
Mes impressions :
Vous ne recevez pas tous les mails de scrabfr, forum de quelques scrabbleurs, mais ce n’est pas grave, vous ne perdez rien en ce moment. Polémiques sur les tirages des parties à Biarritz, les mails ne parlent que de ça, les joueurs belges dont un qui n’y était pas et qui de plus est incorrect, prétendent que ces parties étaient magouillées. J’y étais, et à aucun moment je n’ai eu l’impression que les arbitres trichaient, même Michel Monsimer qui est vraiment intègre dans les tirages, a tiré une partie explosive, et nous connaissons tous ses tirages, là je radote. C’est vrai, ce festival était difficile, riche en vocabulaire, je suis peut être d’une grande naïveté, mais je continue à croire que tout était nickel, sinon nous ne pourrions plus jouer sans avoir l’esprit en éveil en attendant le piège et ce serait dommage. Je pense que les arbitres sont tout à fait conscients de la composition d’une salle, des joueurs très forts, moyens, et surtout une quantité de personnes qui viennent là pour s’amuser, sans se prendre la tête avec leurs résultats, mais qui pourraient décider de ne plus participer si tout devenait trop difficile pour eux.
En club c’est différent, je l’avoue il m’arrive de rejeter si trois U sont toujours là durant trois tirages, et sans le Q en plus ! Mais, j’aime le tirage au sac dans les conditions d’un tournoi, c’est le meilleur entraînement. J’ai horreur et je ne suis pas la seule, des parties prétirées à la maison qui comportent 9 scrabbles, pour moi aucun intérêt, apprendre des petits mots est bien plus intéressant et cela peut être payant, on peut s’amuser avec une partie à 810 pts, beaucoup plus qu’avec une partie de 1100 pts, chercher une belle maçonnerie, un benjamin, un prolongement, toute l’attraction du scrabble est là.
Une phrase de Cavanna, fondateur avec d’autres d’ Hara-Kiri, écrivain satirique, il n’est pas Spinoza, mais il dit la même chose en moins compliqué :
« La liberté consiste à faire tout ce que permet la longueur de la chaîne »
J’ai trouvé cette phrase tellement juste. C’est vrai, nous avons l’impression d’être libres puisque nous sommes en démocratie, les femmes sont arrivées à force de se battre à acquérir des libertés, mais quelle est la longueur de la chaîne ? Je crois que nous sommes libres dans la limite du raisonnable. Il m’arrive souvent d’avoir envie d’être déraisonnable, pour des choses futiles ou graves, et la raison ou le tiraillement de la chaîne me stoppe, donc nous ne sommes pas si libres que ça. Cela ne se fait pas de dire ce que l’on pense vraiment, il faut ménager les autres ou ne pas heurter, nous passons toute notre vie à faire attention, être politiquement corrects. Lorsque j’entends les procès que l’on fait aux journalistes, écrivains, ou tout simplement aux personnes qui osent, même si je n’adopte pas leurs idées, je me dis que la chaîne n’est vraiment pas très longue. Si les dictateurs sont toujours arrivés à s’imposer, c’est parce qu’ils ont trouvé sur leur chemin des hommes serviles, qui avaient renoncé à toutes les libertés pour plaire, et qui ne rêvaient que d’une chose nous priver de notre liberté, alors supportons cette chaîne, en espérant qu’elle soit la plus longue possible.


J’écris cette gazette avant les résultats des régionales, ce soir nous saurons

