dimanche 17 juillet 2016


J'en ai lu deux cette semaine, ils n'étaient pas épais, c'était possible, je suis en train de lire le troisième "Le secret du mari";
Deux livres complètement différents, très différents.

"Tout paradis n'est pas perdu" de Jean Rouaud.

"Mémé dans les orties" d'Aurélie Valognes.

Commençons par celui de Jean Rouaud.



Jean Rouaud a réuni dans un livre toutes ses chroniques écrites pour un journal "L'Humanité."
Ces chroniques ont été écrites avec une totale liberté de ton, il n'a jamais été censuré.
La loi 1905, séparation de l'Eglise et de l'Etat, jusqu'en 2015.
Il s'interroge sur la laïcité, sur les religions, sur les croyances,
sur les vêtements portés par ceux qui veulent imposer leur religion, que ce soit la religion catholique ou les autres, l'Islam, le judaïsme, le bouddhisme, mais je ne considère pas le bouddhisme comme une religion, c'est mon avis.

Jean Rouaud est Breton, il a été élevé dans une famille profondément croyante, mais il a évolué et se pose des questions sur ce calendrier où les Saints figurent chaque jour, sur le poisson du vendredi, les jours fériés dus aux fêtes religieuses, sur les menaces "Le péché c'est l'enfer.", sur les Sept péchés capitaux qui nous laissent bien peu de liberté.

Les religions se conduisent comme des tyrans, la laïcité aussi. Alors ?
A notre époque la religion et la politique se mélangent, au nom de la religion on combat, mais en toile de fond il y a la politique. Les guerres sont souvent liées et ont été de tout temps souvent liées à la religion.

J'ai beaucoup aimé ce livre, il me semble qu'après l'avoir lu nous ne pouvons que ressortir un peu plus intelligent sur ce sujet, la religion. Il nous oblige à la réflexion. De qui doit-on avoir peur ? Comment le Christianisme a t-il pu nous influencer autant ? La laïcité a t-elle des limites ? Elle peut devenir une terrible machine à exclure, le FN pratique très bien cette exclusion.

Un livre écrit avec intelligence et pouvant être lu par tous, pas obscure du tout. Je vous le recommande, mais je reconnais que la lecture de certains passages peut heurter ceux qui ont la foi absolue. A vous de décider.
J'avais vu et écouté Jean Rouaud au "Salon du livre" à Vannes l'an dernier. Un homme profondément humain, une immense culture. Il avait obtenu le Goncourt en 1990  avec "Les champs d'honneur." Je ne l'ai jamais lu puisque c'est un Goncourt !!!


"MEME DANS LES ORTIES"

Alors là rien d'identique avec le précédent, la religion, l'auteure n'en parle pas, mais le livre est mignon, plein d'humanité, nous pouvons faire le bien autour de nous sans y mêler la religion. S'occuper de ceux qui sont si près de nous et qui eux ne veulent pas que nous nous intéressions à eux, enfin dans la première partie du livre.


J'ai été attirée par la couverture du livre, ce vichy me plaisait bien, le titre aussi et il y avait une recommandation de Gérard Collard, vous connaissez tous Gérard Collard, libraire à St-Maur et chroniqueur à la télé, un passionné.
Je l'ai lu, j'ai souri, j'ai bien aimé, plein de bons sentiments.
L'auteure me fait penser à Barbara Constantine qui avait écrit "Et puis Paulette." Même genre d'écriture.

Aurélie Valognes avait publié ce livre en autoédition, elle comptait en vendre quelques uns, une centaine, jusqu'à ce l'éditeur Michel Lafon s'intéresse à ce roman, 200.000 livres vendus, c'est beaucoup.

L'histoire :

"Ferdinand Brun, 83 ans, solitaire, bougon, acariâtre – certains diraient : seul, aigri, méchant –, s'ennuie à ne pas mourir. Son unique passe-temps ? Éviter une armada de voisines aux cheveux couleur pêche, lavande ou abricot. Son plus grand plaisir ? Rendre chèvre la concierge, Mme Suarez, qui joue les petits chefs dans la résidence. Mais lorsque sa chienne prend la poudre d'escampette, le vieil homme perd définitivement goût à la vie ... jusqu'au jour où une fillette précoce et une mamie geek de 92 ans forcent littéralement sa porte, et son coeœur.
Un livre drôle et rafraîchissant, bon pour le moral, et une véritable cure de bonne humeur !"

L'auteure décrit les personnes du troisième âge avec humour, sans aucune méchanceté, cet escalier où vivent Ferdinand, Béatrice, le père de Juliette, la petite fille surdouée qui se mêle de tout et surtout la terrible Madame Suarez la concierge, cet escalier regorge d'anecdotes, on ne s'ennuie pas. Il y les méchants et les grognons, ce n'est pas pareil.
Ces mamies qui ont les cheveux colorés au point de lui faire penser à une défilé de la  Gay Pride, lui semblent insupportables, Ferdinand ne veut surtout pas les fréquenter, et pourtant...

Ce n'est pas un chef-d'oeuvre, mais un livre bon pour le moral, pas de refus en ce moment, nous en avons besoin, et il finit bien. Un livre pour l'été. 

Bye MClaire.