samedi 13 octobre 2012

Plusieurs fois que je vous parle de ce livre, je suis en train de le finir;

Si vous ne lisez jamais, sauf ma gazette évidemment, il faut absolument que vous lisiez "Parfums" de Philippe Claudel, ce livre ne peut pas vous laisser indifférent. Ce n'est pas un roman, il ne vous demandera pas une attention constante, vous pouvez le déguster page après page, le laisser sur votre canapé et revenir sans perdre le fil de l'histoire.
Ce n'est pas une autobiographie mais ça y ressemble, au fil des pages l'auteur se raconte en prenant prétexte d'un parfum qui fait resurgir des souvenirs.
En général je lis assez vite, là je m'attarde sur chaque mot,chaque sentiment, ce livre pourrait m'inspirer des dizaines de gazette. Je suis admirative devant cet écrivain, il trouve toujours le mot juste, quelquefois rare, son style est fluide, et il arrive à nous transporter dans son univers mais aussi dans le nôtre. Nous nous identifions à lui.
Il aime les Vosges, son village Dombasle où il vit toujours, il aime les gens, la nature, il a beaucoup de tendresse pour ceux qui ont pleuplé son enfance. C'est un livre plein d'humanité.
Les parfums décrits suivent les lettres de l'alphabet, il commence par le mot ACACIA et le dernier porte le mot VOYAGE. Tout au long du livre il célèbre tous les petits riens qui font notre vie, les petits riens mais aussi les grandes tristesses. nos années d'enfance, les abandons et nos amours.

Il y a un chapitre sur le munster que j'ai adoré, comment un écrivain peut-il trouver une telle comparaison entre le munster et une falaise normande, quelle imagination  :
"Ouvert, il révèle une chair crayeuse dans ses premiers âges, d'une pâleur de falaise normande, qui s'éboule facilement sous la pointe du couteau."
"Le respirer le condamne, le goûter l'amnistie. Derrière ses allures de Quasimodo, de vilain canard ou de galeux, c'est un prince qui pour apparaître attend qu'on veuille bien l'apprécier. On se trompe si souvent, sur les fromages ou sur les êtres."

Celui sur la mort, j'ai complètement adhéré à ce qui est écrit, on ne reconnaît plus les morts dans les salons funéraires "Tous sentent la tubéreuse exhubérante, l'air climatisé, les produits cosmétiques...Je le reconnais à peine, Un être retouché pour portrait officiel et mausolée. Jaune. Poudré.Lissé. Les sourcils peignés...Un grand mensonge en somme."
Nous entendons les gens qui disent "Il est beau" oui il était beau, mais ce n'était pas lui, Ce n'était pas celui que j'avais vu quelques mois plus tôt, enfin c'est ce que je pense, tout sentiment est respectable. J'ai vu quelques morts dans ma vie, pas énormément finalement mais aucun n'était apprêté comme mon père dans ce salon funéraire, trop lisse, les traces de sa vie avaient complètement disparues. J'avais trouvé mon arrière grand-mère belle avec toutes ses rides, elle avait un visage reposé dans son lit chez sa fille.

L'odeur des chambres d'hôtel ou plutôt la non odeur, c'est aseptisé mais quelquefois il subsiste une trace de l'occupant précèdent, une légère odeur de tabac. Je n'aime pas les chambres d'hôtel, je dors mal, je ne suis pas à mon aise, je n'aime pas ces endroits de passage; J'imagine qui a dormi dans le lit que j'occupe et quelquefois mon imagination s'active trop, il me tarde que le jour se lève.

L'odeur du foin. J'aime. Je n'oublierai jamais ces meules de foin que nous escaladions dans les champs en Algérie. Nous montions tout en haut et nous nous laissions glisser dans des éclats de rire, nous avions des brins de foin dans les cheveux, ça piquait, mais qu'est-ce que ça sentait bon.
Un jour petite je suis montée tout en haut de la moissonneuse et je suis tombée, ma mère me racontait toujours ce souvenir et la peur qu'elle avait eu en me voyant arriver couverte de sang, ce jour là j'avais une robe blanche en organdi.

L'odeur des bébés. Très joli chapitre, émouvant. L'odeur de nos enfants lorsqu'ils étaient petits, ils sentaient le lait, le talc, la crème ou cette eau de cologne pour bébé que nous mettions sur leurs cheveux avant de les coiffer en leur faisant une jolie raie. Je me souviens les avoir embrassés avec fougue dans les plis de leurs cuisses pour les faire rire après le bain, je les mordillais et ils riaient, ils mettaient leurs petites mains en avant pour nous empêcher de le faire et en même temps leurs jambes semblaient dire "Encore, encore". Dans ces moments là, nous voudrions qu'ils ne soient qu'à nous, je regrettais presque de ne plus les avoir là dans mon ventre, qu'à moi, sentiment fugace, leur père était là et il adorait aussi s'en occuper.

Je pourrais écrire et encore écrire sur ce livre, tous ces effluves qui me chatouillent les narines, c'est un enchantement. Je vous en prie, lisez le. Chacun piochera dans ce livre un parfum et ses souvenirs.

En ce moment un très joli clip de pub passe à la télé pour un parfum de J.P Gaultier, tourné par J.B Mondino, un beau marin s'éloigne pendant que la jeune femme dort encore, mais elle ne dort pas, elle plonge juste son visage dans l'oreiller pour retrouver le parfum de son beau marin "Le mâle" On devine que la dame essaie de prolonger la nuit vécue à travers le sillage du parfum.

La prochaine fois je vous parlerai du livre de J.P Dubois "Le cas Sneidjer". Je vais le commencer. 

LES DESSINS :

Franck Alamo . Ma jeunesse. Quelques pièces dans le juke-box pour l'écouter chanter.
Je ne me souviens pas avoir été fan de lui, dans tous les cas beaucoup moins que de Paul Anka.





C.Boutin. Elle adore provoquer et il faut qu'on parle d'elle, je déteste ce genre de bonne femme avec leurs idées sur tout, pas conciliante et un manque total de tolérance.






J.F Copé : Triste personnage.













Le prix Nobel, il a inspiré les dessinateurs.













La conférence de N.Sarkozy : Il fait ce qu'il a dit pour une fois il tient ses promesses, il est parti faire du fric. Il a le droit puisqu'il y a de la demande pour l'écouter, c'est vrai il reste un exemple de gestion de la crise !! Les gens ont vraiment la mémoire courte.Les français changent vite d'avis. Pas moi pour l'instant, j'attends juste qu'on nous présente celui qui viendra nous sauver, s'il y en a un. Une chose me tracasse pourtant, cette soif de pouvoir alors qu'il n'y a que des emm...Il doit bien y avoir une compensation.

Bye MClaire.