jeudi 17 janvier 2013

La neige est annoncée pour cette nuit, le Morbihan est en vigilance orange, c'est assez rare. Nous avons des provisions dans le placard, ce ne sera pas la peine de sortir, pas de quoi soutenir un siège mais assez pour deux ou trois jours. Je sens que je vais adorer cocooner, tout en pensant à ceux qui travaillent et qui sont obligés de s'aventurer sur les routes par temps de verglas.

Je viens de lire le classement des pays où il fait bon vivre, nous sommes loin 20ème, le premier est la Norvège, 2ème Danemark et 3ème Suède.
Je suis d'accord, la Norvège est un très beau pays mais de là à y vivre, il me semble que je ne pourrais pas, trop de mois sans soleil ou si peu, un niveau de vie bien au dessus de nos moyens, tout est très cher, trop de calme, les habitants semblent indifférents ou simplement trop polis, vous paraissez transparents à leurs yeux, pas d'alcool dans les hypers, ce n'est pas le plus important  mais quand même un petit verre de rouge de temps en temps ne fait pas de mal, il y a des magasins d'état qui vendent de l'alcool que dans les villes de plus de X habitants à des prix prohibitifs, la nourriture bah! nous n'avons jamais mangé autant de riz aux tranches de poitrine sous vide et sauce tomate que là-bas, il fallait bien se nourrir, les coffres de la caravane étaient pleins en partant, nous avions épuisé nos provisions tellement les produits des supermarchés ne nous inspiraient pas. Les poissons sont fumés ou surgelés, Bergen a été le seul endroit où nous avions pu manger du poisson frais acheté sur le port.
En redescendant sur la France, nous étions passés par l'Allemagne, ce pays nous semblait le temple de la gastromonie après ces trois semaines en Norvège. Je me souviens encore de l'odeur des saucisses grillées au barbecue chez nos voisins de camping, nous débarquions du bateau et nous avions faim de nourriture familière.
Ceci dit, si l'occasion se présentait nous referions bien le voyage, c'est vraiment un pays magnifique...pour des vacances. Tout a peut être changé, il faudrait vérifier.


J'avais claironné dans ma dernière gazette que je n'avais plus rien à lire, ce n'est plus le cas, samedi au simultané j'ai été fournie en lecture par Michèle qui est arrivée avec un sachet plein de livres, j'en avais lu certains, mais il m'en reste 5, là aussi j'ai des provisions.

Danièle m'a aussi prêté "Certaines n'avaient jamais vu la mer" de Julie Otsuka, il vient juste de sortir, le sujet : Des japonaises qui ont quitté leur pays au début du XXème siècle pour épouser aux Etats-Unis un homme qu'elles n'ont pas choisi.
Il semble que ce soit un roman un peu déroutant, l'écriture est particulière, je vais juger par moi-même. J'attaque la lecture de ce livre ce soir ou demain. Je vais rester dans l'univers japonais.




J'ai donc à lire : "Le dernier qui part ferme la maison" de Michèle Fitoussi -
"Le quai de Ouistreham" de Florence Aubenas.
"L'aube le soir ou la nuit" de Yasmina Reza.
"Le contenu du silence" de Lucia Etxeberria.

Et j'ai lu aujourd'hui "Dans la mer il y a des crocodiles" de Fabio Geda - Un petit livre passionnant. L'histoire vraie d'un enfant afghan de 10 ans. J'ai refermé le livre avec les larmes aux yeux.
Enaiat fait partie de l'ethnie des Hazaras, cette minorité est persécutée par les talibans et les pachtounes en Afghanistan, les talibans ferment l'école d'Enaiat, tuent son instituteur et menacent les familles. Les talibans ne sont pas toujours des Afghans loin de là, il y des talibans qui arrivent de tous les pays.
Pour sauver son fils la maman d'Enaiat l'amène au Pakistan et l'abandonne dans ce pays après plusieurs recommandations, l'enfant ne se doute pas que sa mère ne sera plus là un matin en se réveillant. Il devra se débrouiller seul à dix ans dans une ville sans pitié pour les enfants. Il est débrouillard, arrivera à travailler pour se nourrir, il y a aussi l'amour de la vie qui le sortira souvent de situations dramatiques. Enaiat ne se satisfait pas de cette vie au Pakistan et pense qu'ailleurs ce sera toujours mieux, il décide de partir et commence une sorte de road-movie, l'Iran, la Turquie, la Grèce et enfin l'Italie. Le chemin habituel des migrants dans la souffrance, la peur, la brutalité, mais aussi dans la tendresse, l'entraide entre migrants du même pays, les liens d'amitié qui se tissent.  La marche dans les montagnes turques est vraiment émouvante. La générosité de quelques personnes rencontrées m'a fait penser au très beau film "Welcome". L'auteur qui a servi de relais à Enaiat pour raconter son histoire sait décrire l'épopée, l'écriture est précise, il y a aussi de l'humour.

Évidemment en lisant je n'ai pas pu m'empêcher de faire la comparaison entre nos enfants du même âge qui abordent à peine l'adolescence et cet enfant qui à 10 ans apprend tout de la vie, fait face avec une grande maturité et se souvient toujours des principes que sa maman lui a inculqué avant de partir. Le regret de ne plus aller à l'école pour apprendre, sa soif de savoir, faut-il que les enfants soient moins gâtés par la vie pour avoir autant envie d'apprendre?

"il faut toujours avoir un désir devant soi,comme une carotte devant un âne, parce que c’est en essayant de satisfaire ses désirs qu’on trouve la force de se relever, il faut toujours avoir un rêve au-dessus de la tête, quel qu’il soit, alors, la vie vaudra la peine d’être vécue "

Après avoir lu ce bouquin nous ne pouvons plus avoir le même regard sur les migrants qui risquent leur vie, la perdent souvent pour atteindre "le paradis". Comme souvent les livres nous font voir les choses autrement.
A la fin du livre Enaiat arrive à contacter sa maman par téléphone :
"Puis il m'a dit : Attends. Il voulait me passer quelqu'un au téléphone. Mes yeux se sont remplis de larmes. J'avais déjà compris qui c'était.
J'ai dit : Maman.
A l'autre bout pas de réponse.
J'ai répété : Maman.
Du combiné est arrivé un souffle léger, humide et salé. Alors j'ai compris qu'elle pleurait, elle aussi. Nous nous parlions pour la première fois depuis huit ans. Ce sel et ces soupirs étaient tout ce qu'une mère et un fils peuvent se dire, après tant d'années. Nous sommes restés comme ça, en silence, jusqu'à ce que la communication soit interrompue.
A ce moment, j'ai su qu'elle était encore vivante et peut-être que là, pour la première fois, je me suis rendu compte que je l'étais aussi.
Je ne sais pas bien comment. Mais moi aussi, j'étais vivant."

J'ai refermé le livre les larmes dans les yeux, pleine d'admiration devant ce petit garçon qui nous donne une belle leçon d'optimisme et de courage, survivre à tout prix avant de vivre tout simplement.
Je ne peux que vous le recommander.

QUELQUES DESSINS :

Jack Lang l'indestructible. Il doit avoir un beau budget d'infiltritions botox. A chaque fois que je le regarde je pense à la tête d'un cheval.






Nous sommes en guerre encore une fois, après la l'Afghanistan, la Libye, le Mali.








Les otages en Algérie, c'est dramatique, le trésor de ce pays est dans son sous-sol, il ne peut qu'attirer les terroristes pour nuire à l'équilibre de cette région.






J'étais dans un magasin à Vannes et la vendeuse a commencé à parler du mariage pour tous, je ne sais pour quelle raison, si je n'avais pas eu autant envie de ce que j'étais venue chercher, je l'aurais plaquée sur place "Vous comprenez, madame, je n'ai rien contre, mais les enfants, les enfants..." tout ce qu'on entendait à longueur de journée à la radio et à la télé, je lui ai répondu "Vous pensez que les familles recomposées et décomposées c'est mieux, les enfants sont beaucoup plus tolérants que leurs parents, ça ne pose pas de problème à l'école, beaucoup moins que vous pensez. ll y a des enfants de divorcés qui sont très perturbés, alors?" J'avais juste envie de la contrarier. Laissons les gens décider et le fait que cette Frigide se soit mêlée de ça me fait prendre la position inverse. Une délurée qui a mené une vie de bâton de chaise donne des leçons, on aura tout vu. Le noble de Vendée qui défile alors que dans sa propre famille il se passait des choses abjectes, il ne voulait pas savoir, oui on aura tout vu. A mon avis beaucoup de bruit pour pas grand chose, il faudra faire des statistiques si la loi passe.     Bye MClaire.