillon qui les empêche de s’exprimer et de penser doit sauter, un peuple mal nourri arrive toujours à avoir raison d’une dictature.
La liberté est profondément ancrée en nous, en Tunisie 23 ans de dictature et pourtant ce sont les jeunes qui ont fait basculer l’histoire.

Je suis née dans un pays du Maghreb, il me reste toujours de la tendresse pour cette terre, je n’ai jamais eu de haine, je n’avais que 20 ans lorsque nous avons été obligés de partir. Mes grands-parents sont enterrés là-bas,  tout ce qui se passe en Afrique du Nord me touche.

Les relations parents-enfants, un film, des livres :

Ces derniers jours, j’ai vu un film qui traitait de la relation père-fils, « Le fils à Jo », j’en ai parlé dans mon bloc-notes, j’ai adoré.

Je viens d’acheter un livre écrit par Eric Fottorino « L’homme qui m’aimait tout bas », il écrit sur son père qui s’est suicidé en 2008 à La Rochelle sur un parking dans sa voiture, ce n’était pas son père biologique, c’était un homme qui avait aimé sa mère et qui l’avait adopté à l’âge de 9 ans, qui lui avait donné son nom, alors qu’il était en plein dans une crise d’identité.
Un homme qui l’avait profondément aimé jusqu’au moment de son suicide, sans jamais prononcer les mots qu’il devinait.
« L’homme qui m’aimait tout bas », les parents, les pères surtout ne prononcent pas toujours les mots « Je t’aime », il faut percevoir cet amour. Les enfants aussi par pudeur ou tout simplement parce que c’est évident disent aussi rarement « Je vous aime » aux parents. Par écrit quelquefois, lorsqu’ils sont loin, c’est plus facile.
Lorsque nous sommes les enfants adultes de parents toujours vivants, nous vivons notre vie sans chercher vraiment à les comprendre, c’est plus tard, à leur disparition que nous nous posons des questions. Je n’ai pas envie de dire « Trop tard », je pense que personnellement nous avons toujours eu des rapports normaux avec nos parents, mais inévitablement il y a eu des périodes où ils n’étaient pas notre première préoccupation, nous avions notre vie à construire.
J’avais un beau-père, le père à Christian, taciturne, peu enclin aux marques d’affection envers ses quatre fils, ils ne manquaient de rien matériellement, juste d’un peu d’attention. Je comprenais très mal cette attitude,  il m’agaçait souvent, et un jour ma belle-mère m’a raconté le drame familial bien caché, Christian avait une sœur qu’il n’a pas connue, elle avait quatre ans, un après-midi, l’arme de service de mon beau-père est tombée, le coup est parti, la petite-fille l’a reçu en plein cœur, c’était leur seul enfant, quatre garçons sont nés ensuite, pas de fille. J’ai en partie compris son attitude, mais je comprends encore mieux maintenant, et il m’arrive de dire à Christian « Finalement, nous n’avons peut-être pas saisi tout son désarroi, il vous aimait, mais en silence, il se sentait tellement responsable. ».
Christian a toujours été un papa poule avec ses enfants, ils n’ont jamais manqué d’affection ni d’attention de sa part.
Clarys encore elle, ne manque jamais de me dire combien elle nous aime, l’autre soir au téléphone elle n’arrêtait pas de me dire « Vous avez une grande place dans mon cœur, papito et mamita » « Je t’aime, je t’aime fort » et des bisous qui claquent dans l’appareil, elle n’est pas avare de marques d’affection, c’est la seule qui manifeste autant.

Le livre d’Eric Fottorino est très beau. Je vais acheter celui d’Isabelle Alonso « Maman », elle était chez Ruquier samedi, elle parlait des relations avec sa mère qui vient de disparaître, des maisons de retraite où nous mettons nos parents, parce que la vie actuelle fait que nous ne pouvons pas faire autrement.
Nous redoutons tous le moment où nous serons obligés de franchir la porte de cet établissement, le moment où nous ferons asseoir notre mère dans un fauteuil près d’une fenêtre, la télé allumée qu’elle ne regardera même pas, soumise au personnel bienveillant ou pas. La société, la médecine,  permettent  aux gens de devenir très vieux, mais après ?

Bon, ma gazette n’est pas très gaie aujourd’hui, quelques petits dessins pour sourire :



Celui-ci parce que j’aime le baba au rhum, c’est mon gâteau préféré, mais la ressemblance avec le dessin s’arrête là.



Les soldes.



J’avais dit à Jean-Marc que j’avais un dessin sur la poste.   Bye MClaire.