mardi 25 avril 2017




Vous avez aimé "La liste de mes envies." "On ne voyait que le bonheur." "Les quatre saisons de l'été." sans hésiter vous achetez "Danser au bord de l'abîme.", je ne l'ai pas acheté, c'est un prêt.

Déception, petite déception, je n'ai pas trop aimé, je l'ai lu avec quelques moments d'ennui, je ne suis pas arrivée à comprendre cette histoire d'amour. Je ne me suis jamais identifiée à une héroïne de roman, cela voudrait dire que je ne suis pas satisfaite de ma vie réelle, j'aurais envie d'une autre vie et ce n'est pas du tout le cas, et à mon âge ce serait un peu tard !! je veux juste comprendre l'attitude des personnages des romans.

Comment saisir l'attitude de cette femme qui succombe à un homme sous prétexte qu'elle découvre un beau sourire, une jolie bouche lorsqu'il cesse de s'essuyer avec une serviette blanche de brasserie, elle fond de plaisir. Abandonner tout, enfants, mari, maison pour le suivre et vivre un deuil pendant des années parce que l'histoire s'est achevée trop tôt, rien ne s'est passé, regrets éternels..
La vie d'un couple peut ne pas être un long fleuve tranquille, elle peut être pleine d'aspérités, mais doit-on par égoïsme rendre malheureux nos enfants qui dans le bouquin ont encore un âge difficile, celui où ils ont le plus besoin de leurs parents. Tout détruire pour être heureuse sans aucune certitude, elle ne le connaît pas, un baiser volé c'est tout.
Emma (pas Bovary) n'est pas malheureuse, elle est juste mélancolique, Emmanuelle a des relations difficiles avec sa mère, son mari ne la satisfait pas au lit, elle voudrait le grand frisson et cet inconnu lui donne des sensations juste en la regardant, c'est lui qu'il lui faut..

Ce livre est aussi une vraie carte des grands vins, ils picolent à un point que vous ne pouvez pas imaginer.

Je ne vais pas tout jeter, il y a des beaux passages, des réflexions profondes mais elles ne sauvent pas le livre.

"La vie est la courte distance entre deux vides."
"Le deuil est un amour qui n a plus d endroit où se loger" 

J'ai trouvé l'histoire un peu mièvre, sans saveur, vraiment improbable, le voyage dans le sud avec son mari malade prêt à mourir ne m'a pas émue, trop, c'était trop. Si vous avez eu une chimio, vous devez connaître tous les effets secondaires, tout a un goût de fer, même un grand vin !!

La pire phrase lue, elle se met en pleurer en se baignant et c'est là qu'elle comprend pourquoi la mer est salée..
Ce n'est pas du grand Grégoire Delacourt.

En général, le style et l'écriture de l'auteur restent agréables, c'est sans doute ce qui m'a incité à lire le roman jusqu'au bout. Je n'ai pas aimé l'histoire..

Comme tous les auteurs qui écrivent de nombreux best-sellers, cet écrivain a raté son dernier livre, cela arrive très souvent. Mais comme toujours c'est mon avis, vous aimerez peut-être.

Bye MClaire.

jeudi 20 avril 2017

Gilles Legardinier "Quelqu'un pour qui trembler."







Je l'avais commencé avant de partir pour La Rochelle, il était dans la caravane mais je n'ai pas eu le temps de le finir, trop occupée, le scrabble, j'étais à La Rochelle pour jouer le Championnat de France, je révisais un peu. Je viens de le terminer.

Je suppose que tous les lecteurs connaissent cet auteur, la couverture de ses livres, un chat coiffé d'un bonnet péruvien, 
il ne l'a pas fait pour celui-ci, dommage.
J'ai lu quatre livres de Gilles Legardinier, ils sont toujours agréables à lire, pas de violence, si peu, ou la violence des sentiments, l'amour peut être violent dans le sens où l'on veut tout donner ? C'est plein de bons sentiments, un livre à lire après "Par amour." qui était très fort et qui pourrait être inoubliable.
Gilles Legardinier me fait penser à Barbara Constantine en homme, il a l'art de mêler les générations, enfants, jeunes, vieux, tout ce petit monde contribue à construire un roman.
L'auteur est un enfant adopté, il avait été abandonné au pied d'une chapelle à Paris, il a eu des parents adoptifs formidables qui lui ont sans doute communiqué cette douceur, le désir de faire du bien à ses lecteurs.
Il aime aussi le cinéma, je devine en le lisant l'ébauche d'un scénario..

L'histoire :

Thomas est médecin humanitaire en Inde, il vit dans une région reculée, un village peuplé de gens bienveillants qui ont besoin de lui. Il est là depuis des années et n'envisage pas de retourner en France, jusqu'au jour où Kishan son ami apprend à Thomas qu'il a une fille en France, Céline était enceinte lorsqu'il est parti, il ne le savait pas. Elle est adulte.
Comment va t-il réagir en apprenant cette nouvelle qui risque de bouleverser sa vie ?
Il rentrera en France, se transformera en directeur d'une petite maison de retraite bien sympathique, loin de celles que nous connaissons, cinq pensionnaires, fera la connaissance de Pauline et de Théo son fils, de Michaël, d'Attila son chien. 
Je n'en dis pas plus, vous lirez.

Mon avis :

Ce n'est pas le meilleur livre des quatre que j'ai lus. J'ai moins ri, il a des situations vraiment improbables, mais ce roman se lit avec facilité, il y a des belles réflexions sur la vie, sur la transmission des connaissances, sur nos relations avec notre entourage, sur la mort.
Evidemment, nous devinons très vite la suite, ce qui arrivera.

J'ai bien aimé les explications de l'auteur à la fin du livre, il livre un peu de sa vie privée, il tremble pour ses deux enfants, il ne tremblait pas lorsqu'il était seul.

"Le plus souvent, ce n'est pas là peur de mourir qui les fait réagir. Dans bon nombre de cas, c'est l'angoisse de ne plus être là pour ceux qui comptent sur vous.....en général, ce sentiment bouleversant se manifeste vis-à-vis des enfants, mais pas uniquement..."

"J'accepte très mal l'idée que ce que nous apprenons d'essentiel ne serve qu'une fois et meure avec nous. Quelqu'un possède forcément les réponses aux questions que vous vous posez. Trouvez-le."

En lisant ce livre je pensais à une conversation sur la mort,   une joueuse qui était à La Rochelle venait de perdre un être cher, elle était encore bouleversée par cette mort programmée, la crainte de perdre l'autre, est-ce que nous tremblons jusqu'à la fin pour ceux que nous aimons ? Est-ce que la grande vieillesse atténue ce sentiment ? Chacun de nous aura sa réponse.

Vous pouvez le lire même si à mon avis il ne sera pas inoubliable, voilà je viens de trouver à l'instant le sentiment qui me fait écrire ça, je n'ai pas été émue et j'aime être émue en lisant un bouquin. il est vendu en poche.
Je vais le prêter.

J'ai quatre livres qui attendent. Je n'ai pas fini le livre fantasy d'Antoine Papazian, je vais m'y remettre.

Bye MClaire



jeudi 6 avril 2017





Il va me falloir trouver les mots pour vous dire combien j'ai aimé ce livre bouleversant.
Par amour nous pouvons tout faire, aimer avec passion, pardonner, détester parce que justement nous avons beaucoup aimé, trop aimé, l'autre que vous adoriez, avec qui vous formiez un couple fusionnel, l'autre devient différent sans raison, apparemment sans raison, vous ne comprenez pas son attitude et pourtant, par amour il vous protège.
C'est ce qui arrive à Emélie, femme de Joffre, maman de Jean et de Lucie. Joffre est rentré chez lui après des mois passés loin de sa famille, il était au front et la capitulation a semé la honte et le déshonneur, il ne sera plus le même.

Muguette est la soeur d'Emélie, elle a aussi deux enfants, Joseph et Marline. Louis son mari a été réquisitionné par les Allemands, travail obligatoire. 

Ces deux familles vivent au Havre, ville côtière, dans la zone occupée. Pétain est à Vichy, les français sont divisés, géographiquement et dans leurs actes de résistance à l'ennemi, certains s'accommodent par nécessité, d'autres résistent.
Muguette admire Pétain, Emélie non. Emélie se pose en grande soeur, n'est pas toujours tendre avec Muguette qui a un caractère insouciant, gai, différent du sien, mais elle aime profondément sa soeur et ses enfants. Elle sera toujours là dans les moments difficiles et il y en aura.

L'auteure nous fait vivre d'une façon très réaliste les évacuations, les alertes, les bombardements sur la ville, les privations, la faim.
Le calvaire du petit enfant juif caché au milieu du charbon pendant plus d'un an, enfant martyr.
Le déchirement des parents qui envoient très loin leurs enfants pour les mettre à l'abri de la guerre. J'ai appris une chose que je ne savais pas, des centaines d'enfants normands ont été envoyés en Algérie dans des familles d'accueil, ils sont presque tous revenus, sauf ceux qui sont morts noyés dans le naufrage d'un bateau.
J'ai aussi appris que la ville avait beaucoup souffert des bombardements, surtout ceux des alliés, les Anglais voulaient repousser les Allemands pour faciliter le débarquement, des centaines de morts sous leurs bombes qui tombaient sur les maisons, les immeubles. La guerre n'a pas d'état d'âme, la victoire est son seul but. Nous le constatons encore aujourd'hui en Syrie.

Le Havre a été détruite à 80%, comme Lorient et Brest.

Comment la population faisait-elle pour résister à tous les maux de la guerre ? Il fallait beaucoup d'amour, de solidarité, mais attention dans les pires situations il y avait aussi de l'égoïsme, chacun pour soi lorsqu'il fallait sauver sa peau.

J'ai beaucoup aimé les deux garçons, Jean et Joseph, qui font preuve d'une grande maturité, ils sont jeunes mais se sentent responsables.

Comment ne pas penser aux migrants qui quittent leur pays en guerre. 

J'ai aimé les chapitres,un ou deux chapitres pour chaque personnage du roman, chacun raconte l'histoire à sa façon.
Les parents et les enfants décrivent leur ressenti.

A la fin du roman, il y a un passage qui m'a particulièrement émue, Marline doit quitter l'Algérie, sa famille d'accueil qu'elle adore et qu'elle appelle Pa et Ma, elle aime aussi Djaouida, Youssef, Yasmine.
"..Ma chambre, les eucalyptus, les ifs, les oliviers, les champs d'orangers et les citronniers, ceux d'absinthes et d'héliotropes, les nèfles et les bougainvillées, les cigognes perchées en haut des minarets, le bleu si particulier du ciel et celui si particulier de la mer, la terre sèche, brûlée, jaune et ocre, les colliers de piments rouges et les guirlandes de jasmin, les plaintes du muezzin, les bavardages des femmes qui étendaient leur linge de muret en muret, les vendeurs de bonbons et de gâteaux qui cassaient les blocs de nougat de leurs petits marteaux, les galettes de seigle parfumées au cumin, les joueurs de dominos, le thé à la menthe, la limonade, les jeux sur la place.."

Oui, c'était ça l'Algérie, les souvenirs de mon enfance, une énorme vague d'émotion m'a saisie, c'est si bien décrit.

Lisez ce livre qui déborde d'amour, vous ne pouvez que l'aimer.

Bye MClaire.