vendredi 1 novembre 2013

"Les nymphéas noirs" Michel Bussi.


La pluie, la pluie, il fait sombre, le vent recommence à souffler, pour oublier tout ça il faut se plonger dans un livre, j'ai pu finir "Les nymphéas noirs." pelotonnée dans mon fauteuil. Lorsqu'il fait soleil, ce fauteuil est bien placé, il est inondé de lumière.
J'ai fini ce bouquin, livre papier pas sur une tablette électronique. Je vous dis ça parce qu'hier soir j'ai regardé le reportage sur la 2, la mort des librairies, elles ferment les unes après les autres, à cause de la liseuse mais aussi d'Amazon.
Je suis certaine que je ne pourrais pas lire un roman sur une liseuse, j'aime trop le toucher, l'odeur du papier, c'est comme si vous alliez acheter une baguette sur votre tablette et que vous fassiez semblant de la manger, vous auriez toujours faim, là c'est pareil, j'aurais l'impression de ne pas avoir lu le vrai bouquin, un fac-similé, j'aurais toujours faim.

Il y a des libraires qui font preuve d'imagination pour maintenir leur boutique ouverte, installer un salon de thé ou un restaurant qui compose des plats à base de recettes des livres de cuisine vendus. Évidemment, nous ne pouvons pas empêcher la société d'évoluer, de changer, mais c'est triste de voir une librairie disparaître, on ne tient pas une librairie par accident, ce n'est pas un métier comme un autre, il faut beaucoup aimer les livres, faire partager sa passion, connaître les auteurs, c'est un beau métier.


«Trois femmes vivaient dans un village. La première était méchante, la deuxième était menteuse, la troisième était égoïste. Elles possédaient pourtant un point commun, un secret en quelque sorte : toutes les trois rêvaient de fuir… »
Ce livre commence comme un conte.

J'avais lu "Un avion sans elle" de Michel Bussi, j'avais beaucoup aimé. Autant le dire tout de suite, j'ai bien aimé "Les nymphéas noirs" mais pas autant, lorsqu'un bouquin me passionne, je lis sans arrêt, la moindre petite minute disponible et je lis une page, là non j'ai lu tranquillement, avec intérêt mais sans passion.
Ce livre est un hommage à Monet, à Giverny où a vécu le peintre, niché dans un méandre de la Seine, tout petit village qui est très visité chaque année par des touristes du monde entier. Il y a la maison de Monet, le jardin de Monet et dans le roman il y a des meurtres. Une vieille femme très inquiétante qui épie à longueur de journée ce qu'il se passe dans les deux rues de ce village, elle habite un moulin 'Le moulin de la sorcière".
Il y a Fanette, Vincent, Paul, Mary, Camille, les élèves de la très belle institutrice Stéphanie qui est mariée à Jacques. Pour élucider le premier meurtre arrive un bel inspecteur et son adjoint. Laurenç Séverac l'inspecteur tombera amoureux de Stéphanie, l'instit qui a des yeux de la couleur des nymphéas, mais....
Fanette a un don, elle a 11 ans et peint admirablement bien, elle a du talent, James un américain peint aussi avec elle, lui donne des conseils, mais un jour James est assassiné, meurtre mystérieux, Fanette et sa maman ne retrouve pas le cadavre sur le lieu du crime, est-ce que Fanette a inventé James?
Quels liens entre cette vieille femme et les autres? Il y a aussi un chien Neptune qui traîne toute la journée dans le village, le chien de la vieille dame, il sait tout Neptune mais il ne peut pas parler.
 

Bien sûr les peintures de Monet sont très présentes, surtout les nymphéas peints à longueur de vie, 272 tableaux des nymphéas peints par Monet, un seul tableau s'est vendu 25 millions de livres dernièrement. Est-ce qu'il y aurait un tableau non répertorié ? Est-ce qu'il existerait quelque part un tableau "Nymphéas noirs."? La rumeur dit que des toiles seraient toujours cachées dans la maison de Monet, mais ce n'est qu'une rumeur.

Michel Bussi a su décrire Giverny, à la manière d'un peintre, par petites touches. L'épilogue du bouquin est surprenant, mais en même temps j'avais un peu deviné, je savais qui avait tué, cela n'a pas été une surprise pour moi, la surprise vient de l'explication de la vieille dame. Si nous sommes un peu attentives lorsque nous lisons les prénoms des enfants il y a un lien avec des peintres célèbres.
J'ai toujours eu envie d'aller à Giverny, ça ne s'est jamais fait, pour quelle raison? Alors est-ce qu'après avoir lu ce livre mon envie est encore plus forte? Je ne crois pas. J'irai sans aucun doute, un jour. J'irai aussi au musée de Vernon. Michel Bussi décrit tous ces cars de touristes qui déferlent sur Giverny, les queues interminables pour entrer dans la maison, il faudrait savoir quel jour est le plus approprié pour visiter sans cette foule. Pour la saison hélas! le choix n'est pas trop étendu si nous voulons voir le jardin dans toute sa splendeur cela doit être le printemps et l'automne. Je crois. En octobre j'aimerais bien, lorsque la pluie fait revivre la nature, que le feuillage flamboie et surtout que la queue pour visiter s'amenuise. En visitant la cuisine on peut même imaginer l'odeur des confitures, c'est ce qu'il se passait lorsque je visitais Nohant tout près de La Châtre, la cuisine de George Sand. J'aime ces grandes cuisines où les cuivres brillent sur les murs.

Une citation :
"Ce que je tiens tant à retrouver, c’est un carton, un simple carton de la taille d’une boîte à chaussures, rempli de vieilles photos. Vous voyez, ce n’est guère original. Il parait que maintenant, j’au lu ça, toute une vie de photos peut tenir dans une clé USB de la taille d’un briquet. Moi, en attendant, je cherche ma boîte à chaussures. Vous, à plus de quatre-vingts ans, vous chercherez dans votre fourbi un minuscule briquet. Bon courage. Ça doit être le progrès."

J'aime beaucoup la peinture des impressionnistes, c'est celle que je préfère, si j'étais Liliane Bettencourt il y aurait des Monet pendus chez moi, c'est certain, mais je ne suis pas Liliane, je n'ai pas 400 millions de revenus chaque année, je dois me contenter de regarder ceux qui sont suspendus dans les musées.

Je me répète, j'ai bien aimé ce bouquin qui décrit des destins croisés, vous aimerez encore plus si vous aimez les polars, ma retenue vient sans doute du fait que je n'aime pas beaucoup les polars, j'en lis très peu, Michel Bussi a écrit un polar mais aussi un livre sur Monet, ce n'est pas tout à fait un policier, c'est sans doute pour ça que je suis allée jusqu'à la fin sans ennui. Je crois que pour aimer, il faut accepter de rentrer dans l'imaginaire du romancier.
Il est vendu en poche.

Je vais attaquer celui de Véronique Ovaldé "La grâce des brigands.". Bye MClaire.