samedi 9 juillet 2016

Didier Van Cauwelaert "Un aller simple."



Si vous lisez ma Gazette forcément vous connaissez le visage de Didier Van Cauwelaert, j'ai souvent commenté ses livres, j'apprécie ce qu'il écrit.
Mais là, surprise, je n'en reviens encore pas, je n'avais jamais lu ce livre "Un aller simple" qui date de 1994, il avait eu le Goncourt, c'est peut être la raison, en général je fais une allergie au Goncourt, sauf celui des lycéens. Là, j'ai eu tort de l'ignorer.
J'ai adoré ce livre trouvé chez Easy-Cash, 1euro 99, un livre lu sans une seconde d'ennui, avec un plaisir inouï, je riais aux éclats surtout au cours de la première partie, très émue vers la fin.
Un film a été tiré de ce roman, je ne savais pas et je suis très heureuse de ne pas l'avoir vu, les acteurs ne me convenaient pas du tout, j'aurais imaginé d'autres visages, comme souvent il vaut mieux voir le film sans avoir lu le livre.

L'histoire de ce roman :

Volé dans une voiture enfant par des manouches, une Ami 6 de race Citroën, appelé Ami 6, le petit garçon grandira dans la banlieue nord de Marseille, pour simplifier, Mamita qui est née en Roumanie l'appellera Aziz et il aura des faux papiers, pays de naissance le Maroc. Aziz ira à l'école jusqu'en 6ème, il quittera le collège avec un peu de regret, un prof de géo était adorable avec lui, Monsieur Giraudy, ce prof lui offrira un atlas de trois kilos "Légendes du monde", pour le remercier Aziz lui enverra plus tard par la poste son premier autoradio volé en se promettant que plus tard lorsqu'il aura l'âge de conduire il lui offrira la voiture pour aller avec. Mais, il n'aura pas le temps, une incroyable aventure lui tombera dessus.

Aziz fera partie de ces immigrés qu'il faudra reconduire chez eux, après une descente de police dans le restaurant où il fêtait ses fiançailles, on l'accuse d'avoir volé la bague alors que c'était bien la seule chose qu'il avait payée depuis longtemps. Ses papiers sont faux, mais la Police s'en contrefiche, il faut des exemples.
Il devra retourner au Maroc accompagné d'un attaché humanitaire, il ne connaît pas le Maroc mais il s'invente toute une histoire grâce à l'atlas de Monsieur Giraudy, il fait partie des hommes gris d'Irghiz. Suivra le périple au Maroc...Burlesque et émouvant à la fois.

La suite vous la découvrirez...Il faut absolument que vous lisiez ce livre, il doit être en poche.

J'ai tout aimé, rien à jeter.
Dialogue entre Aziz et son pote Pignol qui est policier, ils se sont connus au collège. J'ai vraiment explosé de rire en lisant.

"Il faut que tu comprennes une chose, Aziz : ça fait trois jours que la Brigade a ces types sur le dos, qu'ils réclament des clandestins. Ils sont dans un état; on n'en peut plus..Ils ont foutu le bordel au centre de rétention : ils veulent pas comprendre que les gusses qu'on chope sans papiers ne disent jamais de quel pays ils viennent, comme ça on peut pas les expulser; ils font huit jour en se foutant de notre gueule et on les relâche, c'est la loi.
-Et pourquoi moi j'ai pas droit aux huit jours ?
-Le seul qu'ils ont trouvé à reconduire avant toi, c'était un Noir de Basse-Terre. Ils lui avaient déjà pris son billet. Il a fallu qu'on leur rappelle que la Guadeloupe, c'est français. Tu te rends compte ?

C'était en 1994 et cela reste un sujet très actuel qui s'est amplifié.

J'ai aimé la tendresse qui jaillit entre Aziz et Jean-Pierre son attaché humanitaire. Une amitié vraiment improbable s'établit. Le personnage féminin est un peu secondaire mais attachant, d'ailleurs les deux hommes s'attacheront à cette jeune fille, sans aucune jalousie.

Et que dire du personnage d'Aziz, adorable petit voleur, naïf et débrouillard à la fois, gentil, un enfant élevé sans parents dans une communauté qui n'est pas la sienne, des nomades immobiles. Son physique ne correspond pas du tout à celui de Matéo. 
"La tendresse qui me manque un peu , à Vallon Fleuri, est remplacée par la fraternité dans l'action." 

J'arrête, il y a tant de beaux passages, tant d'humour, tant de tendresse...

Bye MClaire.