vendredi 21 septembre 2012

Le temps est mi-figue, mi-raisin, c'est la saison de ces deux fruits, le ciel passe du gris au bleu, c'est changeant aujourd'hui, la température est douce, c'est un peu l'automne méditerranéen. Hier, c'était l'été, nous sommes allés sur la route de Banyuls, après avoir fait un tour au Perthus et franchi le col "des bouteilles" comme ils disent par ici. Les achats sont de moins en moins intéressants, d'ailleurs il y a un peu moins de monde, les magasins essaient de changer de look, il y a des grandes marques pratiquement au même prix qu'en France, quant à l'alcool ce n'est pas la peine de parcourir des kilomètres pour en acheter, ce n'était pas notre but, j'avais juste envie de flâner au milieu de cette foule si disparate, il y a aussi de nombreux marocains qui vendent des montres de contrefaçon, à mon avis dans quelques années le Perthus sera déserté, de nombreuses boutiques seront fermées, ce sera la fin d'une époque.
En revenant, nous sommes allés voir la ferme-auberge du site de Paulliles, la dame qui est à l'accueil du camping me l'avait chaudement recommandée. C'est un viticulteur qui a ouvert un restaurant qui ne fonctionne que le soir, un seul menu, la particularité est qu'à chaque plat ils vous servent un vin différent, un seul verre évidemment; J'ai lu le menu, personnellement cela me plaisait bien, mais j'étais certaine que cela ne plairait pas à Christian.
Christian aime ce qui est rustique, le bourguignon, le pot au feu, la viande rouge etc..Il mange du poisson pour me faire plaisir, les légumes pour sa santé mais du bout des dents, les frites il aime, il prétend que ce sont aussi des légumes !
Bref, dans ce menu il y avait :
Tapenades terre et mer.- Piperade de rascasse- Du poulet au citron, palets de polenta  tomates cerises confites - Fromage, tomme de brebis, accompagné d'une sorte de pain d'épice- Gâteau au chocolat maison.
Un vin de la région accompagne chaque plat. Café - Le tout pour 39 euros par personne. 
Comme m'a dit mon cher et tendre "Je n'aime pas le canard à l'orange, alors le poulet au citron encore bien moins, je suis un gars du terroir, ma mère ne faisait jamais ce genre de truc."  Il y avait longtemps que je n'avais pas entendu "Ma mère faisait comme ça..." Je pensais être devenue sa seule référence.......
Vous avez compris, je ne vais pas y aller toute seule. Alors, nous sommes allés à Port-Vendres chercher des calamars que je cuisine avec une sauce au vin rouge. Je voyais les gens qui flairaient la bonne odeur lorsqu'ils passaient devant la caravane, il y en avait que pour nous.

Comme je vous le disais plus haut, il faisait très beau hier, lorsque nous roulions sur la route qui longe la mer jusqu'à Banyuls j'avais les larmes qui inondaient mes yeux tellement c'était beau, la beauté fait pleurer quelquefois, un sentiment de plénitude qui nous submerge. La vigne descend jusqu'à la mer, la chaîne des Albères était nette, le bleu de la méditerranée ne ressemble à aucun autre, la côte est tellement découpée que nous sommes sans cesse émerveillés à chaque virage, Collioure est dans un écrin, Port-Vendres s'ouvre vers le large, une nature préservée, la Côte Vermeille n'a rien à envier à la Côte d'Azur, ce serait plutôt le contraire. Je n'ai pas pu m'empêcher de dire "Pourvu que l'an prochain je puisse revenir."
J'ai la même admiration en Bretagne lorsque nous sommes vers Perros-Guirrec, une côte de granit rose unique ou vers Kerlouan, cette côte sauvage. J'aime la nature tourmentée, la nature sauvage est fascinante, je ne suis pas une fille des plaines.

Coin lecture :

Je vous le disais, j'ai du mal à lire en ce moment, j'ai commencé le livre de Gavalda "La consolante" et dès les premières pages j'ai su que je l'avais déjà lu il y a quelques années. J'ai lu pas mal de bouquins de cette auteure, mais il me semblait que celui là non, je l'avais acheté en poche, ce n'est pas grave, il fera le bonheur de ma fille.
Le livre de Gavalda que je préfère " Je voudrais que quelqu'un m'attende quelque part." ça été le premier lu, il m'avait enchanté. C'est un joueur d'ISC grand lecteur qui me l'avait recommandé en chattant "Le Funeste" dommage que ce jeune François qui joue si bien au scrabble ne soit pas affilié, il l'a été il y a longtemps, je l'ai connu à Biarritz, je pense que cela a été son unique sortie. Il joue sur internet, cela a l'air de lui suffire, comme à de nombreux jeunes, hélas !

A Argelès-Plage, il y a une sorte de librairie l'été qui brade des bouquins, j'ai acheté un livre à 1 euro qui décrit la vie des moines assassinés en Algérie, Christian est en train de le lire, il paraît que c'est très instructif. Un autre livre de Claudie Gallay "L'office des vivants.", il est en attente.

Le livre de Philippe Claudel "Parfums" attendra qu'il sorte en poche et pourtant j'ai une envie folle de l'acheter. Je suis certaine d'aimer. "Parfums" tout un univers qu'il doit si bien décrire, il a tellement de talent. J'ai le sens olfactif très développé, je suis sensible aux odeurs, quelques parfums que je rencontre me font  penser à un moment de ma vie, à une histoire. Nous avons tous une relation à faire entre un parfum et un moment de notre histoire. Christian me dit souvent qu'il a horreur de l'odeur de la lavande en eau- de -cologne, cela lui évoque la mort, en Provence on parfumait la chambre où reposait le défunt avec de la lavande.
J'ai encore en mémoire l'odeur de la soupe aux légumes de la pension, ça sentait un peu le chou refroidi, je n'aime pas la soupe. L'odeur des tomates qui poussaient dans le jardin de mes parents me poursuit, ça sentait si bon, une tomate coupée en deux avec du sel me semblait le plat des dieux, ou celles que nous mangions directement au pied du plant comme un fruit , je renifle les tomates sur les étalages, cela n'a rien à voir. Pourtant au marché d'Argelès il y a des tomates soi-disant de plein champ. L'odeur des néfles qui fermentent, un fruit délicieux, inconsommables trop mûrs, il y avait un néflier dans le jardin de Téniet,
L'odeur de l'Habanita de chez Molinard ce parfum un peu fort que j'aimais lorsque j'avais 16 ans, quelques gouttes pour me parfumer, le pourrais le reconnaître.
L'odeur des habits de ma grand-mère, cette odeur qu'avait les personnes âgées, un peu rance, à l'époque ça ne nous gênait pas, l'hygiène n'était pas ce qu'elle est devenue, c'était peut être même rassurant,
La cuisine débordait de parfums lorsque nous rentrions de l'école, cela n'est plus tellement le cas, le
micro-ondes fait office de cuisinière.
La légère odeur de moisi des maisons fermées, l'odeur des chrysanthèmes qui se fanent sur les tombes des cimetières, je m'en souviens, j'accompagnais souvent mon arrière grand-mère au cimetière, elle allait arroser tous les jours les fleurs sur la tombe de ma grand-mère disparue si jeune,  je ne peux pas supporter l'odeur des tiges de fleurs qui pourrissent dans un vase, c'est dégoûtant et c'est ce qui arrive souvent dans les cimetières..
On pourrait énumérer à l'infini les parfums qui nous poursuivent.
Est-ce que je vais avoir la volonté d'attendre la sortie du livre de Claudel en poche?

Je n'ai pas de dessins à mettre ; ils traitent tous du même sujet qui a provoqué des émeutes dans les pays arabes. Pas de provocation. Je suis pour la paix. Bye MClaire.