jeudi 8 août 2019

Bernard Pivot "La mémoire n'en fait qu'à sa tête".


"On s'arrête tout à coup de lire. Sans pour autant lever les yeux. Ils restent sur le livre et remontent les lignes, reprenant une phrase, un paragraphe, une page. Ces mots, ces simples mots, ne nous évoquent- ils pas notre enfance, un livre, une querelle, des vacances, un voyage, la mort, des plaisirs soudain revenus sur nos lèvre ou courant sur la peau... Décidément la mémoire n'en fait qu'à sa tête. Imprévisible et capricieuse, elle aime bien déclencher sur moi des ricochets semblables à ceux obtenus par ces petites pierres plates que je faisais rebondir sur la surface étale des étangs et des rivières de mes jeunes années. C'est sans doute pourquoi elle interrompt aussi mes lectures pour des bagatelles, des sottises, des frivolités, des riens qui sont de nos vies des signes de ponctuation et d'adieu."

J'aime B.Pivot depuis toujours, je n'ai jamais dû zapper une de ses émissions, "Ouvrez les guillemets"en 73 "Apostrophes" de 75 à 90. Une façon unique de présenter ses invités, d'interviewer, poser les bonnes questions et toujours ce regard facétieux, un homme qui aime la vie, la littérature et certainement les femmes, pourquoi certainement...Il aime les femmes. La première chose que je fais en allumant l'ordi, lire ses tweets, en peu de mots il dit tout, il y en a des sublimes, d'autres un peu moins mais ils restent toujours intéressants et intelligents.

Ce livre n'est pas une biographie, ni un livre de souvenirs. Des chapitres courts, une écriture simple, des anecdotes succulentes sur les écrivains rencontrés ou sur ceux qui ne sont plus là depuis longtemps. Un pur moment de bonheur.
Bernard Pivot est un provincial qui est monté à Paris, il n'a jamais oublié Lyon mais a toujours préféré Saint-Etienne, le foot fait partie de sa vie.
Il a su refuser les propositions des chaînes, présenter le J.T, non ce n'était pas pour lui, il connaît la limite de ses compétences, un chapitre sur "Le principe de Peter" 
-Dans une hiérarchie, tout employé a tendance à s'élever jusqu'à son niveau d'incompétence."
Qui aurait résisté? Il a refusé.
Les jaloux, les crocs-en-jambe, il raconte avec humour, ce n'est jamais méchant.
Je me suis laissé surprendre en lisant un chapitre, son interview de Louise Labé. Il était son amant depuis six mois...
Je ne comprenais plus rien, je savais que Louise Labé était morte au 16 ème siècle, y aurait-il une autre Louise Labé? J'ai cherché bêtement. Non, le récit était purement imaginaire. J'ai ri. Il est vraiment espiègle.
Le repas des Goncourt comble tous les appétits, ils sont gourmets, de la soupe de grenouilles? Je préfère les desserts.
Je suis d'accord avec Bernard Pivot, Le Clézio est très beau, Jorge Semprun aussi et ils ne manquent pas de talent.

J'ai appris que les lecteurs avaient une curiosité de concierge pour ce qui se cache sous les couvertures.

Je ne vais pas tout vous raconter, vous découvrirez avec délice ses anecdotes.

Merci Bernard Pivot d'être toujours présent et aussi peu vaniteux.
J'ai rencontré votre fille au salon du livre-Vannes, elle aussi est très sympathique et elle ne manque pas de talent, j'ai lu son livre. 


Bye MClaire.