dimanche 24 juillet 2016

"Le secret du mari" Liane Moriarty




J'ai eu ce livre entre les mains, à la Fnac ou chez Leclerc, je l'ai feuilleté, je ne me décidais pas à l'acheter mais il me tentait ; je craignais que cela soit un roman de gare, à lire pour passer le temps en attendant..Une copine scrabbleuse a passé un message en me recommandant de le lire, j'allais certainement aimé ce roman, j'ai aimé.
Il vient de paraître en poche après avoir été vendu à des millions d'exemplaires dans le monde entier, la vendeuse de la Fnac m'a dit qu'il était encore en tête des ventes. Il devrait être adapté au cinéma, sans risques, le film aura aussi du succès s'il est bien adapté.

L'histoire :

Trois femmes, Tess, Cécilia, Rachel, on devine très vite que des liens vont se former, leurs vies vont se croiser dans une école catholique, Rachel meurtrie par la vie, sa fille a été assassinée à 17 ans, le crime n'a jamais été élucidé, Rachel travaille dans cette école, elle a l'occasion de rencontrer Cécilia et les trois filles du couple qu'elle forme avec John-Paul, un bel homme strict, dévoué pour les bonnes oeuvres de l'école, Cécilia est hyper organisée, reine de la vente des boîtes Tupperware, elle sait aussi recevoir les enfants de ses amis pour des goûters, la femme irréprochable qui fait mille choses à la fois et apparemment sans problème.
Tess qui habite à Melbourne avec Will son mari et sa cousine
Félicity, son double, elles ne sont jamais quittées, ces trois là travaillent ensemble dans une société qu'ils viennent de créer. Félicity ancienne obèse s'est transformée après un régime en une superbe jeune femme, tout roule, jusqu'au moment de la révélation...Tess s'enfuit chez sa mère à Sydney en amenant Liam son petit garçon, elle l'inscrira à l'école où officie Rachel.
Dans cette école travaille Connor, professeur de sports, ancien amoureux de jeunesse de Tess.
La vie semble tranquille, jusqu'au moment où Cécilia range le grenier et découvre une lettre écrite par John-Paul "A n'ouvrir qu'après ma mort."
Curieuse, elle ne sait pas quoi faire, elle n'ouvrira pas la lettre tant que son mari ne rentrera pas de voyage. Elle ne veut pas croire à son infidélité, ce sera pire..
Au moment de l'ouverture de la lettre, le livre tournera au polar. Un genre de polar que j'aime lire, très psychologique, pas de sang, pas de meurtres en série.

Ce bouquin pose un cas de conscience, est-ce qu'une terrible erreur, un geste funeste peut briser une vie, des vies.
La culpabilité peut elle s'estomper au fil des années, peut-on se décharger sur l'autre de ce qui nous encombre. Quel cap tenir dans ce déferlement de haine, de chagrin ?

J'ai bien aimé le personnage de Tess, une femme timide qui ose tout. Lucy sa mère est aussi sympathique, compréhensive. Tess et Will dans les tourments d'un couple qui se croyait solide jusqu'à ce que Will découvre dans le miroir du coiffeur qu'il perd ses cheveux, une tonsure, bon sang, il vieillit... Que dire de Félicity ? Et le beau Connor, pauvre Connor. Vous lirez.

Quant à Rachel, elle est émouvante, meurtrie, elle tient grâce à l'amour qu'elle porte à son petit fils. Elle veut savoir qui a tué sa fille, malgré toutes les années son chagrin ne faiblit pas, sa rage aussi.

La fin de ce livre est, j'ai envie de dire apaisante, après quelques rebondissements.

Un beau livre pour votre été, je l'ai lu sur mon transat dans le jardin, je ne voyais pas passer le temps. Un livre pour les femmes, j'ai un doute en ce qui concerne les hommes, ils risquent de ne pas aimer.

Je suis en train de lire "Une simple lettre d'amour." de Yann Moix. Les hommes ne savent pas aimer, un petit livre, intéressant. Lu en quelques heures, je l'ai presque fini. En poche.

Suivra celui que Daniel Pennac offre à tous ses amis "L'amie prodigieuse." Beau bouquin d'après la vendeuse de la Fnac, elle vient de le terminer. Il est en poche.



Bye MClaire.







dimanche 17 juillet 2016


J'en ai lu deux cette semaine, ils n'étaient pas épais, c'était possible, je suis en train de lire le troisième "Le secret du mari";
Deux livres complètement différents, très différents.

"Tout paradis n'est pas perdu" de Jean Rouaud.

"Mémé dans les orties" d'Aurélie Valognes.

Commençons par celui de Jean Rouaud.



Jean Rouaud a réuni dans un livre toutes ses chroniques écrites pour un journal "L'Humanité."
Ces chroniques ont été écrites avec une totale liberté de ton, il n'a jamais été censuré.
La loi 1905, séparation de l'Eglise et de l'Etat, jusqu'en 2015.
Il s'interroge sur la laïcité, sur les religions, sur les croyances,
sur les vêtements portés par ceux qui veulent imposer leur religion, que ce soit la religion catholique ou les autres, l'Islam, le judaïsme, le bouddhisme, mais je ne considère pas le bouddhisme comme une religion, c'est mon avis.

Jean Rouaud est Breton, il a été élevé dans une famille profondément croyante, mais il a évolué et se pose des questions sur ce calendrier où les Saints figurent chaque jour, sur le poisson du vendredi, les jours fériés dus aux fêtes religieuses, sur les menaces "Le péché c'est l'enfer.", sur les Sept péchés capitaux qui nous laissent bien peu de liberté.

Les religions se conduisent comme des tyrans, la laïcité aussi. Alors ?
A notre époque la religion et la politique se mélangent, au nom de la religion on combat, mais en toile de fond il y a la politique. Les guerres sont souvent liées et ont été de tout temps souvent liées à la religion.

J'ai beaucoup aimé ce livre, il me semble qu'après l'avoir lu nous ne pouvons que ressortir un peu plus intelligent sur ce sujet, la religion. Il nous oblige à la réflexion. De qui doit-on avoir peur ? Comment le Christianisme a t-il pu nous influencer autant ? La laïcité a t-elle des limites ? Elle peut devenir une terrible machine à exclure, le FN pratique très bien cette exclusion.

Un livre écrit avec intelligence et pouvant être lu par tous, pas obscure du tout. Je vous le recommande, mais je reconnais que la lecture de certains passages peut heurter ceux qui ont la foi absolue. A vous de décider.
J'avais vu et écouté Jean Rouaud au "Salon du livre" à Vannes l'an dernier. Un homme profondément humain, une immense culture. Il avait obtenu le Goncourt en 1990  avec "Les champs d'honneur." Je ne l'ai jamais lu puisque c'est un Goncourt !!!


"MEME DANS LES ORTIES"

Alors là rien d'identique avec le précédent, la religion, l'auteure n'en parle pas, mais le livre est mignon, plein d'humanité, nous pouvons faire le bien autour de nous sans y mêler la religion. S'occuper de ceux qui sont si près de nous et qui eux ne veulent pas que nous nous intéressions à eux, enfin dans la première partie du livre.


J'ai été attirée par la couverture du livre, ce vichy me plaisait bien, le titre aussi et il y avait une recommandation de Gérard Collard, vous connaissez tous Gérard Collard, libraire à St-Maur et chroniqueur à la télé, un passionné.
Je l'ai lu, j'ai souri, j'ai bien aimé, plein de bons sentiments.
L'auteure me fait penser à Barbara Constantine qui avait écrit "Et puis Paulette." Même genre d'écriture.

Aurélie Valognes avait publié ce livre en autoédition, elle comptait en vendre quelques uns, une centaine, jusqu'à ce l'éditeur Michel Lafon s'intéresse à ce roman, 200.000 livres vendus, c'est beaucoup.

L'histoire :

"Ferdinand Brun, 83 ans, solitaire, bougon, acariâtre – certains diraient : seul, aigri, méchant –, s'ennuie à ne pas mourir. Son unique passe-temps ? Éviter une armada de voisines aux cheveux couleur pêche, lavande ou abricot. Son plus grand plaisir ? Rendre chèvre la concierge, Mme Suarez, qui joue les petits chefs dans la résidence. Mais lorsque sa chienne prend la poudre d'escampette, le vieil homme perd définitivement goût à la vie ... jusqu'au jour où une fillette précoce et une mamie geek de 92 ans forcent littéralement sa porte, et son coeœur.
Un livre drôle et rafraîchissant, bon pour le moral, et une véritable cure de bonne humeur !"

L'auteure décrit les personnes du troisième âge avec humour, sans aucune méchanceté, cet escalier où vivent Ferdinand, Béatrice, le père de Juliette, la petite fille surdouée qui se mêle de tout et surtout la terrible Madame Suarez la concierge, cet escalier regorge d'anecdotes, on ne s'ennuie pas. Il y les méchants et les grognons, ce n'est pas pareil.
Ces mamies qui ont les cheveux colorés au point de lui faire penser à une défilé de la  Gay Pride, lui semblent insupportables, Ferdinand ne veut surtout pas les fréquenter, et pourtant...

Ce n'est pas un chef-d'oeuvre, mais un livre bon pour le moral, pas de refus en ce moment, nous en avons besoin, et il finit bien. Un livre pour l'été. 

Bye MClaire.



samedi 9 juillet 2016

Didier Van Cauwelaert "Un aller simple."



Si vous lisez ma Gazette forcément vous connaissez le visage de Didier Van Cauwelaert, j'ai souvent commenté ses livres, j'apprécie ce qu'il écrit.
Mais là, surprise, je n'en reviens encore pas, je n'avais jamais lu ce livre "Un aller simple" qui date de 1994, il avait eu le Goncourt, c'est peut être la raison, en général je fais une allergie au Goncourt, sauf celui des lycéens. Là, j'ai eu tort de l'ignorer.
J'ai adoré ce livre trouvé chez Easy-Cash, 1euro 99, un livre lu sans une seconde d'ennui, avec un plaisir inouï, je riais aux éclats surtout au cours de la première partie, très émue vers la fin.
Un film a été tiré de ce roman, je ne savais pas et je suis très heureuse de ne pas l'avoir vu, les acteurs ne me convenaient pas du tout, j'aurais imaginé d'autres visages, comme souvent il vaut mieux voir le film sans avoir lu le livre.

L'histoire de ce roman :

Volé dans une voiture enfant par des manouches, une Ami 6 de race Citroën, appelé Ami 6, le petit garçon grandira dans la banlieue nord de Marseille, pour simplifier, Mamita qui est née en Roumanie l'appellera Aziz et il aura des faux papiers, pays de naissance le Maroc. Aziz ira à l'école jusqu'en 6ème, il quittera le collège avec un peu de regret, un prof de géo était adorable avec lui, Monsieur Giraudy, ce prof lui offrira un atlas de trois kilos "Légendes du monde", pour le remercier Aziz lui enverra plus tard par la poste son premier autoradio volé en se promettant que plus tard lorsqu'il aura l'âge de conduire il lui offrira la voiture pour aller avec. Mais, il n'aura pas le temps, une incroyable aventure lui tombera dessus.

Aziz fera partie de ces immigrés qu'il faudra reconduire chez eux, après une descente de police dans le restaurant où il fêtait ses fiançailles, on l'accuse d'avoir volé la bague alors que c'était bien la seule chose qu'il avait payée depuis longtemps. Ses papiers sont faux, mais la Police s'en contrefiche, il faut des exemples.
Il devra retourner au Maroc accompagné d'un attaché humanitaire, il ne connaît pas le Maroc mais il s'invente toute une histoire grâce à l'atlas de Monsieur Giraudy, il fait partie des hommes gris d'Irghiz. Suivra le périple au Maroc...Burlesque et émouvant à la fois.

La suite vous la découvrirez...Il faut absolument que vous lisiez ce livre, il doit être en poche.

J'ai tout aimé, rien à jeter.
Dialogue entre Aziz et son pote Pignol qui est policier, ils se sont connus au collège. J'ai vraiment explosé de rire en lisant.

"Il faut que tu comprennes une chose, Aziz : ça fait trois jours que la Brigade a ces types sur le dos, qu'ils réclament des clandestins. Ils sont dans un état; on n'en peut plus..Ils ont foutu le bordel au centre de rétention : ils veulent pas comprendre que les gusses qu'on chope sans papiers ne disent jamais de quel pays ils viennent, comme ça on peut pas les expulser; ils font huit jour en se foutant de notre gueule et on les relâche, c'est la loi.
-Et pourquoi moi j'ai pas droit aux huit jours ?
-Le seul qu'ils ont trouvé à reconduire avant toi, c'était un Noir de Basse-Terre. Ils lui avaient déjà pris son billet. Il a fallu qu'on leur rappelle que la Guadeloupe, c'est français. Tu te rends compte ?

C'était en 1994 et cela reste un sujet très actuel qui s'est amplifié.

J'ai aimé la tendresse qui jaillit entre Aziz et Jean-Pierre son attaché humanitaire. Une amitié vraiment improbable s'établit. Le personnage féminin est un peu secondaire mais attachant, d'ailleurs les deux hommes s'attacheront à cette jeune fille, sans aucune jalousie.

Et que dire du personnage d'Aziz, adorable petit voleur, naïf et débrouillard à la fois, gentil, un enfant élevé sans parents dans une communauté qui n'est pas la sienne, des nomades immobiles. Son physique ne correspond pas du tout à celui de Matéo. 
"La tendresse qui me manque un peu , à Vallon Fleuri, est remplacée par la fraternité dans l'action." 

J'arrête, il y a tant de beaux passages, tant d'humour, tant de tendresse...

Bye MClaire.










lundi 4 juillet 2016

Milena Agus "Sens dessus dessous."


Milena Agus est Sarde, elle aime profondément la Sardaigne et ça se ressent lorsque nous lisons ses romans.
J'ai lu trois romans écrits par elle. Ce sont des bouquins pas épais que vous pouvez dévorer en deux heures et si vous les lisez au soleil vous êtes en Sardaigne pendant deux heures, un beau voyage imaginaire.

Celui que j'ai préféré "Battement d'ailes" puis "Mal de pierres" à égalité avec "La comtesse de Ricotta".
J'ai aimé "Sens dessus dessous" mais je suis restée un peu sur ma faim, un goût d'inachevé, c'est sans doute le manque de soleil en Bretagne ces jours derniers, qui m'a fait lire ce roman sur mon canapé, je n'étais pas en Sardaigne, un manque.

L'histoire est celle d'une étudiante, nous ne saurons son prénom qu'à la fin, profondément marquée par le suicide de son père et la folie de sa mère. Elle habite une maison faite de trois appartements, dans un quartier pauvre de Cagliari, le dernier étage magnifique est habité par Monsieur Johnson, de la lumière, des murs tendus de soie pourpre et comble du luxe, il y a un dressing-room.
Monsieur Johnson est violoniste de jazz, il est américain, un âge avancé, il ne joue plus que sur des bateaux de croisière alors qu'il a été très célèbre. Madame Johnson a déserté le logement familial en le traitant de "porc". Ils ont un fils et un petit-fils qui ne viennent jamais chez eux, mais ils feront leur apparition plus tard dans le livre.

Au premier étage habite la narratrice, l'étudiante. Traumatisée par l'histoire de ses parents, son père a trompé sa mère avec "une machine de guerre sexuelle" elle ne croit plus au grand amour, mais elle reste une jeune fille qui attend..

Il y a "la dame du dessous." Anna, qui loge dans ce qui était la loge du gardien, logement sombre, étroit, on y rentre par l'entrée de service. Anna fait des ménages pour subsister. Elle a une fille Natasha, fiancée mais jalouse obsessionnelle.. Anna a des désirs inassouvis, elle a soixante cinq ans, mais dit partout qu'elle a cinquante cinq ans.

L'étudiante entretient de bonnes relations avec les deux autres occupants et c'est elle qui informera Anna que Monsieur Johnson cherche une femme de ménage, ce sera beaucoup moins fatigant pour Anna qui a des problèmes de coeur, elle sera sur place et n'aura pas à parcourir Cagliari pour se rendre à son travail.

Si vous voulez savoir ce qu'il se passera entre Anna et Monsieur Johnson, entre l'étudiante et Mr Johnson Junior lorsqu'il fera son apparition, vous devez lire le roman.

Ce que j'ai aimé dans ce livre :

Tous les personnages sont touchants, attachants la gentillesse d'Anna, elle ne voit jamais le mal chez les autres, elle pardonne tout, elle est auréolée de bonté. L'amour qui vous touche à tout âge.
La passion pour la musique, pour les livres, les promenades au bord de cette mer d'un bleu si particulier. Les odeurs de cette île.
La délicatesse avec laquelle l'auteure parle de homosexualité, de l'homoparentalité, de notre société. De la sexualité en général, quelques mots crus mais qui ne choquent pas tels qu'ils sont écrits.
J'ai aimé la vie de cet immeuble à Cagliari, dans ce quartier de la Marina :

"Cagliari est blanche et bleu outremer, dit-il, et notre quartier de la Marina est une île, parce que les mouettes et les autres oiseaux marins le survolent, parce que des naufragés du monde entier y ont accosté pour se sauver quand leurs bateaux ont coulé, et qu'on dirait un toboggan, incliné tout entier vers le port."

J'ai eu quelquefois l'impression de lire un conte contemporain, j'ai compris pourquoi en découvrant le prénom de l'étudiante.

Mais encore une fois, j'ai eu un goût d'inachevé en lisant ce roman un peu extravagant "Sens dessus dessous." Cela reste un roman lumineux, comme tous les livres de Milena Agus.

Bye MClaire.
  




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