vendredi 28 octobre 2011

Jean Amadou est mort. J’aimais la finesse de ses analyses, son humour, son intelligence, il me faisait toujours rire, contrairement à certains humoristes ou imitateurs actuels qui me font à peine sourire. Chaque époque a les humoristes qu’elle mérite. J’achetais quelquefois ses livres et en feuilletant « Je m’en souviendrai de ce siècle » j’ai trouvé un passage très actuel :
« Je ne suis pas de ceux qui s’accrochent au franc avec la nostalgie teintée de nationalisme que montrent certains. La Communauté européenne est la seule idée intelligente que les peuples d’Europe ont eue depuis des siècles Si elle avait été créée plus tôt…Au temps où la Convention imposait le franc, par exemple. Notre Vieux Continent aurait économisé la vie de quelques millions de jeunes hommes qui jonchent son sol de Waterloo à Verdun en passant par la Normandie… »
« Mais enfin, tel qu’il fut, avant les dix années de calculette qui nous attendent, rendons-lui un dernier hommage. Certes, il avait beaucoup maigri au fil des années. De dévaluation en dévaluation, il n’était plus que l’ombre de lui-même. Si chétif qu’il fût, nous tentions de le garder et les ministres des Finances, eux, n’avaient qu’une idée en tête : nous le prendre. Au point que certains l’envoyaient faire un séjour à l’étranger. L’air pur des montagnes suisses était très revigorant pour le franc anémie……. Il va donc quitter nos poches pour les vitrines des numismates. L’Euro va venir le remplacer. Et que croyez-vous que feront les ministres des Finances ? Ils essaieront de nous piquer nos euros comme ils nous piquaient nos francs. Ce n’est pas en changeant le nom du gibier qu’on modifie l’instinct du chasseur….. »

A méditer, pour ceux qui veulent revenir à l’ancienne monnaie, il faut avoir de la mémoire, notre économie était déjà vacillante. La seule chose et elle est de taille est l’augmentation de la vie depuis l’euro, les commerçants et autres ont arrondi leur prix pour ne pas avoir de monnaie à rendre, c’est là que l’état aurait du être vigilant. On payait une photocopie 20 centimes du temps du franc, on paie la photocopie 20 centimes d’euro, la différence est énorme et je ne parle pas du pain, des stationnements et de toutes les machines qui distribuent des boissons, c’est une honte. Cherchez les centimes d’euro sur les prix des produits alimentaires,  ils sont rares, 3€27 ça n’existe pratiquement pas, ce sera 3€30. Ce n’est pas la peine de nous mettre en colère, bientôt il faudra compter en yuan renminbi, les chinois tissent leur toile. Je ne suis pas prête de m’y mettre, moi qui parle encore souvent en franc, sous le regard hilare de mes petits-enfants. J’ai toujours été nulle en chiffres.

J’ai commencé ma radiothérapie, depuis lundi, cette semaine il a fallu que je me lève de bonne heure, je pars de Baden avec les gens qui travaillent, la séance dure à peine 15 minutes, mais il faut y aller. J’y vais seule comme une grande, je refuse de prendre un taxi ambulance pour si peu de kilomètres, je ne peux pas m’empêcher de penser au trou de la sécu. La semaine prochaine ce sera plus cool, rendez-vous à 11 h, j’ai un petit carton avec mes rendez vous fixés à l’avance sur deux ou trois jours et là en arrivant à la maison je me suis aperçue que la case de mardi prochain était vide, je m’étonne et j’en parle à Christian qui lui a tout de suite compris et comme il n’en manque pas une il m’a dit « C’est la fête de tous les saints, donc il te laisse tranquille » Il vaut mieux en rire.

Lecture : J’ai fini de lire « Les hommes couleurs », j’ai commencé « Naissance d’un pont » de Maylis de Kerangal, happée de suite par ce livre, j’espère que la suite ne me décevra pas.
Revenons aux « Hommes couleurs ». Ce roman m’a fait penser « Au cœur cousu », le même style narratif inhabituel, un livre qui traite de l’histoire des migrations, un peu extravagant, quelquefois déroutant, il peut ne pas plaire à tout le monde. J’ai aimé d’une part pour l’histoire et d’autre part parce qu’il se déroule au Mexique où nous sommes allés plusieurs fois.
Un pays en dualité permanente entre modernité et croyances, la religion est omniprésente mais on croit encore très fort au coutumes qui descendent des Aztèques. Le rapport à la mort n’est pas le même que chez nous, c’est plus festif et le monde est conçu comme une évolution perpétuelle, on vit, on meurt, on revit…
Ce livre amène aussi une réflexion sur les migrations, puisque le sujet du livre est le passage par un tunnel entre le Mexique et les Etats-Unis. Que vont chercher les gens qui migrent ? Une promesse de bonheur souvent déçue.
Il y a aussi ceux qui sont nés en Europe ou ailleurs, qui s’installent dans des pays pleins de promesses, le soleil, la possibilité d’une carrière brillante, ils vivent là, retranchés dans des très belles maisons entourées de hauts murs, avec des barbelés, la violence n’est jamais loin. Que connaissent – ils des racines profondes et de l’histoire de ce pays qui les a adoptés ? Que savent-ils de ce peuple qui souffre souvent de la misère ?
Est-ce qu’ils voient des enfants  qui campent sur les montagnes d’immondices ?
Ils auront vécu toute leur existence à côté d’un peuple sans jamais partager leur vie. Rare sont les migrants qui se mêlent au peuple. Les mexicains par exemple qui réussissent à s’installer aux Etats-Unis forment de suite des ghettos.
Il se passait le même phénomène en Algérie, les français d’un côté, les arabes de l’autre. Avons-nous fait l’effort d’essayer de comprendre leur culture ou même d’apprendre la langue de ceux qui étaient là bien avant nous ? Jamais.
Attention, je ne dis pas qu’il n’y a pas des exceptions, tel le couple Bernache dans le livre. Surtout ne pas porter un regard méprisant sur ceux qui ne possèdent rien matériellement, mais qui ont tant à nous apprendre. J’espère que nous avons inculqué ce principe à nos enfants, qui eux ont eu la chance de vivre une enfance heureuse. Je ne supporte pas le mépris.Bye M.Claire

vendredi 21 octobre 2011

UN PEU DE TOUT :

J’ai un regret, je ne vais pas pouvoir assister à la finale de la coupe du monde de rugby. Là où nous allons passer le week-end il n’y a pas de télé, pas de radio, pas d’ordi et nous captons très mal le téléphone portable, il faudra inventer une autre façon de s’occuper, j’ai mis deux bouquins dans mon sac et nous avons préparé les chaussures de marche, si je me sens bien nous ferons une promenade,

Ce n’est pas désagréable d’être presque coupé du monde, les infos nous mettent le moral à zéro, nous montrent des images insoutenables, se vider l’esprit de toutes les mauvaises nouvelles est bénéfique, cela permet de constater que même sans les médias le monde continue de tourner, que nous sommes impuissants à changer les choses et qu’il faut bon gré, mal gré s’en remettre aux politiques qui décident pour nous. Etre pendu aux infos ne change rien. La France compte 2,6 millions de millionnaires, notre nom ne figure pas dans la liste, nous n’avons pas de souci à nous faire, il peut y avoir un gros krach pendant le week-end, nous ne ferons pas un malaise en l’apprenant. .



La seule chose dont nous sommes certains, c’est que les banques nous ferons payer leurs erreurs, mais que nous ne bénéficierons jamais de leur prospérité. Encore une fois, nous n’y pouvons rien et c’est bien dommage.

J’ai joué le mot HAMMAM cette semaine dans une partie de scrabble. Etes-vous déjà allés dans un hammam ? Lorsque nous habitions en Algérie, maman avait une tante à peine plus âgée qu’elle, très fantaisiste, rigolote, à qui rien ne faisait peur, même pas de faire le poirier à presque 50 ans à la fin des repas de famille. Elle était belle, avait un regard vert pétillant et souvent moqueur, elle nous disait toujours « Je veux mourir à 50 ans, je ne vais pas supporter de vieillir » elle reculait l’âge de sa mort à chaque décennie, finalement la vie ce n’était pas si mal.

Son grand plaisir était d’aller au hammam et de nous y amener lorsque nous étions enfants, maman ne supportait pas, elle s’évanouissait à chaque fois, mais nous nous aimions bien. L’endroit était essentiellement fréquenté par les femmes arabes, nous étions souvent les seules françaises, ma tante parlait très bien arabe, je ne sais pas ce qu’elle devait raconter aux femmes qui étaient là, nos oreilles d’enfant ne devaient pas avoir le droit de comprendre, mais il y avait de grands éclats de rire, pour ces femmes c’était un moment de pure détente, elles se retrouvaient entre elles, le moment des confidences. En tenue d’Eve on nous arrosait d’eau très chaude, puis nous mijotions dans les vapeurs d’eau jusqu’à que les pores se dilatent, on nous pétrissait, nous sortions de là propres comme des sous neufs, rouges comme des homards, mais nous étions en pleine forme. En Algérie, nous appelions le hammam, les bains maures, bel endroit où il y avait souvent de très belles mosaïques. (Le verbe mosaiquer sera valable en janvier 2012.). 

 
Je me demande toujours comment font les présentatrices de télé, les chanteuses, les actrices pour marcher avec leurs escarpins Louboutin, ceux qui ont les semelles rouges. Avec quatre centimètres de talon je me tords les chevilles. J’ai eu un amoureux lorsque j’étais très jeune qui m’avait offert une paire d’escarpins, drôle d’idée pour un cadeau, ils ont du rester dans la boîte, ça voulait dire quoi, qu’il n’aimait pas mes ballerines?






Hier, je flânais dans le rayon librairie de Carrefour et j’ai soudain réalisé que je n’avais jamais lu un seul livre d’Amélie Nothomb et de Marie Darrieussecq, elles publient toutes les deux en ce moment. Je n’ai toujours pas eu envie d’acheter ces bouquins, j’ai peut être tort.






J’ai cherché « Les encombrants »  de Marie-Sabine Roger, sans doute en poche, je n’ai pas trouvé, c’est elle qui a écrit « La tête en friche » adapté au cinéma.
Les encombrants ce sont les vieilles personnes, j’ai lu un extrait sur internet :

"Les pires, ce sont ceux qui arrivent de loin. Ils viennent trois fois l'an et se croient tout permis, ils font des réflexions, ils sonnent pour un rien. Il faut venir régler le lit, le fauteuil, le chauffage.
Ils vous toisent d'un air suspicieux, prétentieux. Rien ne va jamais bien.
Ils ont de ces questions... Il mange au moins ? On le fait marcher tous les jours ? Il sort dans le jardin ? Mme Lemasson a envie de leur dire : Si ça vous soucie tant, gardez-le donc chez vous !
Mais pas de risque, non ! Les vieux sont encombrants, ils ont des exigences. Ils prennent trop d'espace et de vie. Et de temps.
Non : on les place en maison, pour qu'ils soient bien soignés, bien à l'aise. Bien loin." 

De quoi nous ôter toute envie d’aller en maison de retraite ou le plus tard possible. Pourtant, comment faire autrement lorsque tout devient trop difficile et que vous-même vous n’êtes plus en état de vous occuper d’une personne très âgée. Les remords vous titillent mais la réalité est là. Maman m’a posé pour la première fois la question « Tu t’appelles comment, c’est comment ton prénom ? »  Elle m’avait pourtant bien reconnue au téléphone et soudain le trou de mémoire, cela la faisait rire, moi un peu moins. Elle est toujours chez elle à 91 ans, ne veut pas entendre parler de la maison de retraite où elle serait pourtant en sécurité.

Lundi première séance de radiothérapie, ils exagèrent, moi qui n’aime pas me lever de bonne heure, ce sera à 9h pendant toute la semaine, la semaine suivante 11h, et ensuite ???. Cela me laissera mes après midi libres pour fréquenter le club de scrabble, une petite compensation, à moins que cela soit trop fatigant. Nous verrons, je prends la vie au jour le jour, je ne prévois rien pour l’instant.


Les dessins :


Kadhafi est mort. Un tyran est mort, mais les images étaient insoutenables, il n’a pourtant pas hésité à martyriser son peuple. Je reste partagée, a-t-on le droit de lyncher un homme ? A-t-on le droit de nous montrer plus inhumains que cet être abject ? Il me semble qu’un procès aurait été plus logique, cela aurait permis aux parents de ses victimes de le regarder droit dans les yeux, quitte à lui cracher au visage.

Je me répète, mais nous avons été au dessous de tout lorsque nous l’avons reçu.


Hollande : L’homme tranquille et secret. J’ai ri en lisant sur internet que Martine Aubry était piquante, surtout sur le perron de la rue Solférino, lorsqu’il l’a embrassée, elle ne s’était pas épilée ?


Je n’ai pas de dessin, mais j’ai aussi ri en découvrant que Johnny Hallyday avait fait 8 ans de danse à l’Opéra, véridique et qu’il avait dit au journaliste qui avait de la peine à le croire « Tu veux voir mon toutou ? »  Bye MClaire.

vendredi 14 octobre 2011

Lectures

 Lecture des tabloïds. Nous attendons tous  (enfin pas moi, ni vous sans doute) avec impatience la naissance de l’enfant qui doit transformer définitivement le couple Sarkozy en clone du couple Kennedy, mais nous n’aurons peut être pas le temps de voir le bambin sous le bureau de président. Quel tapage autour de cette naissance, les journaux ne veulent pas être en retard, ils annoncent la venue au monde du bébé, se rétractent, les médias en deviennent ridicules. Il faut reconnaître que la maman fait preuve de discrétion, trop sans doute, cela attise la curiosité. Il me semble que ce moment doit être le plus beau pour des parents, triste d’être la traque des paparazzis. J’ai eu mes trois enfants dans le plus parfait anonymat, seul le photographe de l’hosto a pris un de mes bébés en photo dès ses premières heures, j’ai bien regretté à la vue du résultat, et seule la concierge de notre immeuble a jeté un œil sur le couffin lorsque je suis rentrée chez moi, sans lunettes noires et sans avoir besoin de fendre la foule. C’était tout de même des vrais moments de bonheur.

En refermant le livre d’Olivier Adam « Le cœur régulier », j’ai eu très envie de vous faire partager mes impressions. Ce livre ne laisse pas indifférent. Il y a des lectures agréables, le livre refermé vous oubliez l’histoire, rien ne reste gravé dans votre mémoire et d’autres qui vous laissent pensifs, que nous n’arrivons pas à effacer de notre esprit. Tout au long du livre des passages nous amènent à une réflexion. C’est très souvent en refermant un livre, la dernière page lue, que je ressens des émotions. La lecture sert à ça.

Olivier Adam n’est pas un auteur qui vous fera sourire, ses livres sont plutôt assez noirs, son univers est sombre, l’écriture est puissante, chaque phrase est ciselée, les mots sont toujours bien choisis..
Le roman se passe en grande partie au Japon, pays qui se révèle plein de mystère qui invite à la méditation, il m’a semblé que le peuple japonais n’était pas vraiment un peuple heureux, l’autre partie se situe en France dans le monde du travail et dans une classe moyenne. Sarah issue d’une famille modeste accède à une classe supérieure à la sienne, elle a réussi ses études, épousé Alain qui lui est né dans un milieu favorisé, un « gentil mari », deux beaux enfants, et un mal être qui l’envahit au fur et à mesure que les années passent et que ses enfants deviennent des adolescents qui s’éloignent d’elle. Elle a un frère Nathan, écrivain raté, gros buveur de whisky, son presque jumeau, un être torturé qui finira par mourir dans un accident de voiture, peut être un suicide. A partir de là la vie de Sarah devient impossible, elle plaque tout et s’enfuit au Japon…
Il y a les révoltes de Sarah, les remises en question, la possibilité de décider de sa vie, toutes les émotions.
J’ai aussi retenu le passage où elle se retrouve chez ses parents, comme une étrangère. C’est vrai, à partir de quel moment devenons-nous des étrangers chez nos parents, où nous ne nous sentons plus chez nous, où nous n’osons plus ouvrir le frigo pour nous servir ? Dans les dernières années de sa vie, mon père ne supportait pas que nous ouvrions un buffet pour prendre un verre par exemple,  il fallait que cela soit lui qui le fasse, je savais que j’allais entendre « Attends, attends » à la moindre tentative de me servir. Il nous était interdit de toucher à la télécommande de la télé. Nous faisons cela avec nos petits enfants qui cassent tout.

Que fait-on de la douleur de ceux qui nous sont proches ?
Comment ne pas en vouloir à l’autre à l’occasion de la mort d’un être que l’on adorait ? Penser que son chagrin à soi est plus immense que celui ressenti par l’autre ? Combien de couples explosent à ce moment là, l’incompréhension s’installe.
A quel moment nos enfants que nous protégeons, que nous comprenons se transforment en personnes qui ont leurs secrets, deviennent presque des étrangers qui vivent avec nous mais qui ont leur vie hors de la maison, il n’y a pas si longtemps ils se blottissaient contre nous. J’ai bien aimé dans le livre « Le fils » l’expression « faire la tranche de jambon », l’enfant vient se lover dans le lit entre ses parents et ils forment tous les trois une sorte de sandwich ; Clarys ma petite fille adore faire « La tranche de jambon » dans le lit de ses grands parents.

Sarah est l’héroïne de ce livre, mais Natsumé l’ancien policier japonais qui sauve les personnes qui veulent se suicider en se jetant des falaises est lui aussi un personnage central du roman.
J’ai longtemps rêvé de connaître le Japon, en fait depuis les années 60, il y avait un feuilleton qui passait à la télé, un beau japonais et une hôtesse de l’air française, ce pays me semblait très romantique. Qu’en est-il vraiment ?
Lisez ce livre. Ce roman est tout empreint de beauté, il ne vous décevra pas
Il est édité en poche.

J’ai attendu une journée avant de commencer un autre bouquin, je ne pouvais pas me replonger dans la lecture de suite, il fallait que je digère « Le cœur régulier. »

J’avais décidé de lire « Le fils » de Michel Rostain, j’ai donc lu ce livre dans un seul élan, pas gai non plus, mais pas vraiment triste, la mort de son fils lui a inspiré un beau roman. Le chagrin d’un père. On parle souvent du chagrin des mamans, pas souvent de celui du père. Michel Rostain a perdu son fils unique d’une méningite foudroyante, il  était à ce moment là directeur du théâtre de Cornouaille à Quimper. Son livre est à mon avis un hymne à la vie, presque jamais larmoyant. Belle idée de faire parler le fils après sa mort, un fils souvent ironique. J’ai même souri à la lecture de certains passages.
Lorsqu’il évoque le cimetière de Tréboul à Douarnenez, j’ai repensé à une promenade, il y a plus de vingt ans, le long du sentier côtier qui passe devant ce cimetière qui regarde la mer. Nous nous étions arrêtés et Christian avait dit tout haut
« C’est là que j’aimerai reposer plus tard », une vieille dame qui passait là s’était arrêtée en l’entendant et lui avait dit très sérieusement « Vous savez il est complet ce cimetière, si vous voulez une place, allez de suite à la mairie vous inscrire sur la liste d’attente. » Comme il n’est pas pressé, il n’y a pas son nom sur la liste d’attente.

Mon prochain bouquin changera de registre, c’est un hasard d’avoir lu ces deux livres un peu tristes à la suite. Ce sera. « La vérité sur Marie » de J.Philippe Toussaint, entre autre chose l’embarquement difficile d’un pur-sang à l’aéroport de Tokyo, il s’enfuit, on le recherche….

Les dessins :






L’armée, dans le temps pour les jeunes appelés qui avaient tout de même au moins 20 ans, l’armée était l’initiatrice de la première cigarette ; Les temps changent.







La cantine. Je ne sais pas si les menus sont bien équilibrés. A Baden, c’est encore un cuisinier qui prépare les repas des enfants et les portages de repas, il paraît que c’est très bon.





Borloo. Il est entrain de passer aux oubliettes, la politique est cruelle. On a le droit de penser ce que l’on veut de Ségolène, mais ses larmes étaient émouvantes, consacrer toute une vie à la politique, faire le sacrifice de sa vie privée et tomber de si haut, il y a de quoi pleurer. C’est la première fois que je vois un personnage politique manifester son chagrin.   Bye  MClaire.

jeudi 6 octobre 2011

Reprise :

Pas reprise couture, j’ai ça en horreur et puis qui reprise encore ? J’ai un œuf en bois dans ma boîte à couture, un œuf que nous mettions dans les chaussettes, je l’ai certainement utilisé lorsque les enfants étaient petits et je faisais des « coulcousits » comme disait Maman lorsqu’elle voyait mes reprises, ce n’était pas du grand art, ça servait juste à boucher le trou. D’où me vient cette répugnance à manier l’aiguille ? Ma marraine et tante est une vraie couturière, elle a travaillé comme petite main chez un grand couturier et nous confectionnait nos vêtements lorsque nous étions petites je n’ai pas hérité de ses dons. Depuis que Christian a découvert des rouleaux de tissu collant pour confectionner les ourlets des pantalons je suis aux anges, il s’en charge et il aime, il adore manipuler la machine à coudre qui dort cependant tranquillement depuis des années, il suffirait que je lui trouve de l’ouvrage pour qu’elle reprenne du service.
Malheureusement, il ne manipule pas les casseroles aussi bien, il vaut mieux éviter de lui laisser les choses en main, son chef-d’œuvre un gratin de macaronis confectionné en attendant que je rentre d’un tournoi. Cela sentait bon, mais ça s’arrêtait là, il avait fait cuire les macaronis normalement, puis fait bouillir un gros pot de crème fraîche qu’il avait versé sur les pâtes, du gruyère et au four ; lorsque j’avais planté la cuillère dans le plat, un truc liquide bizarre s’était échappé, la crème bouillie c’est pas terrible, c’était gras, pas mangeable. Pas grave l’intention y était, il y avait du saucisson et des œufs pour apaiser notre faim.
Vous avez compris, nous sommes complémentaires, il sait coudre, je sais cuisiner.

Reprise. Ma gazette n’était pas en dépôt de bilan ces derniers jours, la presse papier se porte mal, la presse sur internet beaucoup mieux, ma gazette est de plus en plus lue. Je n’avais pas envie d’écrire et surtout les phrases avaient du mal à s’aligner, la chimio attaque aussi les cellules du cerveau, elle nous fait perdre la mémoire provisoirement, nous avons un mal fou à nous concentrer,  tout rentre dans l’ordre doucement, mais il faut des mois pour que nos fonctions redeviennent normales. Le scrabble et la lecture sont conseillés, ça tombe bien je pratique les deux et je reste persuadée qu’avoir beaucoup pratiqué aide énormément. Si je commence à yoyoter, vous avez le devoir de me dire « Tu l’as déjà raconté. » !!!!

Passons à autre chose.

Jusqu’où irions- nous pour préserver nos enfants ?
J’ai lu « Le Diner » d’Herman Koch.
Un livre qui nous dérange, l’absence totale de moralité dans la deuxième partie du livre, mais un bouquin que j’ai dévoré. Deux parties, la première très légère, la deuxième beaucoup plus noire. Deux couples en apparence heureux se retrouvent au restaurant pour un dîner, au fur et à mesure des plats qui leur sont servis la conversation s’oriente vers leurs enfants, leurs petits anges ont commis un acte d’une violence inouïe, que vont faire les parents ?
Ce livre nous fait réfléchir sur la toute puissance des enfants dans notre société et sur le laxisme de certains parents.
L’enfant roi.
Des parents qui attendent souvent que l’école fasse le travail d’éducation à leur place. « Dans le temps » l’école instruisait et nos parents nous éduquaient, les rôles ne sont plus respectés. Des enfants qui ne veulent plus apprendre, savoir dans l’immédiat leur suffit, ils passent vite à autre chose, apprendre une leçon leur semble d’un ennui mortel, le savoir n’est pas pour eux une source de plaisir, ça sert à quoi ?  Ma voisine a une fille qui est prof d’histoire, elle racontait l’autre jour qu’il faut déjà plus d’un quart d’heure pour faire régner la discipline dans la classe avant de commencer le cours. Les jeux vidéos sont leur apprentissage de la vie, ils deviennent violents, sans doute pas tous heureusement.
Je lisais je ne sais où qu’avant les enfants arrivaient dans une famille par accident ou pas, c’était comme ça, maintenant ce sont la plupart du temps des enfants désirés, ils sont le centre des attentions, ils deviennent des enfants rois à qui tout est permis, jusqu’à accomplir un acte d’une violence inouïe.

En écrivant sur les enfants me vient le souvenir des trois miens petits, le temps où ils s’accrochaient à notre cou, où ils mettaient leur main dans la mienne, le temps béni de leur enfance où la famille représentait le cocon avant qu’ils s’envolent. Je dis toujours aux jeunes parents « Profitez bien d’eux, ça ne dure pas toujours. »  L’époque de l’enfant roi n’était pas encore arrivée, nous les aimions et c’est parce que nous les aimions que nous faisions tout pour que leur avenir soit le plus radieux possible, même s’ils nous trouvaient quelquefois trop sévères.

Je suis entrain de lire un Olivier Adam « Le cœur régulier », j’aime beaucoup cet auteur pas vraiment gai et optimiste, il écrit bien et ses histoires sont toujours agréables à lire.
J’ai des copines formidables, elles me prêtent leurs livres, ils deviennent des livres voyageurs, j’ai aussi un livre qui fait le tour du club de Plouharnel en ce moment. De plus ça me fait faire des économies, MThé m’a transmis :
Millénium Stieg et moi – Naissance d’un pont – Les hommes couleurs – K.622-
Le fils – La vérité sur Marie-
Je pense que je vais commencer par « Le fils » Goncourt du premier roman 2011.


Les dessins :





Une jolie fleur qui ne demande qu’à pousser sur les pelouses de l’Elysée.






Les bourses aux vêtements fleurissent elle aussi, une manière élégante de rendre service sans pour autant donner l’impression de faire la charité.



Le TGV au Maroc, j’ai une copine qui s’est trouvée à Tanger le jour de l’arrivée de Sarko, il y avait une belle pagaille.    Bye MClaire.